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Averroès cherche les arguments légaux de rendre la philosophie (celle d'Aristote, surtout) indépendante de la Révélation et entreprend d'en décrire les "connexions".

Tout d'abord la Révélation n'a rien à craindre des démonstrations de la "science" (philosophie) puisque la Révélation rapporte la Vérité. La philosophie ne pourra que conclure aux mêmes résultats. Si des divergences apparaissent, il faut alors interpréter les énoncés de la Révélation pour les rendre conformes à ceux de la philosophie. Ce procédé ne diminue en rien la Révélation car le Livre comporte déjà un certain nombre d'énoncés qui impliquent d'être interprétés, comme la Sourate III, 7, le mentionne clairement. Or il se trouve qu'il est impossible d'établir qu'aucun consensus n'ait jamais été trouvé sur aucun d'entre eux. En conséquence, un philosophe ne peut être accusé d'être infidèle si les conclusions auxquelles il arrive se trouvaient être en désaccord avec un énoncé du Livre et il appartient aux Théologiens, si le savant ne s'est pas trompé, de trouver l'interprétation qui convient.

En outre, les effets de la démonstration s'imposant à l'esprit, le philosophe ne saurait être responsable légalement de ses erreurs car la responsabilité implique le libre-arbitre. Un philosophe qui se trompe doit donc être pardonné.

Cependant, il est fortement recommandé que les conclusions des philosophes ne soient pas diffusées au-delà des philosophes eux-mêmes, car la majorité de la population est incapable, par nature, d'en comprendre les énoncés. La foule, en effet, est incapable de raison et réfléchit par images ou récit : elle développe des croyances plutôt que des certitudes, réservées à ceux qui savent suivre les démonstrations des philosophes, et se réfèrent aux arguments rhétoriques et dialectiques du Livre, qui sont aussi ceux des Théologiens. Interpréter un énoncé, pour un théologien, c'est remplacer le sens évident par un sens métaphorique ou métonymique. Son guide doit donc être la démonstration philosophique (logique).

Néanmoins, le philosophe n'est pas autorisé à contredire les trois dogmes fondamentaux qui sont l'existence de Dieu, des prophéties et de la béatitudes et des tourments dans l'au-delà. Il appartient au pouvoir politique d'organiser cette distinction entre philosophie et théologie et de ne pas permettre que les livres de science soient mis entre les mains de la foule, ce qui corromprait sa compréhension de la Révélation, comme l'exemple d'Al-Ghazali l'a montré par le passé.

Le Discours d'Averroès n'aura pas les effets escomptés et, après lui, la Révélation, dont il reconnaît la suprématie puisque l'établissement des conclusions philosophiques impliquent encore la réinterprétation des énoncés du Livre, dévore la philosophie. C'est qu'il paraît difficile de tenir qu'il n'existe qu'une seule vérité qui soit démontrable mais dont la valeur des conclusions appartient au jugement de théologiens. le Discours décisif fait découvrir une époque, à Cordoue, de l'Islam et permet d'aborder avec précision, grâce aux très complètes introduction et notes de l'édition (60 pages de notes, 90 pages d'introduction pour un texte de 34 pages), la pensée islamique.
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