Longyearbyen est la dernière ville avant le pôle Nord. Presque deux ans plus tôt, Lottie a quitté Oslo et s'y est installée, avec sa fille. Policière, sa principale mission est de veiller à ce que la cohabitation entre les trois cents ours de l'archipel du Svalbard et les trois mille habitants se passe le mieux possible. le danger est omniprésent et tous doivent porter une arme quand ils s'éloignent des villes.
La Police a été appelée par des Russes ayant découvert un corps, que dévorait une ourse. La victime est une étudiante en biologie arctique. Même si elle reconnaît les traces caractéristiques d'une attaque d'ursidé, des éléments perturbent Lottie. Il lui semble détecter « une intention humaine » (p. 22).
Dans les îles Lofoten, Nils Madsen, un reporter de guerre, assiste à l'autopsie de son amie, Åsa Hagen. le légiste a conclu à un suicide. le journaliste veut comprendre les raisons d'un acte si désespéré. Son enquête l'entraîne vers une piste criminelle.
Excepté leur passion pour les mammifères marins, rien ne semble relier ces deux morts, considérées comme élucidées. Cependant, l'acharnement de Lottie, d'un côté, et celui de Nils de l'autre, révèlent des évènements inquiétants. Les animaux sont les premières victimes…
Plusieurs thématiques se mêlent dans ce suspense. La première est, évidemment, criminelle, et s'attarde sur des meurtres, presque parfaitement déguisés. J'ai enchaîné les certitudes fausses, les interrogations sans réponse et je n'avais aucune idée des mobiles. J'ai été emportée par la ténacité de Lottie et de Nils et j'ai été touchée par leurs failles. Aussi, la première raison pour laquelle j'ai aimé
Personne ne meurt à Longyearbyen est le suspense addictif et parfaitement maîtrisé.
Il peut être tentant de comparer ce livre au précédent de l'auteur
de bonnes raisons de mourir, qui offrait une description géopolitique bluffante et glaçante au sujet de Tchernobyl. Au départ,
Personne ne meurt à Longyearbyen semble posséder une trame plus classique, cependant efficace. Pourtant, tout au long du récit, des messages sont distillés à propos de la souffrance animale, des trafics, des pêches clandestines, des expériences militaires, des préoccupations environnementales, des enjeux géopolitiques, de la vie dans les régions proches du Pôle Nord, etc. J'ai eu la sensation que leur teneur prenait tout leur sens, lors de l'épilogue. Tels des boomerangs, je les ai vus défiler dans mon cerveau et c'est à ce moment-là qu'ils se sont ancrés dans ma mémoire et que j'ai perçu leur richesse. J'ai adoré ce polar engagé.
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