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Il y a du style dans cette ouvrage...

En à peine 200 pages Jean-Luc d'Asciano réunit plus de style que certains grands noms de la littérature contemporaine. Sa plume fuse dans tous les sens, sa narration est riche en trouvaille stylistique, ses dialogues sont remplis d'humour absurdes, ses phrases courtes sont des uppercuts que le lecteur reçoit en pleine figure. le champ lexical flirte avec celui utilisé par Frédéric Dard dont l'esprit irrévérencieux a servi de moule pour la création de ce personnage atypique de Tamanoir.

Mais avec cette touche de fantastique introduit progressivement dans le récit, le roman se rapproche également de la culture pop très en vogue ces dernières années. Son duo improbable constitué du détective Tamanoir et du vagabond Ishmaël rappellera un autre duo romanesque célèbre, celui d'Ombre et le voyageur que l'on peut voir à l'oeuvre dans le roman American Gods de Neil Gaiman.

Dans un esprit anarchiste et armé d'un humour féroce, l'auteur tisse une mythologie sanglante et impitoyable. Les exclus de la société et leur vulnérabilité sont le sujet principal de ce livre foisonnant mais jamais foullis. Chaque paragraphe recèle sa petite formule, sa figure de style, sa métaphore, son petit trait d'humour. C'est d'ailleurs pas plus mal que l'ouvrage ne soit pas plus épais tant cela bouillonne d'idées. Plus de page auraient pu noyer le récit dans un océan stylistique imbuvable.

Une lecture réjouissante. J'espère bien retrouvé bientôt ce grand échalas de Tamanoir dans une nouvelle enquête (pour autant que l'on puisse dire que ce personnage enquête).
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Le synopsis de ce roman m'a tout de suite botté. Avouons qu'il est assez cocasse. Si j'ai globalement bien aimé, je trouve que le récit n'est pas très équilibré. le début est un peu lent et parfois un peu poussif, le 2e tiers est super et la fin un peu trop « spirituelle ». Dans le sens où cette grande digression « dans l'autre montre » est longue et arrive trop comme un cheveu sur la soupe. On se doute qu'un aspect fantastique traîne dans l'intrigue, mais là j'ai trouvé cela trop mystique. de plus « l'indien » pour parler d'un amérindien me dérange un peu. Cela est d'autan plus gênant que le roman est plutôt gauchiste, point que j'ai apprécié. Pour rester dans les petits points négatifs, je trouve que ça manque de personnage féminin, et que le principal personnage féminin n'est pas très convaincant. Dommage. Sinon j'ai beaucoup aimé les références cinématographiques plus ou moins subtiles dans le livre. Je suis sûr que j'en ai raté d'ailleurs ! Et j'adore les équipes de branle-pagnots dans le genre des cloches et du tamanoir, c'est toujours drôle.
Mais globalement, je me suis bien amusé à lire cette enquête, même si finalement, il n'a pas tant foutu le boxon que ça le tamanoir !
Je lirai ses prochaines enquêtes s'il y en a avec plaisir.
Lien : http://anaiscience.eklablog...
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Au détour d'une navigation, Tamanoir m'amène feuilleter ses premières pages. le ton me convient. Nous démarrons ensemble dans l'heure. Les premiers chapitres noirs et décalés m'accrochent. Soudain, le fantastique débarque démasqué. Je grimace. D'habitude, je fuis cette destination. Sans forcer, je décide pourtant de poursuivre. le jour même, je termine la lecture de cet incroyable roman. L'alchimie a fonctionné comme rarement et reste en partie inexpliquée...!
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Malicieux, délicieux comme un bonbon fondant en bouche, « Tamanoir » est rusé comme un renard. Ce roman est avant tout un chef-d'oeuvre d'écriture. Prenez le temps de le lire ! D'admirer le ciselé, les regards de Jean-Luc A. d'Asciano dans un filigrane beau à couper le souffle. Et plus que tout, cette quasi troisième lecture qui rend hommage à l'intelligence des coeurs. « Tamanoir » est un palais d'honneur, digne d'un génie évident. Les genres littéraires s'emboîtent. Tout est si clair qu'on est d'emblée en transmutation dans une histoire qui file à 100 à l'heure. « Des escargots cheminent entre les flaques d'ombres, évêques d'un monde invisible adorant un dieu à l'image difforme, sans doute carnivore et versatile » « Car ceci est un cimetière aux chapelles convoquant tantôt un gothique théâtre tantôt une architecture égyptienne rêvant à l'immortalité des Pharaons-maccabées, ou, encore une géométrie apaisante - sphère, triangle, forme abstraite signifiant quelques gisants francs-maçons. » N'est- t-elle pas belle cette histoire qui s'annonce, avant de pénétrer subrepticement dans ce fonds trouble sans crainte aucune ? Ici, nous sommes bien dans un policier des plus noirs, serré comme un café fort, avec des touches de glauque. Mais qu'importe ! Même pas mal, même pas peur ! On aime d'emblée le protagoniste (presque) principal, Nathanaël Tamanoir. Cet homme est quelque peu marginal, nihiliste et anarchiste. C'est une personne intègre sur qui on peut compter. Il penche du côté des exclus, des exilés, des estropiés de la vie. Pour cela, on l'adore de suite. de plus il s'instaure des rituels chaque jour. Visite le même café « La tentation de Saint-Antoine », lecture d'un canard en main. Et là, les amis, on approuve les sous-entendus d'un auteur qui s'amuse autant que nous. Surnommé Tamanoir (symbole quand tu nous tiens !) il va lire un fait divers, deux meurtres et la disparition d'un SDF mythique. Les faits se sont déroulés au cimetière du Père Lachaise. Et là tout s'emballe, devient frénétique. L'ambiance change de ton, vire ses couleurs arc-en-ciel en gris foncé. A contrario on aime autant cette glaise littéraire. le mystique est révélé. le machiavélique est apprivoisé et ronronne dans les lignes. Nous avons affaire aussi à un chat ! Pas n'importe lequel. Ce dernier est une métaphore. Un emblème puissant du diable, de cet étrange qui pourrait faire frissonner. Même pas ! Quant à notre SDF qui a disparu il est la dualité vêtue. L'autre versant de l'histoire révèle les diktats et l'envers du décor du corpus des SDF avec ses organisations parallèles, les mafieux qui détournent des fonds. La sociologie de ces êtres est dévoilée par Jean-Luc A. d'Asciano. On ressent une grande humanité de l'auteur pour ces êtres abandonnés à leur sort et bien plus encore. Malgré le sombre, ce roman noir est loyal. Profondément altruiste. Il faut chercher loin sous l'écorce. La beauté s'élève. « le père, c'était un saint. Manouches, tziganes, bohémiens, il y a plein de genres de Roms, des sédentarisés peinards, des sédentarisés en bidonvilles, et d'autres encore du voyage, genre des SDF de tradition…. Quand on s'installe au Louvre, nous, c'est pas une baraque à frites qu'on monte. C'est un cercle géant, ça vaut bien une pyramide non ? » « Tamanoir » donne les clefs. Il faut avant tout ne pas craindre cet humour noir qui frise le caustique. Les rires aiguës d'outre-tombe. Un SDF étrange, mystique qui lit les lois d'un diable parabolique et plus encore. D'un seul éveil au risque du réel « Tamanoir » se gorge de cette invisibilité. Et là, tout tremble sous la maturité d'un langage beau jusqu'au summum. « Des camps d'installent dans l'est de Paris. Des migrants. Des mineurs. Une humanité complète, avec ses anges, ses démons, et son entre-deux commun à toute l'humanité. Que faire ? « Tamanoir » est un fleuve gorgé de vie, de sa criante mise à nue. Ce roman noir, digne d'un film en version 3D est unique en son genre. Ecoutez les grincements des portes, descendez dans les escaliers de pierres, dans ce glacé sombre. Ce grand livre est un sacré pas de côté. Une aventure satirique, ésotérique, caustique, attentionnée aussi à la cause des plus faibles de ce monde. C'est une chance de lecture tant son originalité est un cahier du jour. On voudrait après le point final boire un café à « La tentation de Saint-Antoine » avec Nathanaël. Et il dira sans doute…Publié par les majeures Editions Aux forges de Vulcain.
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Merci à Babelio et aux editions Les forges de Vulcain pour leur envoi.
Quand le polar rencontre le fantastique. Père Lachaise au petit matin, 3 hommes sont abattus mais un se relève et s'enfuit avec son chat sous le bras. Tamanoir va prendre l'enquête en main en y appliquant sa méthode : le chaos.
Un mélange de polar mafieux et de roman fantastique sous forme de page turner, bref ça se dévore.
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Tamanoir est un livre qui sort des sentiers battus. L'auteur passe d'un vocabulaire familier à plus soutenu, d'un récit qui manque d'ordre à quelque chose de plus organisé. du coup, je me demande quel type d'écrivain est Jean-Luc d'Asciano. Ce polar n'est pas une lecture ordinaire, mais, en voulant faire quelque chose de différent, l'empathie pour les personnages est faible. C'est dommage, car les sans domicile fixe ne sont pas si souvent mis en valeur. Enfin, ne cherchez pas de description de la ville de Paris, il y en a pas.
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Ce qui m'a plu d'entrée c'est le côté borderline du personnage du Tamanoir. Par sa singularité il est interpellé par la proximité avec certaines frange de la population, les SDF, les sans noms (sujet à creuser). On ne lui a rien demandé mais il faut qu'il agisse. J'aime retrouver le Paris des quartiers populaires que je ne connais que par la littérature et le cinéma.

Le personnage m'a fait penser au Poulpe de Jean-Bernard Pouy (je fan de ce personnage). J'étais toute contente de ma trouvaille et quand je suis arrivée à la fin du volume et que j'ai vu les remerciements de l'auteur j'ai eu la confirmation de mon intuition mais du coup ce n'est pas un scoop.

J'ai beaucoup aimé le bestiaire de Jean-Luc A. d'Ascanio et toutes les thématiques qui en découlent. On va retrouver dans les noms, les traits de caractère des personnages, dans les attitudes et les actions, ainsi que dans les références littéraires et cinématographiques. En parlant de référence, depuis que je lis les romans de cette maison d'Edition je ne peux m'empêcher de chercher des clins d'oeil à d'autres romans édités Aux Forges de Vulcain. Je ne les note pas tous car parfois je me dis que c'est un effet de mon imagination ici dans la thématique bestiaire on a « Cthulhu » et « Vampire ».

Ce roman aurait pu s'arrêter à un certain moment (je ne vais pas vous dire lequel) mais l'auteur à préféré basculer dans une autre dimension littéraire et jouer encore plus avec les codes des genres littéraires. En même temps la dernière partie permet d'approfondir certains sujets et répondre à certaines interrogations (pas toutes !). Et la boucle sera bouclée mais il faudra attendre le dernier chapitre où on se rendra compte que c'était prévu, construit, cohérent alors qu'on a l'impression de basculer dans un délire, qu'il est très abouti. Après réflexion je me demande si ce n'est pas la « Forges Touch » ! Il y a aussi le côté réflexions sociales et sociétales. L'art de faire croire que la littérature c'est facile alors que tout est dans le travail et le détail, la subtilité. Et justement «Le diable se cache dans les détails» disait Nietzsche...

Dans ce roman il y a un autre aspect qui m'a beaucoup plu, c'est le côté obscure du voyage initiatique du Tamanoir, car finalement ce n'est pas n'est pas un roman policier avec une enquête à résoudre. Si vous me suivez vous savez comme je suis attaché aux thématiques qui sont liées aux éléments. Ici on est dans la thématique de la terre, des souterrains, avec tout ce qui entoure les secrets, la mort et la renaissance. Il y a un véritable fond dans cette histoire qui passe du policier au fantastique.

J'ai failli oublier aussi de vous parler du côté humoristique, là aussi on a différents types d'humours. de l'humour noir à l'humour scabreux, des scènes surréalistes aux scènes abracadambresques. du comique de situation au comique potache… Et en même temps il y a un côté sombre et des réflexions sur la perte d'humanité de notre société. Ces contrastes qui font que la vie n'est pas faite d'un seul bloc… il y a beaucoup de failles !

J'espère avoir titillé votre curiosité sans rien vous révéler de l'intrigue ni vous avoir parlé des réflexions lubriques...
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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Tama de toutes les couleurs

Gromovar dit fort justement ce qu'est et ce que n'est pas « Tamanoir » de Jean-Luc d'Asciano. Il le dit là et je vous invite à aller y jeter un coup d'oeil (après avoir lu ce billet, l'avoir liké, partagé des milliards de fois et avoir acheté le livre, en librairie, cela va de soi).

Le Tamanoir ne serait donc rien de moins (et rien de plus) que le double du Poulpe dans un monde où l'imaginaire et le fantastique ne serait pas si fantastique et si imaginaire que cela. Ils y seraient plutôt monnaie suffisamment courante pour en faire matière à raconter une histoire de meurtre au Père-Lachaise de deux personnes venant en aide aux sans-abris, crimes inexpliqués et inexplicables qui ne manquent pas d'éveiller la curiosité du Tamanoir, aussi anarchiste et amateur des causes perdues, et donc souvent injustes, que son prédécesseur de Poulpe.

Le Tamanoir a ce côté j'men-foutiste de son pendant historique, ce rapport débonnaire à l'existence de manière générale et à la sienne en particulier. Il va fourrer sa longue trompe là où il ne devrait pas, remuer la merde pour en faire sortir la rose qui y étoufferait sans son intervention. de situations foutraques en bagarres bigarrées, d'échanges de politesses gouailleuses en échanges de bourre-pifs, le Tamanoir sème le chaos sur son chemin, sans se soucier des conséquences.

Une des protagonistes de ce récit souligne d'ailleurs ce trait de caractère du Tamanoir dont la parenté animale ne doit rien au hasard : « Néanmoins, elle aime bien la figure du Tamanoir : en Amérique du Sud, ce dernier occupe le même terrain symbolique que le Coyote en Amérique du Nord : dieu du Chaos et des blagues stupides, ni bon ni mauvais, un peu des deux. »

Jea-Luc d'Asciano n'a pas son pareil pour reprendre de main de maître à son compte les critères d'un livre poulpien en le mettant à sa sauce, en y jetant une foultitude de références, en y parlant de la révolte des cabochiens (on en apprend décidément tous les jours et je vous mets un lien pour votre culture, bande de mécréants à l'ignorance crasse).

Si vous cherchez une lecture qui puisse ne pas vous réclamer trop de neurones mais bien écrite, mais qui puisse aussi vous amener à réfléchir à des choses sérieuses sans donner l'air d'y toucher, qui vous titille un peu le cerveau par un franc-parler à la San Antonio, sans toutefois l'abus d'expressions hermétiques à un non-initié, qui vous fasse prendre fait et cause pour un dilettante épris de justice, divine ou pas, foncez que diable !

Lien : https://garoupe.wordpress.co..
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Tamanoir est un roman qui met en scène l'enquête de Nathanaël, un détective privé anarchiste chargé de trouver les coupables d'un double meurtre au Père Lachaise. L'enquête du Tamanoir l'amène à rencontrer des mafieux pour le moins fantasques, mais aussi à croiser la route d'Ishmaël, un SDF doté d'une longévité surnaturelle. À travers un récit policier pulp et décalé, Jean-Luc A. d'Asciano interroge la marginalisation de couches entières de notre société.
J'ai découvert la plume de l'auteur avec ce roman, et je compte bien lire ses autres oeuvres !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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[note de lecture écrite avant confinement pour le site des Notes bibliographiques (Culture et bibliothèques pour tous)]

Lorsqu'il apprend que deux équipiers d'une association d'aide aux SDF ont été massacrés au Père Lachaise, le Tamanoir décide de reprendre du service. À la soupe populaire, le justicier est mis sur la piste d'un possible témoin : un vieux clochard puant et mutique toujours flanqué d'une chatte borgne peu aimable. le personnage et l'animal qu'il débusque au fond d'un caveau lui réservent bien des surprises…

Dans une note d'auteur, Jean-Luc d'Asciano explique que l'idée de cette farce policière mêlée de fantastique lui a été inspirée par la collection le Poulpe, et lui a servi de dérivatif inspirant pendant l'écriture de Souviens-toi des monstres, son phénoménal premier roman. Résultat gagnant : une diversion délassante pour l'écrivain, et un divertissement euphorisant pour le lecteur ! le récit, brillant d'inventivité et de clins d'oeil, vole souvent en éclats fulgurants pour laisser place à une oralité réjouissante pimentée de jeux de mots, sans jamais casser l'ambiance maléfique de la description hallucinée des bas-fonds parisiens et de ses occupants humains et autres… Des questions en suspens sur l'énigmatique redresseur de torts anarchiste (qui est son père ? d'où tire-t-il ses moyens de subsistance ?) entretiennent la curiosité et l'envie de suivre très vite les prochaines affaires du Tamanoir. (T.R. et C.B.)
Lien : https://www.les-notes.fr/ana..
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