Peu à peu, le convoi s'étiole vers Konya, ponctionné par les voies de traverse. Le voyageur songe à la vie des chauffeurs de métier qui s'épuisent sur les routes avec un volant pour boussole. Bientôt, il laisse sur sa gauche les vestiges d'un caravansérail où les hommes trouvaient nourriture et repos sur la piste des Indes et des épices, derrière les hautes murailles aujourd'hui disloquées.
Le soleil s'incline lentement sur l'ouest tandis qu'à leurs pieds se dresse le "château" d'Uçhisar, une cheminée de fée géante criblée d'ouvertures, les traces d'anciennes habitations, de celliers à vin et de granges.
La peur de l'inconnu est le propre de tout être vivant.
En début d'après-midi, il traverse une étonnante tempête de couleurs plaquées à même le paysage comme des vaste toiles peintes. Sous la blancheur lumineuse du ciel surgit une large palette d’ ocre et de jaunes posés sur un relief chaotique, sur une matière douce que l'on caresserait volontiers tellement elle paraît avenante. Dans les vallées comme sur les hauteurs se dressent des cheminées de fées en sentinelle, enroulées dans leur manteau de tuff.
Sous la blancheur lumineuse du ciel surgit une large palette d'ocres et de jaunes posés sur le relief chaotique, sur une matière douce que l'on caresserait volontiers tellement elle paraît avenante.
Dans les vallées comme sur les hauteurs se dressent des cheminées de fées en sentinelles, enroulées dans leur manteau de tuf. La plupart portent une large coiffe de basalte qui leur donne un air de soldat débonnaire ou de porteuse africaine selon que le soleil les éclaire avec rudesse ou avec abandon.
Prendre l'avion, partir et revenir, repartir de nouveau. Voilà sa vie en résumé.
Le soleil plante un coin conquérant sur le flanc est de la ville et hisse sa bannière sur l'épaule apaisée d'Ulus, derrière ses ruelles anciennes et bancales, posant un éclairage particulier sur les fortifications victorieuses de tant de conflits et de batailles : un exemple de résistance et de reconquête perçu comme un baume au coeur.
D'Ankara à Istanbul, les gens de la rue ne rêvent que de l'abolition des frontières et d'échanges fraternels en piétinant le cortège de malentendus.
Ankara, capitale de la Turquie. Une ville tentaculaire agrippée à la colline.