Rarement une course n'aura eu autant d'enjeux !
Depuis trente ans qu'il habite sur la Garonne, et qu'il garde des bateaux dans son modeste chantier-naval, le père Lapalude n'a jamais vu cela.
De quoi lui faire oublier que la nuit précédente, un homme, le radio du bord, est tombé du cargo le "Rurik", quelques minutes après avoir appareillé du port de Bordeaux.
La coupe Gallia se disputera en trois régates préliminaires pour sélectionner autant de yachts finalistes qui s'affronteront finalement dans une dernière manche ...
Ce roman d'
André Armandy, "La dernière manche" (Régates)", a été publié en 1952 aux éditions
Jules Tallandier.
C'est un roman original dont le récit s'écoule doucement au fil des préparatifs de la course et de la vie qui l'entoure.
Mais cette course n'est pas une régate anodine.
Elle va décider du bonheur, de la gloire ou de la honte, de la fortune même de plusieurs de ses participants.
Tactique ou stratégie ?
L'une est permise, l'autre n'est que tricherie !
La "Mélusine" d'Herbert Faugles est donnée gagnante.
Car, à son profit, le jeune Gilbert Barmade a perdu ses coéquipiers, bons drilles et fins manoeuvriers, et surtout la "Framée", son six mètres de course accuse quelques années de trop qui l'alourdissent.
Les deux hommes courtisent Edith Flondres, la jeune héritière de la Compagnie de longs courriers.
Herbert Faugles est un importateur roué et fortuné, dont la secrétaire Melle FriedHolm a toute la confiance.
Quand à Gilbert, c'est un fils de famille, méprisé par son père le richissime Didier Barmade ...
L'action de ce roman tourne autour du père Lapalude, de son chien fidèle "Vadrouille" et de son petit hangar à bateaux.
Et, si l'ORTF s'était emparée du scénario de ce roman, le père Lapalude aurait certainement pris les traits de
Jean-Roger Caussimon.
Ce récit, d'ailleurs très marqué par son époque, n'a pourtant que très peu vieilli.
La course se prépare.
Mais en toile de fond, se profile et se dessine au large de la Finlande, un drame, de piratage ou de baraterie, qui, à l'épilogue du récit aura son importance.
Le récit est un peu manichéen mais captivant.
"La dernière manche" est un récit d'antagonismes où les personnages, en s'opposant les uns aux autres, révèlent leurs vrais personnalités.
Gilbert et Herbert, bien sûr, mais aussi Didier Barmade, le père et Philippe de l'Escoubre, le parrain ancien capitaine au long cours, qui sont rivaux d'un passé qui a défié la mort et le temps.
Quoi qu'il en soit, Herbert Faugles a pris très habilement le départ.
Son étrave a coupé la ligne à pleine vitesse à l'instant précis où a tonné le petit canon.
Tous les concurrents ont calqué leurs manoeuvres sur la sienne.
Mais le suspens reste entier car, seule, la "Framée II" de Gilbert Barmade, par une manoeuvre de vieux skipper, a réussi à revenir dans le sillage de la "Mélusine".
Le mystère vient s'épaissir ...
Qui sont ces trois yachtmen anglais qui intiment l'ordre à Herbert Faugles d'abandonner la course ?
Qui est ce Jarl, marin, finlandais et muet qui semble aussi le détester ? ...