Silence sous la blouse

Encore un de ces livres nécessaires pour faire évoluer, et les mentalités, et la société elle-même. Qui se douterait que harcèlements et agressions sexuelles sont légion dans le milieu de la santé ?

L'hôpital évoque plutôt soins, dévouement, manque d'effectifs, patients… On admire les uns et les autres, les chirurgiens et grands pontes qui font parfois la notoriété d'un service pour l'excellence de leur travail, mais on ignore que dans l'ombre ce sont parfois de terribles prédateurs.

Les victimes ? Leurs collègues médecins, techniciennes de laboratoire, infirmières, aides-soignantes, agents de service, étudiantes… Elles ont la bouche aussi bien cousue que les plaies que les chirurgiens referment au bloc opératoire, lieu de prédilection des actes et des paroles les plus vils.

Quand les langues se délient et que les plaies se rouvrent, occasionnant bien des souffrances, on les referme bien vite. La direction des établissements ne souhaitant ni scandale ni perte
d'éléments compétents dans leurs équipes.
Le conseil de l'Ordre des médecins lui-même évite souvent d'aller à l'encontre d'un collègue, d'ailleurs les faits sont souvent niés.

À l'instar de l'Hôpital d'Arras qui a suspendu un chirurgien en 2018 et ouvert une enquête pour agressions sexuelles, ou de celui de Dunkerque qui a poursuivi un chirurgien pour des faits similaires, d'autres établissements commencent à prendre un peu plus au sérieux ces plaintes, même si aujourd'hui, tout reste à faire.

Les directeurs d'établissements eux-mêmes ne sont pas formés pour faire face à ce type de délits et de crimes. Quant aux victimes elles ignorent souvent à qui s'adresser dans l'établissement, dont la direction est censée protéger ses agents. Il faut voir les cadres, les référents, les délégués de personnel, les DRH, etc., mais ne pas rester isolée.

Alors, même si les blouses blanches ont laissé place aux pantalons et tuniques, les agresseurs sévissent toujours dans une grande impunité.

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     Harcèlement moral, harcèlement sexuel, violence... l'hôpital possède un fonctionnement particulier qui lui est propre. Un fonctionnement qui protège certains membres et rend difficile un éventuel travail de la justice (ce qui paraît complètement aberrant).
     Des victimes ne sont pas écoutées, et si elles osent parler trop fort, elles sont punies à la place de leur bourreau. Parfois dans une tentative de les protéger.

     L'esprit carabin, la hiérarchisation des postes qui n'a rien d'officielle, "l'impossibilité" (je mets des guillemets) de se séparer d'un médecin... voici une corporation qui défend une partie de ses membres, trop précieux, et des pratiques qui ne devraient plus avoir lieu.

     Entre un spécialiste qui rapporte de l'argent, une réputation et un service à des patients... et une infirmière... qui saute ? Qui peut-on sacrifier ?

Un documentaire intéressant qui se lit plutôt bien.
(avis plus complet sur le blog)
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