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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Perdre son père a dix ans

Le premier roman d'Alexandra Alévêque fait la part belle à l'introspection en nous proposant en parallèle l'histoire de Violette a dix ans, au moment où elle perd son père, et un quart de siècle plus tard.

Ce court roman commence le 7 mars 2009. le jour où Violette, qui approche de la quarantaine, tente de lire la vieille cassette audio qu'elle vient de récupérer. Cette dernière reste bloquée dans son appareil, provoquant sa colère, car tout indique que cet enregistrement est important pour elle.
Après ce chapitre d'ouverture, on retourne en 1982, le 17 octobre très exactement. Violette a dix ans. Elle voit Paul, son père, vomir puis s'aliter. Sa mère lui explique qu'il a une forte migraine et qu'il ne pourra la conduire à l'école où il enseigne et où elle est élève. Au fil des jours les informations sont de plus en plus diffuses. Une migraine peut-elle durer aussi longtemps et faut-il pour la soigner être hospitalisé? Violette reste avec ses questions alors que son père rend son dernier souffle. Mais sa mère ne lui avouera qu'après les obsèques desquelles elle est tenue éloignée.
Un drame qui se double d'une incompréhension. Une trahison qui se double d'un sentiment de culpabilité. Un traumatisme qui ne s'effacera pas de sitôt: «Son enfance n'était plus. A dix ans fraîchement célébrés, elle venait de se faire brutalement débarquer d'un monde qui promettait il y a peu de temps encore son lot d'insouciants instants pour basculer avec fracas dans celui de l'âge adulte, sans tambours ni trompettes, mais avec la violence d'un coup de fouet qui vous lacère les chairs.» La vie n'a alors plus guère de sens. Même Marc et Bertrand, ses grands frères qui avaient quitté la maison pour suivre des études, ne trouveront les mots pour la consoler, malgré leur bienveillante attention
On comprend dès lors cette obsession, un quart de siècle plus tard, à vouloir remettre la main sur l'enregistrement de l'enterrement. Si seulement cette satanée cassette n'était pas aussi récalcitrante!
Alexandra Alévêque a parfaitement construit ce roman, la chassé-croisé entre 1982 et 2009 permet tout à la fois de retrouver l'innocence et le chagrin de l'enfant, la colère froide et le besoin de comprendre de l'adulte. Une confrontation qui trouvera dans les paroles de «J'arrive» de Jacques Brel une parfaite illustration des sentiments qui perdurent, mais aussi le titre du livre :
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
La mort potence nos dulcinées
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les hommes pleurent, les femmes pleuvent.
Un premier roman délicat et sensible, une nouvelle voix à suivre.


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Dans ce court récit, à la fois léger et triste, Alexandra Alévêque raconte l'effondrement d'une petite fille de 10 ans, Violette, à la mort de son père. Elle vivait calmement mais joyeusement dans son cocon familial quand tout à coup Paul, qu'elle n'appelle jamais Papa, meurt. Pour protéger l'enfant la famille se tait. A la quarantaine la jeune femme qui se raconte alors à la première personne, n'a toujours pas accepter cette absence.
Ce récit est délicat, sensible, émouvant, avec de l'humour. C'est un texte autobiographique puisque tout le monde sait qu'Alexandra Alévêque, soeur de Christophe, l'humoriste, a effectivement perdu son père dans les mêmes conditions.
D'une lecture agréable, c'est, pour moi, un « vite lu/vite oublié ».
Un point positif : cette lecture m'a donné envie de réécouter Brel.

Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Violette perd son père à 10 ans d'une rupture d'anévrisme. Entourée par sa mère et ses deux frères ainés, elle grandit avec cette absence.
27 ans plus tard, elle cherche à récupérer une mystérieuse cassette disparue depuis cette époque.
Au delà de la recherche de cet objet, l'auteure nous questionne sur la construction de soi. Qui aurait été Violette si son père était encore auprès d'elle ? Qu'aurait il modifié de son caractère d'aujourd'hui, qu'aurait il apporté à cette personnalité qui s'est construite sans son influence ou du moins avec l'influence d'un père modèle, idyllique, rêvé?
Ce questionnement est très juste que serions nous devenu avec ou sans nos parents ?
Moi qui ai connu cette situation, ce sont des questions qui se sont posées à moi presque exactement dans les mêmes termes que ceux utilisés par Alexandra Alévêque.
De la même façon, le sentiment de trahison ressenti par Violette lorsqu'elle comprend que ses plus proches lui ont volé ses adieux à son père, pour la protéger.
La sidération lorsqu'elle réalise qu'elle est plus vieille que son père ne le sera jamais, comme m'avait traversé cette idée que j'avais déjà passé plus d'année avec mon fils, que ma mère avec moi, même si Violette n'a pas d'enfant.
Un magnifique roman très très juste et sans aucun pathos.
Très impatiente de pouvoir échanger avec l'auteure.
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