« Comment lui expliquer que c'est la mort d'un homme éternellement jeune qui occupe mon esprit ? »
J'ai lu très rapidement ce premier et n'ai pas ressenti grand-chose au cours de ce trajet, ni réellement apprécié l'écriture de cette histoire.
Cependant, les jours passant, l'air de rien, un peu comme une comptine qui se met à trotter, je me suis mise à repenser à Violette, la petite fille et la femme trentenaire, la petite Elle et la JE narratrice. Autour du deuil d'un père, je dois bien admettre qu'
Alexandra Alévêque touche juste pour exprimer la perception de l'enfant face à un grave qui se déroule sans que celui-ci soit dit, la façon innocente d'y survivre en s'échappant dans les plaisirs journaliers et le traumatisme qui manifeste plus nettement ses symptômes dans ce temps devenu grand, quand la béance de sens, de mots, et du manque accroît l'ombre géante du malaise qui empêche et sclérose.
Le style est très classique malgré quelques échappées dans une autodérision drôle et bienvenue. La nostalgie d'une époque teinte et ambiance une histoire qui vaut toutes les autres mais qui, dans son traitement narratif et son analyse, manque d'inédit et d'exigence, avec parfois des passages inconsistants. Paradoxalement c'est peut-être son humilité singulière à juste raconter, et ce avec plus de finesse qu'il n'y paraît dans un premier temps, avec une vérité pointilleuse sur les agissements, les postures, le déroulé des événements, dans les détails qui font un décor, un pavillon familial, les repères futiles d'un quotidien…Oui paradoxalement, cette simplicité somme toute travaillée, touche et infuse, sans chamboulement peut-être mais avec un commun et un naturel qui font aussi du bien.