De la première lecture, alors adolescent, il me restait le souvenir d'un grand gaillard assez charismatique, un nom symbolisant la beauté: Yvonne de Gallais - la fille rêvée d'alors - et puis une chanson bouleversante qui collait bien au roman: "C'était bien" où le fameux bal perdu chanté par Bourvil.
Malgré ces bons souvenirs, je l'avais trouvé trop long à lire à l'époque, comme un peu toutes les lectures imposées d'alors.
Trente ans après, j'ai récidivé.
J'ai été sensible aux mêmes points et ai même pu les apprécier davantage.
Un Grand Meaulnes secret et tourmenté, Yvonne de Gallais, moins présente que dans mon souvenir, m'a semblé toujours aussi jolie mais beaucoup trop jeune à mon goût ... Les personnages de romans ont cette différence avec notre réalité: ils ne vieillissent pas, nous si!
Le cadre spacio-temporel est une mine d'informations sur l'école à la fin du XIX ème siècle. Des objets: l'encrier et le poêle à bois ou à charbon sur lequel les élèves faisaient sécher leurs habits dans la classe. L'enseignant était une figure respectée. Mais dès qu'il tournait le dos ça "frittait" dans les rangs ou dans la classe.
Enfin, pour en revenir à l'histoire,
Alain-Fournier a illustré ce qu'est le manque et la souffrance qui en résulte. L'endroit féerique et l'amour d'un jour qu'Augustin Meaulnes approchent une fois, il ne le revivra sans doute plus jamais. L'amour est synonyme de souffrance dans ce roman.
Mais cette quête de l'impossible, qui rend "fou" le fougueux Augustin Meaulnes est superbe sous la plume d'
Alain-Fournier.