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sur 10439 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
le Grand Meaulnes, publié en 1913, est considéré comme l'une des dix oeuvres majeures de la littérature du XXe siècle. Son auteur Alain-Fournier, mobilisé et mort au champ d'honneur en 1914, n'aura jamais l'occasion d'écrire un autre livre.
Difficile de s'attaquer à un monument pareil pour en faire la critique. Je me suis néanmoins attelé à cette tâche des plus risquées, pour tenir mes engagements dans le cadre de la dernière opération « masse critique jeunesse » de Babelio.
Quelques pages seulement suffisent pour prendre conscience de l'évolution du vocabulaire et du langage courant en un peu plus d'un siècle. Quoi de plus banal en effet dans la conversation que les mots désignant… les vêtements ? Or, ils sont dans ce roman si nombreux, si variés et si délicieusement surannés que ces simples mots de tous les jours finissent par évoquer une reconstitution historique à grand spectacle, en compétition dans la catégorie « meilleurs costumes » : gilet, capote, vareuse, paletot, pèlerine, veston, jaquette… et j'en oublie sûrement. Ces mots usuels pourraient être de nos jours transposés en : smoking, pull, tee-shirt, sweat-shirt, body, top… pour correspondre à une histoire plus actuelle, et c'est ainsi que l'on mesure, à la lecture de ce roman, la montée inéluctable d'une sémantique vestimentaire mondialisée et du leadership, pardon, de l'hégémonie anglo-saxonne.
Mais les costumes ne sont pas les seuls éléments surannés du récit ; car, et c‘est peut-être plus gênant, les mentalités des protagonistes, également, fleurent bon la naphtaline.
Nous sommes dans une littérature classée « jeunesse », estampillée « lectures de toujours ». Les personnages de ce roman sont-ils encore des modèles pour un ado d'aujourd'hui ? Un jeune lecteur, une jeune lectrice, peuvent-ils encore s'identifier à ces héros de 189- et s'approprier facilement leurs valeurs ? Une petite revue de détail s'impose.
En premier lieu, François Seurel, le narrateur, narre, mais ne s'investit dans aucune action particulière pour son propre compte, excepté la réussite de son entrée à l'école normale pour instituteurs. Il reste le faire-valoir absolu de son ami que tout le monde semble adorer, craindre ou respecter : Augustin, dit « le Grand Meaulnes ». François se met intégralement au service des causes d'Augustin : sa quête, ses passions, ses aventures, ses illusions et ses espoirs… il en fait automatiquement les siens. Toujours disponible pour son ami et prêt à se substituer à lui, François, dans l'ombre d'Augustin, vit par procuration.
Jusqu'au bout, François épouse la cause de, et en attendant un hypothétique retour du Grand Meaulnes, va même jusqu'à habiter chez, élever la fille de, enfiler les chaussons de, utiliser le rond de serviette de (celui avec son nom marqué dessus).
Le Grand Meaulnes, parlons-en. Voici un type qui a tout pour lui, le charme, l'intelligence, le mystère, la persévérance, l'humour (non, pas l'humour, je raye)… mais qui fait le choix de jouer sa vie sur un pari. Il s'amourache d'une jeune femme rencontrée pendant dix minutes au cours d'une fête et décide de passer toute son existence à la rechercher pour la revoir. Problème, il ne se souvient plus de l'endroit où elle habite, et à l'époque, on ne s'échangeait pas encore les numéros de portable. Il ne ménage pas sa peine pour tenter de la retrouver et, sur un simple témoignage, il se rendra même à Paris (autant dire sur la planète Mars pour les provinciaux de l'époque) dans l'espoir de la revoir, mais sans succès. Et lorsque des années plus tard, il croisera à nouveau son chemin, il prendra aussitôt la fuite pour honorer un autre engagement stupide, concernant cette fois le frère de la jeune femme (après toutefois s'être marié avec elle et après l'avoir mise enceinte, comme on l'apprendra par la suite). Augustin ne peut vivre que dans la quête perpétuelle d'un objectif inaccessible, d'un amour impossible, et lorsque par un miraculeux hasard, mais surtout grâce aux manoeuvres de son ami François, l'objet de sa convoitise est enfin à sa portée, il ne peut que s'en désintéresser aussitôt pour en choisir un autre.
Augustin, perpétuel insatisfait, ne peut que fuir, s'échapper, sécher les cours, aller accueillir les grands-parents de François à la gare de Vierzon alors que personne ne lui a rien demandé, courir à la recherche de sa dulcinée puis du frère de celle-ci à travers le monde, à travers les sentiers battus et les chemins vicinaux, par monts et par vaux, toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort ! Ah, non… on me dit dans mon oreillette que cette phrase est plutôt destinée à Fort Boyard, au temps pour moi !
Augustin ne retrouvera jamais par lui-même le chemin du domaine mystérieux situé pourtant dans le village d'à côté. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de campagne, alors qu'il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva. Depuis qu'il a assisté à cette fête, Augustin sait qu'ils sont là, qu'ils ont pris forme humaine et qu'il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé. Ils sont là, ils sont parmi nous, ce sont… les envahisseurs… Tinlinlin – Tinlinlin – Tinlinlin… Les ENVAHISSEURS !
Ah, non… on me dit dans mon oreillette que c'était plutôt David Vincent. Bon, mais pour le Grand Meaulnes, les filles sont comme des extraterrestres. Elles sont bizarres, elles possèdent d'étranges pouvoirs, elles disparaissent… Et il ne veut pas se l'avouer mais… elles lui font peur !
Yvonne de Galais est la jeune femme « aux traits dessinés avec une finesse presque douloureuse » qui attendra longtemps son prince charmant. Distante et mystérieuse lors de sa première apparition, on comprend lorsqu'elle réapparaîtra bien plus tard qu'elle a vécu dans l'admiration de son frère (qui lui aussi va prendre la fuite, décidément), qu'elle s'occupe de son père (dont la fortune n'est plus ce qu'elle était) ou de son cheval (vieillissant, lui aussi) en attendant un potentiel fiancé (mais le Grand Meaulnes peine vraiment à la retrouver, on finit par douter qu'il y mette vraiment de la bonne volonté) ou à défaut un fidèle confident (qu'elle trouvera en a personne de François, dont la loyauté à toute épreuve envers son ami Augustin interdit de profiter de la situation). Attention, Spoiler : si vous n'avez pas encore lu le grand Meaulnes, veuillez vous rendre au paragraphe suivant sans démasquer ce qui suit. .
Yvonne de Galais n'a en fait rien de la modernité d'une Lara Croft (OK, fantasme masculin, je raye), d'une Élisabeth Bennet (là c'est mieux), et pas même, malgré sa propriété rurale et son cheval, d'une Martine à la ferme, c'est dire. A la fin XIXème siècle, je ne me souviens plus si les femmes disposaient déjà d'une âme et de la liberté de penser (un Concile de Mâcon a bien dû se pencher sur la question à un moment donné), mais je suis bien certain en revanche qu'elles n'avaient pas encore obtenu le droit de vote. Yvonne de Galais, décédée en 189- n'aura eu que peu de revendications au cours de sa trop brève existence, et le seul fait marquant de sa vie sera sa mort.
Frantz de Galais, le fils de bonne famille, le frère irresponsable, rate son mariage, foire la fête donnée en son honneur, pousse ses proches au chagrin, contraint Augustin Meaulnes à l'errance, devient un bohémien et un pathétique voleur de poules. Dans les deux sens du terme, puisqu'il renoue avec son ancienne fiancée, ramenée sur un plateau par le Grand Meaulnes qui avait eu en son temps des vues sur cette aimable personne, dont il ignorait l'identité, après avoir abandonné tout espoir de revoir un jour Yvonne de Galais. Frantz est le mauvais fils, le mauvais frère, le mauvais fiancé, le mauvais ami, mais il bénéficie d'un charme aussi ravageur que celui de sa soeur (on ne s'en méfie donc pas assez), et il est celui par qui tous les malheurs arrivent. Comme on le voit, il n'y a là aucun risque de traumatisme, le personnage le plus trash du roman reste très en deçà de certains chenapans de nos publications actuelles, tels Arsène Lupin, Fripounet ou Fantômette.
Les lecteurs modernes, catégorie dont j'espère faire partie, une fois passé et accepté l'ennui des premiers chapitres dû à l'absence d'action, finiront par entrer progressivement dans l'histoire et prendront plaisir à lire cette oeuvre, pour son charme suranné, sa réelle qualité d'écriture (le roman est passé à quelques voix du prix Goncourt en 1913), pour le témoignage sans fard et tranquille – nous ne sommes pas chez Zola – de la vie rurale et bourgeoise au tournant du siècle, pour son évocation d'une époque à jamais révolue et que certains regretterons (mais sans doute pas nos ados, fans d'Harry Potter et d'Hunger Games).
L'édition sortie chez Gründ en avril 2013 à l'occasion du centenaire est un bel objet qui bénéficie d'une fabrication soignée, rehaussée de nombreuses illustrations en couleur, au charme désuet mais bien approprié au contexte, que l'on doit au talent incontestable de Dorothée Duntze.
Enfin, on se remémorera sûrement à la lecture de ce livre le regard lumineux de Brigitte Fossey (pour les lecteurs les moins jeunes et néanmoins cinéphiles) ou de Clémence Poésy (pour les lecteurs les plus jeunes et tout aussi cinéphiles) qui ont interprété toutes les deux et avec brio, respectivement en 1967 et en 2006, le rôle éthéré de la belle Yvonne de Galais.
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Choisi dans ma bibliothèque avec pour seule motivation "Tiens ! Pourquoi pas", je n'attendais rien de particulier de ce livre que j'aurais sans doute lu au lycée si j'étais allée jusque-là.

Bien écrit, c'est indubitable. Pas de descriptions interminables qui rendraient la lecture pesante. Un peu trop romantico-torturé pour mon goût. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable mais sa lecture ne fût pas un supplice non plus.

Bénéfice de l'affaire : Cinquante années après l'âge requis, j'ai enfin lu le Grand Meaulnes. Lacune comblée.
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Après avoir lu (et pas apprécié) le Grand Meaulnes à l'adolescence, je viens d'écouter le texte en AudioLib afin de mesurer si ma première impression perdurait.

Ce roman d'amitié et d'aventure est plaisant à écouter, car la plume sensible et fine de son auteur (comme la plupart des livres de cette époque) prend toute sa dimension dans la bouche du comédien.
C'est toujours ça de pris !

Je comprends aujourd'hui à quel point ce roman est délicat à suivre pour des adolescents, et je réalise que les nombreux retours en arrière, le romantisme exacerbé qui s'en détache, l'absolutisme amoureux qui date de plusieurs siècles en arrière, la légèreté et l'incongruité de certains comportements amoureux, l'étrangeté de quelques situations (le bohémien qui se scolarise du jour au lendemain, le noble qui rejoint les gens du voyage, et j'en passe…) font de ce texte un roman compliqué à saisir.

Un point cependant m'a amusée : les chapitres qui débutent presque tous par la description de la météo du moment. Trace d'une écriture qui garde (pour ces passages) quelque chose d'enfantin, proche de la composition écrite du temps jadis.

Certes, il y a l'idéalisme amoureux, la fougue adolescente, la quête d'aventure, le poids de la promesse, la nostalgie des jours (ou des heures !) heureux, la beauté de l'attente… mais tout ça a quand même un sacré goût de suranné, même si, je dois bien le reconnaître, le Grand Meaulnes, c'est une sacrée personnalité qui a dû en inspirer plus d'un (et en faire rêver plus d'une).


Lien : http://justelire.fr/le-grand..
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"Le Grand Meaulnes".C 'est l 'histoire merveilleuse d 'un amour et d 'une amitié .
Ce livre d 'Alain Fournier a été publié en 1913 ,juste avant le début de la Première
Guerre mondiale .Le roman associe le rêve ,l 'autobiographie et la fiction .Dans ce
livre ,il s 'agit de François Seurel , le narrateur adolescent timide .Le père de ce
dernier est instituteur .François mène une vie paisible auprès de ses parents ,dans
les batiments de l 'école lorsqu 'un nouvel élève arrive ,Augustin Meaulnes .
François et Augustin étant pensionnaires dans le même établissement scolaire ,
partageront la même chambre .Cette rencontre entre les deux adolescents, va
marquer la vie de François .Un jour ,Augustin fait une escapade hors du lycée et
découvre un château abandonné dans lequel se déroule une fête .Augustin fait la
connaissance d 'Yvonne de Galais dont pl tombe amoureux et de son frère Frantz .
La fête terminée ,il s 'agissait des noces de Frantz ,les invités se dispersent
La grande envie d ' Augustin esr de trouver et voir Frantz .Malheureusement ,il ne le rencontrera plus jamais .Une grande déception !
.Ce roman d 'Alain Fournier a marqué toute une génération .
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J'ai enfin pu terminer "Le grand Meaulnes" que j'avais commencé plusieurs fois en vain, lassée par les bagarres d'écoliers devant leur tableau noir.

Mon impression face à cette lecture est très mitigée : certes c'est bien écrit. Mais je ne peux m'empêcher d'être peu réceptive à la grande aventure d'Augustin Meaulnes, qui à force de rêver son grand amour le rate, tout simplement.

L'héroïne en meurt : ils sont nombreux les livres où la l'héroïne meurt à la fin. La mort de l'aimée marque l'entrée du jeune garçon dans la vie adulte : il faut tuer l'Amour idéal avec un grand A pour rencontrer l'amour, le petit, l'imparfait, pluriel ou conjugal, mais qui très vite cesse d'enchanter.

C'est un joli récit, un peu vieilli, charmant, avec quelques longueurs.
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Cette oeuvre de jeunesse aurait dû être suivie de beaucoup d'autres, la plume y était prometteuse. Hélas l'auteur mourut dans la Meuse à 27 ans, deux mois après la déclaration de guerre. Son squelette ne fut retrouvé que récemment dans les bois : il avait été enterré dans une fosse commune avec d'autres jeunes hommes originaires de MIrande. Il a été ré-inhumé solennellement, avec ses compagnons, dans la nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne.
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J'ai lu un avis enthousiaste il y a quelques jours, et je suis triste d'écrire que je ne l'ai pas partagé... Et pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour me plaire : Histoire d'amour, pastorale...

J'ai beaucoup aimé la première partie, néanmoins. le charme de cette enfance de village, de ces jeux, de cette vie paisible comme j'aspire tant à en acquérir une au milieu de la frénésie hanounienne, smartphoneuse et bétonnée d'aujourd'hui... me séduisaient, même si l'écriture ne me transportait pas non plus au-dessus des nuages. Mais passé le récit de l'aventure de Meaulnes, tout déraille, et j'ai eu le même ressenti que beaucoup de détracteurs du roman, dont d'illustres noms.

C'est très simple : Je me fiche de l'intrigue, du contenu d'une oeuvre, si l'écriture me régale. de façon réciproque, si les personnages, dont on suit les péripéties et déboires, dont le sort est censé nous toucher... ne parviennent pas à susciter l'empathie, l'oeuvre échoue, sauf si elle est une démonstration de leur erreur, etc. Les auteurs de roman noir peuvent nous passionner et nous faire pleurer sur le sort de crapules, parce qu'il y a ne serait-ce qu'un élément qui nous agrippe. Or, là, à la fois le soi-disant grand Meaulnes et son ami narrateur François Seurel ont fini par m'insupporter au plus haut point, et le style ne s'envolait que très peu.

Le grand Meaulnes, par ce surnom, se voit érigé en personnage de roman d'aventures alors qu'il cause sa propre perte par des choix stupides et une conduite aux conséquences impardonnables, qu'il me paraît prendre à la légère. Seurel, faire-valoir comme pourraient l'être Hastings chez Poirot ou Nick chez Gatsby... est encore plus discret, effacé, silencieux (il y a d'ailleurs des études sur le silence dans l'oeuvre) et cela en devient exaspérant, à des moments où il est censé intervenir. Ses retrouvailles avec Meaulnes chez la mère de ce dernier, où il est supposé lui annoncer une nouvelle cruciale, atteignent le comble du ridicule de par son impotence...

Mais bon, après tout, je ne suis pas resté insensible et froid, puisqu'irrité par ce duo, et abasourdi par le virage réaliste qui s'opère vers la fin.

Alain-Fournier s'est inspiré de Sylvie de Gérard de Nerval, qui m'avait aussi laissé sceptique... Et bien Sylvie est beaucoup plus intéressant, à choisir! Mais c'est comme avec tout, avec les années, on a tellement lu qu'on devient toujours plus difficile. Je ne sais pas si j'aurais eu la même réaction il y a dix ans.

Sur ce, je retourne à ma lecture du moment, qui, elle, normalement, est partie pour se manger une sacrée bonne note!
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Alors que je viens de terminer « le Grand Meaulnes » d'Alain-Fournier, je souhaitais vous donner mon avis mitigé sur ce roman chevaleresque qui semble traverser les époques et les âges sans sourciller. Alors que ma cure des incontournables se poursuit, je suis peut-être passée à côté de cette ode à l'amitié, à l'amour, le vrai, et à la fidélité.

François Seurel, narrateur de l'histoire mais personnage secondaire du roman, vit une vie tranquille d'adolescent dans un bourg sans histoires. Fils unique d'un père professeur et d'une mère protectrice, il a 15 ans lorsque débute le roman. C'est la venue du jeune Augustin Meaulnes AKA le « Grand Meaulnes » qui va bouleverser le destin de notre conteur. S'installe immédiatement une amitié fraternelle entre les deux compères qui partagent plus que des secrets. Alors que l'un est impressionnable, l'autre brille par son caractère de meneur et son aura naturelle.

L'histoire du roman commence réellement par une froide nuit d'hiver où Augustin, se retrouve perdu dans un étrange château au beau milieu d'une célébration candide et irréelle. Pris dans un tourbillon mélodieux d'émotions, il tombe éperdument amoureux d'une jeune fille un peu pommée qu'il fera tout pour retrouver…

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Tout comme François, j'ai finalement observé la scène de loin sans jamais vraiment en faire partie. Même si la fin est plutôt poétique et a véritablement retenue mon attention, je n'ai pas réussi à adhérer au caractère des personnages et à comprendre leurs prises de décisions. Ainsi, les derniers chapitres ne compensent pas totalement mon impression générale.

Plus particulièrement, je trouve que notre narrateur vit sa vie par procuration. D'abord spectateur des rêves du Grand Meaulnes, il sacrifiera son avenir par fidélité fraternelle mal placée. Sans vouloir trop en dévoiler, François sera tel Lancelot, relégué au rang de cinquième roue du carrosse. Et c'est énervant de voir les personnages gâcher leur vie et la vie de ceux qui les entourent par altruisme ou redevabilité !

En définitive, je comprends que ce roman soit un monument car le style de l'auteur est soigné, fluide et les mots, toujours élégamment choisis. Pour autant, je n'en garderai pas un souvenir impérissable. Sans être embarquée dans cet univers, je constate tout de même que la symbolique y est forte et qu'il fait écho à de nombreux dilemmes que le lecteur peut lui aussi rencontrer.


Lien : http://www.chroniquesdurenar..
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J'ai beaucoup apprécié cette histoire : elle est ultra-connue, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de la lire. Elle nous laisse une drôle d'impression rêveuse et nostalgique, une fois la dernière page tournée...

Le Grand Meaulnes est un personnage très mystérieux, dont au final on ne sait pas grand chose. Il ne nous laisse pas vraiment entrevoir son monde, mais on en aperçoit quelques brides. Cependant, pendant tout le livre, je me suis fréquemment demandé si ce qu'il racontait à son ami était réellement arrivé où si il imaginait ou enjolivait les choses qui se passaient dans sa vie.

Bien que François soit le narrateur, il n'a réellement qu'une place secondaire dans le Grand Meaulnes. A part son admiration pour son ami, il n'a pas vraiment de particularité, il est assez banal au final. Augustin est, je pense, le vrai personnage principal du livre de Alain Fournier.

Le Grand Meaulnes est comme un voyage, on est totalement transporté dans les récits d'Augustin. On espère que tout marche comme il le souhaite, bien que ça semble impossible. Mais c'est vraiment un personnage qui ne nous laisse pas impassible : on a terriblement envie de croire à ses rêves et faire en sorte que ça marche.

La fin est absolument parfaite. Un peu triste, mais si elle aurait été joyeuse elle aurait trop détonné par rapport au reste du texte d'Alain Fournier. C'est la meilleure conclusion à cette histoire qu'on aurait pu trouver !
Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce texte !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Ah depuis le temps que je me dois d'ouvrir ce classique du début du XXè siècle... J'ai toujours une telle réticence que je les remets en dessous de la pile à lire.
Allez savoir pourquoi, et résultat à la fin de la lecture, mon intuition était bonne, je n'ai pas fait une excellente découverte, je me suis même tellement ennuyée à cause de certaines descriptions tellement détaillées que j'ai piqué du nez plus d'une fois.
J'ai du lire ce roman en plusieurs fois, et je dois avouer que malgré le fait que l'écriture soit très belle et très bien exprimée, l'histoire me laisse carrément hermétique, je ne rentre pas du tout dedans.
Je me suis dit que si je l'avais lu au lycée eh bien j'aurais carrément dormi dessus et 30 ans après je pense que l'effet reste le même.
Je me suis aussi dit que je devrais garder une petite étagère pour y mettre tous ces classiques soporifiques tels que celui - là, je pourrais y caser Balzac, Loti, Kessel et d'autres encore...
Bref, ma critique ne sera pas constructive donc je m'arrête là et je mets 2 étoiles 1/2 pour l'écriture.
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C'est un livre sur des destins croisés, des émerveillements, des illusions, des fantasmes, des déceptions, des espérances... bref, un livre sur la vie.
Je l'ai lu d'une traite et j'y repense souvent.
Le contexte de l'école, l'adolescence, les premiers émois, les débuts d'amitié, les aventures périlleuses sont une recette qui fonctionne et qui a permis à cette oeuvre de se positionner en classique de la littérature.
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Le Grand Meaulnes, d'Alain-Fournier

Quand Meaulnes arrive chez les Seurel c'est pour :

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