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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bizarrement, les polars russes ne se bousculent pas. J'ai une théorie : dans un pays, le nombre de romans policiers est inversement proportionnel au nombre de meurtres par habitant et par an. Regardez l'Islande et la Colombie. Pour en revenir au sujet, celui-ci n'est du reste qu'à moitié russe : les héros, à trois cents ans d'écart, sont un allemand et un anglais, le deuxième descendant du second.

Un petit ballet se met en place entre les deux époques. D'un côté Nicholas Fandorine, fils d'émigré russe blanc, se frotte aux moeurs rugueuses de son pays d'origine, où il est venu effectuer des recherches historiques sur les traces de son aïeul. Ce dernier était un officier allemand nommé Cornélius van Dorn, venu chercher fortune dans ce qui n'était alors qu'un pays totalement arriéré, indéfectiblement fidèle à son mode de vie médiéval et refusant comme diabolique toute innovation, aussi petite soit-elle. On croise des hommes d'affaires sulfureux et des aristocrates ambitieux ; des historiens rusés et des clercs sournois ; des princesses volontaires et des journalistes de caractère. Moscou, quant à elle, n'a changé qu'assez superficiellement.

Beaucoup d'humour et de second degré dans ce polar mi-historique mi-actuel, et beaucoup de neige et de choses suspectes dans la Sainte Russie.
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Nicholas Fandorine est un jeune historien britannique. Il a choisi d'étudier l'histoire russe en dépit d'une forte allergie à la poussière qui le handicape dans ses recherches surtout par intérêt pour l'histoire de sa propre famille : en effet, il est l'arrière-petit-fils d'Eraste Fandorine, le célèbre conseiller, détective… Nicholas mesure 1,99 mètre, a joué au basket en amateur et a publié quelques articles mais tant ses professeurs que lui-même le considè-rent comme médiocre. Son père, Sir Alexander, médecin de renom, a été anobli par la reine et aurait sans doute été nobélisé s'il n'était mort dans le naufrage du Christania avec son épouse alors qu'il se rendait à Stockholm dans l'espoir d'accélérer le processus et n'avait choisi le bateau plutôt que l'avion pour allier une agréable croisière à un déplacement professionnel. Voilà donc Nicholas, devenu baronnet qui décide de se rendre en Russie (voyage vivement condamné par son père jusque là) pour partir sur les traces du demi-testament de son ancêtre Cornélius van Dorn, officier alle-mand parti réorganiser les armées russes. Nicholas possède en effet la moitié du testament et a appris par une lettre que l'autre moitié a été découverte en Russie.
Parallèlement (stricto sensu, un chapitre sur deux), nous découvrons aux côtés de Cornélius la Russie, un monde inconnu et considéré comme barbare. Très vite, dès la frontière franchie, il est détroussé par des brigands et se laisse surprendre avec une candeur qu'on n'aurait pas crue possible de la part d'un mercenaire de cette fin du XVIIe siècle. Dans le même temps, dans le train que Nicolas a choisi comme moyen de transport pour coller le plus possible aux pas de son aïeul, il est lui aussi victime de la même mésaventure…
Akounine, que ce soit dans la série des Eraste Fandorine ou dans ce roman particulier, excelle à surprendre le lecteur en variant à la fois la trame de son récit mais aussi son mode de narration, d'une histoire à l'autre. Ici, sont juxtaposées deux aventures à trois siècles d'intervalle en apparence fondamentalement différentes : d'une part, un jeune historien caricaturalement britannique découvre la Russie d'aujourd'hui et se retrouve aux prises avec des truands dans une course poursuite digne des meilleurs thrillers et qui se termine par une scène familière aux spectateurs des séries B des années 60, dialoguées par Audiard, comme, par exemple Les Tontons flingueurs et, d'autre part, un reître, attiré par des promesses mensongères, connaît des aventures picaresques dans le cadre de la Russie corrompue et politiquement agitée par les rivalités de palais juste avant le règne de Pierre-le-Grand. En remarque toutefois très vite que les deux hommes connaissent un parcours presque parallèle, ce qui peut s'expliquer dans un pays où, comme le dit Sosso, mafieux en voie de reconversion dans l'économie de marché, « on ne peut pas tout faire à la fois. Hier, on grimpait encore aux arbres et on se bouffait les uns les autres, vous n'allez pas aujourd'hui nous demander de traverser au feu rouge. Il faut y aller doucement, progressivement. Par voie d'évolution. Il n'est pas interdit de tricher un peu, après tout, c'est humain… »
C'est cela qui est jubilatoire dans les romans d'Akounine : un portrait de la Russie d'aujourd'hui et une auto dérision rafraîchissante dans une intrigue bien ficelée, construite et écrite avec talent, riche d'informations diverses et d'allusions littéraires variées.
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Je viens de lire Azazel et j'avais envie de suivre les aventures d'Eraste Fandorine mais je suis tombée en fait sur son petit-fils Nicholas, né en Angleterre qui part en Russie à la recherche de l'autre moitié du parchemin hérité de son ancêtre Cornélius von Dorn.
La quête du secret de famille de Nicholas est mêlée avec l'aventure de Cornélius qui finit sans le vouloir par rechercher le lieu où se trouve l'altyn-tolobas dans lequel est enfermé un trésor datant d'Ivan le Terrible et même avant !
C'est compliqué mais délicieux à lire.
Une toute petite intrigue amoureuse se noue presque dès le départ de sa vie moscovite entre Nicholas et la journaliste Altyn (son nom est prédestiné pour lui car il fait partie de la moitié de sa quête).
478 pages assez trépidantes
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J'ai acheté ce livre uniquement parce qu'il posséde une couverture dans le plus pur style social réaliste et parce que son auteur à un nom russe. Je sais, c'est compulsif. Je ne connnaissais pas la réputation d'auteur de romans policiers de Boris Akounine et pour un premier contact avec cet auteur, je suis sous le charme.

Altyn Tolobas (ne comptez pas sur moi pour vous dire ce que cache ce titre, c'est un secret réservé au lecteur) raconte l'histoire de Nicholas Fandorine, un Anglais flegmatique et maître en Histoire haut de 1.99m possédant une vision romantique et phantasmée de la Russie. Il n'a jamais réussi à publier quelques choses d'intéressant dans sa discipline et décide donc de partir en Russie pour remonter la trace d'un de ses ancètres en suivant la piste d'une moitié de testament. le roman fait donc alterner l'enquête de Fandorine à Moscou de nos jours avec la vie tout aussi romanesque de son ancètre, Cornelius von Dorn, mercenaire allemand tout aussi naïf que Fandorine, dont la vie au Kremlin au 17ème siècle est pour le moins mouvementée.

C'est un véritable régal que de suivre ces deux personnes liés par le sang et une même vision de la vie. L'alternance entre le passé et le présent est très évocateur et fait progresser le mystère avec talent. Car c'est une véritable enquête historique puisque le testament mène Fandorine sur les traces d'un important trésor du tsar. La confrontation entre la vision désuète de la Russie de Fandorine et la réalité des Nouveaux Russes est remplie de retournements de situation (car la mafia vient évidemment mettre son nez dans l'histoire) et l'évocation du Kremlin d'autrefois à travers les yeux de Cornelius apporte une vision intéressante sur le passé de Moscou. Bref, les 400 pages de se roman se dévorent très rapidement.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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