Le Roi des Montagne, Hadji-Stavros est un bandit qui sévit aux portes d'Athènes. Pallikares, klephtes, armatoles, haidouks, les bandits grecs ont résisté à l'occupant turc, combattu pour la liberté de la Grèce et n'ont pas été désarmés à l'indépendance.
Le narrateur, un botaniste allemand Hermann Schultz, parti herboriser sur le chemin du Pentélique, rencontre deux Anglaises, la mère et sa fille, avant de tomber aux mains d'Hadji-Stavros qui les capture pour en obtenir rançon.
L'Anglaise est très imbue de ses origines et commence toutes ses phrases par "Je suis anglaise et je veux être bien servie..."
Le jeune Allemand est conforme à ce qu'on attend d'un scientifique et s'il est d'un milieu modeste, il n'en souscrit pas moins à la misogynie:
"Le portique d'Erechtée repose sur quatre Athéniennes du siècle de Périclès.
Les femmes d'aujourd'hui sont de petits êtres ailés, légers, remuants et surtout pensants, créés non pour porter des temples sur leur tête, mais pour éveiller le génie, pour égayer le travail, pour animer le courage et pour éclairer le monde aux étincelles de leur esprit"
Une première lecture naïve est celle d'un roman d'aventures exotique bien amené et plein de rebondissements. comment les trois otages seront libérés? avec la rançon ou par l'intervention des gendarmes, ou bien en s'évadant? Et on se laisse prendre à l'action, regrettant les préjugés et les lieux communs.
Mais on peut aussi passer au deuxième degré et voir l'ironie et l'humour d'
Edmond About. On peut se moquer des touristes, naïfs. Des Anglais se voulant les maîtres du monde, des savants allemands
L'auteur se moque aussi bien du brigand qui tient bureau en plein air sous le soleil mais qui place l'argent de ses rançons dans ne banque anglaise et qui fonde même une société par action. On peut même imaginer un clin d'oeil, à la corruption du pouvoir, à l'impuissance des politiques grecs tandis que" les puissances qui avaient mis la Grèce en liberté essayaient de fonder un royaume" en plaçant un roi Allemand.
Hadji-Stavros, ami des militaires et des politiques affirmant:
"Alors le brigandage ne sera plus qu'un impôt sur la circulation : impôt juste car il sera proportionnel ; impôt normal, car il a été perçu depuis les temps héroïques".
Et au nième degré de lecture on goûte d'autant plus la plaisanterie!
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