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EAN : 9782812939549
Editions De Borée (13/06/2024)
4/5   10 notes
Résumé :
En cette année 1907, Fernand Castelbon de Beauxhostes, propriétaire viticole influent, passionné d`art lyrique, prépare la dixième édition du « Théâtre
des Arènes » de Béziers, dont il est le créateur.
Mais son projet est remis en cause par d`importantes manifestations. Par ailleurs, Fernand reçoit des lettres anonymes menaçantes. Le régisseur, qu`il n`a pas hésité à renvoyer, deux ans auparavant, en serait-il l`auteur ? Fernand est-il en danger de mort ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Me voilà à nouveau plongée dans la révolte viticole des années 1905/1907 une révolte des vignerons les plus modestes face aux riches propriétaires , une révolte d'un Midi affamé face au pouvoir parisien, une révolte qui se terminera dans le sang ...

Béziers est, grâce à la vigne ,devenue une cité prospère et moderne. Train, tramway, commerces à la mode, la ville brille de tous ses feux surtout depuis que Fernand Castelbon de Beauxhostes, riche propriétaire viticole, a crée le "Théâtre des arènes". Chaque année fin août y est proposé un spectacle d'art lyrique. Béziers est devenue incontournable pour tous les amateurs .. Mais la révolte gagne, les menaces viennent obscurcir le ciel de notre "mécène" . Serait-il menacé? par qui, pourquoi?

Alain Delage, biterrois de chair et de coeur, nous relate avec talent ce début d'année 1907. Béziers va vivre des journées noires mais promenons nous d'abord en ville, allons sur le marché du vendredi, observons ses habitants, suivons Fernand dans sa vie de tous les jours. et attendons..

Si je me suis beaucoup intéressée à l'Histoire de cette révolte, déjà omniprésente dans le Moulin du Prieuré de Mireille Pluchard, j'avoue que l'enquête menée par Fernand ne m'a guère passionnée. Bien sur ceci n'est qu'un ressenti personnel.

Je me dois de remercier Alain Delage et les éditions De Borée pour m'avoir fort gentiment offert ce voyage en terre biterroise.
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Riche propriétaire viticole, Fernand Castelbon de Beauxhostes est le personnage principal de ce roman. Passionné de musique, il a engagé son argent personnel dans les arènes de Béziers. Chaque année, grâce à lui, des représentations d'opéra sont données en plein air. La qualité des spectacles « a permis à la cité languedocienne de se hisser au plus haut niveau des villes lyriques mondiales. » (p. 12) Mais en 1907, la révolte gronde au sein de la corporation vinicole. le prix du vin baisse fortement, les fraudes entachent le milieu et les mouvements sociaux se multiplient. Des manifestations s'organisent avec une mobilisation extraordinaire. La position du mécène est difficile : il s'enrichit grâce à la vigne et dépense énormément d'argent pour la vie culturelle. Un matin, une lettre menaçante est déposée chez lui. Il n'en parle à personne, décidé à découvrir lui-même l'identité de l'expéditeur et ses intentions.

Le chant des vignes est un hommage à Fernand Castelbon de Beauxhostes (1859 – 1934), qui a réellement existé. L'auteur a respecté les faits historiques, mais lui a attribué des aventures imaginaires. le mélange est harmonieux et judicieusement amené, puisque nous parvenons, avec facilité, à démêler la réalité et la fiction. Fernand évolue dans une période charnière de la vie viticole, sociale et culturelle.

Auprès de lui, j'ai visité les marchés, j'ai observé le faste de la préparation des représentations et les attentes des organisateurs et j'ai entendu le grondement de la colère des ouvriers et des vignerons. J'ai noté les réponses inappropriées des politiques. J'ai ressenti les souffrances à l'origine du mouvement social, à l'organisation imprévisible.

Fernand s'interroge : la missive anonyme est-elle liée à cette décision qu'il a été forcé de prendre, à contrecoeur, deux ans auparavant ? Serait-il la cible d'une vengeance ? Malgré la dramaturgie du contexte, j'ai été, parfois, amusée par la naïveté de ses pensées. Alors qu'il fait preuve d'intelligence dans de nombreux domaines, il m'a semblé qu'il ne reliait pas toujours les faits rapidement. Il a pourtant un esprit vif, mais j'avais l'impression que lorsque cela le touchait personnellement, il montrait de la candeur. Cet épisode, tiré de l'imagination de l'auteur, apporte du suspense à l'intrigue. Je me suis beaucoup interrogée sur la finalité des menaces.

J'ai aimé la dualité de l'existence de Fernand. En raison du climat social, sa vie professionnelle et son mécénat peuvent paraître antagonistes pour les employés, étouffés par la misère. Cette contradiction reflète les tensions de l'époque et se ressent dans les attitudes de Fernand. Il pèse ses paroles, il perçoit qu'il doit s'adapter à ses interlocuteurs, pour ne pas les heurter. Conscient de ses privilèges et des difficultés du peuple, il maîtrise sa parole. Il a une vision claire de la situation et éprouve de la solidarité avec les manifestants, sans pour autant négliger ses intérêts personnels.

Enfin, comme dans les précédents romans de l'auteur, j'ai aimé l'humour de sa plume.

J'ai beaucoup aimé Les chants de la vigne.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Un roman historique de terroir qui nous emmène à Béziers en 1907.

Lorsque j'ai entre les mains un roman de cet auteur, je suis quasiment certaine de passer un très bon moment. Et ça a été le cas encore une fois.

Le contexte (révolte viticole de 1907) ainsi que plusieurs personnages sont réels. Fernand Castelbon de Beauxhostes en est l'exemple. Un riche propriétaire viticole, mécène à l'origine des représentations lyriques dans les nouvelles arènes de Béziers. Mais l'intrigue relatée dans ce roman est une pure fiction.

Le monde viticole commence à être en ébullition, alors que Fernand et ses amis sont occupés à préparer le prochain spectacle prévu 7 mois plus tard. Un matin, il reçoit une lettre anonyme « profite de ton succès. Il va être temps de payer, Fernand ».

Qui peut lui en vouloir ? Est-ce en rapport avec son domaine ou avec la future représentation ? Une jalousie ? Une vengeance ? Autre chose ?

C'est un milieu, ou plutôt ce sont deux milieux, qui ne me sont guère familiers. Je ne connaissais pas Fernand, je savais très peu de choses sur cette révolte. Si vous êtes comme moi, aucun souci. Contexte et décors sont très bien plantés, comme toujours, et vous ne serez pas perdu.

J'avoue que le début a été un peu long pour moi, ce ne sont pas mes domaines de prédilection, mais très vite, la magie de l'écriture opère. J'aime beaucoup le style de l'auteur, c'est toujours un plaisir pour les yeux. Fluide et précis, très bien documenté et vivant. Il arrive toujours à me transporter dans son histoire, aux côtés des différents protagonistes. Les descriptions sont visuelles et convaincantes, j'arrive à sentir les odeurs, à voir les paysages. Les protagonistes sont travaillés, leurs ressentis étudiés. Et je me laisse embarquer…

Comme c'est un contexte que je connais très peu, j'ai appris. C'est toujours intéressant, et ça fait partie de ce que j'aime dans les romans d'Alain Delage.

L'intrigue tient la route, bien entendu, et je me suis demandé quelles conséquences pourraient avoir cette lettre de menaces. Réelle ou intimidation ? Dans quel but ?
Fernand ne veut rien laisser paraitre, mais il est inquiet. Il se fait aussi du souci pour la représentation. Un évènement qui n'est pas sans conséquences économiques sur la ville, ces spectacles attirent de plus en plus de monde et deviennent chaque année un peu plus renommés encore.

A vous de découvrir la suite de cette histoire qui saura sans nul doute embarquer les amateurs de romans de terroir, d'art lyrique et d'Histoire.
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Quand un roman nous fait approcher au plus près des révoltes des vignerons…
1907, Fernand Castelbon de Beauxhostes est à la fois un propriétaire viticole passionné et le créateur du Théâtre des Arènes à Béziers. Alors que la révolte gronde chez les vignerons qui demandent une loi contre les vins de fraude, lui n'est préoccupé que par l'organisation du prochain festival. Mais quand une lettre anonyme arrive à son domicile, il ne peut rester sans rien faire et il décide de mener sa propre enquête alors que les manifestations se multiplient dans la ville et les environs.
J'ai découvert et apprécié Alain Delage avec l'un de ses romans traitant de la passementerie sous le règne de Louis Philippe et je le retrouve aujourd'hui pour me remémorer les soubresauts de l'Histoire dans le Midi viticole et l'importance de l'Art lyrique à Béziers au début du 20ème siècle. J'aime les connaissances que l'on fixe grâce aux petites histoires qui apportent émotions et faits vérifiables.
Je considère que le livre s'organise autour de trois axes bien différents : un fond historique au plus près de la vie politique et sociale, une trame faisant la part belle à la création et à l'importance de la musique dans une petite ville avant la première guerre mondiale et une enquête qui donne un suspense vivifiant et une fiction sensible.
L'écriture d'Alain Delage, à la fois généraliste et précise, délivre des informations importantes tout en laissant la fiction enrober de curiosité les évènements. Confirmer la duplicité des politiques, Clémenceau en l'occurrence, faisant d'un défenseur passionné un « vendu » qui mourra dans la misère, est horrifiant et tellement commun. Comprendre que les souffrances d'une personne peuvent l'amener à vouloir faire le mal est facile. Admettre que l'Art, quel qu'il soit, ne peut exister qu'avec des mécènes qui le défendent est obligé. Voir que deux mondes différents peuvent coexister, celui des riches allant au spectacle et celui des travailleurs pauvres manifestant dans les rues, est édifiant.
Les touches de patois chantant à l'oreille et les plats locaux comme le ragoût d'escoubilles (ragoût fait avec tout ce que l'on n'a pas mangé dans la semaine) donnent l'ancrage local qui porte le roman.
Si ce point de l'Histoire de France vous intéresse, je vous engage à vous procurer ce livre et de suivre ainsi l'auteur, très engagé dans la défense de la culture et de l'histoire de sa région.
Je remercie Virginie et de Borée Editions qui m'a envoyé en Service Presse, le broché « Les chants de la vigne » de Alain DELAGE, livre de la collection Terres d'écriture.
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Ami(es) lecteurs (trices)
J'ai lu aujourd'hui le mot Fin du dernier roman d'Alain Delage, Les chants de la vigne, paru aux éditions De Borée. Laissez-moi vous en dire quelques mots.
De quoi s'agit-il ?
Hérault, 1907. Fernand Castelbon de Beauxhostes est un riche propriétaire viticole. Il est, de plus, passionné d'art lyrique, créateur du Théâtre des Arènes à Béziers, dont il prépare d'arrache-pied le prochain spectacle. Mais la révolte gronde chez les vignerons. Fernand devra se débattre dans cette période difficile entre la gestion de ses terres, la préparation de son spectacle, et de vieilles histoires qui ressurgissent du passé.

Mon avis ?
Ce n'est pas le premier roman que je lis d'Alain Delage, qui j'ai eu le plaisir de côtoyer à maintes reprises. Et c'est toujours un plaisir. Au-delà du roman, superbement écrit et qui maintient le lecteur en haleine grâce aux nombreux rebondissement, l'auteur nous fait découvrir sa région de prédilection, l'Hérault, qu'il nous décrit avec amour et passion. Qui se rappelle de ces événements, survenus au début du siècle dernier, qui ont troublé, et même ensanglanté, ce pays de vignes ? Ce roman est un rappel de ces événements parfois tragiques, à la fois si éloignés et si proches, qui ont profondément modifiée le monde de la viticulture. Il est aussi un rappel que la Culture, ce n'est pas seulement Paris, et que, grâce à des hommes comme Fernand Castelbon de Beauxhostes, des villes de provinces proposaient des spectacles de haute volée. C'est également un rappel que la lutte des classes, entre travailleurs et riches propriétaires, ne se faisait pas que dans les usines.
Et puis il y a l'histoire personnelle de Fernand. Propriétaire, directeur de théâtre, nous l'avons vu, il devra également s'ériger en enquêteur, quand ressurgiront, de façon inattendue de vieilles querelles de son passé. Mais je ne veux pas vous en dire plus au risque de vous ôter le plaisir du suspens.
Vous l'avez compris je pense, ce roman est d'une incroyable richesse, dans lequel les événements s'entrechoquent, pour dévoiler au lecteur une histoire prenante, richement documentée sur le plan historique, et magnifiquement écrite, avec le talent que l'on connaît à l'auteur.
Replongez-vous dans notre passé, promenez-vous parmi les ceps et tendez l'oreille. Vous y entendrez, entre les plaintes de ceux qui triment sous l'ardent soleil, les chants de la vigne.
Un grand merci à Virginie, des éditions De Borée, de m'avoir fait passer ce magnifique roman.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Au même moment et dans les mêmes lieux se télescopaient deux visions de la vie. Celle de ces gens qui désiraient améliorer leur ordinaire pour vivre et celle des spectacles qu’il organisait pour en divertir d’autres.
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Ce monde devient fou !
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Video de Alain Delage (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Delage
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