Voici mon retour sur la duologie d'
Aurore Drécourt intitulée « La folle destinée des Kerdelec », publiée chez Calmann Levy. le premier opus avait été un coup de coeur et le second, que j'ai terminé la semaine passée, fut une excellente lecture !
Petite précision avant de débuter ma chronique : pour ceux d'entre vous qui ne le sauraient pas,
Aurore Drécourt est également connue sous le pseudonyme d'
A.D. Martel…une autrice éclectique que je suis assidument et dont j'adore absolument tous les écrits (et j'ai lu presque toute sa bibliographie XD). Bref, je suis donc ravie de vous partager sa nouvelle pépite ! 😊
« La folle destinée des Kerdelec », nous plonge dans le 18ème siècle français, plus précisément en Bretagne, où nous retrouvons les Kerdelec, une famille noble mais ruinée. C'est Sophie, fille cadette et jumelle d'Etienne, que nous allons suivre plus spécifiquement. Au début du récit, le père de Sophie n'est que joie et bonheur : son notaire vient, en effet, de lui apprendre qu'ils sont les héritiers potentiels d'une grosse fortune, laquelle viendrait régler tout leur souci d'argent…Malheureusement, assez rapidement, l'acte notarié du baptême qui les légitimise en tant qu'héritiers vient à disparaitre. Les malheurs s'accumulent ensuite au-dessus de la tête des Kerdelec : le père de Sophie a une attaque et son frère jumeau se volatilise dans la nature, laissant le reste de la famille désoeuvrée. Pour sauver les apparences et espérer retrouver ce fameux acte de baptême, Sophie décide de se travestir pour prendre la place d'Etienne…Commence alors une folle épopée au cours de laquelle l'on croisera, entre autres, Antoine, comte de Carnac, autre candidat en lice pour l'héritage ainsi que Mathieu, vicomte de Chevigné, ami d'enfance du « vrai » Etienne, dont Sophie est secrètement amoureuse.
Le contexte de ce récit est génial et génialement décrit ! L'autrice nous immerge avec facilité dans cette France du 18ème siècle. Toutefois, ce n'est pas un roman historique en tant que tel : l'autrice se focalise davantage sur les aventures de nos personnages que sur de possibles événements historiques. Malgré tout,
Aurore Drécourt glisse, ici et là, des informations sur le contexte politique de l'époque ou sur certaines particularités historiques des villes que nous découvrons tout au long du roman. Juste assez pour nous permettre de nous projeter et nous plonger dans l'ambiance ! Une réussite de mon point de vue 😊
Autres réussites de ce roman : les personnages. A.D.Martel/
Aurore Drécourt a un talent indéniable pour esquisser la psychologie de ses protagonistes ! Et elle le prouve une fois de plus dans cette duologie. Suivre Sophie a été, de ce fait, un véritable plaisir. Son travestissement est bien plus compliqué, concrètement, que ce qu'elle avait pu imaginer. Non seulement du fait de passer sans cesse de Sophie à Etienne et vice-versa pour maintenir les apparences mais aussi parce que « être » homme va s'avérer plus complexe que ce qu'elle avait pensé. Cette aventure va lui faire prendre conscience de nombreuses choses, tant sur elle que sur le monde qui l'entoure (sur la condition des femmes mais aussi des hommes,…). Elle garde, cependant, tout du long une ligne de conduite claire : elle a des convictions et va les défendre coûte que coûte. Et si c'est loin d'être une héroïne parfaite (et tant mieux !), quand elle commet des erreurs, elle n'hésite pas à se remettre en question, à reconsidérer certaines décisions, certaines attitudes. Bref, elle m'a énormément plu !
Outre Sophie, de nombreux autres personnages ont su me toucher ! A commencer par Nanou, sa grand-mère, sénile ou étonnamment clairvoyante ? La question se pose très souvent ! Les membres de la fratrie, ensuite : Héloïse, la jeune soeur de Sophie, sourde et muette, attentive et empathique, son petit frère Phillipe, spontané et franc, ainsi que son lapin
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