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4.14/5 (sur 42 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Éric Cazenave est un auteur français spécialisé dans la littérature de l'imaginaire.

page Facebook : https://www.facebook.com/EricCazenaveOfficiel/
Instagram : https://www.instagram.com/eric_cazenave_auteur/

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Beauterne serra son énorme poing mécanique et prenant à témoin son camarade :
— Voici une bonne occasion de tester ma nouvelle prothèse.
Étienne Durieux avait entraîné Ysengrin dans un rade malfamé du fin fond de Saint-Ouen.
Rares étaient les soiffards assez hardis pour oser s’aventurer ici. L’établissement jouissait d’une réputation catastrophique. C’était un refuge pour scélérats de tous poils. Ravachol et ses camardes s’y retrouvaient pour refaire le monde ou préparer quelque mauvais coup. Les intrus y étaient difficilement tolérés.
Le tenancier, un colosse gras arborant une fière moustache, réserva aux deux hommes un accueil glacial :
— On sert plus à c’t’heure. Pouvez retourner d’où vous venez !
Ysengrin balaya les lieux du regard. En ce début d’après-midi, il régnait dans ce cloaque un calme moribond. Trois poivrots couperosés sirotaient placidement leur verre d’alcool au comptoir. Dans un coin de salle, on disputait une partie de belote endiablée autour d’un pichet de blanc.
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Éric Cazenave
— Offre une prime à ceux qui acceptent d’œuvrer dans les étages, suggéra Claire. Glorifie leur travail. Quant aux autres, tu n’as qu’à les reléguer dans les piles et leur confier des tâches peu gratifiantes. S’ils ont un peu d’amour propre, ils rejoindront leurs camarades au sommet. Sinon, ils démissionneront.
Gustave Eiffel réfléchit un instant à la question. Comme toujours, sa fille lui sembla de bon conseil.
— Je déjeune avec Laure et Valentine. Nous descendons au Procope. Te joindras-tu as nous ?
— Tes sœurs sont à Paris ?
— Pour la journée seulement. Elles repartent à Dijon par le zeppelin de dix-sept heures.
— Tu m’excuseras auprès d’elle. Je n’aurai pas le temps de les voir. Trop de travail en perspective…
— Comme tu voudras. Pense tout de même à manger un morceau et à te reposer un peu. Maman n’aurait pas aimé te voir ainsi.
L’air malicieux, elle ajouta :
— C’est la présence d’une femme qui te fait défaut. Tu es encore bel homme malgré ton âge canonique, le sais-tu ? N’as-tu jamais songé à te remarier ?
Il faillit s’étouffer avec son café :
— Claire ! Tu ne vas tout de même pas recommencer…
— Je connais une ou deux baronnes qui accepteraient volontiers de partager la vie d’un vieux grincheux tel que toi.
Il but sa tasse d’un trait, et s’efforçant de rester digne devant sa fille :
— Ta mère était une femme exceptionnelle. Personne ne pourra jamais la remplacer. Et puis ma vie, c’est cela à présent.
Il désigna les piles de manuels d’architecture, de métallurgie, ou d’aérodynamique qui encombraient son bureau, et les murs de la pièce tapissés des plans industriels de ses autres projets en cours : un aérostat capable d’atteindre New York en cinq heures, une forteresse flottant dans les nuages grâce à un ingénieux système de sustentation magnétique, ainsi qu’un ambitieux pont sous-marin traversant la Manche.
— Tu ne changeras donc jamais, fit Claire, embrassant son père sur la joue.
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L’homme avançait d’un pas pesant, mais décidé, assurant sa marche à l’aide d’une canne sculptée d’une tête de corbeau. Épaules larges, regard sévère, chacun s’écartait pour le laisser passer. Il paraissait avoir la soixantaine, mais était encore vigoureux en dépit de son âge. Son visage étroit, parcheminé, sa barbe qu’il portait rase en toutes occasions et cette épaisse chevelure d’une blancheur immaculée lui donnaient un charme suranné. Le nez était aquilin et le regard perçant, d’un bleu délavé. Mais un œil manquait, le gauche. À la place, un rubis taillé sur mesure dont l’éclat perçait les ténèbres. C’était un octroi des sorciers, une pierre enchantée offerte pour compenser la perte d’une partie de lui-même.
Antoine de Beauterne, tel était son nom.
Dans une autre vie, il avait livré d’innombrables combats pour satisfaire les caprices de princes ou d’empereurs. Grand invalide de guerre, il avait laissé la moitié de son corps sur le champ de bataille et ne devait son salut qu’à la faveur de prothèses mécaniques bricolées par quelque génial mécanochirurgien. À la place du bras gauche, un énorme piston d’acier articulé avait été greffé à hauteur de l’épaule. Il était si gros que l’homme peinait à le dissimuler sous sa gabardine de cuir. L’ajustement de la pression interne lui permettait de démolir un mur d’une pichenette, ou au contraire de saisir délicatement un œuf entre ses doigts sans même en fêler la coquille. Ce chef-d’œuvre d’ingénierie imposait le respect et dissuadait les plus inconscients de venir chercher des noises au vieux soldat.
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La magie est une science, au même titre que l’astronomie, la médecine, ou l’alchimie. Comme toutes les sciences, son apprentissage requiert rigueur et assiduité. Mais à la différence des autres sciences, la magie est également un art. Or, si n’importe qui peut griffonner à la hâte, peindre une Joconde ou tailler un David n’est pas à la portée du premier venu. Tout le monde n’en possède pas le don.
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Margareth - Ça y est, on vient de franchir le dernier sas. J'aperçois la cabine du module: un octogone hérissé d'ailerons profilés dont la base est arrimée à un large disque de métal. Mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. En dessous, il y a un tunnel vertical de cinq kilomètres de profondeur. La plateforme descend dans le conduit, propulsée par trois réacteurs nucléaires gonflés à bloc. On atteint les huit cents kilomètre-heure en deux secondes- chrono. On simule ainsi l'impesanteur, condition sine qua non de la téléportation. Des canons vous bombardent le corps de photons puis paf ! c'est le grand saut. Vous vous réveillez de l'autre côté avec une gueule de bois carabinée. Ou alors vous ne vous réveillez pas. Ça se produit une fois sur dix mille. La machine vous avale. Vos particules sont perdues dans les Limbes pour l'éternité. On appelle ce phénomène la dissociation.
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La magie est une science, au même titre que l’astronomie, la médecine, ou l’alchimie. Comme toutes les sciences, son apprentissage requiert rigueur et assiduité
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