Citations de Yves Simon (216)
Tous les mots étouffés par les baillons
Sont dans les rêves des femmes et les prisons,
Plus jamais elles ne quitteront les villes
Comme Zelda pour entrer dans un asile.
ZELDA
Le joueur d'accordéon qui crève à la station,
Voit ses idées noires derrière les yeux des banlieusards.
LE JOUEUR D'ACCORDEON
Au café du "Bas de laine",
Parfois je voyais Verlaine
Les beaux jours...
Et Rimbaud qui voyageat au-dessus des printemps
Nous disait du haut de ses nuages d'où venait le vent.
LES GAULOISES BLEUES
Sur les vieux écrans de 68
Vous étiez Chinoise mangeuse de frites.
Ferdinand Godard vous avait alpaguée
De l'autre côté du miroir d'un café.
AU PAYS DES MERVEILLES DE JULIET
On voudrait voir apparaître des bateaux
Qui sortiraient des escaliers du métro.
LES BATEAUX DU METRO
AMNESIE SUR LE LAC DE CONSTANCE
J'T'AI cherchée sur le vent,
Sur la mer aussi.
J't'ai cherchée à Pékin
Mais t'étais partie.
Quelques milliards de gens
Ne savent pas, ne savent rien.
Quelques milliards d'humains
N' sont pas, n' sont rien.
Des microprocesseurs
Au silicium
Remplaceront un jour
La mémoire des hommes...
Je n' toublierai jamais.
Les mots d'amour, mots de guerre
Et d'indifférence
Seront noyé dans les eaux
Du lac de Constance.
Amnésie, amnésie,
J'ai tout oublié.
Les cauchemards et les beautés
Des valeurs passées.
Entre le Nord et le Sud
La partie se joue mal. C'est mal.
Les gagnants ont des torts,
Les perdants sont morts.
Puisqu'on parle d'avant-guerre
Et qu'on la dit jolie,
Sur un cheval de fer
Je chevaucherai, pour une longue nuit,
Sur le lac de Constance chargé de mots
Et d'amour meurtris,
J'accosterai la terre
Avant d' savoir c'que tout cela signifie.
Mais je n' t'oublierai jamais.
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Puisque le miel
des abeilles
résultait
d'une multitude
d'actions
sans volonté
ni projet,
que la somme aveugle
des instincts
fabriquait
un nectar,
la pensée abeille
décréta qu'une somme
d'égoïsmes particuliers
donnait sens
à un ensemble sans dessein.
A présent,
les égoïsmes particuliers
ont accumulé
tant de pouvoirs particuliers
qu'ils se sont exclus
des sans-grade
et anonymes de l'essaim.
Chaque égoïste
contemporain
possède son label,
son armée,
son réseau d'influence,
de nuisance.
Pourquoi
l'égoïste de l'essaim contemporain
devenu
- par la loi des malins -
propriétaire
de sa marque,
de son réseau
de diffusion,
de son portefeuille
de participations,
serait-il enclin
- naturellement -
à produire
beauté/ravissement,
recherche/innovation ?
Les malins de l'essaim contemporain
exercent
le parti pris
des malins,
ils diffusent
éditent
vendent
la voix de son maître.
Maîtres de la voix
des armes
et des mots,
les malins de l'essaim
sont une cohorte
d'armées
surarmées
qui ont décrété l'égoïsme,
comme exemple
pour l'ensemble.
Gouttes de miel
gouttes de fiel
- décoction saumâtre -,
tu n'en peux plus
de consommer
la mixture des malins :
nouveau breuvage
de sons
d'images
de mots.
Le venin
des malins
de l'essaim contemporain
répand sur le monde
l'uniforme uniforme
des gaz de combat.
Ta seule arme l'abstinence,
le dégoût et l'absence.
Pars à ton tour
à la conquête
de ce qui ressemble
à l'échange
à l'amour et au don.
Les malins
parient
sur ton apathie,
ton appétence décrétée
d'absorber le venin.
Envenime les circuits
de tes bugs de lassitude,
tes bugs de refus,
tes bugs d'indifférence,
pirate/dénonce/infecte
l'outrance des marchands.
Décide que la loi
est celle de ta plus haute exigence.
Une chose n'a cessé de m'intriguer. Comment peux-tu continuer à te croire suffisamment armé pour aider les gens à résoudre leurs problèmes alors que tu as abdiqué sur l'essentiel : le sexe, la peau, ce qui fait l'âme de nos vies, là où chaque homme et chaque femme bascule ?
- Coucher avec toutes les filles du monde n'apprend rien de plus sur l'existence, sinon le plaisir vain de réussir une collection.
- Je ne parle pas de collection, mais de l'unique, la personne qui puisse devenir le lien entre un homme et le reste du monde.
Les seuls et vrais secrets des gens rôdent dans leurs sexes. Entrejambes et entrecuisses, à l'extrême sud du coeur et du cerveau... L'intimité, Andréa ! C'est là que se nouent vilenies et mensonges, la jalousie, la passion, là que l'on se sent misérable ou grandiose à une minute d'intervalle... Blessures et éblouissements.
Lou fait un pari sur l'homme (Freidrich-Carl Andreas) : s'il n'est pas brillant, il a une fantastique culture dans des domaines qu'elle ignore, jusqu'à une connaissance pointue de la nature, des animaux et des reptiles en particulier. Médecin à ses heures, il assura, lors de nombreuses pérégrinations, des guérisons auprès des cours persanes qui lui valurent admiration et reconnaissance ! Que faire face à un tel homme ? Comme si elle voulait disposer d'une pause dans sa vie, après les tumultes Gillot, Nietzsche,et Rée, Lou, qui n'a aucun désir pour lui, propose un pacte : d'accord pour un mariage, mais non consommé....
Pour l'heure, elle voit en lui plus un père qu'un mari. D'ailleurs, ne s'appellent-ils pas dans l'intimité Aterchen (petit vieux) et Töchting (ma petite fille) ? Redoutable, n'est-ce-pas ?...
L'étrange, avec Lou Salomé, n'est pas la liste des célébrités qui vont partager quelques segments de leur vie avec elle : elle n'a pas été une collectionneuse de génies parmi d'autres. Son originalité réside dans l'incroyable différentiel amoureux qu'elle aura toujours su installer entre elle et les hommes qui en tombaient amoureux...
Elle (Lou) écrira : " je n'ai jamais compris pourquoi des gens se marient quand ils ne s'aiment surtout que physiquement."
Pierre sortit de la piscine pour venir s'allonger près de Laura. Ils parlèrent d'huile solaire et de ce retour précipité vers Paris qu'elle venait de décider. [...] Ils se faisaient face. Au bord du rocher, la caméra à présent derrière eux les cadrait avec le ciel et le bleu de la mer.
Mais le cinéma ne remplace ni la vie, ni le chaos dont elle est faite. C'est au contraire une mise en forme, une tentative pour réduire le désordre dans lequel nous basculons à chaque seconde et que rien ne peut entraver, sinon ces perfections venues de l'art et qui anéantissent provisoirement la quête du monde vers le rien
Au Café Procope, rue de l'Ancienne Comédie, sont venus écrire, fomenter, discuter, Baudelaire, Marat, Robespierre, Napoléon... Cassant la coquille d'un oeuf dur au Café de Flore, Jacques Prévert a gribouillé des poèmes de "Paroles" pendant que les existentialistes affirmaient que l'exercice de notre liberté est le premier devoir de l'homme. Quant aux Deux Magots, lui aussi décor familier des années Vespa, il est l'une des rares brasseries de Paris où l'on sert aujourd'hui du Meursault au verre.
"- Je ne me plais plus ici...Je ne m'y sens plus belle. Je voudrais...Je veux voir des visages, entendre du bruit, entendre la vie qui bourdonne autour de nous pour nous appeler à faire des milliers de choses...
- Mais c'est une parenthèse... On est en vacances!
- Je hais les parenthèses..."
(dans la nouvelle intitulée La dernière passion)
"Les fausses femmes sont guettées par la calvitie des hommes, quelle horreur ! dit Armando, simulant une extrême contrariété.
- Quand tu seras vieux et chauve, laisse-toi aller, redeviens un mec...
- Nous, on ne devient jamais vieux... Tu as déjà vu des travelos de soixante-dix ans ? Le monde nous pulvérise."
Chaque nuit, Luis écoute la bande-son d'une ville invisible dont il enregistre pulsations et respirations - stéthoscope avisé -, avec la minutie d'un voleur de coffres.
- Est-ce que tu sais prier Virginie ?
- Je sais le Notre Père, je Je vous salue...
- Pas des prières, mais prier. Est-ce que tu sais prier ?
- Je n'crois pas.
- Prier, c'est envoyer des messages personnels que le monde entier peut entendre. C'est s'adresser aux gens, au soleil, aux étoiles avec foi. As-tu déjà prononcé à voix basse mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu... Dans la rue, dans le métro, n'importe où ?
- Jamais.
- Entraîne-toi. Dis, mon Dieu, mon Dieu, dis ces mots avec ferveur, avec toit ce que tu as de plus généreux à l'intérieur de toi et le monde indifférent va te sembler plus accueillant...
- C'est une phrase magique ?
- Si on veut. La magie remplace souvent les liturgies.
L’amour, le luxe… Ce n’est pas rien. Ne pas aimer est la règle, c’est l’amour qui est l’exception.
Il vaut mieux faire que pas faire...
L’adolescent, c’est l’être au regard clair, à la mèche rebelle, à la voix vibrante qui voit partout des scandales là où il n’y a que des problèmes…