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Citations de Thomas H. Cook (532)


Elles étaient devenues amies grâce à leurs caractères contradictoires, chacune devant posséder précisément, et en proportion juste, ce qui manquait à l'autre.
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Ce qui est sûr, c'est que j'éprouvai le besoin de me secouer et de me changer les idées car il arrive un moment où la mémoire devient une plage truffée de mines sous le sable de laquelle sont enfouies toutes les nombreuses pertes d'une vie.
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En cet après-midi d’août 1926, alors que j’étais assis sur les marches de l’église, lisant un ouvrage d’histoire militaire, ma passion du moment, le car s’arrêta à quelques mètres de moi. De cette distance, je vis s’ouvrir ses portes dont les charnières métalliques grincèrent dans la chaleur de cette fin de journée. Une grosse dame accompagnée de deux enfants descendirent les premiers, suivis d’un homme âgé qui fumait la pipe et arborait une casquette de capitaine bleu marine, le genre « vieux loup de mer » qu’on voyait souvent au cap Cod en ce temps-là.
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À l’époque, l’église congrégationaliste se dressait à l’entrée est de Chatham, d’un blanc immaculé hormis sa haute et sinistre flèche. Un arrêt d’autocar se trouvait à l’angle sud de l’édifice, marqué par un poteau blanc où les cars venant de Boston chargeaient et déposaient les passagers qui, pour une raison ou une autre, ne voulaient pas prendre le train.
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Puis, de but en blanc, je repense à elle. Pas à la jeune femme que j’ai connue il y a si longtemps, mais à la petite fille qui contemple au loin la mer d’un bleu étincelant, son père, à côté d’elle, lui disant ce que tous les pères disent depuis toujours à leurs enfants : que l’avenir leur tend les bras, que c’est un pré d’herbe tendre qui n’abrite aucune sombre forêt. Je la revois dans son cottage, ce jour-là, je réentends sa voix, ses paroles tintent encore à mon oreille, distantes clochettes, porteuses de la foi qu’elle eut brièvement en la vie. Ne te prive pas, Henry. Il y en a pour tout le monde.
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Je vois Mme Albertson livrer son panier de palourdes au marché Kessler, M. Lawrence faire des embardées avec le scooter des neiges qu’il a construit de ses propres mains, des skis à l’avant, deux parties des chenilles d’un tank de la Première Guerre mondiale à l’arrière, le tout accroché au châssis cabossé d’un vieux roadster. En passant, il me fait signe, agitant sa main gantée dans l’air intemporel.
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Je regarde par la fenêtre de mon bureau et revois la grand-rue de Chatham telle qu’elle était alors : une poignée de petits commerces, un cortège fantomatique d’automobiles aux phares montés sur des pare-chocs inclinés. Dans mon esprit, les morts retrouvent la vie, reprennent leur enveloppe charnelle.
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Parfois, en ces tristes journées d’hiver si fréquentes en Nouvelle-Angleterre où le vent malmène autant les arbres que les arbustes, où la pluie tambourine contre les toits et les vitres, je me sens de nouveau happé par l’univers de mon père, par ma jeunesse, par la petite ville qu’il aimait tant et où je vis toujours.
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Mon père avait une phrase préférée. Il l’avait empruntée à Milton, et aimait la citer aux garçons de Chatham School. Planté devant eux le jour de la rentrée des classes, les mains bien enfoncées dans les poches de son pantalon, il ménageait un silence, leur faisant face, l’air grave. « Prenez garde à vos actes, déclamait-il alors, car le mal contre lui-même se retourne. » Il ne pouvait imaginer à quel point la suite des événements le contredirait, ni à quel point j’en aurais éminemment conscience.
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Gâté par le sort, je n'ai pas su voir les ténèbres ni ce qu'elles dissimulaient.
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Un instant il pensa à Gentry, à la manière dont le vieillard lui avait fait signe de la main sous un réverbère, lui disant au revoir le soir où il avait quitté New York pour Salt Lake City.
– Tu vivras seul toute ta vie, Tom, l’avait prévenu Gentry. Et toute ta vie, tu auras horreur de ça.
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Le fait de savoir que l'ennemi était partout, pénétrait partout, rendait pratiquement sa tâche impossible.
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Je pleurais une existence devenue inaccessible, la possibilité de vivre un bonheur, une maturité et une vieillesse [...]. Je pleurais, m'apitoyant sur mon sort, sur mon atroce sentiment d'infériorité, sur le fait que ma sensualité était enfermée dans une terre vaine à laquelle je ne voyais nulle échappatoire. P. 277-2788
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Mais aujourd'hui, je pense que la mémoire est le lot de consolation qui nous est dévolu pour compenser la mort de chaque jour, le lieu auquel nous accédons pour reconstruire et réécrire notre vie, pour nous donner une seconde chance. Peut-être que, sur la fin, c'était là tout ce que chacun de nous voulait : avoir au moins une seconde chance.
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Octobre vint et passa, pourtant la verdure persista, encore que, vers la fin du mois, des ombres commencèrent à surligner les crêtes qui nous surplombaient, puis les premiers jaunissement apparurent, ce fut assez soudain, comme si le versant de la montagne en avait été saupoudrer en une seule nuit. (66)
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Je réfléchis aux terribles connotations de cette remarque: l’idée que nul amour ne résiste à l’examen d’un esprit lucide, que l’amour est, par nature, trompeur.
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La malédiction des souvenirs revient à passer en revue tous les possibles, à envisager ce qui est arrivé, mais aussi ce qui aurait pu se produire.
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La terreur de ce "quelque chose qui cloche" était-elle tapie au coeur de tout l'enseignement moral que mon père me donnait? Dans cette crainte, il m'encourageait souvent à "apprendre à me connaître" et à "être fidèle à mes propres valeurs". Avoir une identité forte, donner du caractère au vide intérieur, c'était le but, l'apogée de toute existence. Si l'on n'y parvenait pas, on était perdu et, dans cet égarement, capable du pire.
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Ce n'est rien d'autre que le rêve de retourner dans le passé pour effacer tel ou te événement ou procéder à telle ou telle légère modification qui changerait à jamais le cours de notre existence et, à mesure que le temps s'écoule et que les erreurs s'enchaînent, cela devient le désir le plus ardent que nous éprouvons
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Dans ces moments où je sens la nuit venir vers moi comme si elle s'approchait pour me porter le coup de grâce, je me rappelle ce temps et ce lieu disparus. Avec le recul, cette société semble plus douce que celle qui lui a succédé, mais je sais bien que c'est faux. Elle était fermée, étriquée, univers provincial où rien ne nous dominait excepté les montagnes et les clochers...
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