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Citations de Sophie Loubière (406)


À quatorze heures, la pluie battait la vitrine décorée de ceintures Gibaud. Monsieur spatz savait que la journée serait longue. Il attendait madame Florentin pour laquelle il avait préparé des tisanes; mais viendrait-elle, avec toute cette pluie?
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— … Professeur Blur, souffla-t-il, croyez-vous aux fantômes ?
La question surprit Desmond.
— Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en rencontrer.
— Pourtant, un tueur en série et un revenant ne sont guère si éloignés l’un de l’autre : ils hantent et terrorisent de manière égale leurs victimes.
Le visage émacié de David Owens, l’odeur de sueur et de sable mouillé qui collait à sa peau lui revinrent cruellement en mémoire.
— Les plus difficiles à chasser sont ceux que l’on fabrique avec nos souvenirs, lâcha-t-il. Les autres me sont inconnus.
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- Le malheur, c'est comme une brassée de fleurs qui te tombe dessus. Tu peux choisir d'en faire une couronne mortuaire ou bien un bouquet qui fleurira la table d'un banquet pour le mariage de tes petits-enfants.
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Deux milles âmes.
La ville, dont un panneau vantait l'accueil à la sortie de l'autoroute, évoquait plutôt le décor pétrifié d'un film d'anticipation, terni par l'abandon. Les habitants semblaient avoir déserté les rues, fuyant un invisible rayon gamma. Antoine se demanda quel genre d'ami son grand-père pouvait bien connaître en pareil endroit ; un technicien fantôme retraité de l'ORTF, une ancienne maîtresse jadis élue Miss Lentilles vertes du Berry, un vieux juif errant, réfugié sous une couverture....? Le passé de son grand-père était comme une colline paressant sous le soleil couchant, une prairie ondoyante sous la tendresse du vent d'où pouvait jaillir d'improbables personnages, tels son père avec un sabre laser en caoutchouc. (p92)
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Epigraphe :
Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent.
Voltaire, Zadig ou la destinée
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J'écris le roman de mon présent.
Celui des femmes que l'on replie sur elles-mêmes comme du papier de soie avant de les glisser dans une housse.
Celui des terres submergées, emprisonnées.
Celui des villages poussés dans le nid d'un parc naturel, préservés encore, loin des villes tordues de chaleur, écroulées, noyées, gangrenées par l'abandon.
J'écris les mots qui tremblent dans la crainte de n'être que des paroles.
Des paroles inutiles.
Des paroles d'aujour'hui que font revivre les anciennes années.
J'écris.
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Plus haut, au bout du chemin, des tourbillons d'eau boueuse inventent un linceul au plus sophistiqué des pièges élaboré pour attraper des garçons -- si l'on excepte la minijupe.
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Partout où était l'argent, on fabriquait des centenaires. Réinitialiser une cellule de peau chez un septuagénaire c'était comme utiliser une ardoise magique.
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Les apprenants ouvraient des mirettes incrédules.
— C’est vrai qu’ils mettaient des colorants artificiels dans les bonbons pour les rendre plus jolis ?
— Oui. Et des gélifiants dans les crèmes dessert pour les épaissir et leur donner un aspect brillant.
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Rien de sérieux n’avait été prévu pour protéger la ville du soleil, des tornades et de la montée des eaux.
Aux yeux de Néo, la fragilité de l’habitat était significative d’un manque d’anticipation. Il ne comprenait pas comment les générations précédentes, alertées sur les conséquences du réchauffement climatique dès le milieu du XXe siècle, avaient pu à ce point déconner. Les Romains savaient depuis longtemps que la forme de l’arc offrait la meilleure résistance. Même les hommes préhistoriques choisissaient leurs grottes à l’abri de la pluie, du vent et des bêtes féroces. Comment avait-on pu atteindre simultanément des niveaux aussi élevés de développement technologique et de négligence ?
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Il est dommage qu'à cette époque si largement pourvue de talentueux professeurs, personne n'ait songé à inventer pour la planète un traitement antipollution avec effet lifting.
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Nous sommes de glaise. Malléables et protéiformes. Asséchez nos coeurs, et nous nous briserons tel du verre.
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Keen se demanda si sa femme finirait elle aussi en plante aromatique, comme sa mère. Rachel ferait-elle le choix de l’euthanasie raisonnée ? Pourrait-il boire sa femme, en faire des tartines ?
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Le cerveau humain a toujours été doué pour occulter ce qui ne lui convient pas.
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Alors, on s’était appliqué à sauver les meubles. Garantir la survie de l’humanité – du moins, ce qu’il en restait. Unir les peuples que les guerres de religion ou de pouvoir, les pandémies et les cataclysmes n’avaient pas encore submergés. Cartographier, reconnecter les territoires habitables. Cultiver le peu de terre non irradiée, dégradée, stérile. Construire autrement. Inventer un nouvel habitat. Faire des trous. Creuser des tunnels, rapprocher les hommes, balayer les jugements, brasser les saines semences, réadapter les cultures pour retrouver la trace des oiseaux dans les ciels renversés et l’étiolement des saisons, engrainer les sols, les ventres capables de reproduire. Dupliquer le vivant. Juste assez pour ne pas épuiser les dernières ressources. Eaux. Terres. Utérus. Exploiter ce que la planète nous abandonnait encore de pureté dans sa grande mansuétude.
Grosso modo, dès qu’ils étaient en âge de lire et de compter, on signifiait aux apprenants que leur existence ne tenait qu’à un fil. Notre présence relevait du miracle, elle était connectée à la survie de notre planète et inversement. Nous portions en nous l’espoir d’une humanité sous perfusion, la femme était l’humus, l’homme le fertilisant.
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Sa capacité à occulter ce genre d'expérience était indispensable dans la pratique de son métier. Trop d'empathie tue le médecin, à petit feu. Ce monde de misère humaine dans lequel Martin naviguait recélait tant de violence et de sadisme. Il tentait de soigner, guérissait souvent, mais en rien ne pouvait prétendre protéger autrui contre l'adversité.
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Les conditions de vie d'une famille moderne favorisaient l'isolement et le repli sur soi. L'absence de communication entre les individus garantissait l'Etat contre toute mobilisation , terreau des luttes sociales. La société travaillait bien à la manipulation mentale et à la marginalisation
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- Écoute, je n'ai pas voulu t'en parler avant pour ne pas t'inquiéter. Mais il se passe des choses terribles dans la maison d'en face,... .
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Mme Préau n'ouvrait sa maison qu'à des personnes clairement identifées. Il avait fallu que l'homme présente patte blanche, tende sa carte de visite à travers la grille du portillon, raconte comment il avait été adopté par ses parents dans un orphelinat du Cambodge et justifie son avance sur l'horaire par l'annulation d'un précédent rdv pour que Mme Préau accepte finalement de le faire entrer chez elle.
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Mme Préau jouissait d'une vue correct pour son âge. Il lui était cependant difficile de voir net au-delà d'une certaine distance, même avec ses lunettes. Aussi décida-t-elle début août d'acquérir auprès de l'opticien M. Papy une paire de jumelles de théâtre.
La raison à cela : le garçonnet sous le bouleau pleureur. Son absence de contact entre lui et le reste de la famille l'intriguait. Cela relevait sans doute d'un tempérament solitaire ou d'un tendance au repli sur soi. Mais cette attitude aphasique à la limite de la prostration était singulière. Jamais il ne tenait dans ses mains de jouets, se contentant de brindilles et de cailloux. Et s'il arrivait bien de temps à autre à Mme Préau de croiser le petit frère et la sœur sur le trottoir au retour de la boulangerie avec leur père, l'un sur son vélo, l'autre debout sur une trottinette, jamais encore la vieille dame n'avait vu le garçonnet en dehors de chez lui. Et cela était troublant.
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