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Citations de Robert Silverberg (867)


L'homme occidental a échappé à l'ignorance supersticieuse pour tomber dans le vide matérialiste.
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un monde qui lui avait pris les dix plus belles années de sa vie, un monde où il avait appris sur lui-même des choses qu’il aurait préféré ne pas connaître.
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Une brise légère, humide et parfumée, soufflait du midi ; c'était le vent que nous nommons le Mensonger car il promet le printemps mais il précède l'hiver.
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Qu'est-ce que cela représentait, tout bien considéré, d'avoir été le médecin de l'île pendant vingt-cinq ans ? Eh bien, tout d'abord cela signifiait qu'à un moment ou à un autre il avait tenu dans sa main les testicules de tous les hommes et glissé les doigts dans le vagin de toutes les femmes, qu'il avait aidé à mettre au monde tous les habitants de Sorve ou presque âgés de moins de vingt-cinq ans et qu'il avait donné leur première tape sur les fesses aux bébés gigotant furieusement. Tout cela contribuait à créer des liens ; cela donnait au médecin certains droits sur eux, et vice versa. Lawler ne trouvait pas étonnant que le médecin fût partout un objet de vénération. Il est le Guérisseur, le Docteur, le Magicien. Celui qui protège, qui réconforte et fait disparaître la douleur. Il en allait ainsi depuis le temps des hommes des cavernes, là-bas, sur la pauvre vieille Terre disparue. Lui-même n'était que le dernier représentant d'une longue, très longue lignée.
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C'est ainsi. Oublie ta quête et profite de la vie qui t'est donnée. Que ton ventre soit repu, que la joie emplisse tes jours et tes nuits, la danse et le chant, la fête et les plaisirs. Dépouille-toi de ces hardes, ne t'habille plus que de propre et de frais. Chéris l'enfant qui te tient par la main, chéris l'épouse qui se réjouit de ton étreinte. C'est ainsi, Gilgamesh, c'est également ainsi. Et c'est la seule façon de vivre : dans la joie, tant que dure la vie. Cesse de broyer du noir et renonce à ta quête.
(chap.32)
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Quand tout autre recours eut échoué, je demandais à l'hôtelier de m'envoyer une fille. Celle qu'il me dépêcha était une créature osseuse un peu plus âgée que moi, avec d'énormes seins pareils à des outres gonflées.
"Il paraît que tu es un prince de Salla", déclara-t-elle timidement en s'allongeant et en écartant les cuisses. Sans répondre je me couchai sur elle et la pénétrai.
Le volume de mon organe la fit crier de peur et de plaisir à la fois, et elle se mit à se trémousser si frénétiquement qu'en moins d'un instant je me répandis en elle. Furieux, je tournai contre elle ma colère, et je me retirai d'elle en criant : " Qui t'a dit de bouger ? Je ne t'avais pas demandé de le faire : je voulais choisir le moment ! " Elle sortit en courant de la chambre, encore nue, plus terrifiée, je pense, par mes obscénités que par ma fureur. Jamais auparavant je n'avais employé la première personne en présence d'une femme. Mais, après tout, ce n'était qu'une prostituée. Dans ma naïveté, j'avais peur que l'hôtelier ne me chasse pour avoir employé un langage aussi vulgaire, mais il s'abstint de tout commentaire. Même à Glin, il n'est pas nécessaire d'être poli envers les putains.
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Il y a une légende qu'on se raconte entre enfants à propos de la configuration de Velada Bortham. On dit que Hrungir le grand serpent des glaces, né dans les eaux de la mer Polaire du Nord, s'éveilla de son sommeil un jour avec un vif appétit et qu'il se mit à grignoter la côte nord de Velada Borthan. Il mangea ainsi pendant mille milliers d'années, jusqu'à ce qu'il eût avalé ce qui correspond aujourd'hui au golfe Polaire. Puis, rendu quelques peu malade par sa voracité, il sortit de l'eau et rampa sur la terre pour se reposer et digérer son repas. Ayant des lourdeurs à l'estomac, Hrungir se dirigea en rampant vers le sud, enfonçant le sol sous son poids et amenant par compensation les montagnes à se dresser à l'est et à l'ouest de son lieu de repos. Il s'arrêta plus longtemps qu'ailleurs dans les Basses Terres Arides, ce qui explique qu'à cet endroit la cuvette soit plus marquée. Puis, quand son appétit revint, il reprit sa reptation vers le sud pour se heurter enfin à une chaîne de montagnes lui barrant la route de l'est à l'ouest. Il mangea un morceau des montagnes, créant ainsi le col de Stroïn, et acheva son voyage vers la côte sud. En proie à une nouvelle poussée vorace, il engloutit l'emplacement du golfe de Sumar. Les eaux du détroit de Sumar s'engouffrèrent dans le vide ainsi créé, et la marée montante emporta Hrungir vers le continent de Sumara Borthan, où le serpent des glaces vit maintenant, enroulé sous le volcan Vashnir, par le cratère duquel il émet des fumées empoisonnées.
Ainsi le veut la légende.
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Je m'appelle Kinnal Darival, et je vais tout vous dire à mon sujet.
(incipit).
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Il n'est pas nécessaire de parler beaucoup. Il faut seulement réfléchir, considérer, saisir et comprendre. Il rejette la plus grande part du langage dont son esprit n'a pas besoin. Il se débarrasse de l'erreur du mouvement, de l'absurdité de la lutte, de la niaiserie de l'agressivité, de la stupidité de la propriété, de l'erreur du progrès, de la conception erronée de la vitesse, de l'aberration de la fierté, de l'hallucination de la curiosité, de l'illusion de l'accomplissement, du mirage de la succession et de beaucoup d'autres choses auxquelles il croyait depuis longtemps. Solidement planté, amplement nourri, pleinement content de son état, il maîtrise passivement les univers éblouissants de la pensée.
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Il y a une différence entre ne pas être courageux et être un lâche. Lequel est le pire, je me le demande, de fouler la neige de temps en temps, ou de vivre sous un climat doux entouré de lâches. Comment vivre parmi les lâches, sans être soi-même un lâche?
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Être humain, c'est poursuivre une œuvre, c'est établir des liens entre ce qui fut et ce qui sera.
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-Pardonne mon ignorance.
-L'ignorance ne peut pas être pardonnée. Seulement guérie.
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Tout autour de lui, il éprouve la masse énorme, réconfortante dans sa solidité. C'est un monde qu'il traverse. Jamais il n'est sorti de la tour. Pour quoi faire ? Ses amis, sa famille, toute sa vie, sont contenus ici. Rien n'y manque : Théâtres, stades, écoles, hôpitaux, maisons du culte.
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Tu parles d'une recrue de génie qu'on a là! dit Bernstein en faisant craquer furieusement ses phalanges. Il y a un dictateur au pouvoir, la police secrète opère des arrestations chaque jour, la situation se détériore de plus en plus et il s'amuse à inventer des machines à voyager dans le temps.
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L'univers ne triche pas ! L'univers joue un jeu régulier !
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Coupés de la réalité, prisonniers d'un monde sans vie et sans végétation, privés de matériaux, de machines et de matières premières, ils régresseraient en quelques mois à l'état de loques humaines en attendant la mort.
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L'année dernière, Siegmund avait justement fait remarquer à Nissim Shawke et à Kipling Freehouse que presque tout le travail effectué par des hommes pouvait tout aussi bien être effectué par des machines. Au lieu d'employer des milliers de gens à Varsovie, Prague été Birmingham, ils pouvaient très bien élaborer un programme entièrement automatisé. Il suffisait de quelques personnes pour tenir les inventaires, et une petite équipe d'entretien, chargée de réparer les pannes.
– Mais s'ils n'avaient plus leur travail, avait répondu Shawke, avec son sourire condescendant, qu'est-ce que ces pauvres gens feraient de leur vie ? Croyez-vous, Siegmund, que nous pourrions en faire des poètes? Ou des professeurs d'histoire urbaine ? Nous leur créons des emplois délibérément, n'avez-vous pas compris ?
Siegmund avait regretté sa naïveté. C'était une des rares erreurs qu'il avait commises dans son analyse des méthodes de gouvernement. Le souvenir de cette conversation le gêne encore. Il pense sincèrement que dans une société idéale tout le monde devrait faire un métier qui ait un sens pour lui. C'est ainsi qu'il voudrait la monade.
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- Laissez-moi vous défoncer, Mamelon ! Surprise elle rit.
- Maintenant ? En plein après-midi ?
- Est-ce tellement outrageant ?
- Inhabituel plutôt. Surtout d’un homme qui n’est jamais venu me visiter la nuit. Mais je suppose que rien ne s’y oppose. [...]
Elle ne refusera pas à lui, bien sûr ; ce serait impie et sacrilège. Une femme de son époque, vivant en harmonie avec la loi, mais sachant ne pas se limiter à l’obéissance trop stricte des règles.
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Quand les anges tombent, ils tombent de plus haut que les mortels.
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Silence entre mes deux oreilles. Le vide noir résonne. Aujourd'hui, je n'ai absolument rien. Tout est parti. Je ne capte même pas la clameur des Portoricains d'à côté. Novembre est le mois le plus cruel, qui fait pousser des oignons sur l'esprit trépassé. Je suis en train de vivre un poème d'Eliot. Je me transforme en mots sur une page. Vais-je rester comme ça à m'apitoyer sur moi-même . Non. Non. Non. Non. Je me défendrai. Exercices spirituels destinés à me restaurer mon pouvoir. À genoux, Selig. Baisse la tête. Concentre-toi. Transforme-toi en une fine aiguille de pensée, un rayon laser télépathique, partant de cette pièce pour gagner le voisinage de la magnifique étoile Bételgeuse. Tu y es ? Parfait. Le rayon mental effilé et pur perce l'univers. Attends une seconde. Tiens bon. Ne laisse pas s'épaissir. Bon. Grimpe maintenant. L'ascension de l'échelle de Jacob. C'est une expérience hors-du-corps, David. Grimpe, grimpe toujours ! Transperce le plafond, transperce le toit, transperce l'atmosphère, l'ionosphère, la stratosphère. Plus haut. Dans les espaces interstellaires. Oh, noir noir noir. Froid le sens et perdu le motif de l'action. Non, arête ! Seules les pensées positives sont autorisées dans ce voyage. Élève-toi ! Élève-toi ! Vers les petits hommes verts de Bételgeuse IX. Pénètre leur esprit, Selig. Effectue le contact. Effectue... le contact. Grimpe, bordel de yid ! Pourquoi ne grimpes-tu pas ? Grimpe !
Et alors ?
- Rien. Nada. Niente. Nulle part. Nulla. Nichts.
La redescente sur terre. Dans les funérailles silencieuses. D'accord, abandonne, si c'est ça que tu veux. D'accord, repose-toi un peu. Repose-toi et prie, Selig. Prie.
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