Glauque. Histoire de viols. Insupportables, les silences de la fille. On saisit le concept assez rapidement : pas nécessaire d'en rajouter 200 pages. Une microfiction aurait suffit ;-) Pas d'atomes crochus pour l'instant avec cet auteur dont le texte «La tentation du clitoris» m'avait profondément ennuyé.
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Abandonné en cours tellement ce livre est prétentieux, vide, affligeant...
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Critique de Alexis Brocas pour le Magazine Littéraire
Régis Jauffret revisite l'affaire Stern. L’affaire Edouard Stern – ce banquier d’affaires retrouvé dans une combinaison de latex avec une balle dans la tête – a fait couler beaucoup d’encre peu sympathique. Celle de ce livre ne s’y mélange pas: Régis Jauffret ne prétend établir aucune vérité nouvelle sur la mort du milliardaire. Mais il a assisté au procès de sa maîtresse condamnée pour assassinat. Il connaît donc le dossier, et, en romancier, en a tiré un canevas – puisqu’il s’agit de Jauffret, parlons plutôt de ring – dans lequel il s’affronte avec sa propre imagination. Pour créer la fiction d’une liaison qui porte indubitablement sa griffe d’écrivain – et non frappée au coin d’un impossible réalisme.
Le livre commence avec le crime et la pathétique cavale de celle qui l’a commis, bientôt entrecoupée d’analepses remontant le cours de sa vie, puis de sa relation avec le banquier. Ce plan, un classique du polar, ordonne tout le texte. Jauffret a déjà créé des structures plus audacieuses (les Microfictions, singulièrement métrées), mais l’inventivité de Sévère repose tout entière dans le fond. Celui d’une histoire d’amour… Une histoire d’amour ? Oui, malgré les fouets, les coups de feu, les humiliations, les cordes, le latex, et la preuve d’affection à un million de dollars. Malgré ? Disons plutôt grâce à ces adjuvants. Le banquier a rencontré la narratrice à l’issue d’un dîner d’affaires: avec quelques call-girls, elle était le dessert. Il l’a brutalisée, elle l’a giflé, il en a redemandé, ils ne se sont plus quittés – enfin si, souvent, mais jamais longtemps. Cet amour reposait sur des jeux sadomasochistes charnels ou symboliques, incluant échanges d’argent et armes à feu. Le meurtre n’est que l’apothéose orgastique de l’un d’eux.
Ces conceptions, celles de la narratrice, peuvent paraître déconcertantes, mais Jauffret parvient à les rendre crédibles – et même à les faire épouser, le temps du roman – par la langue. Pas une phrase qui ne porte la personnalité, fruste, tortueuse, avide, de la narratrice. Laquelle livre un portrait amoureux, certes peu conventionnel, du banquier. Un tour d’autant plus remarquable que celui-ci correspond en tout aux caricatures de milliardaires débauchés, avec son goût pour la chasse aux espèces en voie de disparition, sa façon d’acheter les gens, son plaisir à les broyer, sa radinerie sadique, son obsession des armes à feu (il a même un lance-roquette!), sa jouissance à se faire battre. Mais Jauffret refuse la morale et ne reconnaît aucun péché. Il sait en revanche que les histoires d’amour sont «des planètes privées» dont les seules lois valables sont celles qui leur permettent de durer. Il arrive que ces lois recommandent le sacrifice ritualisé d’un des propriétaires, et qu’elles entrent alors en conflit avec les juridictions du commun…
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monologue crié, revendications, un discours cru plutôt qu'érotique, mêlant une charge contre les mâles, l'aliénation par le travail, un peu aussi par les diktats de la presse féminine, et des féministes. La voix, à travers cela, d'une femme avec ses désirs (pas uniquement physiques), ses limites, sa part d'animalité revendiquée. Un humour dru, goûteux
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En quelques pages on évolue d'une caricature savoureuse, d'une fable critique, avec juste la touche d'exagération qui rend évident, tout en nous évitant le contact désagréable avec la réalité dont nous sommes en partie responsables, à une réflexion désenchantée.
Le tout écrit avec une fermeté claire, le ton que pourrait avoir ce vieil écrivain couronné qui est le scripteur
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