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Critiques de Régis Jauffret (554)
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Microfictions 2018

Remarquablement bien écrit, ces microfictions sont noires, très noires.

Le suicide, la vie gâchée, le couple et ses échecs, les enfants souvent considérés comme des fardeaux sont les personnages récurrents de cette multitude de personnages.

Du grand oeuvre.

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Univers, univers

Pourquoi 515 pages, dans l'édition Folio ? et pourquoi pas 1000, 5000, 100 ou deux pages, une nouvelle ou un roman fleuve qui ne s'arrêterait jamais. C'est ce que je me suis dit en arrivant à la fin de univers, univers. Avec un profond soulagement d'avoir réussi à aller au bout de cet exercice de littérature un peu roboratif.

Tout au long de ma lecture je m'interrogeais sur la manière dont je devais entrer dans ce texte. Lire par petite goulée, les chapitres étant très courts, les prendre comme de petites nouvelles, ou bien plonger en apnée et se laisser capter par ce manège incessant et virevoltant du défilement des univers, des personnalités, des brèves histoires, de ces flashs de vie que nous racontent Régis Jauffret. Je ne pense pas avoir trouver la bonne technique et j'ai oscillé en permanence entre ces deux approches en reposant le livre lorsque je constatais que je finissais par avoir le tournis faute de pouvoir s'accrocher à une personne, en finissant par coulée dans ces univers toujours instables, toujours fuyants

Mais finalement ce qui m'a le plus gêné dans ce texte c'est le bruit de fond, le fil conducteur de tout ces univers : la tristesse, le manque d'espoir. Tout finalement sombrant systématiquement dans le glauque, le sordide, la déchéance. Que de suicides dans ce texte, que de morts violentes, que de ruptures, de relations amoureuses déçues

La première phrase du texte résume et illustre parfaitement le roman :

"Vous vous souvenez de votre enfance. Votre mère aux cheveux filasse, au teint rouge, qui criait après vous toute la journée comme un paysan du Paraguay après sa bourrique. Et votre père écrasé devant le téléviseur, marmonnant des imbécilités contre les personnages qui barbotaient à l'intérieur"

Et la fin du roman, répond pour partie à mon interrogation :

"Un roman décède de mort subite

Les livres meurent debout"

Finalement, un long moment de lecture pas très agréable, mais intéressant pour l'exercice littéraire.
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Bravo

Il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour trouver la bonne fréquence et me mettre en phase avec ce livre. Mais ensuite, ça a déroulé et j'ai trouvé ces petites nouvelles délicieusement subversives, surréalistes, ubuesques, cyniques... Régis Jauffret manie l'humour noir avec brio : c'est drôle et grinçant, pas le genre d'ouvrage qui peut plaîre à tout le monde : Bravo!

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Cannibales

Je félicite l’auteur pour sa verve détonante, sa plume boulimique qui digère une haine amoureuse poussée à outrance. L’excès est de mise et de ce constat, on pardonnera les répétitions et longueurs qu’il engendre. L’écriture est incisive, ciselé aux lames de rasoirs qui écorchent l’âme humaine noyée dans les abysses de l’amour. Truffé de métaphores insoupçonnées et hautes en couleurs, une tonalité déjantée et assumée qui semble parfois frôler l’exutoire pour un auteur frustré de haine (on peut juste se poser la question), ce texte est un pure exercice de style réussi et vraiment jubilatoire qui m’a valu un énorme soupir de plaisir lors des premières pages. Mais le manque de chair à l’histoire et la redondance des échanges fielleux qui tournent un peu en rond n’ont pas tardé à me rendre un peu nauséeux. Aussi, ai-je vite compris qu’il me fallait diminuer la cadence de lecture et me délecter seulement de quelques missives par soir afin de ne pas souffrir de gavage et continuer d’apprécier cette langue foisonnante, acerbe et ironique à souhait.

L’amour est à un fil si fragile de la haine qu’ils se mêlent bien souvent, les opposés s’attirent… Tel semble être la thématique voulu dans ce texte. C’est réussi, je suis bien en reste s’il s’agit pour moi de dire si j’ai aimé ce livre ou si je l’ai détesté… Sans doute les deux.

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Cannibales

Une histoire où les folies se disputent l'envie du corps du fils et de l'ex amant. Une écriture effilée comme un rasoir au service d'un humour dévorant.



Zut, la fin me laisse sur ma faim.
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La ballade de Rikers Island

Depuis sa sortie, j'avais envie de lire ce livre autant que je m'en méfiais. J'ai finalement bien fait d'attendre sa sortie en poche. Car l'ensemble aura été très décevant...

J'avais été attiré par une description entendue "dans le poste", expliquant la démarche de Régis Jauffret comme une sorte de contre-enquête sur les traces de l'affaire DSK. Et de ce point de vue, les voyages de l'auteur en Guinée puis à New-York pour tenter de se faire sa propre idée de l'histoire, mêlés à la réécriture romancée des jours de l'affaire vue par DSK et sa femme, constituaient un postulat intéressant. A ce stade, on peut d'ailleurs se demander pourquoi Jauffret n'a pas relaté les faits du point de vue de l'autre protagoniste de l'affaire, par ailleurs victime.



Malheureusement, ma lecture a été poussive et je ne suis allé au bout que par principe mais aussi pour voir où tout cela allait nous mener. Pas très loin en fait...

Le livre est d'abord trop long : que de passages inutiles, notamment en Afrique, emplis d'états d'âmes qui n'apportent rien, que nombre de professeurs de lycées auraient biffés d'un trait rouge commenté d'un "hors sujet" dans la marge.

Le livre est ensuite un vaste fourre-tout : à force de vouloir tenter de cerner l'affaire à 360° (comme on dit maintenant dans les journaux), cela finit par partir dans tous les sens. Il n'y a pas de progression, pas d'unité. Et en plus, l'auteur finit par nous ajouter une petite couche de son histoire personnelle lors de son voyage à NY. Euh... était-ce nécessaire ?

Enfin, soit je suis passé complètement à côté (ce qui n'est pas impossible...), soit on cherche encore le message final ou général de ce livre, comme un "so what ?" final.

OK, on a compris que l'Afrique en général et la Guinée en particulier forment des lieux moyen-âgeux et corrompus, de gens que l'on peut encore acheter avec des stylos et des billets (une bonne douzaines de passages). OK, la condition des femmes et des filles en Afrique est terrible et conditionne leur envie de départ et la suite de cette histoire (quelle vision réductrice). OK, DSK est peut-être le Neuneu ici décrit, arrivé 1er dans un concours de circonstances, auto-aveuglé de sa toute puissance et consommateur sexuel jamais assouvi, ne comprenant rien à ce qui lui arrive et traversant le livre comme un cauchemar dont il finira par se réveiller. OK sa femme est finalement plus paumée qu'entourée, et erre dans NY et ses hôtels en état second dans une vision des faits aussi grotesque qu'improbable.

Mais à la fin, on en fait quoi de tout cela ? Pas grand chose...



Déjà petit, je n'aimais pas les "ballades" sans but. Alors aujourd'hui !
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Bravo

Je l'ai terminé hier. Je n'avais jamais lu Jauffret avant ce livre. On ne ressort pas indemne de la lecture de cet écrivain. C'est très noir, très asphyxiant et il faut se lancer dedans en connaissance de cause. Ce roman est en fait un recueil de seize nouvelles qui ont pour point commun de présenter des personnages qui ont soixante ans et plus, c'est un recueil sur la vieillesse et les narrateurs, femmes ou hommes sont souvent peu recommandables : vicieux, violents, méchants, alcooliques, criminels. Il a eu de très bonnes critiques presse et Jauffet a eu le droit à un passage en TV chez Ruquier. Aymeric Caron que je n'apprécie pas du tout n'a pas aimé globalement, contrairement à Léa Salamé. Je suis très peu cette émission depuis qu'il est chroniqueur et à cause de Ruquier également qui m'agace.



Jauffret a un ton bien à lui qui mélange humour noir, vulgarité, instants de poésie dans certaines phrases et grâce à des comparaisons notamment. C'est cru, sombre, déprimant souvent mais loin d'être sans intérêt. J'ai tenu grâce à la plume de l'auteur.



J'ai lu les nouvelles dans l'ordre et j'enchainais rarement plusieurs nouvelles, sauf hier soir où j'ai enchainé les trois dernières. La première est magnifique et c'est ma préférée. Le narrateur est un vieil homosexuel et il va accompagner son compagnon dans la mort. C'est une nouvelle au titre superbe : "L'infini boccage" et pleine de tendresse et de poésie, une des moins sombres du recueil.



La deuxième nouvelle "Une bonne espérance de vie" est assez drôle, elle présente l'intrusion dans un couple du père. Il harcèle son gendre. La femme est peu sympathique d'ailleurs puisqu'elle a tendance à déprécier son compagnon.



La troisième nouvelle, "Gisèle prend l'eau" nous fait complètement changer d'ambiance. Elle est terrible et évoque un trafic d'organes. Je n'ai pas tout saisi d'ailleurs. J'ai trouvé que l'auteur y allait fort dans l'horreur et la noirceur et le début m'a complètement déplu avec la vulgarité.



"L'explosion du langage" est une nouvelle qui s'apparente au genre fantastique, il m'en reste peu de choses, je ne pourrais pas la résumer.



Dans "Les étés moites", le narrateur nous raconte les abus qu'il subissait enfant de la part de sa tante. On éprouve de la pitié pour ce dernier.



Dans "Le pollen du bonheur", là encore un très beau titre, une femme n'ayant jamais travaillé, ayant eu plusieurs enfants revient sur le déroulement de sa vie. C'est une des nouvelles que j'ai préférées.



Dans "Une épouse tombée du ciel", un médecin qui a commis une faute grave revient sur ses relations successives avec trois épouses. Je l'ai trouvée plus anecdotique.



"Une déferlante de haine" raconte une fête qui vire au cauchemar chez un couple de vieillards. Elle est très vivante.



La nouvelle "Ici" est une méditation sur la mort qui ne m'a pas marqué plus que cela.



Dans "L'amour d'une mère", la narratrice une femme orgueilleuse, méchante avec ses enfants, elle ne fait que critiquer notamment sa fille.



"Guérir les sobres" nous présente une union bizarre entre une jeune fille alcoolique et un vieillard. Je n'en dis pas plus.



"La fable du hongre" est une des nouvelles les plus terribles du recueil. Un personnage finit castré et vu ce qu'il fait subir à sa compagne, on comprend qu'elle ait eu envie de se venger, bien que ce soit de manière horrible.



"La badiane empêche de mourir" raconte les arnaques sur le plan financier et médical d'un homme qui a beaucoup engendré et ne veut avoir aucun contact avec ses enfants. Jauffret lui met des propos horribles en bouche, il menace une de ses filles de la défigurer au vitriol si elle insiste, les traite de pute.



"Cinq fois vingt-cinq ans" est la deuxième nouvelle qui flirte avec le genre fantastique, je l'ai préférée à la première. Elle est dure à retranscrire. La narratrice a 125 ans et n'est toujours pas morte, ce qui lui est reproché par sa conscience, c'est comme cela que je l'ai compris. Elle enterre ses arrières petits enfants par exemple.



"Quand les pédophiles se pavanaient" est horrible mais fait référence à une affaire médiatique très connue et à une période en France et dans d'autres pays où la pédophilie n'était pas condamnée.



"Vers la nuit" qui clôt le recueil nous raconte la déchéance de deux vieux écrivains. C'est ma préférée avec la première nouvelle. Elle est plutôt tendre comme cette dernière.



Jauffret a sans doute mis de lui-même dans certains des personnages mais ce n'est pas une oeuvre où l'autofiction domine. Jauffret s'est souvent défini comme étant un féministe et il dénonce certains travers de notre société en allant dans l'extrême parfois à travers ce livre. Bien qu'inégal et difficile à lire, c'est un auteur que j'ai trouvé intéressant.



Je ne lirai pas un autre de ses livres de si tôt mais je pense que je lirai d'autres de ses livres car c'est un auteur majeur de la littérature française contemporaine.
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Claustria

Voici un livre ouvert grâce à la critique d'une Babelionaute. Du coup, ça nous rassure tous quant à l'utilité de partager nos opinions sur ce site, hein mes chers confrères et consœurs ? Permettez que je rende cet hommage à ma brillante collègue sans laquelle je n'aurais jamais acheté -et offert à mon amoureuse, quelle bonne idée cadeau Bilou !- ce livre dont le sujet me paraissait obscur au sens Lucassien du terme.



"Les faits évoqués ne sauraient être ramenés à des individus ou à des évènements ayant existé." prévient l'auteur... Hem hem ! Régis... Si ça te gêne pas que t'appelle Régis, moi j'aimerais autant pas que tu m'appelles Jambon.



Après un début un peu laborieux, (Si si, Régis, tu pataugeais un peu au début, j'ai senti, admets !), le talentueux Régis Jauffret que je découvre ici, nous entraîne dans les bas-fonds de notre espèce avec pour guide un nouveau Passe-Partout, j'ai nommé : Monsieur Fritzl.



Très attaché à l'éducation de sa fille, la coquine qui partait en vrille, M. Fritzl a décidé de l'enfermer dans son abri anti-atomique pendant deux bonnes décennies et de l'occuper en lui faisant quelques marmots. Han ? C'était interdit ? Ho ? Pardon ! Je savais pas ! Je ferai pu !



"""Qui n'a jamais commis d'erreur dans l'éducation de ses enfants ?""", n'est-ce pas, Monsieur Fritzl ?



C'est à un voyage dans les intestins de cette affaire autrichienne que nous convie l'auteur. Une histoire tellement incroyable qu'elle en perdrait son intérêt si elle n'était vraie ! L'écriture talentueuse de Jauffret nous emmène au delà du simple récit d'une affaire judiciaire. Il nous présente un de nos semblable, sans remord, un peu plus tordu, carrément plus, et une mère abjecte qui ferait passer celle de vipère au poing pour une maman gateau. Et des tas de voisins sourds, ça aide bien les ordures, ça, quand même...

Il nous rappelle que l'enfer est toujours sous nos pieds et nous invite à visiter toutes les caves de tous les pays. Il nous délivre un récit qui m'a paru sans empathie. Parce qu'il n'y a nul besoin d'empathie pour mesurer le vol de l'humanité qu'a commis Fritzl sur sa fille. Et ça devrait être dans le Code Pénal, ça, le vol d'humanité...



Dans un style très intéressant, Régis Jauffret délivre ici une histoire ahurissante qui sait nous renvoyer à Platon, à Schopenhauer, à d'autres sûrement. En tous cas aux interrogations profondes que nous pose la Bête quant à la nature et à la condition humaine.

A lire absolument. Enfin je crois.
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Autobiographie

J'ai peu de souvenirs de ce texte court mais très dense au style incisi, que j'ai lu durant un trajet en train il y a quelques années. Il m'en reste seulement un énorme malaise.
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Microfictions

Rares sont les livres qui me paraissent voués à nous dégoûter du livre...

Ce livre-là teste le lecteur : à partir de combien de pages, lecteur, vas-tu craquer, à partir de combien de microfictions ? Le sens se dilue, petit à petit, et nous sombrons dans les abîmes de l'absurde. La laideur, l'abjection, et le désespoir sont les principaux personnages de cette horreur, et ce qui disqualifie définitivement l'ouvrage à mes yeux, c'est peut-être qu'on se trouve comme pris au piège : le cauchemar succède au cauchemar et on prend une nouvelle dose, sans même s'en rendre compte.

Le monde n'est pas plus beau ensuite.

Alors je regarde l'objet de mon dégoût et je résiste à l'envie de le mettre en pièces comme à celle de le destiner au recyclage : et si ce poison pouvait contaminer quelques pages vierges ?
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Sévère

Une prostituée de luxe mariée entretient une liaison avec un amant fortuné. Celui-ci l’initie aux relations sado-masochistes et au maniement des armes. Jusqu’au jour où elle commet un geste irréparable…



C’est le premier livre de Régis Jauffret que je découvrais avec « Sévère ». Je suis plutôt déçue par cette œuvre que je trouve assez malsaine. Dans un préambule complexe, à relire plusieurs fois, l’auteur montre que la fiction « éclaire comme une torche », d’un côté, mais sait mentir, d’un autre : « personne n’est jamais mort dans un roman. Car personne n’existe dedans. Les personnages sont des poupées remplies de mots, d’espaces, de virgules, à la peau de syntaxe. La mort les traverse de part en part, comme de l’air » (p. 9). Régis Jauffret a voulu s’enfoncer dans un crime, le décrire, à travers la voix d’une narratrice paumée, l’analyser, le comprendre au mieux, … le justifier ?



Les va-et-vient chronologiques et entre personnages sont plutôt complexes. De qui parle l’auteur ? Du mari ? De l’amant ? Quand se situe la réflexion de la narratrice ? Avant ou après le crime ? On s’y perd un peu.



Le ton de l’œuvre me semble malsain : il y est question de sexe de manière très crue, de prostitution, de perversité à travers deux personnages déséquilibrés qui entretiennent des rapports sado-masochistes menant la narratrice au crime. Le propos peut choquer.



En analysant les tenants et aboutissants de ce crime, l’auteur a-t-il voulu le justifier, en témoignerait la fin ? Je trouve qu’il est un peu facile de se dédouaner dans un préambule des mots qu’on écrit, qu’on présente comme une fiction et qui seraient donc anodins, sans conséquence sur le lecteur. L’auteur conclut en effet son préambule par ces mots : « Ne croyez pas que cette histoire est réelle, c’est moi qui l’ai inventée. Si certains s’y reconnaissaient, qu’ils se fassent couler un bain. La tête sous l’eau, ils entendront leur cœur battre. Les phrases n’en ont pas. Ils seraient fous ceux qui se croiraient emprisonnés dans un livre » (p. 9).



Un livre qui explore les bas-fonds de la sexualité humaine, choquant et plutôt malsain.
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Sévère

Sévère nous plonge dans une ambiance perverse. Les rapports du banquier avec sa maîtresse sont loin d'être simples : ils sont faits de provocation, d'humiliation...on a l'impression que la mort était inévitable, que le banquier la cherchait, en initiant sa maîtresse au maniement des armes par exemple.
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Le dernier bain de Gustave Flaubert

J'étais très curieux de découvrir ce livre, pensant en apprendre plus sur Gustave Flaubert, comme le promettait la quatrième de couverture. J'ai vraiment été très déçu par ce livre et ai fini par renoncer, ce qui est très rare. L'écriture est finalement assez prétentieuse, avec une accumulation de vocabulaire et de tournures d'un autre âge...mais l'auteur y ajoute des mots tellement modernes qu'ils en deviennent anachroniques. Le récit déroule une accumulation d'anecdotes amoureuses et sexuelles qui finissent par être lassantes et qui manquent d'intérêt. Régis Jauffret est, à mon avis, passé à côté du grand homme. Son écriture manque de simplicité, une ponctuation erratique, une étonnante absence de virgules dans des phrases complexes qui fait que le sens nous échappe souvent et que le propos devient confus. Chaque nouveau paragraphe commence par un tiret, comme s'il s'agissait d'un début de dialogue. Il n'en est rien et cela ajoute à la confusion de l'ensemble. Finalement, plutôt que lire sur Flaubert, j'aurais mieux fait de lire Flaubert, car après tout, c'est le plus important et sûrement le plus intéressant...
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Dans le ventre de Klara

Un enfant peut-il naître mauvais? Peut-il avoir été envoyé sur terre par le Diable pour commettre les pires abominations?





La mère d’Adolf Hitler, Klara, était très croyante, on dirait même bigote allant se confesser quotidiennement auprès de l’abbé Pabst un ecclésiastique dur et ancré dans cette dichotomie entre le Paradis et l’Enfer.





Nous sommes en 1888 dans un village autrichien. Klara vit avec sa sœur Johanna, toutes deux femmes de ménage au service de son oncle et de sa femme Franziska et de leurs deux enfants.





Après avoir vu perdu sa femme, Oncle épouse Klara. Klara appellera toujours son mari Oncle renforçant donc la notion d’inceste et de possible dégénérescence. Oncle est un homme dur, violent, pratiquement sans sentiments et dont les relations intimes avec Klara peuvent être qualifiées de viol car le plus souvent non consenties par elle. Il est aussi radin, la maison est peu chauffée ce qui entraîne la maladie et la mort des deux premiers enfants de Klara. Finalement elle tombera à nouveau enceinte et donnera donc naissance au plus grand criminel du vingtième siècle.





Régis Jauffret nous fait très bien ressentir l’atmosphère anxiogène, étouffante et malsaine de cette famille peu conventionnelle. La peur aussi régit la vie de Klara et elle se réfugie dans la croyance chrétienne même si elle craint sans cesse le châtiment pour ses supposés péchés. Le livre est traversé par moments de passages relatifs à la Shoah. Si cela évidemment sert à faire le lien avec ce qu’il adviendra, après plusieurs reprises, ce procédé semble quelque peu artificiel même si on apprécie le fait que l’auteur ait lu de nombreux ouvrages à ce sujet. Ceci dit ce récit est extrêmement bien construit car peu d’informations existent quant à l’existence de Klara, elle même ayant détruit son journal. Une existence rude et glaçante où l’on découvre à de brefs instants des soupçons d’amour et d’humanité dans une vie de survie.
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Dans le ventre de Klara

Je referme ce roman et le Whaou s'impose, je suis scotchée par les divers sentiments par lesquels je suis passée. C'est très fort émotionnellement comme rarement un livre a pu se prévaloir d'un tel impact sur moi.



Ce n'est pas une autobio historique de la mère d'Hitler, mais bien ce qui se passe dans sa vie de manière complétement romancée.



Klara est une jeune femme qui vit avec Oncle, celui qui est à la fois son vrai oncle mais aussi son mari. Nous la suivrons dans son quotidien à partir du moment où elle se pense enceinte. Car c'est une jeune femme simple, mais au combien prolixe dans ses pensées, qu'elle doit même les coucher par écrit ou simuler de les écrire pour se vider la tête.



Mais personne ne doit savoir, croyante de la première heure, allant à confesse tous les jours au grand damne du curé, toute sa vie est tournée vers ce qu'elle pense être bien ou mal vis à vis de Dieu.



Le style de l'auteur permet une immersion totale dans ce foyer, avec ses occupants, ses meubles, sa capacité à nous faire sentir les diverses odeurs et essences.

Alors ce roman prend aux tripes, impossible de faire un pas de côté pour s'en décaler, Klara nous emmène dans ses réflexions, ses peurs que son enfant soit malfaisant s'il n'est pas baptisé à temps, que le Diable s'empare de lui.



Parallèlement, vivre avec Oncle n'est pas une sinécure, très tourné vers ce que peuvent penser les autres de son foyer, il règne en maître sur les quelques femmes y vivant: ses deux enfants issus d'un lit précédent, sa femme, la sœur de celle-ci un peu simplette et leur employée.



Magnifique roman, dont l'auteur entrecoupe certaines scènes pour nous décrire un futur apocalyptique fait de bruit et de fureur, celui qui pèsera sur le monde fin des années 30 ...

Coup au cœur, coup de cœur...



Enjoy!
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Histoire d'amour

Première lecture d’un roman de Régis Jauffret, qui n’a pas du tout provoqué mon enthousiasme, pour dire le moins. Avec « Histoire d’amour », un titre a priori fleur bleue, mais qui devait comporter, je le croyais, des situations paradoxales afin d’avoir matière à réflexion. Or il n’en est rien ! Ce titre me dérange, car comment le considérer, car il s’agit du viol d’un personne moralement et physiquement !



Un poncif, pour les hommes le sexe est une pensée itérative. Or notre Homme proche de la quarantaine, cumule les signes de dépendance : perte de contrôle, fréquence, égoïste, situation qui empiète sur le reste de sa vie...Mais bien sûr il cultive son art, la manipulation, envers une jeune femme, qui ne s’exprime pratiquement pas dans tout le roman. Et pourtant elle subit des vexations chroniques, une violence physique. Notre Homme, comme de bien entendu revendique un amour solide, mais il convient de préciser qu’il s’acharne sur elle en la violant...Son leitmotiv sur cette femme, il représente son seul avenir possible, sentiment qui génère un sentiment très fort de possession.



Bon j’arrête là. Un total rejet de ma part devant les violences physiques et morales que Sophie subit, et ce avec une totale abnégation et une soumission intégrale. "Ce que l'on ne peut pas dire, il faut le taire" de Ludwig Wittgenstein. Certes, je pense que contrairement à cette maxime, le fleuve de la vérité peut et doit sortir de son lit.



Un récit provocateur voulu de la part de l’auteur ? Une lecture à appréhender au second degré ? L’auteur veut-il attirer notre attention sur un phénomène sociétal en profonde déliquescence ?

Un voyage dans les circonvolutions abjectes de la libido d’un adulte. Je n’ai pas la réponse.



Un constat, il me semble être passé largement à côté de ce roman. Et peut-être est-ce un bien...


Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Cannibales

Régis Jauffret a la langue râpeuse, âpre, sans concession. Son style : j'ose le terme "vachard". Il aime égratigner ses personnages qui assassinent en mots plus qu'en réalité. Après le magnifique "dernier bain de Gustave Flaubert", Cannibales raconte l'histoire de deux femmes qui se vengent l'une de son fils, l'autre de son mari, qui se détestent et s'aiment, et s'écrivent des lettres désopilantes de méchanceté. Jouissif.
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Asiles de fous

Asiles de fous est un peu une "macrofiction", car elle reprend le style, le cynisme et ce regard décalé sur notre société si particulier aux microfictions de Régis Jauffret, cette fois-ci en développant ses personnages. Car l'intrigue pourrait tenir en une phrase : une femme devient folle quand son mari la quitte. Mais le talent de l'auteur nous emmène bien plus loin. Le style, d'abord, se déguste à chaque phrase avec des métaphores aussi drôles que percutantes. La narration, elle aussi, participe à nous emmener au fond de la folie et de la méchanceté de ces personnages, en passant subtilement d'un narrateur à l'autre au milieu d'une phrase, d'un paragraphe. Tout cela est maîtrisé car on n'a jamais besoin de se demander qui parle. On en sort lessivé, heureux de se dire que les fous, c'est les autres. Vraiment ?
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Sévère

Fait divers sordide dans le milieu fortuné helvétique: l'assassinat d'Edouard Stern, puissant banquier, par une pauvre fille, piégée par l'emprise de l'argent et du pouvoir. L'auteur se met à la place de la tueuse: son geste, sa fuite, son retour, ses aveux. Une triste histoire, presque banale (sexe et argent) sans amour.

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Papa

Chapitre 1: papa je t’aime

Chapitre 2: papa je t’aime pas

Chapitre 3: papa je t’aime

Chapitre 4: papa je t’aime pas

Chapitre 5: papa j’aurai pu t’aimer

Chapitre 6: papa je t’aime un peu

Chapitre 7: papa je sais pas si je t’aime....





Je viens de résumer ce roman, vous allez me remercier de vous avoir empêché de perdre votre temps avec cet ouvrage qui se veut créatif (entre fiction et réalité) mais qui ne l’ait tout simplement pas.

La prémisse est la découverte de vidéos d’archives où apparaît le père de l’auteur. En tout, seulement une dizaine de pages (au plus) y seront réellement dédié.



Déçu...
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