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Citations de Régis Jauffret (639)


J'ai traversé en somnambule les instants qui m'étaient dévolus. Je n'ai pas pris la peine de regarder, d'écouter, de respirer le temps à plein poumon, d'essayer de le retenir pour en tirer la quintessence comme d'une bouffée de haschich.
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Ma femme travaille dans la finance. Je suis écrivain et porte sur les épaules la part fantaisiste de notre couple. A l'intérieur de cette cellule familiale aux formes rigoureuses, je me charge de fomenter le désordre et de nous donner l'impression de mener une vie excentrique.
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Il a voulu m'embrasser. Je me suis laissé faire pour l'empêcher de parler. J'ai mordu sa langue jusqu'à la trancher. Je l'ai avalée comme une bouchée de steak.
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Nous sommes mariés, mais ce n'est pas une raison pour dire aux gens que je suis ta femme.
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On n'est jamais assez pour haïr. Un peuple, un continent ne suffiraient pas à épuiser la nôtre. Quel grand malheur que vous ne soyez pas la maîtresse du président des Etats-Unis. Déclencher une guerre planétaire dont le seul objet serait de gratifier Geoffrey d'une ogive nucléaire, voilà qui serait plaisant. Nous accepterions gaiement l'inconvénient de devoir consommer sa viande radioactive que nous décontaminerions tant soit peu avec le bouquet garni et les gousses d'ail dont nous fourrerions son derrière.
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Dites-vous qu'un gros billet de banque recèle au fond de lui plus de possibilités de béatitude que le paradis. Au moins, l'argent vous permet de choisir vos joies, tandis que là-bas on devra se contenter de celles qu'on nous donnera.
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C'est le devoir des yeux d'inventer la beauté. C'est le devoir des amoureux d'inventer l'autre.
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L'amour est une picoterie, une démangeaison dont on ne saura jamais si le plaisir du soulagement que nous procure la caresse de l'amant vaut les désagréments de son incessant prurit.
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Avoir un fils est un malheur, enfanter une femelle doit être une catastrophe.
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La vieillesse n'est pas un remède au désespoir, mais elle l'épuise. Il est toujours là, mais fatigué, flétri.
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Quand on prend de l'âge, on découvre que le corps est un simple moyen de locomotion et le scalp un bonnet destiné à protéger le cerveau comme une culotte les lobes du fondement.
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Pour m'être à force d'inquiétude trop souvent oublié, je ne suis plus aujourd'hui celui dont j'ai vécu l'enfance et la maturité. La vie m'a troqué contre un autre qui sans doute pareillement s'était déserté lui-même à force de manquer à ce devoir de mémoire que chacun se doit à lui-même.
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On me l'a donnée, l'éternité. C'est le destin qui parfois vous fait un cadeau sans vous accorder le temps de dénouer le nœud du ruban.
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Dissipée l'angoisse de se croire unique, de méditer dans la douleur de chaque instant l'étron du moi destiné à choir dans le tombeau et que les vivants chérissent au point de consacrer leur vie à le former comme les rois à se faire ériger une pyramide, une statue, à faire composer de leur vivant leur légende par des griots et des bardes.
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Qu'on soit jeune ou vieux les années passent. On se demande si elles ne vont pas continuer à défiler jusque ce qu'on devienne assez sénile pour ne plus pouvoir les compter.
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Quand on se sent seul, on ne se moque pas de l'amour. (p. 370)
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J'ai été proche des hommes riches, ils me rassuraient. L'argent sent bon, ces types dégagent un parfum de banque d'affaires, de marbre rose, de tableaux de maître, de salons vastes comme un parvis, de lits frais dont chaque jour le personnel change les draps, de piscine chaude, fumante, surplombant la ville dans l'air glacé de décembre. Et les senteurs de kérosène dont on perçoit furtivement les effluves quand le jet s'arrache au tarmac, du cuir des berlines, et des dressings spacieux comme des boutiques, aux étagères chargées de cachemire, aux costumes de flanelle dans leur housse, aux chaussures italiennes bâties autour des répliques en plâtre de leurs pieds afin de ne pas les épuiser en séances d'essayage. Une odeur plus irrésistible encore que celle des phéromones qui précipitent de parfaits inconnus dans les bras l'un de l'autre.
(p. 20)
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(...) dans les contes d'aujourd'hui, les princes de la finance épousent leur putain. (p. 34)
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Moi, je me suis enfuie depuis longtemps. Quand je rends visite à mes parents j'ai soin d'éviter de me mélanger à eux, je ne les touche ni les approche de trop près, je m'en méfie comme une paire de tigres. Je plonge à peine le bout de mes doigts de pieds dans le bloc, où ils gèrent leur aliénation, l'entretenant avec soin en partageant des angoisses, en échangeant des hallucinations qu'ils prennent pour des clichés du réel.
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La glace a fondu, se faisant vapeur, transformant la cuisine en hammam. Allongé sur le dos, respirant profondément, j'espérais que mon cerveau finirait par transpirer tout autant que ma peau, purgeant la pensée de ses toxines et des angoisses parasites qui empêchent même l'ivresse d'être tout à fait le bonheur.
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