Citations de Rachel Gillig (26)
Il rit, d’un rire dépourvu de toute joie. Un rire vide, sinistre. L’entendre, c’était comme de tomber dans un puits. Être dévorée par les ténèbres. Il me déroba une partie de moi-même et me laissa terrifiée à l’idée de ce lieu, de cette pièce sans porte où il voulait si désespérément que je l’amène.
Rien n’est gratuit. La magie est amour, mais elle est aussi haine. La magie a un prix. Qui la trouve, qui s’aliène.
La magie a un coût. Elle vous sauve, elle vous perd. La magie est amour, elle est aussi haine.
Ce qui comptait, c’étaient les cartes, la brume et le sang.
Pratique la retenue et connais-la par cœur. Use des cartes peu, sans jamais trop d’ardeur. Car si le feu s’étend, nos épées briseront. Comme l’abus d’un bon vin le transforme en poison. L’excès nuit aux valets, aux bourgeois comme au roi. Et quand il y a trop d’eau, tout le peuple se noie.
Je ne suis que le vent dans les feuilles, l’ombre assagie. Les échos sur le seuil. Le Cauchemar dans la nuit.
Je sais ce que je sais. Mes secrets sont épais. Longtemps les ai-je gardés, longtemps je les garderai.
Mais Ravyn d’If était aussi plus que ça. C’était l’ombre sur la route de la forêt. Le gardien des clés et des secrets, invisible à l’exception des lumières pourpres et grenat qu’il émettait. Un homme aux nombreux masques.
Les cartes de Providence sont un don. Leur magie est tempérée. Ni elles, ni ceux qui en usent, ne risquent la dégénérescence. Toutefois, sois prudent. Sois malin. Sois bon. Rien n'est gratuit, surtout pas la magie.
Voici comment s'énoncent les meilleurs mensonges : grâce à ce petit grain de vérité qui les rend convaincants.
La magie sent le sel. Telle la marée, elle apporte l'équilibre. Elle englobe l'Esprit de la forêt, le bien et le mal, l'amour et la haine, la vie et la mort. La sens-tu dans la brume, dans les cartes, dans ta propre demeure ? La magie sent le sel.
Sa voix était masculine, sifflante et ronronnante, mélange d'huile et de bile sinistre et sucrée, dans les ténèbres de ma tête
Ce sont des gentils dont vous devirez vous méfier, commenta Ravyn.
Je levai les yeux vers lui.
Et vous Capitaine ? Êtes-vous trop gentil ?
Un sentiment indéchiffrable traversa ses yeux gris..
Non, mademoiselle du Fusain. Je ne suis pas gentil du tout.
L'aubépine fleurit rarement. Ses branches sont affaiblies, ses feuilles volent au vent. Méfie-toi de celui qui vole et négocie. Il proposera ton âme en guise de paiement.
Selon le Vieux Livre, la magie va et vient, comme le ressac d'une eau salée. je crois que l'Esprit est la lune qui préside aux marées. Elle nous attire à elle, mais elle nous libère aussi. Elle n'est ni bonne ni mauvaise. Elle est la magie, l'équilibre. Et elle est éternelle.
Je suis le berger des ombres. Le fantôme de l'effroi. Le démon du rêve éveillé. Le Cauchemar dans la nuit.
Être méfiant, c'est être à l'affût. À l'affût de ceux qui emploient la magie à mauvais escient.
Être malin, c'est être sage. Assez sage pour ne pas employer les cartes trop souvent.
Être bon, c'est être respectueux. Respectueux de l'équilibre, celui du sel dans l'air, celui de l'Esprit dans la forêt.
Sois méfiant. Sois malin. Sois bon.
La fille, le Roi... le monstre qu'ils devinrent.
L'Étalon noir transformait son porteur en maitre du combat. L'Oeuf d'or apportait la prospérité. Le Prophète permettait d'entrevoir le futur. L'Aigle blanc conférait du courage. La Jeune Fille, une grande beauté. La Coupe changeait tous les liquides en philtre de vérité. Le Puits permettait de reconnaitre ses ennemis sans erreur. Le Portail offrait une sérénité parfaite, malgré tous les défis. La Faux donnait le pouvoir de contrôler les autres. Le Miroir accordait l'invisibilité. Le Cauchemar octroyait à son porteur la capacité de parler directement à l'esprit d'autrui. Les Deux Aulnes, celle de communier avec l'ancienne divinité de Bourde, l'Esprit de la forêt. Mais, telles des épées à double tranchant, les cartes de Providence avaient toutes deux faces. La magie avait un prix.