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Critiques de Pierre Jourde (256)
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Pays perdu

Récemment, j'ai adopté une nouvelle règle de lecture : lorsque j'arrive à la moitié d'un bouquin, si je n'ai toujours pas accroché, j'abandonne. Il y a trop de livres à lire et pas assez de temps dans une vie pour perdre du temps à lire des livre qu'on n'aime pas. Et puis, un auteur qui ne sait pas accrocher le lecteur avant la moitié du livre, ne vaut pas la peine d'être lu.

Et bien une fois arrivé à la moitié de Pays Perdu, je ne pouvais plus supporter une seule description d'un habitant de ce village. Vu que j'ai cessé ma lecture au milieu de cet ouvrage, je fais appel à vous, qui avez lu ce livre : pouvez-vous me spoiler ? Pouvez-vous me confirmer que la deuxième moitié du livre est aussi barbante que la première ? S'agit-il, jusqu'au bout, d'une trainée incessante de descriptions aussi vides de sens les unes que les autres, et qui n'ont absolument aucun lien entre elles ?

En tout cas, certains auteurs ne se foulent pas à trouver une intrigue digne de ce nom. Ils se contentent de belles figures de style et hop, ils trouvent un éditeur ! J'en ai presque envie de pleurer pour les écrivains talentueux qui désespèrent.
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Le voyage du canapé-lit

J'ai découvert cet auteur par un total hasard.

Titre choisi sur son simple titre, sans même lire la 4ème de couverture.

Vu que ce roman autobiographique parle d'un voyage d'un canapé-lit et de ses 2 fauteuils vers la maison familiale en Auvergne, nous pourrions croire à l'unité de lieu et l'unité de temps.

C'est tout juste l'inverse !

Les lieux sont multiples et variés avec des histoires variées et souvent ubuesques..

Quant aux temps, l'auteur en joue avec maestria.

Il jongle entre le temps du récit (le fameux voyage du canapé-lit), son passé (les anecdotes partagées - ou non - entre les passagers), son futur (le temps de l'écriture dont des anecdotes entre le récit et l'écriture), le futur-futur (le temps de la lecture).

L'auteur interpelle le lecteur, parle de ses émotions lors de l'écriture.

Les passagers aussi, se savent "héros d'un roman" (ils voient le futur dans un présent qui est aussi du passé).

Vous avez suivi ?



J'ai juste adoré !



Le temps est la notion qui me fait le plus rêver. Voir cet auteur en jouer autant ne peut que me ravir.

Quant au style, il est enjoué (humour, ironie mais aussi des écarts pipi-popo).

Le rythme est géré comme dans un feuilleton US (des digressions aux moments "intenses" pour tenir le lecteur en haleine).

Le vocabulaire ? Riche tout en étant abordable. Des néologismes immédiatement compréhensibles (ou des mots rares que je ne connais pas ? Je ne saurais le dire car je n'ai pas ouvert de dictionnaire au cours de cette lecture, pour garder le rythme imposé par l'auteur. le sens étant là, pourquoi s'interrompre pour valider dans un dico ?)



Si vous n'avez toujours pas compris : Lisez le !



Livresquement votre
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Le voyage du canapé-lit

Entre méchanceté et mélancolie, cette traversée en camionnette est construite comme un road-trip dans les souvenirs. A l'image de tous les voyages en voiture que chacun de nous a pu faire, le récit alterne les digressions, les anecdotes, avec les commentaires (rarement flatteurs) sur les localités traversées. Un enchaînement burlesque d'épisodes, dont le point commun pourrait être le ridicule. Toutes les situations sont pathétiques, aucun des personnages (y compris l'auteur lui-même) ne s'en tire avec les honneurs!



On connaît - entre autres- Pierre Jourde pour son pamphlet dévastateur sur les écrivains: la littérature sans estomac. Il revient rapidement sur ce que lui a valu cet essai. Mais ce n'est pas le principal sujet ici. Trimballer un vieux canapé-lit (oui, car le canapé lit, comme nous, ha ha) hérité d'une grand-mère détestable, pour l'amener dans la maison d'une mère adorable mais pas sans défaut, une occasion d'égrener des portraits et des souvenirs de ces familles que l'on adore détester.



Au passage, le canapé quitte un banal et médiocre pavillon de la banlieue parisienne pour rejoindre un minuscule village auvergnat. Tout un symbole.



J'ai adoré la fin, l'épisode où le canapé gravit les étages de la vieille maison pour arriver dans le grenier. Une lutte décrite de façon titanesque, que n'aurait pas renié Victor Hugo. Pierre Jourde a l'art de la phrase ciselée, cent coudées au-dessus des écrivains qu'il pourfend. Un récit aussi jouissif que touchant.
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Le voyage du canapé-lit

Pierre Jourde et son frère Bernard, accompagnés de l'épouse de ce dernier, Martine, embarquent en camionnette vers lʹAuvergne dans un road-movie où la thérapie familiale, lʹérudition ironique et les anecdotes vont prendre tout autant de place que le canapé-lit.



Les souvenirs affluent tout au long du chemin, avec un savant mélange du passé et du présent, reconstituant une histoire familiale banale dans ses malentendus et ses haines aussi héréditaires qu'inexplicables



Le huis-clos de la cabine de la camionnette est propice aux blagues parfois potaches mais aussi de réflexions profondes - le tout dans un style extrêmement soigné. C'est en effet l'occasion pour l'auteur de laisser libre court à son ironie, parfois mordante, et à l'autodérision.



Cette perception désenchantée du monde n’est pas sans rappeler le style d’auteurs comme Fabrice Caro ou encore Alexandre Labruffe. Le voyage du canapé-lit est un récit drôlatique, grinçant mais également et surtout, profond et émouvant. Tout en pudeur, Pierre Jourde se livre sur ses fêlures intimes ou ses grandes douleurs sous un vernis d'humour caustique.

La fin d'ouvrage en est la meilleure illustration : en deux courtes phrases, il rappelle que sa mère est morte huit mois après son petit-fils Gabriel. Émouvant !



Il en reste pas moins que l’auteur-narrateur est antipathique par bien des aspects. S’il est indéniable que Pierre Jourde a le sens de la formule, certaines saillies restent inutilement méchantes (ses pairs en font les frais, à commencer par Christine Angot). Il se tacle un peu lui même mais pas trop... il ne faudrait pas exagérer et quand il le fait il met son frère dans le même bateau…ça fait moins mal. Dommage car cette autodérision offre les meilleurs extraits.
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Le voyage du canapé-lit

Je cite p140 « Ce n'est pas le sujet qui compte, c'est la manière. » Soit.

D'autre part, l'auteur logiquement se contrefout du lecteur puisque selon lui « un livre existe sans lecteur. »

Ce qui importe, c'est donc l'acte d'écrire et le plaisir qu'on y prend. Pourquoi pas ?

Cela pourrait sembler cohérent si Jourde ne prenait en permanence son lecteur à partie et ne perdait pas une occasion de faire la roue.

Il montre qu'il sait faire une phrase longue, « un exploit » dont il s'autocongratule avec un brin d'humour pour faire passer la chose. Plus loin, il déroule une métaphore, non sans en avoir pris soin d'en avertir le lecteur au cas où celui-ci ne l'aurait pas remarqué : « à chaque fois un petit objet, un détail matériel stupide se coince dans l'engrenage de la vie, philosophé-je par métaphore ». Idem pour le subjonctif imparfait. Il n'hésite pas à nous faire enfourner des passages grandiloquents sans oublier ceux où il fait un étalage copieux de mots savants :

« La route, en effet, était couverte d'un troupeau mêlé de mastodontes plus lents et plus volumineux les uns que les autres, brachypotéres de tôles, deinotheriums à roulettes, daeodons, oxydactylus, hypsiops, teleoceras, astrapotherium et autres platybelodons, semblant fuir quelque grand cataclysme à la Cuvier comme dans l'âge de glace. »



Il s'agissait juste d'un troupeau de moutons qui bloquait la route!



Les détails scatologiques ne nous seront pas épargnés à grand renfort d'arguments d'autorité puisque des écrivains célèbres ne s'en sont pas privés.

Le lecteur aura même droit à son entrée à l'Académie française (des fois qu'on ait oublié qu'il y a été reçu) avec une description au vitriol des académiciens comparés à des morts-vivants et à des zombies ; vieillards cacochymes et autres épithètes gratifiantes comme si la vieillesse était une tare. Il est lui-même pris à son propre piège puisque ce jour mémorable, après avoir ingurgité une tasse de thé, il est saisi d'une irrépressible envie de pisser qui va lui donner des sueurs froides. Il en conclura qu'il a fait du Proust inversé !

Bref, moi qui avais apprécié "la littérature sans estomac", je ne m'attendais pas à un tel déballage autocentré : complaisance dans l'autofiction et narcissisme à outrance, avec une abondance de détails sans intérêt qui parfois font sourire, mais la plupart du temps frisent le ridicule.

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Le voyage du canapé-lit

Ce livre m’a été offert par une très bonne amie lecturocompatible habituellement. C’est donc avec enthousiasme que je l’ai ouvert heureuse d’avance. La quatrième de couverture m’ouvrait de belles perspectives prometteuses , plus dure fut la déconvenue. L’auteur avec son frère doivent transporter un canapé lit hérité de leur grand mère et pour cela traversent la France en devisant. Rien de construit , une suite d’anecdotes qui devraient nous amuser mais qui tombent à plat. A force de vouloir être drôle le contraire se produit. Enfin il y a un ton suffisant qui finit par nous convaincre de ne plus perdre notre temps à attendre que les choses s’améliorent. J’ai laissé tomber ce livre que je vais vite sortir de ma bibliothèque.

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La cantatrice avariée

«Aime, et fais ce que tu veux.» nous dit Saint-Augustin Et Jourde le fit!



Un Grotesque absurde, un Absurde grotesque, une narration dégénérée de teen-ager boutonneux en mal de nouveauté écrite pour choquer le lecteur et épater les copains, narration si inénarrable et saugrenue qu’il y aura toujours un intello qui y verra du Sublime, du Succulent , de l’ Apothéotique , en bref du Génie! Ah ce Jourde !

On aime beaucoup Jourde pour ses autres livres honnêtes, ceux lisibles il s’entend et surtout ses critiques (il arrive toujours a nous trouver un auteur prometteur et intéressant) )mais là on en reste baba !

On a beaucoup de commisération (pour l’homme) mais aucune indulgence (pour l’œuvre) d’avoir pu écrire autant d’âneries sur 200 pages (quand même) sans faillir et apparemment sans remords.

Une trentaine de pages pour la forme, la beauté de l’inexplicable, une performance littéraire, un exercice de style pour voir, pour se faire plaisir à délirer on comprend (pendant un coma éthylique ou cannabisé) faire ça donc à 15 ans c’est de bonne guerre on teste ses limites Ah ce Jourde ! mais a son âge 53 ans et au-delà de trente pages … Il a du beaucoup se forcer (allez allez pour une écriture si peu ordinaire il en faut de l’opiniâtreté ) et qu’en retire -t-il comme bénéfice pour sa réputation ? Ah les écrits de delirium tremens d’écrivain illuminé ça ne lui va pas  à ce monsieur l’enseignant : il aurait du garder ça pour ses étudiants !Qui a-t-il voulu épater ? Comment un critique littéraire comme lui a-t-il pu écrire une telle lavasse ?

Jourde a eu de l’estomac mais là, il aurait mieux fait d’avoir fait de la littérature



Mais « Se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique » nous dit encore Saint-Augustin . Au piquet Pierre!

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La première pierre

Je n'ai malheureusement pas commencé par 'Pays perdu', le livre auquel il se réfère, mais cela ne m'a pas gênée.



En tout cas on n'est pas surpris de lire le caractère de ces hommes/femmes du fin fond de nulle part. C'est sans doute vrai pour tous ces genres de lieux, mais particulièrement en Auvergne. Lire Vialatte sur le sujet dont voici une citation qui se rapproche de l'état d'âme de Pierre Jourde :



Ce vieux pays m'assiège et me tourmente. Je n'en finirai jamais de m'expliquer avec lui. Il bourdonne autour de ma tête comme une mouche qu'on ne peut pas chasser. Sa neige n'est pas la même qu'ailleurs, ses ombres ne sont pas les mêmes. J'en ai fait le tour bien des fois, comme un chien qui gratte à la porte et rôde autour de la maison, flaire des traces et réfléchit, s'égare et hurle un peu en regardant la lune, (...).
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Le voyage du canapé-lit

Sur les conseils d'un ami (merci Gérard) j'ai découvert ce livre que j'ai longtemps hésité à présenter, tellement il est foisonnant... pour le dire vite, c'est l'histoire d'un canapé-lit hideux , parti de banlieue parisienne suite au décès de sa propriétaire, pour rejoindre l'Auvergne lointaine, où il doit rejoindre le second étage d'une maison de vacances.

Ce canapé est donc un voyageur , un routard, un trekker, qui accomplit son dernier voyage dans un Jumper de location conduit par les petits-fils de la défunte. Routards eux aussi.

Et c'est là que les choses se compliquent, ou - pour mieux dire - s'enjolivent. Car les frères Jourde, qui se refilent le volant et s'envoient des vannes tout au long du chemin, sont eux aussi de grands routards. Et chaque panneau routier est prétexte à une longue digression sur leurs voyages , leurs naufrages, leurs ratages, du Vénézuéla au Tibet en passant par Moulins. Quant au canapé, il se prend pour un divan à l'occasion, et les déménageurs en viennent, de temps à autre, à livrer sur leur vie familiale des réflexions profondes, voire abyssales, mais toujours avec humour.

Car il pourrait être long, très long, ce voyage du canapé. Mais on ne s'ennuie pas une seconde, tant l'écrivain nous amuse, nous charme et nous entraîne dans son périple. Il y a du Dutourd, du Vialatte par moments, voire du Desproges dans le sillage de ce camion, et je crois que le voyage vous plaira !
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Winter is coming

C'est l'un des livres les plus terribles, les plus noirs que j'aie lus. Quand on ouvre ce genre de livre, c 'est ce qu'on cherche, vous me direz.



Alors que la vie coulait pour Pierre Jourde un peu comme pour tout le monde, sans doute même un peu mieux que la moyenne, on a diagnostiqué chez son fils de 19 ans un cancer du rein, d'une forme très rare, 12 cas au monde, et très virulente, pas de survie au-delà de 2 ans. Gabriel, dit Gazou, cet enfant pas encore homme, cet homme encore enfant, aura droit à 11 mois.



Une histoire sans espoir aucun, racontée rétrospectivement, pas encore sorti de cette douleur dont il ne sait pas s'il en sortira jamais.

N'attendez pas une histoire de petits faits au jour le jour, de petits détails, de petites anecdotes qui permettent de reprendre souffle, de beaux détails sauvés dans ce marasme qui font quand même croire en la vie, C'est au contraire, malgré un vague souci chronologique, une grande déferlante sans répit faite de noirceur, de colère, de rage, d'impuissance et de fatalité. Cela reste sobre et contrôlé, parfois superbement écrit, avec parfois une note d’humour pour mieux cibler la naïveté de l'équipe patiente (Gazou et sa famille), la vanité des espoirs et des dénis, mais il n'y a pas une seconde où souffler. C'est un homme qui se noie à voir son fils se noyer. Ce n'est pas un cri, mais une longue et déchirante vallée de larmes.



Si je comprends bien à quoi ça sert d’écrire cela, j'en suis toujours à me demander à quoi ça sert de le lire, et à y retourner, quand même. Un partage d'humanité, une oreille à ce qui se doit d'être dit ? Une façon de conjurer le sort? Une honnêteté à reconnaître que mes petits emmerdements, je ferai bien de ne pas trop m'en soucier ? Professionnellement une façon de comprendre ce qui se passe de l'autre côté de mon bureau ? Je ne sais pas. Mais mon cœur serré doit bien y trouver quelque chose....

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Le Maréchal absolu

Dans un pays, perdu, perclus des ombres du colonialisme, règne un maréchal, absolu dans sa démesure du dédoublement. Dans une langue virevoltante, violente et rieuse, Pierre Jourde réfléchit sur le pouvoir, l'imitation de nous-mêmes, la politique, les illusions du pouvoir... Absolu chef-d'œuvre, Le maréchal absolu est un roman dense et ample à découvrir catégoriquement.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Winter is coming

Un livre bouleversant sur l'histoire de Gazou atteint d'un cancer incurable à l'âge de 19 ans, le parcours du père, journaliste, auprès de son fils , jour après jour dans cette folie meurtrière où le crabe tape n'importe où et n'importe comment!

Triste témoignage du parcours du combattant que sont les hôpitaux, les examens en tout genre, l'attente, longue très longue pour au final?
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Petits Chaperons dans le rouge

Une histoire ... On la connait tous : Le Petit Chaperon Rouge.



Oui mais pas seulement.

Un texte de conte, tout simple, mais raconté chaque fois de manière différente.

En argot, en télégramme, avec litote, de façon synthétique ou au contraire avec beaucoup de détails ...

Bref, c'est un véritable jeu d'écriture et de style que nous découvrons ici.



Un peu à la manière des Exercices de Style de Raymond Queneau !
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Festins secrets

bienvenue à Logres, petite ville apparemment ennuyeuse, insignifiante, où rien ne semble se passer au regard du narrateur, un prof qui vient d'y être envoyé. Oui mais voilà, derrière les rideaux se dissimulent tout ce que l'homme a de plus ignoble : groupes sectaires, parties fines avec des enfants, sacrifices peut-être, voire cannibalisme qui sait. Durant ces 500 pages, Jourde nous fait entrevoir le côté noir de l'homme, mais aussi de la société,avec une critique cinglante du système éducatif, des pertes de valeurs ou de l'administration. Un roman très fort.

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Pays perdu

Au début de l’année 2014, j’avais découvert Pierre Jourde avec son livre « La première pierre« . Il m’avait donné envie d’en savoir plus sur cet auteur et j’ai enchaîné avec deux autres de ses essais « Le Jourde & Naulleau » et « C’est la culture qu’on assassine« . Et j’ai été conquise par cet auteur!



Mais cela m’avait aussi donné envie de découvrir ses fictions et tout particulièrement « Pays perdu », le livre qui a créé le scandale et donc le livre « La première pierre ». Et puis je n’ai pas eu l’occasion de mettre la main dessus. J’ai fini par l’acheter, mais j’appréhendais un peu ma lecture, de peur de ne pas aimer.



Mais c’est chose faite à présent et je peux dire que ce fut une lecture très agréable et que c’est sans hésiter un très bon roman. Et un livre de moins dans ma PAL!



C’est la première fiction que je lis de cet auteur et cela m’a donné envie de lire ses autres œuvres de fiction. On verra bien quand je trouverais un moment.^^



C’est sans aucun doute un éloge de ce pays, mais je comprends tout à fait que les habitants de ce village aient pu mal le prendre. Il est vrai qu’il décrit minutieusement ce pays « perdu », au fond de nulle part,ravagé par le froid, la pauvreté, l’alcool.

Moi je sens un amour profond pour cet endroit, pour ses habitants, dont il parle avec tendresse, bonté. Il ne juge pas, il reste partial et se contente de décrire ce qui s’y passe.



Pour nous, il s’agit d’un endroit lointain, le Cantal, mais pour les habitants de là-bas, c’est chez eux. Et cela peut paraître incroyablement insultant, surtout qu’il cite énormément de choses, d’événements, de secrets de famille dont tout le monde est évidemment au courant, mais qu’on fait semblant d’ignorer. Retrouver mes secrets de famille dans un livre que toute la France peut lire, je n’aimerai pas cela du tout. Surtout que son impression est forcément partielle, puisqu’il n’y vit pas toute l’année.



Il n’en reste pas moins que j’étais passionnée. Je me suis vraiment laissée porter par le texte (il écrit vraiment bien je trouve) par les anecdotes, les histoires, les descriptions de personnages…On a vraiment l’impression d’être dans un autre monde.



—————————————–



Un très bon roman sans aucun doute, très bien écrit, je ne peux que conseiller cette lecture! J’ai hâte d’en découvrir d’autres!
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Littérature monstre : Etudes sur la modernité l..

Propos théorique exigeant et ambitieux, saine visée polémique, formidable envie de lire. Du bonheur.



Publié en 2008, cet épais volume (700 pages) représente largement un captivant aboutissement à date de la recherche critique menée par Pierre Jourde parallèlement à son activité de romancier, dans la continuité de son « Empailler le toréador : l’incongru dans la littérature française » (1999) et de « La littérature sans estomac » (2002).



Sous-titré « Etudes sur la modernité littéraire », l’ouvrage, lui-même proprement monstrueux, est pourtant d’une surprenante et implacable unité cherchant, dans ses quatre parties thématiques, à dégager et démontrer le lieu littéraire de l’intelligence, de l’expérience de langage et du récit, clairement contre les fossoyeurs trop nombreux voulant perpétuellement discréditer l’idée même de littérature, réputée devoir se dissoudre toujours davantage dans une instantanéité aussi « moderne, forcément moderne » que vide de sens. L’avant-propos de Pierre Jourde, précisant l’étendue du projet, est lumineux, et justifie quasiment à lui seul l’ensemble de l’ouvrage.



Les 200 pages de « Loufoqueries » examinent un certain nombre d’auteurs emblématiques, souvent peu ou mal connus, autour de la Belle Epoque, traquant les ressorts et les limites de certains traits caractéristiques du roman moderne ou contemporain dans les livrets de Hervé, l’inventeur de l’opérette, dans les écrits « non musicaux » d’Erik Satie, dans le traitement du corps (et de sa peau, au premier chef) chez Jean Lorrain, chez Alphonse Allais, chez Georges Fourest, chez Eugène Mouton ou encore chez Félicien Champsaur, mais aussi dans les textes de Vialatte, dans la poésie de Georges Fourest, de Henry Jean-Marie Levet, d’Alphonse Allais, d’André Frédérique, de Léon-Paul Fargue, dans les travaux du photographe contemporain Jean-Luc Dorchies, ou encore dans les bandes dessinées de Goossens.



Les 100 pages de « Monstruosités » poursuivent directement ce premier propos en pointant un certain nombre d’occurrences et d’émergences du « monstrueux » à l’orée du XXème siècle, mettant en évidence le caractère profondément significatif de ce retour et de cette envolée, grâce à un parcours dans les écrits scientifiques et para-scientifiques en tératologie, à une lecture attentive des textes de Jean Richepin, de J.K. Huysmans, de Catulle Mendès, de Princesse Sapho ou de Léon Bloy, à l’analyse de l’hystérie et de l’autoscopie dans la littérature médicale de l’époque comme dans les textes de Gustav Meyrink, mais aussi grâce à une lecture millimétrique du « Rivage des Syrtes » de Gracq, et plus particulièrement à la lecture du portrait de Piero Aldobrandi, ou encore à la définition du statut des îles et des labyrinthes et de leurs imaginaires secrets respectifs dans la littérature du XXème siècle !



Les 150 pages de « Polémiques », utilisant subtilement le matériau dégagé par les deux premières parties de l’ouvrage, poursuit le travail de défense d’une « véritable » critique, à visée à la fois constructive et non complaisante, amorcé dans « La littérature sans estomac », et fournit une brillante démonstration de la légitimité et de la nécessité de ce « rendre compte » qui ne cherche pas à occulter les faiblesses ou les erreurs – perçues et si possible démontrées - des écrivains, fussent-ils « amis ». Une lecture infiniment salutaire pour quiconque se pique d’écrire SUR des livres, fût-ce au travers de modestes notes de lecture… L’arrogante complaisance d’une bonne partie du « système littéraire » de cooptation et d’auto-congratulation, allant de Philippe Sollers au Monde des Livres, qui domine le monde français des lettres depuis trop d’années, en prend au passage pour son grade, tandis que l’auteur nous gratifie de pages captivantes sur Houellebecq, sur Gracq, sur Littell, sur Michon, sur Echenoz ou sur Chevillard, avec une lucidité et une intelligence qui forcent l’admiration, et l’envie de lire encore et encore…



Les 150 pages de « L’objet singulier », enfin, tentent de conclure provisoirement la démarche entreprise, en esquissant une définition dynamique et vivante du roman contemporain, saisi par ses bizarreries revendiquées comme par ses filiations apparentes ou non, en parcourant à nouveau un étonnant matériau allant des romans dont le titre se limite à un nom ou un prénom, ou bien comporte « Monsieur » ou « Madame », aux œuvres consacrées comme « mineures » par la critique postérieure (et à ce que cela signifie), aux curieux destins littéraires de Nerval ou de Mallarmé, de ce point de vue-là (« mineur vs. majeur »), au complexe jeu de J.K. Huysmans avec ces notions même, ou enfin à la figure de Marcel Schwob, comme un archétype ultime de cette impossible synthèse.



L’un des miracles de cet ouvrage, et c’est tout le talent critique de Pierre Jourde qui est là à l’œuvre (comme on a pu en avoir un saisissant aperçu en direct, le 25 avril dernier à la librairie Charybde, où il officiait en « libraire invité »), c’est bien de réussir simultanément à tenir un propos théorique exigeant et ambitieux, à diriger cette recherche dans une visée nettement et sainement polémique, et à donner envie de lire ou relire des dizaines d’auteurs parmi ceux mentionnés. Un immense bonheur de lecture, donc.

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La Littérature sans estomac

Le livre est souvent réjouissant, mais en même temps un peu vain dans sa dénonciation... Cela sent par moment la jalousie à l'égard d'auteurs qui, à défaut d'avoir plus de talent, ont mieux réussi que Pierre Jourde. La méchanceté et l'envie de nuire l'emportent parfois sur l'humour.



Mais les passages sur Christine Angot valent à eux seuls la lecture du livre complet. Ca soulage!







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La présence

Les éditions Les Allusifs lancent une nouvelle collection, qui a thème les peurs. Celles que les auteurs éprouvent, et qu'ils tentent de décrire dans un ouvrage. Dans cet opus, Pierre Jourde raconte sa peur : celle du moment où il doit s'endormir, dans des lieux sombres, cloîtrés, dans lesquels il sent une présence hostile.



Cette peur, il se la remémore à différentes occasions, mais elle remonte à son enfance. Lorsqu'il passait la nuit, seule, dans la ferme familiale dans un petit hameau d'Auvergne, et qu'il pensait constamment qu'une présence était là. Depuis, il est persuadé d'avoir, à plusieurs reprises, été confronté à cette présence. Et même si tout autour de lui indique que sa peur est irrationnelle, il n'arrive pas à s'en détacher.
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Petits Chaperons dans le rouge

Pour tous les theatreux ou ceux qui aiment les jeux de mots et de langage : ce petit livre, issu d'ateliers d'ecriture, présente toutes les versions possibles du conte célèbre du petit chaperon rouge.

C'est souvent très drôle , avec la version "gouailleuse", "publicitaire" ou autres ...



On peut l'apprécier seul mais c'est surtout une lecture à partager, qui gagne à être lue à haute voix.
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La tyrannie vertueuse

Pierre Jourde écrit ici un pamphlet au vitriol - mais la plupart du temps bien étayé - contre une idéologie dominante dans certaines sphères de la politique, des médias, et de la recherche, qu'on pourrait appeler - mais à notre détriment car ce terme est surtout utilisé par les partisans de cette idéologie, et certains de ses opposants qui, par amalgame, vise à discréditer tout le camp de l'émancipation.

D'une plume alerte, il dénonce les effets délétères de cette idéologie simpliste et victimaire, en nous rappelant fort justement que lorsqu'on a un marteau, tout ressemble à un clou - ou plus exactement aujourd'hui à un mâle blanc cis-hétéro, sur lequel il convient de taper le plus fort possible.

Par courts chapitres, donnant à l'essai l'impression d'une agréable discussion à bâtons rompus - l'auteur est davantage écrivain qu'analyste, et ne se prive pas d'allers-retours, bienvenus car ils enrichissent la réflexion - il montre comment une clique de pseudo-intellectuels rompent l'exigence d'une pensée symétrique et s'ingénient à nous montrer que 2 et 2 ne font plus forcément 4. Par son franc-parler, qui n'est pas sans lui faire prendre quelques risques certainement, Jourde peut ici se revendiquer comme le continuateur d'Orwell ou de Koestler qu'il invoque comme autant d'exemples de voix dans le désert de la pensée idéologisée, à d'autres époques.

L'ouvrage est franc, courageux, il est à lire, et incontestablement il remet les idées en place. Par fidélité à l'amour du contradictoire qui semble animer Pierre Jourde, on peut néanmoins lui adresser quelques critiques - d'ailleurs en partie irréconciliables contre elles, ce qui témoigne en faveur de l'essai.

Principale critique : il semble exagéré, ou pour le moins anticipé, de comparer le bâillon qu'applique la pensée "woke" aux intellectuels contemporains avec les interdits imposés par les idéologies totalitaires du siècle passé. Certes, une grande partie de la presse, de l'édition, de la recherche en sciences humaines et sociales censure les réflexions qui ne respecteraient pas cette grille de lecture imposée. Mais il reste loisible - luxe que n'avaient pas les Soviétiques, ni les nazis et leurs vassaux - au café du coin, en privé, ou même dans des médias "de droite" et résolument antiwokistes. Finalement ce que critique Pierre Jourde, c'est moins l'évolution de la société que celle de la frange dominante de la gauche, très puissante dans les milieux intellectuels. Et dans cette gauche-là, Pierre Jourde, parce qu'il est homme et blanc, a de moins en moins sa place. C'est éminemment problématique - mais moins que de vivre sous Staline ou Hitler.

Deuxième critique, qui en dérive : c'est très bien de dénoncer l'idéologie wokiste, mais encore faudrait-il proposer autre chose. Or Pierre Jourde, qui plaide pour le bon sens (ce qui est déjà beaucoup) n'apporte pas vraiment de proposition. Il témoigne qu'il a arrêté de croire dans le communisme, et au détour d'une ligne on apprend qu'il est plutôt hostile à la montée en puissance de l'écologie - phénomène qu'il assimile, à tort selon moi, à l'idéologie woke, mais comme il ne développe pas du tout ce point, ça ne vaut pas la peine d'en discuter. Pierre Jourde critique donc la gauche actuelle, mais que propose-t-il ? L'amour inconditionné des humbles, indépendamment de leur couleur de peau, de leur sexe, de leur âge ? Très bien, mais comment cela marche-t-il concrètement ?

Les trois autres critiques sont de moindre importance, il s'agit plutôt à mon sens d'un manque de rigueur bien excusable dans le cadre de l'écriture d'un essai.

3. Pierre Jourde échoue à prendre en compte les spécificités de la domination qui s'applique aux femmes, aux minorités sexuelles, aux personnes racisées (je pense, contrairement à lui, que le terme a du sens dans nos sociétés encore majoritairement blanches). Il démontre assez bien que ces spécificités ne sont pas TOUTE la domination (d'abord économique) ni même son pire aspect. Mais tout de même, il faudrait en tenir compte, et il ne le fait pas - ou alors pour condamner en termes très vagues le racisme et le sexisme.

4. A force de critique, il oublie peut-être que les vies valent d'être vécues au-delà des "tyrannies" a) économique et b) "wokiste". Par exemple, quand il compare le sort d'une princesse saoudienne employant des esclaves philippines dans sa résidence de Neuilly, et d'un vieux résistant gaulliste finissant ses jours dans un modeste EHPAD, il a raison de dire qu'il est ridicule de penser que la première est une victime absolue, mais il oublie de souligner que la vie du second est sans doute, à la fin, préférable car elle a eu du sens malgré les injustices. Le vieux résistant gaulliste a vécu, pas forcément la princesse saoudienne.

5. Mais ici, cela montre qu'il a peut-être raison, le titre est quand même bien mal choisi. Je m'attendais à un pamphlet épicurien contre la dictature du bien-être, de la forme physique, voire de la "gentillesse", et d'un appel au cynisme. Non ce livre est bien une charge de la vieille gauche face au wokisme, pourquoi ne pas le dire ? Si le choix du titre a été imposé par l'éditeur, alors PJ a peut-être encore un peu plus raison que je ne le croyais.



A lire (et même, avec plaisir).



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