Présenté comme un recueil de nouvelles évoquant à travers des enquêtes policières l'histoire de la Grèce, j'ai commandé cet ouvrage en prévision de sa lecture lors d'un séjour en Grèce. J'avoue avoir été déçue, peut-être parce que des connaissances historiques me manquent pour saisir les subtilités des évocations... Je ne suis pas non plus convaincue qu'il s'agisse de nouvelles du genre policier. Des histoires courtes qui parlent de relations de voisinage, de rancœurs entre Turques et Grecs, de découverte de cadavre, de secrets de famille, ... Bref je suis restée sur ma faim.
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« Offshore » Petros Markaris (302 pages, Points)
Athènes semble retrouver des couleurs après des années de serrage drastique de ceinture pour la population. Un gouvernement fraîchement élu (« ni de droite ni de gauche », sic), salué par les autorités européennes et monétaires mondiales, réinjecte de l'argent dans les salaires des fonctionnaires qui se remettent à augmenter (y compris pour les policiers), les embouteillages monstres engorgent la capitale comme avant la crise dite de la dette (les Grecs ont à nouveau de l'argent pour se payer de l'essence), la pénurie de logements semble loin, et les plus grosses entreprises, en particulier des armateurs délocalisés depuis belle lurette en Angleterre ou ailleurs, se réimplantent au pays. Mais d'où vient l'argent, quel est le rôle des paradis fiscaux, quel lien y a-t-il avec les meurtres successifs et étranges sur lesquels enquête le commissaire Kostas Charitos ? Si on retrouve les ingrédients semble-t-il habituels chez cet auteur et son héros fétiche (un tableau assez cru de la Grèce d'aujourd'hui, qui n'épargne personne, des liens familiaux intriqués dans l'enquête) l'intrigue politico-policière est plus que tirée par les cheveux ; le grand méchant loup qui tire les ficelles dans l'ombre et contre lequel on ne peut rien n'est guère crédible. Une histoire décevante.
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Le commissaire Charitos visite Istanbul avec sa femme Adriani mais son séjour est perturbé par un meurtre qui l'oblige à collaborer avec la police turque. L'enquête concoctée par Petros Markaris n'est qu'un prétexte pour raconter l'histoire des Roums, les derniers grecs d'Istanbul. L'histoire avance doucement mais sûrement et la lecture reste plaisante.
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En compagnie de son épouse Adriani et d'un groupe de touristes grecs, le commissaire Kostas Charitos visite Istanbul, cette ville turque que les grecs originaires d'Asie mineure persistent à appeler Constantinople. L'étonnante disparition d'une vieille dame ayant fait la traversée avec eux va bientôt entraîner notre héros vers d'autres occupations, au grand dam de sa chère Adriani, lorsqu'il va se trouver investi d'une mission quasi secrète en collaboration avec la police turque. Une quête de la vérité qui va l'amener à faire plus ample connaissance, et les lecteurs par la même occasion, avec des quartiers chargés d'histoire et des personnages vivant au milieu de leurs souvenirs d'un passé disparu. Un polar d'ambiance, où l'enquête à la poursuite de l'empoisonneuse, des deux côtés du Bosphore, sert aussi de prétexte à une analyse sociologique très fouillée.
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Deuxième ouvrage que je lis de cet auteur et je ne suis pas déçu même si l'intrigue policière est un peu tirée par les cheveux. Ce qui est intéressant c'est qu'à travers l'enquête que mène le commissaire Charitos on découvre la vie quotidienne des Grecs frappés de plein fouet par une crise économique démesurée et impitoyable. Une fois de plus seuls les politiques, les hommes d'affaires et les financiers les plus vénaux et les plus corrompus ont su tirer leur épingle du jeu. Les autres se partagent les miettes et n'ont parfois que leur vie à mettre dans la balance face aux injustices sociales. J'apprécie le style simple et direct de Markaris ; pas de fioritures pour conter les événements, ce qui n'empêche pas, de temps à autre, de belles figures littéraires.
Je continue à lire la trilogie de la crise à reculons, il ne me reste plus qu'à passer au tome 1 "liquidations à la Grecque" ; démarche involontairement désordonnée mais qui ne nuit pas à la découverte de la série.
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Charitos profite de ses vacances pour faire une visite guidée d’Istanbul avec sa femme, bouleversée par le refus de sa fille de se marier à l’église. Il cherche à la réconforter en vain, et on retrouve ses réflexions de père et d’époux, tracassé par le bonheur des siens. Heureusement pour lui, il est rattrapé par son métier : une série de meurtres culinaires. Ce roman met en scène les relations entre turcs et grecs, imprégnées par l’histoire, les luttes, les migrations, les différences religieuses. On découvre Istanbul, son patrimoine, ses quartiers pauvres, sa gastronomie à travers le regard du commissaire, gourmand, curieux ou triste, en empathie aussi avec la meurtrière qui se fait justice. Cette approche respectueuse de l’assassin rappelle la bienveillance de Colombo. Le contexte historique est particulièrement intéressant, et les monologues intérieurs du héros contribuent à épaissir encore sa merveilleuse humanité.4/5
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Seconde enquête de Kostas Charitos en ce qui me concerne, et le personnage me plaît de plus en plus.
Charitos et son équipe sont confrontés à un tueur qui s'en prend en fraudeurs fiscaux. Autant dire que, puisque la crise économique bat toujours son plein dans le pays au moment du récit, le Percepteur national (comme le tueur s'est lui-même baptisé) rencontre un franc succès populaire !
Les citoyens vont jusqu'à organiser des manifestations de soutien, tellement ils sont heureux de l'aide providentielle de cet homme qui, en quelques jours à peine, fait rentrer près de 8 millions d'euros dans les caisses de l'Etat grec...
Du coup, la police, qui cherche à arrêter le tueur, n'est pas spécialement en odeur de sainteté auprès de la population.
Mais il en faut plus pour inquiéter Charitos, qui reste toujours très calme et fait son petit bonhomme de chemin. Car le commissaire travaille lentement, mais il est assez tenace et ne se décourage pas.
Contrairement à ce qui s'est passé lors de ma lecture de Liquidations à la grecque, je ne suis pas parvenue à identifier le coupable. Mais il faut dire Petros Markaris ne nous donne pas vraiment d'indice, si ce n'est à la toute fin du roman.
Le côté "social" est toujours aussi développé. La crise grecque est toujours bien exploitée par l'auteur, qui cette fois illustre le désastre vécu par la population en mêlant quelques suicides aux meurtres commis par le Percepteur national.
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Comme souvent chez MARKARIS, l’intrigue n’est pas l’attrait du roman. La compréhension de l’âme grecque contemporaine en est le sujet principal.
De méandres en méandres, on la retrouve décrite avec amour, espoir et sans compromis, avec la montée des néo-fascistes, du populisme, des militants d’extrême droite et de la corruption à tous les étages.
C’est comme si MARKASIS nous donnait des nouvelles de nos cousins : on les connait un peu mais pas trop, on les comprend pas toujours mais lui nous les fait découvrir, approcher et ressentir de leurs intérieurs.
Il donne vie à la lumière grecque d’aujourd’hui à travers un opus où le commissaire Charitos doit protéger sa fille, où on comprend pourquoi Merkel ne peut être appréciée à Athènes et savourer les recettes succulentes qui nous feraient courir au grec du coin si on était sûrs de les retrouver dans notre assiette !
Efkharisto !
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Je vous propose une nouvelle destination pour vos lectures polar : cap sur le sud ! C’est à Athènes que vous retrouverez le commissaire Charitos. Les meurtres se suivent et se ressemblent dans le milieu de la finance : plusieurs corps sont retrouvés décapités. Dans ce pays fortement marqué par la crise, ces morts intriguent d’autant plus. Et quand des affiches incitant à ne pas payer la dette fleurissent sur les murs de la ville, le commissaire comprend que les deux affaires sont liées. Soumis à des pressions internationales, marqué par la mauvaise réputation de la police et les rivalités inter-services, Charitos aura fort à faire. Sans compter sa vie de famille mouvementée avec le mariage de sa fille et les sautes d’humeur de sa femme… Un personnage fort sympathique, un contexte actuel, un pays méconnu, laissez-vous transporter !
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Si l'enquête est vraiment secondaire dans ce roman noir, ce qui en ressort au travers des personnages communs ( au sens comme vous et moi) et de ces longues déambulation dans une ville au nom de rues typiques, c'est une atmosphère: celle d'un pays rongé par le système financier qui s'est écroulé, c'est l'angoisse de l'avenir et les réminiscences de la dictature. Ici on change de régime mais le diktat des financiers est le plus fort...un roman noir qui plonge dans la tragédie Grecque contemporaine, une fiction? ...peut-être un avertissement pour les nations qui sont passées au travers ...jusqu’à quand ?
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Plusieurs magnats de la finance sont retrouvés décapités et le commissaire Charitos est chargé de l'enquête. On se retrouve en pleine crise économique à Athènes et au milieu des embouteillages et des manifestations, ces crimes n'aident pas à calmer l'ambiance. On découvre la réalité de la crise et le commissaire parait très calme face à l'hystérie collective. Un bon moment avec ce polar assez original par ces personnages ( mais avec des noms impossible à retenir) et son ambiance.
Livre lu dans le cadre du "classé Polar" des bibliothèques du Livradois-Forez
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Le commissaire Charistos, en congé maladie après avoir été blessé en service, s'ennuie dans l'été athénien, cocoonné contre son gré par sa femme Adriani. Mais un soir, lors d'une émission télévisée, un célèbre entrepreneur grec se suicide devant les caméras, suivi quelques jours plus tard par un homme politique puis un célèbre journaliste. Le sixième sens de Charistos se réveille, qu'ont voulu dire ces hommes en mettant fin à leurs jours en public ? Avec l'accord de son supérieur, Charistos va mener l'enquête discrètement, hors service, avec l'aide d'une jeune secrétaire beaucoup plus maligne qu'il n'y parait...
Un polar assez classique, avec son personnage de flic un peu désabusé (mais celui-ci est heureux en ménage -ou presque- et n'est pas enclin à vider des bouteilles d'ouzo!), et surtout Athènes, qui est comme un personnage à part entière de ce roman : Athènes en pleine préparation des JO, Athènes dans la touffeur de l'été, Athènes et sa pollution, Athènes et ses embouteillages... Il y a un je-ne-sais-quoi de très grec dans ce roman, une espèce de langueur peut-être, une nonchalance due à la chaleur ? Il y a bien sûr aussi des légumes farcis, des feuilles de vigne, de l'ouzo et du café à la grecque, une administration bien aussi touffue que la nôtre, des embrouilles politico-commerciales, sur fond d'Europe, bref, un petit roman dépaysant, bien que sa fin m'a laissée ma faim.... (je mangerais bien une moussaka, moi, à présent !)
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Petros Markaris est un auteur grec de policiers, mais pas que, puisqu'il fut aussi scénariste du réalisateur Theo Angelopoulos. Ses romans sont l'occasion de dresser des portraits de la Grèce contemporaine. Avec "Liquidations à la grecque" il commence une trilogie consacrée à la crise qui frappe la Grèce. Et ça fait du bien de sortir des clichés du grec paresseux, tricheur, voleur de l'argent de l'Europe et qui n'a finalement que ce qu'il mérite. On découvre ici des gens comme vous et moi, désemparés par ce qui leur arrive, lucides de leurs erreurs mais se demandant aussi comment ils vont manger le lendemain. Comme le conclue très bien Michel Volkovitch, le traducteur,dans sa postface : "On souhaite que Mme Merkel et son équipe fassent au plus tôt connaissance avec ses livres, cela ne pourra pas faire de mal à la Grèce".
Lisez ce livre, il fera du bien à la Grèce !!!
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