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Critiques de Pétros Márkaris (270)
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Pain, éducation, liberté

31 décembre 2013, des drachmes factices volètent sur la place Syntagma, la Grèce fête l’adieu à l’euro et le retour la drachme.

2 janvier 2014, le gouvernement grec suspend les salaires des fonctionnaires. Des manifestants s’affrontent, les jeunes qui conspuent l’Euro, les vieux qui le regrettent.

Politique fiction ?

Non, roman policier dans la trilogie de la Crise. Le commissaire Charitos enquête sur trois meurtres qui se succèdent. Bien sûr, pas question de dévoiler l’intrigue.

Le titre : » Pain, éducation, liberté « était un slogan des étudiants qui occupaient Polytechnique en 1973 sous les Colonels. Markaris ancre son roman dans la Grèce contemporaine sans oublier l’histoire récente. Si la Grèce est actuellement en crise, elle a eu ses moments de prospérité, les chantiers des Jeux Olympiques……Plongée dans les magouilles.

« Manque d’argent rend diligent ! »

En plus de la leçon d’histoire ce roman donne une leçon de survie. Les Grecs se rappellent encore des recettes de la pauvreté. Adriani, la femme du commissaire, va cuisiner pour familles et proches les haricots, les maquereaux, les tourtes aux poireaux. Le commissaire va remiser sa SEAT…les jeunes seront imaginatifs pour donner l’espoir aux démunis.

Et ne pas oublier qu’il y a aussi une enquête rondement menée !


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Liquidations à la grecque

De la Grèce, vous restent-il sans doute , cachés au fond du tiroir ,des souvenirs de votre enfance , quelques bribes éparses de cours d'histoire où vous avez admirez les prouesses conquérantes d'un Alexandre le Grand, le talent d'un peuple bâtisseur, la justesse des idées de ses philosophes ; quelques scènes cinématographiques aussi, de péplums où les hommes, héroïques, côtoyaient les dieux, où vous reviviez la sanglante bataille de Marathon, partagiez l'Odyssée d'Homère.



Sans doute aussi, devenu adulte, vous avez rêvé de profiter de vos vacances en sillonnant les îles de la mer Egée en trempant vos pieds cette eau bleue limpide , sirotant des verres d'Ouzo, dégustant des plats gorgés de couleurs et de soleil. Peut être même avez vous eu la chance de vous y transporter et de le vivre. Le paradis sur terre.



Mais aujourd'hui la Grèce est en noir et gris. Ses héros sont fatigués. Les cris transpercent les cieux, les poings se lèvent. La rue grouille et gronde de colère. Celle de la dignité. Celle du désespoir aussi. De ceux qui veulent rester debout et qui veulent qu'on les respecte.



La crise il parait. Celle qui déshabille, qui met à nu, qui fragilise et qui piétine.



Avec pour bon soldat, le banquier, celui qui ment, mais dont sa vérité alliée à sa voracité font de lui animal avide et rapace.



Avec pour complice l'Europe qui en même temps qu'elle fait les poches des grecs en les culpabilisant, continue de serrer le garrot, toujours un peu plus fort.



Au risque de mettre à mal tout les liens de solidarités, les valeurs humanistes partagées qui fondent le vivre ensemble.



Car parfois les bras se tendent et les bouches éructent la haine, crachée au visage de l'Etranger, bouc émissaire de temps de crise. Les ganglions du cancer brun sont là, en gestation, prêts à se répandre dans cette société, berceau de notre démocratie.



Mais au milieu des cris , des pleurs et des coups, la vie continue. Les grecs ne sont pas morts.



Petros MARKARIS est grec lui aussi. Sa notoriété n'est plus à faire chez lui, et son talent à largement dépassé le cadre des frontières de son pays. Son œuvre est une chronique quotidienne de la Grèce d'aujourd'hui, sur laquelle il porte une regard sans concessions ,sur ses contemporains et les affres qui affectent et parcourent la société hellénique.



Mis à part ce talent confirmé depuis longtemps, gageons que ce nouveau roman, " Liquidation à la grecque", qui ouvre une nouvelle trilogie, a du recevoir un sacré accueil en Grèce, tant il couche sur le papier et offre par procuration à ses lecteurs, sans doute l'un de leurs phantasmes les plus chers en ces temps de turpitudes !



pensez donc !



En l'espace de quelques jours des personnalités de la banque, des finances, et d'agence de notation se font proprement étêter au sabre.



Et il n'y a pas qu'eux qui vont perdre la tête ! La police est en effet aux abois, car au même moment sont placardés sur les murs de la ville des affiches et des autocollants appelant les grecs à ne plus payer aux banques leurs crédits. De quoi mettre tout un système sous pression si cet appel incivique venait à avoir une résonance et un début de concrétisation auprès de la population .



Pour le commissaire Charitos, qui au même moment marie sa fille, tout est lié. il en a la certitude bien que le ministre se laisse convaincre du contraire par le chef de la police qui lui ,veut voir une affaire de terrorisme.



C'est donc à un véritable travail de fourmi que va se livrer son équipe pour remonter la piste du " Robin des banques", le tout sous la pression toujours plus forte de sa hiérarchie.



Au delà de l'intrigue, le dernier roman de Petros MARKARIS vaut surtout par le fait qu'il est sans doute le premier à aborder la question de la crise de la dette grecque.



Celle ci transpire tout au long du roman. Dans la ville ( les grèves, les manifestations quotidiennes qui paralysent la circulation), dans la vie quotidienne de Charitos ( primes supprimées, départ à l'âge de la retraite repoussé), dans son enquête où l'auteur nous décortique avec des mots simples les mécanismes d'une catastrophe financière à l'œuvre.



Le lecteur est imprégné de cette atmosphère si particulière dans laquelle baigne la population grecque embarquée dans la tourmente. Il peut constater le mépris dont elle peut être victime , à qui on reproche ses errements mais aussi son outrecuidance à avoir du appeler à l'aide. Il perçoit la tension omni présente de cette population au bord de l'explosion.



Les roman de Petros Mankaris sont toujours emprunts d'humanité, et celui ci n'échappe pas à la règle.



Nous le suivons dans son enquête mais aussi dans son quotidien personnel (le mariage de sa fille, ses engueulades avec sa femme, la nouvelle voiture etc...) ce qui vient renforcer la portée de son propos, et nous fait toucher du doigt concrètement, que ce que l'on nous présente trop souvent comme une téléréalité dont on regarderait tous les jours un nouvel épisode , est bien le quotidien vécu par une société grecque qui n'en finit plus d'agoniser.



Ce dernier roman de Petros MARKARIS n'est peut être pas le meilleur de l'auteur, mais il nous offre une intrigue policière en lien directe avec l'actualité du pays, offrant une vision de l'intérieur de cette société en perdition, déboussolée, qui ne maîtrise plus rien. Et il y a quelque chose de délectable à voir que dans ce roman, les victimes sont les financiers que chaque grec rêve un jour de faire rendre compte.



En attendant, le génocide social continue.
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Journal de la nuit

Très bon polar aux accents méditerranéens.

L'intrigue est contemporaine et bien particulière à la Grèce, le style alerte et incisif, l'enquête bien menée avec son lot de rebondissements, les personnages humains et attachants.

Une bonne surprise
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Épilogue meurtrier

Après le paroxysme de la crise grecque, le commissaire Kostas Charitos est confronté aux poussées xénophobes, à l’Aube dorée et à tout ce qui profite de la situation.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/04/20/note-de-lecture-epilogue-meurtrier-petros-markaris/



Dans la « Trilogie de la crise » dont les trois volumes précédaient tout juste cet « Épilogue meurtrier », Katérina, la fille du commissaire athénien Kostas Charitos, était passée progressivement de juriste débutante et fraîchement mariée à ardente avocate des droits des êtres humains, surtout lorsque ces droits sont le plus souvent bafoués ou niés, comme c’est le cas des immigrants, légaux ou illégaux, en Grèce comme dans bien d’autres pays. Supervisant aussi bénévolement un foyer pour sans-abri, elle est principalement active dans la défense d’employés face à leurs patrons pour le moins indélicats, dirait l’euphémisme.



Lorsqu’un matin elle est sauvagement agressée à la sortie du Palais de Justice par des motards cagoulés, le commissaire se retrouve pris presque malgré lui dans un sombre scénario criminel, mêlant de manière a priori inextricable ce qui ressemble d’un côté à des crimes racistes, et de l’autre, conduite par d’énigmatiques et anonymes « Grecs des années 50 », une vengeance à l’encontre de tout ce qui a sapé le service public au cours des cinquante dernières années… C’est comme toujours en bon père de famille, épris de quotidien et néanmoins magnifiquement obsessionnel, que le commissaire parviendra à saisir ce qui se passe réellement derrière les mauvais reflets d’une Aube dorée.



Publié en 2014, traduit en 2015 au Seuil par Michel Volkovitch, le neuvième volume de la série Kostas Charitos imaginée par Petros Markaris constitue, comme son titre l’indique d’emblée (mais évidemment, il n’indique pas uniquement cela), une coda à la Trilogie de la crise : le calme socio-économique vaguement revenu, dans une Grèce meurtrie mais ayant pour l’instant survécu à ses avanies, c’est un autre genre d’ennemi du peuple qui tient le haut du pavé, celui qui se drape dans la « simple » xénophobie pour promouvoir de facto un authentique fascisme.



Le superbe « Victoria n’existe pas » (2013) de Yannis Tsirbas, ou les non moins intenses « Ça va aller, tu vas voir » (2010) et « Le salut viendra de la mer » (2014) de Chrìstos Ikonòmou, nous avaient déjà montré en beauté le cocktail détonant et hautement délétère que constituent la xénophobie et la présence de réfugiés fuyant des zones de guerre et de misère à travers la Méditerranée, en Grèce. En inscrivant cette réalité dans les tours et détours d’une enquête policière confiée par Petros Markaris à son commissaire bourru – commissaire plutôt issu d’un milieu franchement conservateur, même si son meilleur ami est un communiste, et même si sa fille s’écarte nettement de ce chemin ancestral -, « Épilogue meurtrier » nous montre comme mine de rien l’un des vrais visages, corrompus et glauques, du fascisme – ce qui ne nous surprendra pas outre mesure de la part d’un auteur qui a connu la sinistre dictature des colonels aux premières loges, et qui a été le principal scénariste des chefs d’œuvre cinématographiques de Theo Angelopoulos tels que « Le Voyage des Comédiens » (1975), « Le Pas suspendu de la cigogne » (1991) ou « L’Éternité et un jour » (1998), par exemple.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Pain, éducation, liberté

Au cœur de la crise grecque de 2010, le commissaire Kostas Charitos et son équipe de la brigade criminelle d’Athènes enquêtent sur des meurtres ordinaires qui ne le sont peut-être pas tant que ça.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/19/note-de-lecture-la-trilogie-de-la-crise-petros-markaris/



Publiés respectivement en 2010, 2011 et 2012, avant d’être traduits en français en 2012, 2013 et 2014 par Michel Volkovitch au Seuil, les romans « Liquidations à la grecque », « Le justicier d’Athènes » et « Pain, éducation, liberté » de Petros Markaris constituent ensemble la « Trilogie de la crise », prenant place au fil de la crise économique et financière vécue par la Grèce en 2008-2010 (avec ses prolongements jusqu’en 2015 et au-delà), lorsque la « Troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI) a imposé au pays un plan d’ajustement particulièrement drastique face à la menace de sortie des traités monétaires européens que représentait l’effondrement budgétaire du gouvernement de Giorgios Papandréou.



Ayant pour personnage principal le commissaire Kostas Charitos, de la Brigade criminelle d’Athènes, ils en constituent les 6ème, 7ème et 8ème enquêtes, au sein d’un cycle commencé en 1995 avec « Journal de la nuit » (j’ai aussi lu à ce stade sa 5ème, « L’empoisonneuse d’Istanbul », mais pour diverses raisons, je préfère vous en parler ultérieurement sur ce blog).



Comme chez beaucoup des plus pertinents polars noirs contemporains (et avant eux, bien entendu, depuis les pères tutélaires Hammett et Chandler, pour ne citer qu’eux), l’intrigue policière, si elle n’est pas un simple prétexte, s’efface avec justesse devant une peinture ramifiée, socio-politique en diable, de toute une époque où l’individu et l’intime sont aux prises et en résonance avec le collectif et avec l’Histoire. À travers les enquêtes conduites par le commissaire Kostas Charitos, ce sont des pans entiers du passé et du présent de la Grèce qui viennent manifester leur présence, en force ou en discrétion. Deuxième guerre mondiale, guerre civile qui la suivit immédiatement, communisme et anti-communisme qui ont depuis lors façonné une très large part du tissu social, dictature des colonels, insurrection de l’école polytechnique, partition de Chypre, exodes d’Asie Mineure (des plus anciens aux plus récents), grands travaux olympiques et corruption généralisée, racisme et immigrés clandestins, réfugiés et extrême-droite plus que résurgente : il n’y a peut-être que chez Manuel Vazquez Montalban et Valerio Varesi (mais, quoique maniant des registres fort différents, François Médéline n’est peut-être pas si loin) que l’on trouve à ce point l’intrication des ombres portées des crimes passés sur un présent englué (des faux espoirs de la movida post-franquiste aux désenchantements d’une mémoire des années de plomb toujours remaniée au désir du plus offrant, en l’espèce).



Jouant à sa manière avec les réjouissants outils qu’affectionnait le regretté Valerio Evangelisti, ceux qui peuvent engendrer des « gentils » énervants et des « méchants » que l’on ne parvient pas à détester totalement, Petros Markaris nous offre dans cette trilogie plusieurs galeries panoramiques de criminels ambigus et de victimes fort peu sympathiques (les précurseurs Giorgio Scerbanenco et, en duo, Maj Sjöwall et Per Wahlöö avaient su aussi jouer de ces ruses pour mieux pénétrer les arcanes chancelants des sociétés italienne ou suédoise au tournant des années 1975-1980). Des promoteurs corrompus aux magouilleurs impénitents, des économistes aux ordres aux politiciens sachant se servir de leurs électrices et électeurs plutôt que l’inverse, des individus bien décidés à écraser tout ce qui sera nécessaire pour arriver aux menteurs patentés cachant de bien sombres secrets de fabrication, cette Athènes des années 2010 en proie à un étésien violent, sans aucune douceur égéenne résiduelle, s’enflamme sans retenue, les crimes particuliers se mêlant inexorablement aux flambées collectives déchaînées par la crise.



À la brigade criminelle d’Athènes, Petros Markaris construit un somptueux police procedural, éminemment politique jusque dans les conflits de services et de personnes, jusque dans l’obséquiosité et la prudence (aux limites même du supportable) vis-à-vis des décideurs politiques et des puissants, jusque dans les faiblesses et les sursauts salvateurs qui parcourent pourtant les enquêtrices et les enquêteurs aux mains liées plus souvent qu’à leur tour. Le tour de force encore plus rare réalisé par l’auteur grec tient sans doute à la manière dont il adosse cette famille métaphorique et dysfonctionnelle à la famille véritable, épouse, enfants, belle-famillle et amis proches, du commissaire volontiers bougon et parfois carrément obstiné. On se prend ainsi, de volume en volume, au jeu de l’évolution d’une cellule vivante au sein d’un tourbillon permanent, socio-économique et politique, sous le signe contraint d’une vie matérielle omniprésente.



Vie matérielle s’il en est, en effet : il n’y a probablement, dans le polar noir contemporain, que chez Alexandra Marinina, lorsqu’elle orchestre les tribulations du couple si amoureux formé par une commandante de la police criminelle moscovite et un brillant professeur de mathématiques, dans les années post-communistes (qui verront donc émerger aussi bien les oligarques et autres nouveaux Russes que les gants de fer du pouvoir poutinien) que la pression économique et financière exercée sur les gens « ordinaires », quelles que soient leurs fonctions et responsabilités sociales à l’heure de l’argent mondialisé triomphant, apparaît dans toute sa force délétère au quotidien.



À la fois symptôme et marqueur indiscret de cet écrasement toujours en cours, on sera tour à tour stupéfié et agacé – au côté des personnages eux-mêmes, donc – par l’une des veritables obsessions partagées par ce peuple qui grouille ici, policier ou non : celle de la circulation à Athènes, casse-tête permanent qui semble reléguer les embarras de Paris ou de Londres au rang d’aimables contretemps occasionnels, casse-tête qui appelle à chaque déplacement échafaudages et combinaisons, prises de risques et paris audacieux, résignations et coups de sang potentiels.



Enfin, que la lectrice ou le lecteur – qui ne reconnaîtrait pas, dans le deuxième et le troisième volumes de cette trilogie, le déroulé historique, tel qu’il nous est connu, de la crise grecque de 2010 et des années suivantes – se rassure : elle ou il n’a pas rêvé, car Petros Markaris s’est permis une belle excursion dans le domaine de la politique-fiction la plus sauvage, dans laquelle la sortie de la Grèce de l’Euro (et le retour afférent de la drachme) ou la mise en place d’une politique économique agressive destinée à attirer les capitaux, par une jeune équipe gouvernementale largement issue de la finance privée (toute ressemblance avec un scénario observable toutes proportions gardées dans un grand pays d’Europe de l’Ouest depuis 2017 ne pourrait être que purement fortuite, naturellement) viennent jouer à leur tour leur rôle de péripéties authentiquement romanesques, déplaçant vers d’autres territoires le contenu fictionnel de cette œuvre policière en apparence si réaliste et terre-à-terre.
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Le crime, c'est l'argent

J'aime beaucoup cet auteur qui m'emmène en Grèce loin des clichés touristiques mais cette nouvelle enquête du commissaire Charitos m'a un peu déroutée. Je n'ai pas retrouvé le style très enlevé, la construction est certes originale mais je n'ai pas été conquise.

Ce roman laisse une part trop importante à la vision politique de l'auteur et s'éloigne du thriller. Pour résumer en quelques mots sans dévoiler l'intrigue, il y a trop de pauvres quand d'autres sont très riches et il faut que cela cesse...

Malgré mes réserves, il faut aller jusqu'au bout de ce roman qui s'améliore au fil des pages.
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Mort aux hypocrites

C'est un plaisir de retrouver le commissaire Charitos, entouré par sa famille et sa belle famille. Il est Bousculé par la naissance de son petit fils Lambros (fils de sa fille Katerina adorée) et des nouvelles concernant sa carrière dans la police d' Athènes. Et, surtout, il doit faire face, avec son style "bonhomme", tout en délicatesse, nuance et méfiance quant aux apparences, aux "idiots nationaux" qui revendiquent des meurtres de banquiers, hommes d'affaires, employés de la Communauté Européenne, des gens au dessus de tout soupçon...

Groupes extrémistes terroristes ? Fous illuminés ? La politique de rigueur en Grèce, les privatisations, et le business débridé auraient ils réveillé des monstres ? Pour Charitos, Il y a des trucs qui ne collent pas...

Alors, avec ce roman, polar sociétal, nous ne sommes plus dans l'excellente "trilogie de la crise" qui a fait connaître Markaris, mais plutôt dans les répercussions de cette crise, qui semble avoir miné, pour longtemps, le pays : licenciement, chômage, petits boulots au noir, embouteillages, enquêtes difficiles, voilà le contexte de ce roman...

Mais ce côté plutôt sombre est éclairé par les traditions grecques que décrit Markaris : la famille se retrouve autour de bons petits plats d' Andreani, sa femme, et les relations avec Zissis, l'ami communiste éternel, toujours de bon conseil et en charge de son centre d'accueil de sans abris.

On vit, avec ce petit cercle de proches, l'histoire du peuple grec qui traverse malheurs et joie de vivre...

On est loin du thriller sanguinolent, le rythme est plutôt lent, mais c'est un régal (aussi culinaire) pour ceux qui ont lu les précédentes enquêtes du commissaire Charitos ( c'est une série policière qui se lit avec gourmandise !).
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Le séminaire des assassins

C'est ma première incursion dans l'univers de Petros Markaris et de son personnage, le commissaire Charitos en plein Athènes. Revenant d'Athènes, j'ai pu plus facilement reconnaître les rues principales en refaire mentalement le chemin dans ma tête. C'est une ville très embouteillée par les voitures et un nombre incroyable de deux-roues pétaradants donc très polluée aux hydrocarbures.

Le roman est en quelque sorte en caméra subjective. Nous suivons le commissaire dans tous ses déplacements, dans ses réflexions sur cette enquête des plus singulières. Tout d'abord, on le trouve en vacances en Epire, sa région natale où sa femme a rencontré des amies chez qui on ira dîner tour à tour et que le couple a baptisé « les trois Grâces ». Comme chez Mankell, la vie familiale a son importance sauf qu'elle est plus sereine pour Charitos qui n' a pas envie de sortir après une dure journée à enquêter. Les dîners ont une grande importance, la façon de faire la cuisine. Chez Markaris, les personnages - et le commissaire en particulier – « se jette » sur la nourriture et commente les plats.

Trois meurtres sont au programme reliés par un seul point commun, et pas des moindres, ce sont trois professeurs d'université qui ont dû abandonner leurs cours pour une carrière politique. Certains y sont restés, d'autres sont revenus dans cette université qui va mal, où les cours ne sont plus assurés régulièrement lésant gravement les étudiants d'autant que les trois victimes étaient des sommités et d'excellents professeurs. Les assassins revendiquent ces meurtres par des déclarations qui se résument ainsi : on n'abandonne pas l'université pour partir en politique et revenir dans cette même université comme si de rien n'était. Bref, on n'abandonne pas ses étudiants au milieu d'une thèse ou d'un mémoire.

Le commissaire Charitos vient en plus d'être promu à la faveur de la retraite de son chef direct. Les responsabilités sont lourdes et, - comme il s'agit du meurtre de ministres ou secrétaires d'état – il rencontre souvent son ministre de tutelle qui veut des résultats rapides.

Ce qui différencie de polar d'autres de notre époque, c'est que Markaris ne force pas le trait « noir » : tout va bien dans sa famille, il est complice avec sa femme, sa fille attend un heureux évènement et ses chefs sont contents de son travail qu'il fait avec rigueur et compétence. Ce n'est pas un franc-tireur rebelle à l'autorité comme trop de policiers de roman. Seule l'enquête importe. Et celle-ci piétine comme il se doit.

J'ai eu l'impression de lire un aide-mémoire du commissaire, une sorte de journal de sa vie familiale et professionnelle et c'était reposant, sans grandiloquence, de traits forcés ou de violence gratuite. Un auteur que je vais suivre.

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Le Che s'est suicidé

Trois personnalités se suicident successivement de manière publique : un homme d'affaires, un député et un journaliste télé. Le commissaire Kostas Charitos ne croit pas à une coïncidence. En congé maladie après une blessure reçue dans l'exercice de ses fonctions il reprend officieusement du service pour percer le mystère de ces morts spectaculaires.



L'affaire se déroule à la veille des jeux olympiques. Athènes est en ébullition. A la fois parce que c'est la canicule et parce que l'on se demande si les installations seront prêtes à temps. En attendant, les nombreux chantiers dans la capitale rendent la circulation particulièrement pénible surtout pour qui, comme le commissaire Charitos, n'a pas la climatisation dans sa voiture. Le commissaire est un personnage sympathique qui se querelle régulièrement avec son épouse Adriani d'autant plus que celle-ci, fine cuisinière, prétend, sous prétexte de sa convalescence, le priver des légumes farcis dont il est friand. L'enquête est donc bien venue pour échapper à l'emprise d'Adriani.



Dans ce roman l'auteur nous présente la fraude fiscale comme un sport national : "Tout Grec se respectant qui ne soit pas intimement convaincu que le Trésor public le plume comme une volaille et n'éprouve pas le besoin de lui rendre la monnaie de sa pièce est soit un fou furieux soit un Bulgare."



Il est aussi question de subventions européennes détournées et d'un groupuscule nationaliste xénophobe.



Une façon agréable de découvrir de l'intérieur un pays dans lequel un séjour touristique ne permet que de voir la surface.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Pain, éducation, liberté

Pain, Education, Liberté était au moment de sa parution en 2012, un roman d'anticipation politique puisque Petros Markaris en situe l'intrigue début 2014, au moment où la Grèce décide de renoncer à l'euro pour revenir à la drachme. A la lueur de l'austérité prescrite depuis par Lagarde et ses complices, on ne peut que s'incliner devant la vision prophétique de l'auteur.





Trois hommes sont assassinés. Ils ont en commun d'avoir tous étudié à l'Ecole polytechnique, qui s'est illustrée en 1973 en s'opposant à la dictature des colonels, précipitant sa chute, avec un slogan resté dans les mémoires : « Pain, Education, Liberté ». C'est cette unique revendication qui est retrouvée sur les lieux des crimes. L'enquête pour Charitos s'avère d'emblée complexe et politiquement délicate, car où faut-il chercher un ou des coupables, la signature n'étant pas claire ? Les Grecs savent en effet que ces révolutionnaires un temps adulés, ont très rapidement abandonné leurs nobles idéaux au contact de postes importants qui leur sont confiés pour les museler. Une vengeance ? Ces crimes sont-ils l'oeuvre de l'extrême-droite, plus que jamais populiste, démagogique, haineuse, provocatrice, qui souhaite déstabiliser le pays en ostracisant notamment - doux euphémisme - les immigrés, pour accéder au pouvoir ?





Sous couvert d'un roman policier à l'enquête classique, Petros Markaris analyse avec humanité mais sans complaisance, l'ampleur de la catastrophe économique, sociale, humanitaire imposée à la Grèce. Dans ce roman où il est beaucoup question de la junte des colonels, il fournit au lecteur quelques pistes de réflexion et de compréhension. Comme tous ses compatriotes, Charitos est lui aussi désormais touché : son salaire de fonctionnaire n'est plus versé depuis 3 mois, il n'utilise plus sa voiture, n'ayant plus les moyens de passer à la pompe. A la maison, il faut toute l'ingéniosité d'Adriani - le bon sens près de chez vous -, sa compagne, pour tenter de minimiser les conséquences alimentaires et domestiques du désastre. Bref, autant de thèmes toujours d'actualité quand ils ne se sont pas aggravés.





Katerina, leur fille, est une juriste sans boulot, de même que son compagnon médecin. Tous deux s'investissent dans l'aide aux plus démunis. C'est dans cette solidarité, dans cette entraide collective, dans cette mutualisation des pauvres moyens restant à leur disposition, dans ces tentatives de résistances quotidiennes que Pain, Education, Liberté touche le lecteur en plein coeur, et lui donne une lueur d'espoir.





Petros Markaris a dédié ce roman à son ami Théo Angelopoulos pour qui il a écrit le scenario de l'Eternité et un jour, récipiendaire, à l'unanimité, de la Palme d'Or au festival de Cannes en 1998. Total respect !

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Liquidations à la grecque

L’affaire avait fait grand bruit au moment de sa parution : un polar sur fond de dette grecque et de Troïka.



8 ans plus tard, le pays n’est pas sortie d’affaire (et la pandémie ne va rien arranger), mais je me décide à ouvrir le livre.



L’auteur m’a plongé d’entrée de jeu dans Athènes asphyxiée par les embouteillages. Et le narrateur, le commissaire Charitos lui-même, m’a voituré au gré des rues de la capitale.



J’ai aimé ce personnage qui regarde les soirs les définitions dans son vieux dictionnaire. Ce commissaire plein d’humour qui ne suit pas les consignes de son GPS, le seul qu’il peut envoyer paître.



J’ai aimé sa femme qui professe des proverbes à chaque phrase.



J’ai découvert les PIIGS : acronyme formé par les initiales des pays d’Europe les plus fragiles économiquement : Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne (Spain).



J’ai aimé trouver juste la croisade du meurtrier contre le Grand Capital.



L’auteur donne à lire l’éternelle corruption des puissants et les souffrances de leurs victimes, dont certaines se suicident.



Un polar touchant juste à plus d’un titre.



Quelques citations :



Il n’y a pas de sociétés, monsieur. Il n’y a que des groupes. Des entrepreneurs qui défendent leurs intérêts, des travailleurs qui défendent les leurs à travers les syndicats et d’autres organisations, il n’y a que des groupes qui défendent leurs intérêts. La société est une création de l’esprit.



Nous tous qui nous sommes dopés pour une médaille, nous l’avons payé très cher. Je l’ai payé de ma santé, les trois autres ont été ruinés. La sanction est juste. Mais ce que font les banques, si ce n’est pas du dopage, alors c’est quoi ? Les cartes de crédit qu’elles t’envoyaient par la poste, sans qu’on les demande, les prêts au logement, les prêts à la consommation, les prêts vacances ou mariage qu’elles distribuaient à tous, les hedge funds, les paris sur la faillite d’un pays étranger qui ne leur a rien fait de mal, tout cela, ce n’est pas du dopage ?



L’image que je retiendrai :



Pas une journée sans une manifestation dans les rues d’Athènes.
Lien : https://alexmotamots.fr/liqu..
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Trois jours

A l'heure où s'enveniment les relations diplomatiques entre la Grèce et la Turquie, j'ai pensé que ce recueil de nouvelles m'aiderait à y voir un peu plus clair sur les origines de cette vieille détestation entre les deux peuples.



Au travers d'énigmes policières sans grand intérêt, je n'ai trouvé aucune réponse à mes questions, que ce soit sur le conflit chypriote ou sur la chute de l'empire byzantin.



Les récits sont emplis, jusqu'à saturation, de noms de rues dont on se demande souvent si elles sont situées à Athènes ou à Constantinople, et de noms de personnages très secondaires dans la narration des scénarios.



Et si vous ajoutez à cela une traduction souvent foireuse, l'ensemble donne un résultat pour le moins indigeste, même pour l'expatrié français que je suis, habitant la Grèce depuis 13 ans...
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Trois jours

Ne connaissant ni le livre ni l'auteur, j'a entrepris la lecture de ce recueil de nouvelles par hasard.

Au total 8 nouvelles (dt certaines très courtes : 8 à 10 pages) dont j'ai trouvé l'intérêt inégal.

Globalement elles ont le mérite de me plonger dans un univers qui m'était étrangé : les grecs de Turquie.

Le morceau de choix est la nouvelles éponyme,"Trois jours", que j'ai trouvé vraiment excellente. J'ai aussi apprécié "Ulysse vieillit seul".

Si les autres m'ont moins séduites, celà reste un livre interressant pour découvrir l'univers de cet auteur.
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Le justicier d'Athènes

En pleine crise économique, un justicier anonyme, qui signe ses crimes "le percepteur national", assassine des personnalités diverses ayant dissimulé des sommes énormes au fisc. Il va rapidement devenir un héros populaire, déclenchant des mouvements de foule venant s’ajouter aux manifestations quotidiennes qui paralysent la ville d’Athènes, dans une Grèce rongée par la crise économique et croulant sous les diktats de la "troïka". Le commissaire Charistos s’englue dans son enquête, lui qui peut prédire chacun des crimes de la série mais s’avère incapable d’avoir la moindre piste, jusqu’au jour bénit où il accepte l’aide d’une profileuse. Un polar sociologique, qui va nous amener à mieux comprendre le quotidien vécu par une population prête à préférer le crime à la corruption. Hélas, l’auteur nous lasse un peu avec la description minutieuse des encombrements de la capitale et des moyens de les éviter. Des indications sans doute très utiles à un conducteur de taxis débutant, mais guère au lecteur impatient de connaître le nom de l’assassin…
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Offshore

Markaris Petros – "Offshore" – Seuil, 2018 (ISBN 978-2-02-136327-2) – copyright 2016 pour l'original en grec.



Ce roman est triplement nul.

D'abord parce que l'écriture en est particulièrement pauvre,

ensuite parce que l'intrigue – purement linaire – n'offre aucun tension,

enfin parce que l'auteur ne se sert de son récit que pour faire une démonstration pseudo économico-politique de ce qu'il croit être l'origine de la "nouvelle" prospérité de la Grèce.



Rappel : après une crise économique (2008-2015) qui faillit mettre en péril le fragile édifice monétaire européen, ce pays se vit infliger une période de réformes économiques drastiques surveillées – enfin ! – par les bailleurs de fonds, sensés représenter le contribuable des autres pays européens.

Les grecs réagirent en élisant un gouvernement dirigé par un mouvement dénommé "Syriza" dirigé par un dénommé Tsipras qui prétendait rien moins que ne rien rembourser et sortir de l'Euro. Après moult négociations tumultueuses, Tsipras se vit contraint de se plier aux exigences édictées par les prêteurs et de mettre en œuvre une cure d'austérité drastique, tout à fait inhabituelle pour la population grecque, et surtout pour sa mafia dirigeante corrompue jusqu'à la moelle, habituée à dilapider les sommes colossales reçues des andouilles siégeant à Bruxelles depuis son adhésion en 1981 (sommes dont les trois quarts au moins se trouvent sur des comptes privés grecs en Suisse).

Le gouvernement aurait réussi à rétablir la situation à partir de 2016, et la Grèce est donc plus ou moins sortie cette année des contraintes imposées. L'auteur – Markaris – se pose avec raison la seule question intéressante : d'où vient donc l'argent qui semble de nouveau couler à flots ?



Il aurait pu ouvrir au moins deux pistes :

d'une part les prêts de nouveau accordés par les braves instances européennes piochant dans la poche des contribuables,

d'autre part la vente des "bijoux de la couronne", par exemple à la Chine, qui s'est ainsi offert le port du Pirée (le plus grand port commercial de Méditerranée, vendu à Cosco) en janvier 2016 pour mieux envahir l'Europe avec ses marchandises produites à très bas coup.



Markaris imagine une toute autre réponse, qui s'avère malheureusement inintéressante, voire idiote.

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Offshore

La crise est finie ! 



La Grèce va mieux ! 



Un nouveau gouvernement ni de droite ni de gauche est aux manettes et augmente les salaires des fonctionnaires. Les voitures circulent à nouveau dans les rues, les embouteillages sont de retour ...



Et des entreprises de shipping autrefois délocalisées en Angleterre reviennent s'installer au Pirée ! 



Pour tout le monde c'est la fête ...



Pour le commissaire Charitos, c'est louche et quand un cadre supérieur de l'Office de tourisme est assassiné tout comme un journaliste qui enquêtait sur ce premier meurtre, Charitos se demande qui est derrière tout cela ...



Intègre, pur, droit dans ses bottes même si cela l'oppose à sa hiérarchie, on retrouve dans ce roman tout ce qui fait le charme du personnage et de son épouse, qui l'épaule toujours autant ! 



Bref, un roman qui fait du bien :) 



Vivement le prochain ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Pain, éducation, liberté

Bien ancré dans l'actualité politique en Grèce, ce polar est intéressant à lire, plutôt bien construit même si l'on se perd un peu entre tous les personnages au moins dans les premiers chapitres. Un moyen récréatif d'essayer de comprendre un peu la complexité de la situation dans ce pays, mais il ne s'agit en aucun cas d'un ouvrage "pédagogique". Je vais continuer la série, histoire de me faire une opinion plus étoffée des personnages centraux.

Un point de désaccord avec l'auteur (à moins que j'ai mal compris sa thèse) : si certains ont profité de la manne financière européenne, ce n'est pas le cas de tous et ce n'est surtout pas une raison pour que ce soit ceux qui sont au bas de l'échelle qui en pâtissent. Cela mérite d'être dit clairement, car l'opinion selon laquelle la Grèce payait pour ses "fautes passées" - la thèse des financiers allemands - a été un peu trop répandue par les médias dans les autres pays européens. Rappelons qu'une partie non négligeable des prêts consentis par la France et par l'Allemagne ont servi à acheter de l'équipement militaire... en France et en Allemagne.
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Liquidations à la grecque

Et un de plus ! Un nouvel auteur de polar et son commissaire viennent de s'ajouter à ma longue liste d’auteurs étrangers de polar.

Après avoir entendu parler de Markaris sur une radio, c'est un peu au hasard que, sur la liste de ses ouvrages, j'ai choisi "liquidations à la grecque". je ne le regrette pas, j'ai passé un excellent moment de lecture. j'aime bien les romans policiers qui nous plongent non seulement dans une enquête mais également dans la vie privée du policier (commissaire, inspecteur..).

Le commissaire Charitos est entouré d'Adriani, son épouse, Katérina sa fille et Phanis, son gendre.

L'histoire se déroule en 2010 année où la Grèce connait son premier plan d'austérité. En quelques jours quatre personnes liés à la finance sont décapitées à l'épée. Dés le premier meurtre l'affaire est confiée au commissaire Charitos. Stathakos de la brigade antiterroriste essaie de récupérer le dossier. La méthode utilisée pour les trois autres assassinats, les tracts et des autocollants exhortant les grecs à ne plus payer les banques confirmeront qu'il ne s'agit pas de terrorisme. Après avoir suivi plusieurs pistes dont certaine surprenantes comme celles des jeux olympiques et du dopage, Charitos résoudra l'affaire.



En restant sur le ton légèrement ironique l'auteur décrit la situation financière et sociale des grecques du fait du plan d'austérité imposé par la "troïka " (BCE, FMI , Commission Européenne) : baisse des salaires et des retraites, âge du départ en retraite reculé de plusieurs années, augmentation des prix...



L'auteur Pétros Markaris est une belle découverte pour la passionnée de polar !
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L'empoisonneuse d'Istanbul

Alors que notre commissaire Charitos, héros récurrent des romans policiers de Petros Markaris, emmène son épouse Adriani pour un circuit organisé à Istanbul, que les grecs appellent encore Constantinople, son supérieur Guikas fait appel à lui pour retrouver une nonagénaire, qui, après avoir empoisonné son frère en Grèce, se serait sauvée à Istanbul où elle a vécu auparavant.

Cette enquête permet de découvrir Istanbul, et surtout la communauté roum, des grecs de Constantinople. Charitos va devoir collaborer avec un jeune policier turc, né en Allemagne. Cela permet d'en savoir plus sur les relations entre la Grèce et la Turquie, outre la crise Chypriote, et de dépasser les préjugés des grecs (des occidentaux) sur les turcs.

On retrouve toujours avec plaisir les enquêtes de ce commissaire, entremêlées de passages de sa vie (vacances, mariage de sa fille) et de politique. L'empoisonneuse d'Istanbul est une enquête intéressante, agréable à lire, sans scènes horribles ou terrifiantes.
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Liquidations à la grecque

Markaris Petros – "Liquidations à la grecque – une enquête de Kostas Charitos" – Seuil/Points, 2012 (ISBN 978-2-7578-3694-1)

– Tome premier de la "trilogie de la crise"



Autant préciser d'emblée que les amateurs de roman policier resteront quelque peu sur leur faim : l'intrigue n'est pas bien complexe, l'amateur exercé devine la solution dès le milieu du récit. Ce n'est donc pas ce qui fait la qualité essentielle de ce roman qui se lit et peut même se relire sans ennui.



L'auteur parvient – sans importuner le lecteur avec le longs développements abstraits (voir par exemple la définition limpide des "hedge funds" p. 112-113) – à exposer les causes et racines de la faillite des élites dirigeantes corrompues de son pays. Et encore, ce roman est paru du temps de la mise sous tutelle par la "Troïka" (réunissant les technocrates du FMI, de la BCE et de la Commission européenne, soit la plupart de celles et ceux qui ont délibérément plumé le contribuable des autres pays européens pour alimenter un système qu'elles et ils savaient pertinemment être gangrené par la mafia – cf p. 219), avant les coupes encore plus drastiques imposées après l'élection erratique du démagogue idéaliste Alexis Tsipras et son équipe comprenant le pitre universitaire Yanis Varoufakis...



Contrairement à Wallander – ce suédois toujours déprimé, toujours à se lamenter dans un pays richissime – Markaris campe un enquêteur vivant dans un environnement familial chaleureux, dans cette Grèce ruinée, où la population doit faire face à une réelle pauvreté si ce n'est une grande misère : il y a là une grande leçon de vie !

D'autant plus que Markaris exhibe sans concession les mécanismes qui ont amené le peuple grec lui-même à participer à cette gigantesque arnaque des crédits européens coulant à flots : l'assassin des banquiers en devient plus que sympathiques !

Un bon moment de lecture, qui donne envie de lire d'autres romans de cet auteur.

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