Paule Palacios-Dalens est doctorante à Paris 8, en esthétique et histoire des arts plastiques.
Mémoire: Jean-Luc Godard, le typographe à la caméra: entre mise en scène et mise en page, Master 2, Paris 8 Vincennes, 2012.
Depuis les années 1950, même si la publication de scénarios avait cours dans la presse spécialisée, celle de Hiroshima, en 1960, accompagnée d’appendices, fut « le signe du prestige grandissant conféré au travail des écrivains pour le cinéma (10) », qui marquait ainsi un positionnement nouveau de l’édition à l’égard du septième art.
L’éclat spécifique de cette première édition de Hiroshima tient à la mémoire du film mêlée à la puissance évocatrice de son texte, tous deux d’une intensité rare, dont la mise en page, sans relief appuyé, est propice à faire rejaillir ce qui est sous-jacent dans un processus analogue au montage cinématographique, tel que le décrit Duras.
Du film au livre ou du livre au film, Duras et Godard empruntent des voies tantôt parallèles tantôt inverses. Confrontées, elles nous donnent des clés pour déchiffrer ce qui se dépose en deçà du sens apparent.
On sait combien l’incursion de Marguerite Duras dans le cinéma, bien que tardive, fut assidue, donnant lieu à une production de dix-neuf films concentrée entre 1969 et 1985.