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4.11/5 (sur 260 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Burgos , le 11-09-1970
Biographie :

Philosophe et écrivain, Paul B. Preciado a traversé beaucoup de frontières dans sa vie. D'abord celle terrestre, de l'Espagne à la France, qui la plonge quotidiennement dans un univers multilingue. Ensuite celle du genre, de femme à homme.

Après l'école, grâce à une bourse, Preciado quitte Burgos pour Madrid, puis New York et les études de philosophie aux côtés de Jacques Derrida à la New School, puis Princeton pour un doctorat de théorie de l’architecture. Après une thèse aux Etats-Unis, il commence à prendre de la testostérone pendant plusieurs années accédant ainsi à une expression de genre plus fluide (gender fluid). Il documentera ce processus et ses injections "pirates" dans son ouvrage "Testo Junkie" (2008).

C'est grâce à son poste d’enseignant à l’Université Paris VIII, qu'à lieu sa rencontre avec l’écrivaine Virginie Despentes qui sera sa compagne pendant dix ans.

En novembre 2019, il est invité aux Journées internationales de l’École de la Cause Freudienne, une des plus importantes institutions de psychanalystes Lacaniens de France. Son intervention déclenche un tel débat entre les experts qu'il décide de publier son texte dans son intégralité en 2020 chez Grasset : "Je suis un monstre qui vous parle".

Depuis 2013 il rédige une chronique régulière sur le genre, la sexualité, l'amour et le bio-politique pour Libération. La compilation de ces chroniques a mené à la parution du recueil : "Un appartement sur Uranus" en 2019.

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Source : https://www.letemps.ch/societe/paul-b-preciado-pardela-bien-male
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PAUL B. PRECIADO – JE SUIS UN MONSTRE QUI VOUS PARLE Lecture par l’auteur, Anna Mouglalis, Félix Maritaud & Naëlle Dariya Maison de la Poésie - Scène littéraire 3 déc. 2020

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Citations et extraits (157) Voir plus Ajouter une citation
L'amour tout aussi intense, peut-être même plus intense, lorsque la différence sexuelle et les formes d'amour hétérosexuel et homosexuel que vous considérez plus ou moins normales ou pathologiques sont reconnues pour ce qu'elles sont : de grands artefacts de fiction que nous avons construits collectivement et que, s'ils furent un jour, qui sait, nécessaires à la survie d'un certain groupe d'animaux humains, ne sont plus aujourd'hui qu'une armure encombrante ne produisant plus rien d'autre que de la mort et de l'oppression. Des artefacts inventés et légitimés politiquement, des conventions historiques, des institutions culturelles qui ont pris la forme de nos propres corps au point que nous nous identifions à elles. La masculinité et la féminité nor-matives, l'hétérosexualité et l'homosexualité, telles qu'elles furent imaginées au XIx siècle, sont entrées dans un processus qu'à défaut d'appeler effondrement, on devrait au moins qualifier de déconstruction, par euphémisme ou par conviction philosophique.
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La pose de Hefner en architecte n’avait rien d’un canular, elle dévoilait les ambitions architecturales de ce qui, à première vue, semblait n’être qu’un simple projet de presse à contenu érotique. Playboy était bien plus que du papier et des filles nues. De 1950 à 1960, le magazine était parvenu à créer un ensemble d’espace qui, à travers une diffusion médiatique imparable, avaient réussi à incarner une nouvelle utopie érotique de masse. Le magazine avait popularisé les dessins de « L’appartement-terrasse Playboy » (Playboy penthouse apartment), de la « cuisine sans cuisine » (kitchenless kitchen) et du « lit tournant » (rotating bed) qui seront réalisés à l’intérieur du Manoir Playboy en 1959.
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Ce que le discours scientifique et technique occidental considère comme les organes sexuels emblématiques de la masculinité et de la féminité, le pénis et le vagin, n'est pas plus réel que le Rwanda ou le Nigeria, que l'Espagne ou l'Italie. Il y a une différence entre une colline verte qui pousse de l'autre côté d'un fleuve et un désert qui s'étend du côté balayé par le vent. Il y a le paysage érotique d'un corps. Il n'y a pas d'organes sexuels mais des enclaves coloniales de pouvoir.
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La révolution ne commence pas par une marche au soleil, mais par un hiatus, une pause, un déplacement minuscule, une déviation dans le jeu des improvisations et des apparences.
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Ni à l'époque, ni aujourd'hui, je n'ai demandé qu'on me "donne" la liberté. Les puissants ne cessent de promettre la liberté, mais comment pourraient-ils donner aux subalternes quelque chose qu'ils ne connaissent pas eux-mêmes ? Paradoxe : celui qui attache est aussi emprisonné que celui dont les mouvements sont entravés par les cordes nouées.
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Je m’adresse aujourd’hui à vous, académiciens de la psychanalyse, depuis ma « cage » d’homme trans. Moi, corps marqué par le discours médical et juridique comme « transsexuel », caractérisé dans la plupart de vos diagnostics psychanalytiques comme sujet d’une « métamorphose impossible », me situant, selon la plupart de vos théories, au-delà de la névrose, au bord ou même dans la psychose, incapable selon vous de résoudre correctement un complexe d’Œdipe ou ayant succombé à l’envie du pénis. Eh bien, c’est à partir de cette position de malade mental où vous me renvoyez que je m’adresse à vous […]. Je suis le monstre qui vous parle. Le monstre que vous avez construit avec vos discours et vos pratiques cliniques. Je suis le monstre qui se lève du divan et prend la parole, non pas en tant que patient, mais en tant que citoyen, en tant que votre égal monstrueux.
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C'est l'histoire de la fin des démocraties dans l'Occident. Comment la finance a découvert qu'elle s'accommodait très bien des régimes autoritaires – et même qu'elle préférait les régimes autoritaires car on consomme encore mieux les poings liés.

Préface de Virginie Despentes
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Ce qu’il faut, comme le dit Franco Berardi Bifo, c’est érotiser la vie quotidienne, c’est déplacer le désir capturé par le capital, la nation ou la guerre, pour le redistribuer dans le temps et l’espace, qu’il traverse tout et qu’il nous traverse tous.
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Paul B. Preciado
L'homosexualité est un sniper silencieux qui colle une balle dans le cœur des enfants des cours de récréation, il vise sans chercher à savoir s'ils sont gosses de bobos, d'agnostiques ou de catholiques intégristes. Sa main ne tremble pas, ni dans les collèges du VIe arrondissement, ni dans les zones d'éducation prioritaires. Il tire avec la même précision dans les rues de Chicago, les villages d'Italie ou les banlieues de Johannesburg.
L'homosexualité est un sniper aveugle comme l'amour, éclatant comme un rire et aussi tendre qu'un chien. Et s'il se lasse de prendre des enfants pour cible, il tire une rafale de balles perdues qui vont se loger dans le cœur d'une agricultrice, d'un chauffeur de taxi, d'un chanteur hip-hop, d'une factrice pendant sa tournée… la dernière balle a atteint une femme de 80 ans pendant son sommeil.

La transsexualité est un sniper silencieux qui colle une balle dans la poitrine d’enfants plantés devant un miroir ou qui comptent leurs pas sur le chemin de l’école. Il ne se préoccupe pas de savoir s’ils sont nés d’une insémination artificielle ou d’un coït catholique. Il ne se demande pas s’ils viennent de familles monoparentales ou si papa portait du bleu et maman s’habillait de rose. Il ne tremble ni du froid de Sotchi ni de la chaleur de Carthagène. Il ouvre le feu aussi bien sur Israël que sur la Palestine.
La transsexualité est un sniper aveugle comme le rire, éclatant comme l’amour, aussi tendre et tolérant que le sont les chiennes. De temps en temps, il tire, sur une professeure en province ou sur un père de famille, et boum.

Pour ceux qui ont le courage de regarder la blessure en face, la balle devient la clé d’un monde dont ils n’avaient jamais rien vu auparavant. Les rideaux s’ouvrent, la matrice se décompose. Mais parmi ceux qui portent la balle dans la poitrine, quelques-uns décident de vivre comme s’ils ne sentaient rien.
D’autres compensent le poids de la balle en faisant de grands gestes de Don Juan ou de princesse. Des médecins et des Eglises promettent d’extirper la balle. On dit qu’en Equateur une nouvelle clinique évangéliste ouvre chaque jour, pour ré-éduquer les homosexuels et les transsexuels. Les foudres de la foi deviennent des décharges électriques. Mais nul n’a jamais su comment extirper la balle. Ni les mormons ni les castristes. On peut l’enfouir plus profondément dans sa poitrine, mais on ne peut jamais l’extirper. Ta balle est un ange gardien : elle sera toujours à tes côtés.
(...)

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• "Homosexualité, transsexualité : nous sommes partout" - tribune dans Libé, le 14 02 2014
https://www.liberation.fr/debats/2014/02/14/nous-sommes-partout_980296/
Texte brillamment lu/interprété par Casey dans le spectacle « Trouble », concert littéraire avec Virginies Depentes, Béatrice Dalle, Casey et le groupe Zëro
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Freud et la psychanalyse ont contribué à la stabilité de la domination masculine, en rendant la victime responsable du viol et en transformant en loi psychique les rituels sociaux de normalisation du genre, de violence sexuelle et d'abus des enfants et des femmes qui fonde la culture patriarco-coloniale.
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