Marqué par l’expérience de la Commune en 1871, période de deux mois où le peuple de Paris a défié le gouvernement, Marceau trente ans plus tard est à la recherche de son compagnon Dana. Les souvenirs le poursuivent, les personnages célèbres ou moins qui ont vécu cette époque. On y croise Louise Michel, le peintre Gustave Courbet, Jules Vallès et son journal Le Cri du peuple, Verlaine, Rimbaud, le caricaturiste André Gill… Mais aussi cette fameuse journée ou après une répression sanglante signant leur défaire, les communards ont exécuté une cinquantaine d’otages dans un jardin public. Un certain Amédée qui passait par là, a été tué parmi eux. Par qui, pourquoi ?
Le personnage de Dana reste assez mystérieux, sa silhouette apparaissant dans un des premiers films de l’industrie cinématique américaine, un détective est sur ses traces… Mais Dana n’est qu’un souvenir un peu flou, des mains jouant aux cartes dans un vieux court métrage, des mains enlaçant Manon, une femme chère à Marceau. Est-ce lui l’assassin ? Et que cache la folie de Marceau shooté au laudanum, cette obsession, ce passé mal digéré ?
Sur fond historique de la guerre de 70, puis de l’apparition du cinéma avec Charles Pathé, l’arrivée du Wild West Show en France en 1905, quelques anecdotes sur Calamity Jane, on se perd un peu dans ce roman de Patrick Pécherot mais son style nous rattrape et nous entraine dans les méandres d’un esprit qu’un traumatisme a anéanti au point de nier la réalité et qui devra rassembler le puzzle de son existence et admettre sa culpabilité pour se reconstruire…Et on se laisse prendre.
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Comme toujours chez Pécherot, l’histoire s’entrelace avec l’Histoire. La grande et la petite, sachant que la distinction entre les deux varie suivant les lecteurs, les temps et les lieux. Nous croiserons Calamity Jane (chère aux amateurs de westerns et de Lucky Luke) et Louise Michel. Mais aussi les acteurs de la commune Vallès, Verlaine, Courbet et les massacreurs versaillais. C’est une quête mémorielle, trente ans après. Chacun ses fantômes, que celui qui n’en a pas jette le premier suaire. L’auteur nous emmène dans le Paris de la fin du XIX°, sur les boulevards, les fortifs… Et puis voici le “temps des cerisesˮ que ma grand-mère chantait sans savoir que cela avait un lien fort avec La Commune, peut-être ne l’aurait-elle pas chanté, en fait je crois que si. A vos mouchoirs…
J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte
Et Dame Fortune, en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur.
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