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Citations de Patricia Highsmith (332)


" Quel est votre prénom demanda Thérèse.
- Carol. Surtout ne dîtes pas Carôle, comme les Américains prononcent ce qu'ils croient être français.
- Eh bien ne m'appelez pas Thiriise, à l'américaine.
- Comment dois-je dire ? Thérèse ?
- Oui. Comme ça. " Carol avait accentué à la française. Thérèse avait l'habitude d'entendre son prénom écorché de toutes les manières et elle-même ne savait pas toujours comment le présenter. Elle aimait la façon dont Carol le prononçait, elle aimait voir les lèvres de Carol dire son nom. Un désir ancien, dont elle n'avait que vaguement conscience par moments, se réveilla, un désir si embarrassant qu'elle l'écarta de son esprit.
" Que faîtes-vous le dimanche ? demanda Carol.
- Je ne sais pas toujours quoi faire. Rien de particulier. Et vous ?
- Récemment, rien. Si vous voulez venir me voir, à l'occasion, vous êtes la bienvenue. Au moins, c'est la campagne, là où je vis. Aimeriez-vous venir dimanche ? " Les yeux gris la regardèrent en face, et pour la première fois Thérèse soutint leur regard. Elle y vit une pointe d'humour. Et encore : de la curiosité. Et peut-être du défi.
" Oui, dit Thérèse.
- Vous êtes une drôle de fille.
- Pourquoi ?
- Tombée d'une autre planète, on dirait ", dit Carol.
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Elle se sourit à elle-même. L'air était frais et doux à son front, bruissant comme un mouvement d'ailes, et elle crut voler à travers les rues. Vers Carol. Peut-être savait-elle en ce moment, car Carol souvent avait deviné de ces choses. Elle traversa encore une rue, et aperçut la marquise de l'Elysée.
Le majordome l'arrêta un instant mais elle dit : " je cherche quelqu'un" et entra dans la salle de bar. Elle s'immobilisa à l'entrée, parcourut les tables du regard. Quelqu'un jouait du piano dans l'ambiance tamisée. Elle ne l'aperçut pas immédiatement, cachée dans l'ombre à l'autre extrémité de la pièce. Carol ne la voyait pas. Un homme était assis face à elle, dos tourné. Carol leva lentement la main et repoussa une mèche de cheveux de chaque côté. Thérèse sourit parce que ce geste était Carol, et c'était Carol qu'elle aimait et aimerait toujours. Oh, différemment maintenant, parce qu'elle était différente, nouvelle, et c'était comme refaire connaissance, mais c'était toujours Carol et personne d'autre. Ce serait Carol, dans un millier de villes, un millier de maisons, dans des contrées étrangères où elles iraient ensemble, au ciel comme en enfer. Thérèse attendit. Elle allait s'avancer quand Carol la vit, la regarda, incrédule, tandis que s'élargissait doucement son sourire, puis soudain elle leva le bras, agita la main en un salut empressé, impatient, que Thérèse ne connaissait pas. Thérèse marcha vers elle.
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Son parfum, à nouveau, parvint à Thérèse, clair- obscur, légèrement sucré, évocateur d'une soie vert sombre, un parfum qui lui appartenait en propre comme à une fleur.
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Simenon lâche ses romans et ses nouvelles dans la nature comme des pigeons du haut d'un toit, avec un "Prenez votre envol, à présent!"
c'est aussi mon attitude.
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J'aime échapper aux étiquettes. Ce sont les éditeurs américains qui en sont friands.

Avant-propos de l'auteure, 24 mai 1989
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La nuit était très noire, malgré les ampoules clignotantes qui ornaient quelques réverbères. Elle regarda le visage de Richard, éclairé un instant par la flamme de son briquet. Son front lisse et bombé, au-dessus de ses yeux rétrécis, lui fit penser à la face d'une baleine fonçant vers l'obstacle.
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Les rues étaient comme des veines, se dit-il, et les gens étaient le sang qui circulait partout.
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Pendant la nuit, elle rêva d'oiseaux, de longs oiseaux flamboyants semblables à des flamants, qui sillonnaient d'éclairs une forêt noire, dessinaient des arabesques, des arcs de feu incurvés comme leurs cris.
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Thérèse regarda la main qui levait une fourchette emplie de petits pois. Elle n'avait pas besoin de jeter un regard sur le visage pour savoir à quoi il ressemblait. Il serait comme tous les visages des quinquagénaires qui travaillaient chez Frankenberg, marqué par l'épuisement et l'effroi, les yeux déformés derrière des verres qui grossissait ou rapetissaient, les joues barbouillées d'un fard rouge qui n'avivaient pas la peau terne.
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Tomber amoureux, pour certains, est démodé, dangereux et même inutile. Pas d'émotion forte, voilà le slogan. Jouez le champ, comptez les points et soyez content. Le sexe, pour eux, n'est qu'une occupation narcissique.

Postface de l'auteure, octobre 1983
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Pourquoi les gens sont-il tellement fascinés par la vie sexuelle des autres ? Peut-être parce qu'on y trouve matière à nourrir ses fantasmes, les révélations des journaux étant d'autant plus juteuses qu'elles concernent un membre de quelque famille royale, en vertu, sans doute, du raffinement du décor, une autre raison, plus ignoble, en est le besoin primitif de surveiller et de punir ceux qui s'écartent de la tribu. Si on rencontre sur une route, dans le brouillard, une vague silhouette vêtue d'un imperméable informe, la première question qu'on se pose est : homme ou femme ? C'est une question immédiate et inconsciente qui exige réponse. Si la silhouette informe nous arrête pour nous demander son chemin, et qu'à cause de son âge, de son cache-col ou d'une voix androgyne, on ne peux pas déterminer son sexe, alors cela devient une anecdote amusante à raconter à ses amis. Le sexe est défini par des caractères physiques, et il doit être indiqués sur les passeports. L'amour est dans la tête, c'est un état d'esprit.

[Extrait de la postface]
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Elle eut l'impression, fugitive,que son esprit venait de déborder de ses rives et qu'il s'épanchait, libre, dans l'espace.
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« C’est toujours la même pièce qui est rejouée par des acteurs différents.
-Qu’est-ce qui fait qu’une pièce est appelée classique,
-Un classique est ce qui contient une situation humaine de base. »
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Dickie Greenleaf avait deux banques, une à Naples et une à New York, avec cinq mille dollars environ dans chacune. Il pourrait ouvrir le compte Ripley avec deux mille dollars, et y déposer les cent cinquante mille provenant de la vente des meubles de Mongibello. Après tout, il avait deux personnes à sa charge.
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Alors Carol glissa son bras sous le cou de Therese, et leurs deux corps se touchèrent sur toute leur longueur, accordés comme une harmonie préétablie. Le bonheur était pareil à une vigne verte qui se répandait en elle, poussant de fines ramilles, éclosant des fleurs dans sa chair. Elle avait la vision d’une fleur d’un blanc pâle, tremblante comme si elle était vue dans l’obscurité ou à travers l’eau. Pourquoi les gens parlaient-ils du Ciel, se demanda-t-elle ?
« Dors », dit Carol.
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«  Son parfum à nouveau parvint à Thérèse, clair- obscur, légèrement sucré, évocateur d’une soie vert sombre, un parfum qui lui appartenait en propre comme à une fleur.Thérèse se pencha vers le parfum, les yeux baissés sur son verre. Elle aurait voulu bousculer la table et se jeter dans les bras de cette femme, enfouir son visage dans son écharpe vert et or . Leurs mains s’effleurèrent sur la nappe et, au point de contact , la peau de Thérèse resta brûlante .....Thérèse ne comprenait pas très bien..... »
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Ah, c'est que le Suisse était un pays propre, ordonné, économe et ou les habitants débordaient de sens civique! Terriblement rigoriste en fait. Autrement, pourquoi cette Suisse au premier coup d'oeil si avenante aurait-elle le taux le plus élevé de toxicomanes par habitant au monde? Forcément parce qu'elle était trop rigoriste.
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Il pensait qu'il devrait aller se présenter sans tarder à la police. Quelle que fût la façon dont les choses tourneraient, plus il attendrait, plus cela ferait mauvais effet. En sortant de la cathédrale, il demanda à un agent où se trouvait le plus proche commissariat de police. Il demanda cela tristement. Il se sentait triste. Il n'avait pas peur, mais il se disait que se présenter sous l'identité de Thomas Phelps Ripley allait être une des choses les plus attristantes qu'il eût faites dans sa vie.
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Le mal-être découle d’une mauvaise appréciation personnelle d’une situation.
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Janvier était tout. Et janvier était unique, une porte massive. Son froid emprisonnait la ville dans une bulle grise. Janvier était des instants et janvier était une année. Il entraînait les instants dans sa pluie et les figeait dans la mémoire de Therese : la femme qui grattait une allumette, à la recherche d’un nom sous une porte cochère, l’homme qui griffonnait un message à son ami au moment de la séparation, celui qui courait après un autobus et sautait sur le marchepied. Chaque geste humain semblait empreint de magie. Janvier, le mois aux deux visages, clochettes de bateleur, craquements de neige roide, pur comme tout commencement, grimaçant comme la vieillesse, mystérieusement familier et en même temps inconnu, tel le mot qu’on va saisir et qui vous échappe.
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