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Citations de Max Jacob (166)


J'étais, enfant, doué. Mille reflets du ciel
Promenaient, éveillé, les charmes de mes songes,
Et venaient éclipser l'étendard du réel.
Au milieu des amis, enseignés par les anges
J'ignorais qui j'étais et j'écrivais un peu.
Au lieu de femme un jour j'avais rencontré Dieu
Compagnon qui brode mon être
Sans que je puisse le connaître.
Il est le calme et la gaîté
Il donne la sécurité
Et pour célébrer ses mystères
Il m'a nommé son secrétaire
Or pendant les nuits je déchiffre
Un papier qu'il chargea de chiffres
Que de sa main même il écrit
Et déposa dans mon esprit
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Chanson d'amour

Moi qui ai parcouru le monde sur la mer,
Moi qui ai lu des livres et suis lassé des chansons,
Je ne me lasse pas de regarder tes yeux.
Moi qui ai connu la Chine,qui ai entendu parler les sages,
Je ne me lasse pas d'écouter ta voix.
Moi qui ai donné ma santé comme marin et comme clerc,
A moi tu me rends le sang et la force.
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La pauvre femme disait
En arrivant auprès de ses enfants
"Mes enfants ne pleurez pas
Car vous ne mourrez pas tous!".

(extrait de Les deux soeurs/ Max Jacob)
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Il était de ceux qui pensent avec le dererière de la tête.
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Max Jacob
On ne meurt pas complètement, la vie continue. Ce n'est plus une vie terrestre, voilà tout.
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Pas de divagation, d’hypothèse et d’imagination, tiens-toi aux faits, note les chaque jour avec soin sans commentaires, note les mots qui te paraissent significatifs et dis-toi bien qu’un jour tu retrouveras ces notes avec une joie profonde.
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Max Jacob
Dis-moi, quelle fut la chanson
Que chantaient les belles sirènes
Pour faire pencher des trirèmes
Les Grecs qui lâchaient l’aviron
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A M. MODIGLIANI POUR LUI PROUVER QUE JE SUIS UN POETE

Le nuage est la poste entre les continents
Syllabaire d'exil et que les Océans,
Condamnés par l'Enfer à se battre en pleurant,
N'épèleront pas sur le vernis de l'espace.
Le noir sommet des monts s'endort sur les terrasses,
Sillons creusés par Dieu pour cacher les humains,
Sans lire le secret du nuage qui passe
Lui ne sait pas non plus ce que portent ses mains
Mais parfois, lorsque son ennemi le vent le chasse,
Il se tourne, rugit et lance un pied d'airain. (...)
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Aujourd'hui, je ne vois les villes que comme un dessin à la plume ou un rideau de fils noirs. Vos toits, maison, des sommets de landes maussades. Hier les campagnes, je les voyais comme une tapisserie de soie mouvante.
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PREMIÈRE PARTIE
LE SOLDAT DE MARATHON


 C'est fête à l'Asile des Aliénistes : les sentiers de ce
domaine, la nuit, sont envahis par une foule aimable
et un peu craintive. Il y a çà et là de petites tables de
bois où une bougie est protégée par un verre et où l'on
vend des bonbons : tout s'est passé correctement à
ceci près que, pendant la représentation théâtrale donnée
par les malades, l'un d'eux qui faisait le râle d'un sir
ou lord quelconque se jetait à terre fréquemment dans
une pose célèbre et criait: « C'est moi qui suis le soldat
de Marathon ! » Il fallait que des gens à coupe-files
vinssent le rappeler à la raison, au présent, aux pré-
sences, aux préséances, mais ils n'osaient se servir du
bâton à cause du présent, des présences, des préséances.

p.116
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DEUXIÈME PARTIE
DOULOUREUX APPEL FINAL AUX FANTÔMES
INSPIRATEURS DU PASSÉ


 Je suis né près d'un hippodrome où j'ai vu courir
des chevaux sous des arbres. Oh ! mes arbres! oh !
mes chevaux ! car tout cela était pour moi. Je suis né près
d'un hippodrome ! mon enfance a tracé mon nom dans
l'écorce des châtaigniers et des hêtres ! hélas ! mes arbres
ne sont plus que les plumes blanches de l'oiseau qui
crie : « Léon ! Léon ! » Oh ! souvenirs diffus des châtai-
gniers somptueux où j'inscrivis, enfant, le nom de mon
grand-père ! Diffus souvenirs des courses ! jockeys ! ce
ne sont plus que de pauvres jouets tels qu'on les verrait
de loin ! les chevaux n'ont plus de noblesse et mes
jockeys sont casqués de noir. Allons, tournez ! tournez !
vieilles pensées emprisonnées qui ne prendront jamais
l'essor ! le symbole qui vous sied n'est pas le galop
élastique des jockeys dans la verdure, mais quelque
poussiéreux bas-relief qui cacherait à ma douleur des
châtaigniers d'automne où le nom de mon grand-père
est écrit.

p.229
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PREMIÈRE PARTIE
              TRADUIT DE L'ALLEMAND
                 OU DU BOSNIAQUE
                     À Madame Édouard Fillacier


 Mon cheval s'arrête ! Arrête aussi le tien, compagnon,
j'ai peur ! entre les pentes de la colline et nous, les pentes
gazonnées de la colline, c'est une femme, si ce n'est
pas un grand nuage. Arrête ! elle m'appelle ! elle m'appelle
et je vois son sein qui bat ! son bras me fait signe de la
suivre, son bras... si son bras n'est pas un nuage.
 —Arrête, compagnon, j'ai peur, arrête ! entre les
arbres de la colline, les arbres inclinés de la colline, j'ai
vu un œil, si cet œil n'est pas un nuage. Il me fixe, il
m'inquiète; arrête ! Il suit nos pas sur la route, si cet
œil n'est pas un nuage.
 — Écoute, compagnon ! fantômes, vies de cette terre
ou d'une autre, ne parlons pas de ces êtres à la ville
pour n'être pas traités d'importuns.

p.82
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DEUXIÈME PARTIE
ILS NE REVIENDRONT PLUS


  Quand reviendront les fossoyeurs devant la tombe
d'Ophélie ? Ophélie n'est pas encore dans son immor-
telle tombe ; ce sont les fossoyeurs qu'on y mettra si
le cheval blanc le veut. Et le cheval blanc ? il vient chaque
jour brouter les cailloux. C'est le cheval blanc de
l'auberge du Cheval-Blanc devant la tombe. Il a trente-
six côtes. La tombe est une fenêtre ouverte sur le mystère.

p.169
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            PREMIÈRE PARTIE
          POÈME DÉCLAMATOIRE


  Ce n'est ni l'horreur du crépuscule blanc, ni l'aube
blafarde que la lune refuse d'éclairer, c'est la lumière
triste des rêves où vous flottez coiffées de paillettes,
Républiques, Défaites, Gloires! Quelles sont ces Par-
ques ? quelles sont ces Furies ? est-ce la France en bonnet
phrygien ? est-ce toi, Angleterre ? est-ce l'Europe ? est-ce
la Terre sur le Taureau-nuage de Minos ? Il y a un grand
calme dans l'air et Napoléon écoute la musique du silence
sur le plateau de Waterloo. O Lune, que tes cornes le
protègent ! il y a une larme sur ses joues pâles ! si inté-
ressant est le défilé des fantômes. « Salut à toi ! salut !
nos chevaux ont les crinières mouillées de rosée, nous
sommes les cuirassiers ! nos casques brillent comme
des étoiles et, dans l'ombre, nos bataillons poudreux
sont comme la main divine du destin. Napoléon ! Napo-
léon ! nous sommes nés et nous sommes morts. —
Chargez ! chargez ! fantômes ! j'ordonne qu'on charge ! »
La lumière ricane : les cuirassiers saluent de l'épée et
ricanent ; ils n'ont plus ni os, ni chair. Alors, Napoléon
écoute la musique du silence et se repent, car où sont
les forces que Dieu lui avait données ? Mais voici un
tambour ! C'est un enfant qui joue du tambour : sur
son haut bonnet à poils, il y a un drap rouge et cet enfant-
là est bien vivant : c'est la France ! Ce n'est ici main-
tenant autour du plateau de Waterloo, dans la lumière
triste des rêves où vous flottez, coiffées de paillettes,
Républiques, Défaites, Gloires, ni l'horreur du cré-
puscule blanc, ni l'aube blafarde que la lune refuse
d'éclairer.

p.41-42
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Un incendie est une rose sur la queue ouverte d'un paon .
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Avant l'aube, un chien aboie, les anges commencent à chuchoter.
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La Rue Ravignan
À Dorival.


Importuner mon Fils à l’heure où tout repose
Pour contempler un mal dont toi-même souris ?
L’incendie est comme une rose
Ouverte sur la queue d’un paon gris.
Je vous dois tout, mes douleurs et mes joies...
J’ai tant pleuré pour être pardonné !
Cassez le tourniquet où je suis mis en cage !
Adieu, barreaux, nous partons vers le Nil ;
Nous profitons d’un Sultan en voyage
Et des villas bâties avec du fil
L’orange et le citron tapisseraient la trame
Et les galériens ont des turbans au front.
Je suis mourant, mon souffle est sur les cimes !
Des émigrants j’écoute les chansons
Port de Marseille, ohé ! la jolie ville,
Les jolies filles et les beaux amoureux !
Chacun ici est chaussé d’espadrilles :
La Tour de Pise et le marchand d’oignons.
Je te regrette, ô ma rue Ravignan !
De tes hauteurs qu’on appelle antipodes
Sur les pipeaux m’ont enseigné l’amour
Douces bergères et leurs riches atours
Venues ici pour nous montrer les modes.
L’une était folle ; elle avait une bique
Avec des fleurs sur ses cornes de Pan ;
L’autre pour les refrains de nos fêtes bachiques
La vague et pure voix qu’eût rêvée Malibran.
L’impasse de Guelma a ses corrégidors
Et la rue Caulaincourt ses marchands de tableaux
Mais la rue Ravignan est celle que j’adore
Pour les cœurs enlacés de mes porte-drapeaux.
Là, taillant des dessins dans les perles que j’aime,
Mes défauts les plus grands furent ceux de mes poèmes.
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Avenue du Maine


Les manèges déménagent.
Manèges, ménageries, où ?… et pour quels voyages ?
Moi qui suis en ménage
Depuis… ah ! il y a bel âge !
De vous goûter, manèges,
Je n’ai plus… que n’ai-je ?...
L’âge.
Les manèges déménagent.
Ménager manager
De l’avenue du Maine
Qui ton ménage mène
Pour mener ton ménage !

Ménage ton ménage
Manège ton manège.
Ménage ton manège.
Manège ton ménage.
Mets des ménagements
Au déménagement.
Les manèges déménagent,
Ah! vers quels mirages ?
Dites pour quels voyages
Les manèges déménagent.
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L'échafaud, c'est la guillotine,
On n'en veut plus, c'est pour les rois !
L'humble auteur qui t'écrit ces lignes
Veut pour le moins mourir en croix
Je trempe mon roseau dans le sang de mon coeur
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J'aime et c'est ma folie.
C'est ma folie d'aimer.
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