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4.75/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Florence , le 25/04/1921
Mort(e) à : Rome , le 19/06/1992
Biographie :

Margherita Guidacci est une poétesse, essayiste et traductrice italienne.

En 1946 paraît son premier recueil de poèmes, La sabbia e l'angelo (Le sable et l'ange), puis, neuf ans plus tard, Morte del ricco.

Margherita Guidacci a enseigné pendant de nombreuses années les littératures anglaise et américaine au lycée scientifique Cavour à Rome, à l'université de Macerata, puis à l'Institut universitaire de Santissima Maria Asunta, à Rome.

Elle est reçue le 14 décembre à la Maison de la Poésie de Paris. De retour à Rome, en janvier 1990, elle rédige le texte intitulé Comment j'ai écrit Sibylles où elle livre de précieuses réflexions sur son processus d'écriture.

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Bibliographie de Margherita Guidacci   (3)Voir plus

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Après Issenheim

Et toi, Mathis, vieillard aux traits
de Paul Ermite – mais d'un destin bien autre –
longues pour toi les routes
après Issenheim, avant Halle
parmi les honneurs au début (mais le dégoût
te prit bientôt des injustes splendeurs
des cours), puis en fuite,
te mêlant au flot rageur
des paysans insurgés, ou à l'impuissante
foule éplorée que la dure vengeance
des grands chassaient de ses maisons.
Un perpétuel galop
de chevaux sur des champs dévastés,
la faim, l'haleine des contagions et partout
répandues les semences de mort... Quel remède
pouvaient donner aux horribles blessures,
aux fièvres ou même seulement à l'angoisse
et la détresse de l'âme
les douces, les humbles herbes que tu vendais
pour survivre ? La marjolaine,
la rue, le romarin odorant, l'héritage
de tes jours parmi les moines d'Issenheim.
As-tu cru au moins à cette consolation ? Ou bien te voyais-tu
fuir toutes choses
comme un épi dans la tourmente ? Mettais-tu
encore un but à ton errance fatiguée ?




La fontaine

Ton rêve lustral ! Puisque la pluie
lave le monde, et puisque les sources
jaillissent impétueuses
de son cœur obscur,

préparer un bassin pour recueillir
l'innocence de l'eau... Avec des ébats
de dauphins, peut-être, ou de pures colombes
sur la margelle historiée, et au centre des visages de marbre
qui de leurs lèvres énigmatiques
laissent couler un inlassable murmure.

Ta fontaine, jamais achevée, et à présent
avec toi perdue dans la nuit ! Toi seul
en connais le secret, toi-même tu es sa coquille,
l'oreille tendue à une écoute sans fin,

cependant que des veines invisibles traversent
en ses profondeurs la terre sans nom
où demeure celui
qui fut Mathis Grünewald –
dans une fosse de pestiférés, hors
les murs de Halle.


Le Retable D'Issenheim, Épilogue / Traduit de l'italien par Gérard Pfister – pp. 53-57
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Margherita Guidacci
Anneaux du temps
     
Des anneaux du temps, qui toujours à neuf
se succèdent, certains furent étranglés au point
que je ne me rappelle que l’horreur de suffoquer.
Dans d’autres, larges et informes, j’ai erré perdue
sans la moindre prise à quoi m’accrocher. Les plus nombreux,
indifférents et pâles, se massaient
les uns sur les autres, soudés à l’instant
sans le moindre point de suture.
Rares sont ceux qui acceptent de repartir
et pour peu de temps. Mais au moins celui-ci, le dernier
aujourd’hui dont se referme le cercle, reste parfait
en mon cœur : un cadre doré entoure
un miroir de joie. Je demande seulement de
sauver cette image. Et qu’une même fulgurance
te la révèle et l’entoure, à la tombée de l’heure
en ton miroir jumeau.
     
     
*
     
Gué
     
L’an ne contient qu’un seul gué
qui me conduit vers toi. À chaque fois
je le retrouve submergé davantage, les eaux
plus gonflées, le courant
plus menaçant. Et pourtant
pourtant je t’ai rejoint encore, et le moindre instant
passé à tes côtés
devient un « pour toujours ». Le temps désert
en fera son aliment. Et si une dure loi
nous imposait un « jamais », à nous condamnés
immobiles sur des rives opposées,
nous croiserons toutefois
les échos d’un désir transmué en splendeur.
Ainsi la Tisseuse et le Pâtre
se répondent : Vega et Altaïr
entre eux se dénoue haut perché
le fleuve des étoiles.
     
     
«Anelli del tempo», Firenze, Città di Vita, 1993.
     
Traduit de l'italien par Martin Rueff in Revue Po&sie n°109 - 2004.
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