Citations de Malika Oufkir (29)
La gouvernante nous appelait pour le déjeuner vers treize heures et nous rabâchait le cérémonial immuable, de son accent détestable.
- Vous allez aux toilettes, vous faites "coulette" ou "pousse-pousse", vous vous lavez les main et le "petit plum". Dépêchez-vous mesdemoiselles...
On ne pourra jamais effacer vingt ans en cinq minutes.
On ne pourra jamais les effacer.
Nous aurions pu mourir vingt fois, mais nous sommes chaque fois sortis indemnes des nombreuses maladies contractées en prison.
Certaines maladies ont été très graves : fièvres puissantes, infections, diarhées et virus inconnus. D'autres étaient moins féroces: angines et bronchites, maux de tête ou de dents, hémorhoïdes, rhumatisme. Mais elles n'en étaient pas moins douloureuses parce que nous n'avions aucun médicament à notre disposition. Je soignais tout à l'huile d'olive.
La pauvre Mimi eut aussi des hémorhoïdes si nombreuses et si grosses qu'elle perdait des litres de sang chaque jour par les plaies fissurées. Impossible dans ces conditions d'aller au toilettes.
Ses gencives étaient blanches, son teint terreux, elle n'avait plus d'ongles à ses orteils. Elle était en train de mourir devant nous et nous ne pouvions rien faire.
Tout me paraissait normal : l'argent, le faste, le pouvoir, la royauté, la soumission. Autour de moi, les gens étaient si dociles que même si on avait les yeux noirs, ils vous complimentaient sur le bleu de votre regard parce qu'on le leur avait ordonné.
Enfin, notre emprisonnement était bien dans la tradition ancestrale des punitions infligées par le Palais. Pour briser un opposant, on le faisait disparaître, son nom était banni, le prononcer valait les pires ennuis à celui qui avait osé braver la loi tacite. Mais on ne le tuait pas. On attendait sa mort.
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Malika Oufkir est la fille aînée du général Oufkir. Après l'attentat du coup d'état manqué contre le roi Hassan 2. Sa famille est emprisonnée plus de 20 ans au fin fond du désert marocain Tasmamart,dans des conditions très effroyables.
Après la remise de sa liberté. Malika décide de partager au monde son témoignage, c'est 20 ans passé au prison du roi Hassan 2. Malika est mariée, son mari Éric a l'aidé pour ce débarrasser de sa peur, et l'aida a réapprendre à vivre. Son expérience au prison a fait d'elle une femme forte, capable, pleine d'humour et d'amour, malgré toutes ses mauvaises souffrances passées.
J'admire vraiment le courage de cette femme et sa capacité à surmonter toutes ces difficultés, au début je pensais qe "l'étrangère" est un roman plein de tristesse, mais à la fin, j'ai découvert que c'est une histoire de bonheur, de détermination et la capacité de supporter tout même s'il était 20 ans de prison.
Malika Oufkir restera toujours pour moi un modèle. Et son témoignage sera une leçon de morale pour tout le monde.
Aujourd'hui, j'oscille entre le ressentiment le plus profond et le désir sincère de ne plus éprouver de haine. La haine ronge, la haine paralyse et empêche de vivre. La haine ne me fera jamais rattraper les années perdues.
La religion a profité de mes vingt ans d'absence pour ce faire une place de choix.
Malika Oufkir est la fille aînée du général Oufkir. Après l'attentat du coup d'état manqué contre le roi Hassan2. Sa famille est emprisonnée plus de 20 ans au fin fond du désert marocain Tasmamart dans des conditions très effroyables.
Après la remise de sa
En parlant du désert:
"Là bas, nul besoin d'artifices, je suis vraiment moi-même. Rien d'important que l'infini."
P65
Mais le roi pouvait se montrer terriblement sévère. À l'âge de 8 ans, à Temara, je subis une punition particulière appelée falakha pour je je sais plus quelle bêtiseque Lalla Mina et moi avions commise. Deux esclaves du feu nous prirent chacune sur leur dos, la tête et les jambes de chaque côté de leurs épaules, et le roi frappa sur la plante de nos pieds nus à coups de nerf de bœuf.
(A propos de son ami Albert, SDF) « Qu’ils mangent, qu’ils boivent, qu’ils fument ou qu’ils se droguent, Albert et ses semblables vivent en marge de l’univers des hommes, rejetés sur les trottoirs comme des sacs d’ordures, avec pour seul but de survivre. J’ai connu cela, moi aussi, cet acharnement à survivre jusqu’au lendemain, sans vraiment savoir pourquoi. L’instinct de conservation, l’espoir, la force de l’habitude, j’ignore ce qui pousse les désespérés à exister jusqu’à la lie. »
c'est une belle leçon d'espoir".
Il m'a sauvée de la mort, il a transformé mon obscurité en clarté.
Maman chérie dont je n'imagine pas, dans mon paradis enfantin, qu'on puisse un jour me séparer.
Les journées étaient interminables. Notre principal ennemi était le temps.
Je me compare souvent à quelqu'un qui a entendu toute sa vie le bruit d'une fête foraine sans pouvoir y participer. Je n'étais pas dans l'action, certes, mais cela signifie-t-il pour autant qu'il ne s'est rien passé dans ma vie toutes ces années ?
« Longtemps, j’ai inventé des personnages et des histoires. J’ai tenu ma famille en haleine avec un récit à tiroirs, un récit qui a duré le temps de notre réclusion, qui a vécu, évolué, vieilli avec nous. Shéhérazade en captivité, pendant onze années, nuit après nuit, j’inventais une histoire qui se déroulait dans la Russie du XIXe siècle. »
Moi qui suit marocaine et qui connaît bien l'histoire du Maroc, eh bien Malika Oukfir n'a jamais été la prisonnière de Hassan II
Etre, mourir pour renaitre