Citations de Kate Eberlen (31)
C’est drôle comme, lorsqu’on arrive à la fin des vacances, on souhaiterait qu’elles ne se terminent jamais, tout en ayant hâte de retrouver le confort de son petit chez-soi.
Le problème avec le petit copain de votre meilleure amie, c’est que vous ne le trouvez jamais assez bien pour elle, mais vous êtes bien forcée de limiter vos critiques au cas où ils resteraient ensemble.
Y avait-il une date de péremption pour le chagrin ? Trois mois ? Six ? Même Doll ne patienterait pas éternellement. N’était-il pas temps que je « m’y fasse » ? Ou que je « me remette » ? Ou s’agissait-il seulement de phrases toutes faites auxquelles s’accrochaient ceux qui n’avaient jamais perdu personne ?
Je ne pensais pas à Warren. Je ne pensais même pas à moi. C’est juste que, parfois, quand je regarde le ciel avec toutes ces étoiles, l’univers me paraît si vaste et si imprévisible que j’ai du mal à comprendre comment notre si bref passage sur terre peut nous sembler si important.
Nous avons trinqué.
Il s’est penché au-dessus de la table.
- Tu te rends compte que ça fait trois ans ?
Les gens prétendent que ce sont les femmes qui poussent l’homme à s’engager, mais c’était plutôt le contraire dans notre relation. J’étais toujours un peu gênée quand il se mettait à parler de nous parce que, s’il était mon premier vrai petit ami et le seul homme avec qui j’avais fait l’amour, je n’étais pas convaincue qu’il était l’âme sœur avec qui je voulais partager ma vie. Mon éducation romantique venait de mes lectures et toutes mes héroïnes préférées avaient souffert mille incompréhensions et tourments dans leur poursuite du grand amour : Bathsheva Everdene et Gabriel Oak, Dorothea Brooke et Will Ladislaw, Meggie et Ralph de Bricassart, aucune de leur relation n’avait été facile comme la mienne et celle de Dave. Mais n’allez pas vous méprendre : je l’aimais vraiment, nous étions heureux ensemble. Il était séduisant, généreux et, à l’occasion, comme ce week-end, il me surprenait par des attentions inattendues. Cependant, je n’étais pas sûre d’être prête à franchir le pas, alors que je le soupçonnais de le souhaiter.
Dave tenait toujours à ce que j’aie du plaisir, mais parfois j’aurais voulu lui dire : "Vas-y, termine, ça ne me dérange pas." Au lieu de quoi, je haletais et gémissais à son oreille comme elles le font dans les films.
Nous nous sentions tous épuisés d’être restés enfermés si longtemps à respirer l’air de l’hôpital, à s’entendre dire des choses qui affectaient profondément notre vie par des gens qui ne nous connaissaient pas du tout. Ni papa ni moi ne disions quoi que ce soit, mais on pouvait presque entendre grincer les rouages de notre cerveau tandis que nous tentions d’assimiler tout ce que cela impliquait.
Le seul moment de la journée que j’attendais avec impatience, c’était celui où je refermais la porte de ma chambre une fois que j’avais mis Hope au lit et que la maison était tranquille ; je me transportais alors dans le Londres victorien, le Wessex de Hardy ou l’Irlande des années soixante.
J’ai passé mentalement en revue les grands couples romantiques de la littérature. S’étaient-ils rencontrés parce qu’ils étaient faits l’un pour l’autre ou simplement parce qu’ils vivaient à proximité ? Cathy et Heathcliff logeaient dans la même maison, Roméo et Juliette habitaient tous les deux Vérone. Cette notion de l’âme sœur ne venait-elle pas de ce sentiment appelé amour, que je n’avais encore jamais éprouvé, puissant au point de nous faire croire que l’être aimé était la seule personne au monde faite pour nous ? N’était-ce pas plus une question de définition qu’une question de destin ?
Une des questions que je lui ai posées [...] était la suivante : s’il y avait une vie après la mort, pourrait-elle m’envoyer un signe pour me le faire savoir d’une façon ou d’une autre ?
Ça l’a fait rire.
- Je ne peux pas te donner la foi, Tess. C’est à toi de la trouver et le reste suivra.
- Mais tu pourras essayer ? Juste un petit signe ?
- Si tu utilisais la même énergie à croire que celle que tu gaspilles à douter..., me répondait-elle à sa façon un peu exaspérante de faire sonner une critique comme un compliment.
- Je ne voudrais pas qu'on donne l'impression de s'enfuir...
- Ce ne sera pas le cas.
- Mais nous n’aurons peut-être pas beaucoup de temps.
- Personne ne sait combien de temps il lui reste, non ?
J’ai bien peur que le résultat ne soit positif.
Je pensais avoir exploré tous les sentiments que j’éprouverais en entendant ces mots-parce que, pour déjouer le sort, n’espère-t-on pas qu’en imaginant le pire on pourra y échapper ? Cependant ce que je ressentais ne ressemblait à rien de ce que j’avais prévu. Je n’avais pas compris jusque-là l’intérêt d’être assis quand on vous annonce une mauvaise nouvelle ; on a subitement l’impression que le sol s’ouvre sous nos pieds. (Page 316)
Si j’étais arrivé à l’amphi un peu plus tard, ou si je m’étais assis au bout de la rangée précédente au lieu d’en entamer une nouvelle, j’aurais sans doute fait mes études avec des gens différents. A moins que nous n’ayons depuis toujours été destinés à nous rencontrer et partager un café, Lucy et moi ? Si je m’étais assis à côté de Jonathan, le type aux lunettes, aurais-je passé mes années d’université à jouer aux échecs et serais-je devenu moi aussi un célèbre oncologue ? Nous croyons choisir nos amis, mais peut-être n’est-ce qu’une question de hasard. (Page 71)
Cette notion de l'âme sœur ne venait elle pas de ce sentiment appelé amour, que je n'avais encore jamais éprouvé, puissant au point de nous faire croire que l'être aimé était la seule personne au monde faire pour nous ? N'était-ce pas plus qu'une question de définition qu'une question de destin ?
Tu as de la monnaie pour le distributeur de jetons ? Franchement, Gus, tu as de ces absences parfois ! Qu’est ce qui t’arrive ? Tu manques d’oxygène là-haut ou quoi ? (Page 251)
Si tu fais quelque chose de gaieté de coeur, ça te remplira de bonheur.
"Une minute, nous bavardons comme si nous nous connaissions depuis toujours, la suivante, nous nous taisons comme si nous venions à peine de nous rencontrer. Les deux sont vrais, en fin de compte."
J'ai annulé mon inscription à l'université à la dernière minute. Non par oubli ou par distraction, mais parce que j'ai espéré un miracle jusqu'au bout.
Le péché, c'est comme le mensonge. Il n'y a que le premier pas qui coûte.
« Je me disais parfois que Charlotte avait bien fait de choisir la chirurgie parce qu’elle ne cernait les gens que lorsqu’ils étaient sous anesthésie et qu’elle venait de les ouvrir… [….] De l’aveu même de Charlotte, elle ne se sentait pas très maternelle, enfin pas « maman poule » comme elle disait. Comment aurais-je pu imaginer qu’elle puisse en souhaiter un autre ? Peut-être n’étais-je pas doué moi non plus pour décrypter les pensées des gens. (Page 308)