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Critiques de Karine Giebel (7215)
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Les Morsures de l'ombre

Un jour de décembre. Dans la ville de Besançon. Le commissaire Benoit Lorand se réveille, un peu comateux et patraque. Il a froid. Il ouvre les yeux et se rend soudain compte qu'il est enfermé dans une cave, entre des barreaux. Il ne comprend pas tout se suite ce qui lui arrive mais la mémoire lui revient. Une jeune fille en panne... Il l'aide... l'emmène avec lui.. boit un verre avec elle. Elle est belle, grande, les cheveux roux... et puis le trou noir. Que s'est-il passé ensuite ? Il n'en a aucune idée. Et c'est cette même femme qui fait irruption dans la cave et lui annonce froidement qu'elle le tient prisonnier, qu'elle fera ce qu'elle veut de lui, le fera souffrir, le regardera mourir de faim et de soif tant qu'il n'aura pas avoué son crime. Ce message d'abord incompréhensible aux oreilles du commissaire commencera à s'éclaircir lorsque sa geôlière, Lydia, lui racontera l'histoire d'Aurélia, son viol puis son meurtre qu'elle met sur le dos de ce dernier. Clamant son innocence, Benoit pense à sa femme, son fils et ses parents et se demande bien jusqu'où cette femme est prête à aller pour assouvir sa vengeance.



Karine Giebel nous tient en haleine du début à la fin. Un vrai huis-clos comme je les aime! Car, de cette cave, on n'en sort pas nous-mêmes. Prisonnier de cette femme, on deviendrait presque claustrophobe à la lecture de ce polar qu'on ne lâche pas, une fois commencé, car, comme Benoit, on attend le fin mot de l'histoire. Haletant, palpitant et poignant, ce roman ne laisse aucun temps mort. Aux chapitres courts et rythmés, le style est direct et percutant. Une lecture angoissante et au dénouement surprenant...



Les morsures de l'ombre... ça risque de faire mal!
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Regarder le noir

Après « Ecouter le Noir », Yvan Fauth (alias Gruz ici) continue d'explorer les sens à travers des nouvelles écrites par de grandes plumes du genre. On retrouve d'ailleurs certains auteurs déjà présents dans le premier volume.

Ceux qui me lisent le savent, la nouvelle n'est pas ma lecture de prédilection, mais peu à peu j'y prends goût, surtout lorsqu'elle est suffisamment développée pour constituer une histoire complète, avec une vraie chute. C'est le cas ici, et même si toutes les histoires ne m'ont pas plu j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes.

On commence fort avec un texte découpé en 9 courts chapitres, extrêmement cruel d'Olivier Norek : « Regarder les voitures s'envoler », raconté par un gamin de 13 ans qui aime...observer, et par sa jeune voisine Esther. Je ne vous raconte pas, mais âmes sensibles s'abstenir, une scène m'a beaucoup choquée. Efficace !



Puis c'est Julie Ewa, auteure que j'apprécie énormément, qui prend la suite avec « Nuit d'acide », et nous raconte le calvaire de Sabbir, un jeune garçon enlevé dans sa région natale d'Inde pour rejoindre un groupe de gamins mendiants auquels on a ôté la vue de diverses façons afin de susciter la pitié des passants. Comme toujours avec cette auteure, les mots sonnent juste, on « voit » bien qu'elle s'est documentée sur ces gangs qui sévissent dans les grandes villes d'Inde. Très choquant, parce que très réaliste.



Ensuite, c'est « The Ox », de Fred Mars, auteur que je ne connais pas. Un crime particulièrement violent a été commis dans un club échangiste assez spécial, puisqu'il est basé sur le noir total, on ne voit jamais ses partenaires...Je n'ai pas trop apprécié, ça manque de crédibilité et les personnages n'ont rien de réel.



On poursuit la découverte avec Claire Favan qui nous offre « Le mur », un post-apo où un gros porte-containers est devenu le dernier refuge d'une humanité décimée par la montée des eaux et les cataclysmes successifs. Et encore, ces survivants souffrent tous, à des degrés divers d'une maladie qui les prive peu à peu de la vue. Ceux qui voient le mieux accèdent aux postes à responsabilités comme capitaine ou second, les autres sont cantonnés aux basses besognes. On les désigne par le pourcentage de vision qui leur reste. Les humains ont foncé droit dans le mur alors qu'ils étaient prévenus, seront-ils plus « clairvoyants » maintenant qu'ils sont au bord de l'extinction ? Percutant !



« Demain » de René Manzor parle de don de voyance, celui dont est « affligée » Chance, une jeune femme qui se produit dans des spectacles. Elle va bien malgré elle se trouver mêlée à une enquête sur un violeur et tueur en série. Je l'ai lu il y a 3 semaines et déjà presque oublié, c'est dire si ce texte ne pas marquée.



« Transparente » d'Amélie Antoine nous parle d'Hélène, quadragénaire « polie, calme, mesurée, aimable...tranparente, certains diraient, sans doute ». Personne ne remarque qu'elle a fait un effort pour se rendre plus jeune, plus jolie, et tout au long de sa journée, la frustration monte, jusqu'à... Très triste, parce que sans doute certaines personnes éprouvent ce sentiment d'être quasi-invisibles aux yeux de tous. Un texte qui tape juste.



La nouvelle suivante ne m'a pas plu du tout, il s'agit d' »Anaïs » de Frédéric Papillon (je ne connaissais pas ). Une sombre histoire de prof de fac souffrant de visions et atteint d'une forme de folie hallucinatoire. Vraiment pas accroché, et je me suis demandée ce que ce texte faisait là, il en manquait un ?



On passe à « La tache », de Gaëlle Perrin-Guillet, qui nous fait vraiment « regarder le noir » mais de façon littérale cette fois. Le narrateur remarque un jour une petite tache noire sur un mur de son appartement. Saleté, moisissure ? En tout cas il n'arrive pas à l'éliminer, et malgré tout ses efforts, cette tache va grandir et finir par l'obséder. Je m'attendais à la chute, mais c'est agréable à lire, et bien construit, l'angoisse monte crescendo.



« Private eye », un texte de R.J Ellory, assez alambiqué raconte l'histoire d'un enquêteur suivi par un inconnu pour une raison obscure. Je n'en ai pas gardé grand souvenir, et n'ayant justement plus le livre sous les yeux, je me bornerai à dire que n'est pas une de mes nouvelles préférées dans ce recueil.



Vient ensuite « Tout contre moi » de Johana Gustawsson, je découvre. C'est sensuel, cruel et bref. Avec une chute que je n'attendais pas. Mais le thème du recueil ne me semble pas être de ce registre-là.



Et pour finir en beauté, « Darkness » par les deux reines du thriller, j'ai nommé Karine Giebel et Barbara Abel. Deux valeurs sûres qui ne m'ont pas déçues. Le capitaine Jérôme Dumas est chargé d'enquêter sur un crime sordide : une jeune femme qui dit s'appeler Hélène Queyllaire (!) a été retrouvée dans une chambre d'hôtel, les yeux brûlés par de la soude caustique et de l'acide sulfurique. Parallèlement, on suit le récit de la vie mouvementée d'une orpheline, depuis son enfance jusqu'à la vingtaine, de famille d'accueil en institution, jusqu'à son placement chez les Parmentier, qui ont déjà une fille un peu plus âgée. Et si vous voulez savoir la suite, il faudra aller voir de vos propres yeux ! Sans conteste une des meilleures histoires, en tout cas une de celles que j'ai préférées, avec les deux du début.



Pour conclure, j'ai passé d'agréables moments à découvrir ces nouvelles, même si j'ai parfois trouvé que le thème était interprété de façon trop approximative, comme dans « Tout contre moi ».

J'ai vu récemment qu'Yvan a récidivé avec « Toucher le Noir », il peut compter sur moi pour poursuivre cette découverte des sens très particulière !
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Meurtres pour rédemption

Après avoir été enthousiasmé par ma première rencontre avec l'auteure, je m'attendais à une belle confirmation, d'autant que la note de 4.36 incitait à l'optimisme.

A la fin de cette lecture je suis plutôt dubitatif et un poil déçu, drôle de bouquin, drôles de sensations.

Il s'agit d'un pavé de 716 pages (format numérique) et je m'interroge sur la pertinence de la moitié d'entre elles, car les répétitions peuvent être pénibles, surtout quant il s'agit de violence, de harcèlement, de viol, de "jeux" de dominations, de sadisme, de crises de manque et j'en passe...

Pour le contexte il s'agit de l'univers carcéral, côté femmes, donc les sujets évoqués plus haut sont cohérents voire logiquement attendus mais...

Je reproche à cette histoire une répétition de scènes qui se ressemblent trop pour commencer, mais aussi un scénario peu crédible et surtout très prévisible, et puis il faut aussi parler des personnages à la limite de la caricature (Marianne, un croisement entre un terminator buggé et une furie déjantée) ou hautement improbables pour la quasi totalité d'entre eux.

J'ai aimé la mise en place et les 100 premières pages ainsi que les 200 dernières pages, et je me suis assez ennuyé entre les deux pendant 400 pages...

Je ne vais pas résumer toutes les incohérences relevées, pas même en texte caché, trop de travail.

J'avais aimé la sobriété du premier roman, et j'ai été déçu par "l'outrance" du deuxième, un grand écart en somme ;)
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Toutes blessent la dernière tue

Le thème de l'esclavage moderne est un sujet dur mais romancé par K. Giébel, vous imaginez aisément combien le lecteur devient à son tour "esclave" du roman. Il ne pourra le poser qu'une fois terminé.

Certains passages sont durs car K. Giébel ne nous épargne rien et on souffre avec Tama,( jeune marocaine esclave en France) mais comme dans tous ses romans, le sordide, la cruauté, les tortures, côtoient l'amour, la tendresse, l'amitié, les sentiments "purs". Cela permet aussi au lecteur de reprendre son souffle et de poursuivre la lecture. Mais lorsque l'on connait son écriture, on redoute toujours, car même lorsque les tensions s'apaisent, que l'espoir revient, on sait que l'on ne va pas basculer dans "la petite maison dans la prairie" !

La plume de K; Giébel est toujours aussi affûtée et addictive. Je vais devoir maintenant m'armer de patience pour attendre son prochain livre ! ...
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Et chaque fois, mourir un peu, tome 1 : Blast

Bonjour les ami(e)s,

Voici « Et chaque fois, mourir un peu Livre 1 : Blast » de Karine Giebel . Énorme coup de cœur pour ce roman noir puissant, bouleversant et déchirant. Nous suivons Grégory, infirmier pour la Croix-Rouge internationale qui parcourt les zones de guerre du monde entier. Le voilà plongé dans la barbarie humaine, la folie des hommes et ce qu’elle a de plus stupide, de plus monstrueux et d’insoutenable: la guerre et son cortège de boucheries. Voici un thriller engagé, parfaitement documenté, profondément réaliste et qui vous prend aux tripes. Le personnage principal est terriblement attachant tant par l’étendue de sa mission que par les choix qu’il est obligé de faire. Vous suivrez l’évolution de son état d’esprit face à l’horreur de la guerre. L’atmosphère terrifiante et anxiogène des scènes d’action est tenace et difficilement supportable. Je suis toujours Fan de l’auteure, de sa plume brillante et sensible et de ces romans qui s’imprègnent en vous et ne vous quittent plus. J’ai hâte de retrouver Grégory dans le tome 2. Un roman magistral incontournable !

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Chambres noires

J'aime beaucoup les nouvelles, je vous en avais déjà parlé lorsque je vous avais parlé du recueil précédent "Abîmés" de l'intéressant Bouffanges. Je me suis très tôt régalé avec l'art du fantastique tel qu'il est maîtrisé avec autant de talent à la lecture de notre Maupassant national, mais je n'oublierai pas de citer un autre maître qui excellait en la matière, Edgar Allan Poe!

Je viens de découvrir tout à fait par hasard,( oui, j'ai cru acheter un roman et j'ai eu la surprise de tomber sur un recueil de nouvelles) un nouveau nom dans ce savoir-faire: Karine Giebel.

Fidèle à son habitude, KG ous a concocté quelques petits bijoux façonnés à sa manière et frappés de son poinçon si particulier, le noir!!!

Si vous la connaissez déjà, vous savez qu'elle excelle en la matière!

J'ai donc dévoré ces petites gourmandises aussi noires que peut l'être le plus noir des chocolats, m'amusant à espèrer pour chacune d'entre elles une fin paisible, voire heureuse, on n'est pas déçu : Chambres noires ne contient que très peu d'espoir!

Mais c'est bien pour ça qu'on l'aime, notre talentueuse Karine. Elle tricote avec grand soin des textes qui vous feront frémir tant la cruauté humaine reste une dominante!

Allez, régalez-vous !
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De force

Ce roman est sans conteste mon premier coup de coeur de l'année ! Il était temps me diriez-vous chers amis lecteurs. Et oui Karine Giebel a de nouveau réussi à accaparer toute mon attention avec son superbe thriller que j'ai dévoré avec un énorme plaisir.



J'ai adoré le fort aspect psychologique de chacun des personnages. Entre le grand professeur de médecine M. Reynier à qui tout réussi, Maud sa fille chérie mi capricieuse mi rebelle, Charlotte la sublime compagne du professeur. Sans oublier Amanda la belle gouvernante et M. Ferraud le jardiner un peu bourru, qui entretiennent la magnifique villa du sud de la France dans laquelle vit tout ce petit monde.

Mais il y a surtout le beau et sportif Luc, qui a sauvé par hasard Maud d'une agression un soir. Il aura alors pour mission de la protéger, sous les ordres du grand professeur, car les menaces pèsent toujours.

Luc va alors vivre au coeur de cette famille qui ne parait pas aussi paisible qu'elle en a l'air.



Quand un livre me fait imaginer l'histoire sans que j'ai vraiment l'impression de lire, c'est que le livre à réussi à me transporter complètement. C'est ce qu'il s'est passé avec cette histoire. J'ai parcouru ces lignes sans m'en rendre compte et même si c'est un petit pavé de 522 pages, j'aurai voulu que ça continue encore.

Les rebondissements sont nombreux, les personnages sont attachants et les relations entre eux sont superbement étudiées. On se pose beaucoup de questions et on veut surtout découvrir qui en veut tellement à cette famille et pourquoi.

J'ai également beaucoup aimé le dénouement.

Bref, un très bon thriller que je conseille.
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Toutes blessent la dernière tue

Waou ! Ce livre m'a bouleversée.

Tout au long de ce pavé de 700 pages, nous suivons le parcours tortueux de Tama, jeune fille marocaine. Elle est devenue esclave après que son père l'ai vendue à une famille française afin qu'elle puisse y faire des études. L'argent de la transaction lui permettra de s'occuper de sa nouvelle femme et de ses fils.

En arrivant en France, ce fut le choc, ce n'est pas une vie studieuse qui l'attendait mais une vie de sans papier, d'esclave accompagnée de tortures.

Un livre "coup de point" qui ne s'arrête pas, c'est de plus en plus prenant tout va de plus en plus loin au fur et à mesure que les pages se tournent.

Comment cela va t'il se finir ?

Quand Tama deviendra t'elle une femme libre ? Et qu'en fera t'elle ?

Livre addictif au sujet fort.

C'est le premier livre que je lis de karine Giebel et il ne sera pas le dernier.

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Toutes blessent la dernière tue





« - Peut-être que tu ne le sais pas, mais t’as de la chance. Toi, tu te poses pas de questions ! T’as pas de factures ou d’impôts à payer ! T’es prise en charge à cent pour cent. Aucune décision à prendre…

- Vous avez entièrement raison, madame Cara-Santos. Je n’ai pas de factures à payer, mais c’est sans doute parce que je ne possède rien. Alors forcément, on ne peut rien me prendre… J’ai été orpheline de mère à cinq ans et j’ai eu la chance d’être séparée de ma famille alors que je n’avais que huit ans. J’ai connu la joie de ne jamais aller à l’école et d’apprendre à lire et à écrire par moi-même, dans une buanderie sans chauffage… J’ai également l’immense bonheur de travailler environ une centaine d’heures par semaine sans être obligée de toucher le moindre salaire. Vous avez raison, madame, j’ai beaucoup de chance. »



Un extrait du récit qui démontre bien le travail inhumain enduré par une esclave !



Elle , Tama est née au Maroc, dans un village reculé, au sein d’une famille pauvre. Vendue à une femme sans scrupules, et qui n’a connu que servitude et maltraitance. Elle s’est forgée dans la souffrance, dans la lutte. Les épreuves traversées lui ont insufflé une incroyable force. C’est une miraculée…

Lui, Gabriel est un homme qui vit à l'écart du monde, avec pour seule compagnie son chien, ses démons et ses profondes meurtrissures. Un homme bien mystérieux et dangereux. C’est un tueur…



L’auteure a su créer deux personnages meurtris avec des faiblesses, des blessures et un vécu tragique. Elle nous délivre une histoire complexe, sombre qui ne s’éloigne jamais de la réalité.

Ce livre est un condensé d’horreurs, de barbaries et de nombreux passages sont d’une rare violence physique ou psychique. On y découvre l’esclavagisme moderne d’une monstruosité absolue, mais également de l'amour, de la rédemption et de l'espoir.



Je me suis considérablement attachée à cette jeune fille qui a une détermination inouïe et une résilience à toute épreuve. Au fil des pages, la lecture de ce récit a éveillé en moi beaucoup d'émotion, de la colère face aux sévices que subit notre protagoniste, mais également de la tristesse et de l'incompréhension envers des bourreaux machiavéliques.



Un récit diabolique et sans aucune retenue qui nous plonge dans une atmosphère inquiétante, oppressante et qui fait naître l’angoisse chez le lecteur.

Une plume très addictive et une maîtrise du style intrigante jusqu’au dénouement qui nous laisse totalement sans voix !



Sans nul doute, Karine Giebel s’est fait une place à part entière dans le thriller psychologique…



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Toutes blessent la dernière tue

Il est des livres qui nous mettent KO tout net.



Karine Giebel est à sa façon discrète et toujours loin des haut-parleurs, une auteure engagée.



Dans chacun de ses polars on retrouve une thématique de société qui fait polémique, elle dénonce ici la servitude domestique.



Avec toute la retenue et la dignité que sa colère, émanant à chaque ligne le permettent, Karine Giebel donne une voix aux invisibles, dont le sort reflète un monde sans pitié, que l'on refuse souvent de voir.



D'une plume incisive, l'auteure française livre un polar foudroyant qui explore les mécanismes de la violence et les traumatismes de la chair.



La reine du polar n'a rien perdu de son talent pour décrire les bas-fonds des âmes humaines et des personnages épais, charnus, vivants, bons ou mauvais, qui flirtent chacun avec leur part animale et la violence en héritage, évoluent dans une ambiance belliqueuse que l'on ne peut retrouver que chez les plus grands du genre.



Le rythme est volontairement lent pour faire ressortir la notion du temps qui ne s'écoule pas dans la souffrance, nous transposant dans la peau du personnage.



C'est noir, noir, ultra noir ! Tout est noir dans ce polar.

A chaque déferlement de violence on est au bord de la nausée, la respiration se coupe, l'estomac se contracte, les larmes nous viennent aux yeux.



Un livre coup de poing duquel on en ressort avec l'âme éclatée.





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Jusqu'à ce que la mort nous unisse

Vincent Lapaz est guide de haute montagne dans le Mercantour.

C'est un homme déçu que sa femme Laure a quitté il y a cinq ans.

Depuis, il prend sa revanche et séduit toutes les femmes qui lui plaisent et puis les laisse tomber.

Un jour, Myriam, qui vient d'être engagée à l'office du tourisme, tombe amoureuse de lui en deux jours.

Il l'éconduit et on la retrouve morte dans son logement, un suicide ?

Pierre Cristiani, ami d'enfance de Vincent, fait partie de l'équipe des gardes du parc. Il est marié, a deux enfants et semble soucieux depuis quelques temps.

Servane Breitenbach arrive au village comme brigadier et se noue d'amitié avec Vincent.

Karine Giebel prend son temps pour nous présenter tous les protagonistes.

Elle décrit à merveille la montagne et la nature.

Le drame se déclare : Pierre Cristiani disparaît. Les recherches s'effectuent.

Vincent ne croit pas à un accident.

A partir de là, le rythme s'accélère, les moments de suspenses sont nombreux, haletants, avec une surprise assez horrible.

C'est la deuxième fois que je lis le livre.

J'ai raté le téléfilm qui a été diffusé au printemps me dit-on. J'espère qu'on le repassera.

De toute façon, je ne rate rien car j'apprécie beaucoup le style d'écriture de Karine Giebel.

Elle doit apprécier le Mercantour car elle en avait déjà fait un refuge pour les deux fugitifs dans "Satan est un ange".

J'aurais préféré une autre fin mais c'est une histoire très personnelle.

Je ne suis pas encore mûre pour assumer les fins trop cruelles.

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Maîtres du jeu

Un chapeau et des lunettes teintées pour tenter de se camoufler. Même si les deux femmes dans la cage d'escalier semblent l'avoir reconnue, cette actrice très connue. Morgane monte les escaliers en vitesse et arrivée au troisième étage, elle s'arrête devant la porte du notaire avec qui elle a rendez-vous. Encore maintenant, elle ne comprend pas pourquoi elle est là, ne connaissant pas l'homme qui vient de mourir et qui, apparemment, l'a couchée sur son testament. La maman du défunt ainsi que son frère et sa sœur, assis devant le notaire, lui lancent un regard noir dès qu'elle pénètre dans la pièce. L'ambiance est pesante d'autant plus qu'à la lecture du testament, la famille apprend qu'Aubin Mesnil, le défunt, ne lui laisse que peu de choses alors que Morgane hérite de sa maison dans l'Ardèche. C'est en compagnie de son ami Marc qu'elle s'y rend et se rendra vite compte qu'il ne s'agit nullement d'un cadeau...



Yann, un jeune flic, reçoit un appel en pleine nuit. Un dangereux psychopathe vient de se faire la belle de l'asile dans lequel il était enfermé depuis 6 ans, non sans avoir buté un infirmier, blessé un vigile et le conducteur de la voiture qu'il a volé. Le connaissant pour l'avoir poursuivi, Yann se doute que ce Maxime Hénot ne va pas en rester là. Un instinct animal et meurtrier semble encore l'habiter malgré les soins qu'il a reçus. Et, effectivement, après avoir roulé quelque temps, abandonné la voiture pour en voler une autre, le tueur va même jusqu'à prendre la place de l'homme qu'il a assommé. Le voilà donc chauffeur d'un car en route pour le Vercors. A son bord pas moins de 16 enfants handicapés accompagnés de Lisa, une belle monitrice qui éveille en lui ses démons...





Karine Giebel nous offre deux nouvelles différentes aussi bien sur le fond que sur la forme. En tout juste 60 pages chacune, l'auteur capte le lecteur dès les premières pages et le tient en haleine tout du long. Pas facile comme exercice et pourtant, l'auteur y parvient sans mal. Le suspense est bien présent, l'intrigue plutôt bien ficelée et l'angoisse crescendo. Même si la deuxième est plus convenue et moins surprenante, les deux sont implacables et surprenantes. L'écriture est enlevée et rythmée, notamment dans la seconde où l'action se passe dans un court laps de temps et où l'auteur donne la parole tantôt au flic tantôt au tueur. Efficace, tout simplement...



Saurez-vous reconnaître les Maîtres du jeu?
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Juste une ombre

Premier livre de Karine Giebel que je lis et j'ai été plutôt surpris par l'évolution du récit.

Au départ, ça démarre assez lentement, l'auteure prend bien le temps de nous poser les personnages, même les secondaires.



On plonge donc dans la vie de Chloé, une pure carriériste, imbuvable avec toutes les personnes qu'elle connait. On a donc beaucoup de mal à la plaindre lorsqu'une ombre se met à la suivre et à la harceler.



Par chance, on suit également Gomez, un flic aigri par la vie, qui veille sur sa femme en phase terminale.



Les 200 premières pages sont longues, très longues, il ne se passe pas grand chose. L'ombre n'est pas très dangereuse (hormis déplacer quelques objets, elle ne fait pas grand chose) Chloé se comporta toujours aussi mal avec les gens et Gomez sombre de plus en plus dans la déprime.



Je vous passe les détails qui vont conduire nos deux personnages principaux à se rencontrer, car je ne veux pas vous raconter les détails. Mais à partir de leur rencontre le livre va devenir bien plus intéressant, les personnages secondaires vont peu à peu s'effacer et une enquête va se construire assez habilement.



Il faut donc laisser à ce livre de 600 pages un bon tiers pour que cela démarre vraiment. Mais cela vaut le coup. L'histoire est habilement ficelée et les situations s'enchainent dans un rythme effréné.

On regarde donc nos deux malheureux sombrer avec un grand plaisir sadique.



Le final est époustouflant, pour une fois un auteur va au bout de ses idées et ne ménage pas ses personnages (ni ses lecteurs). Elle parvient à creuser et développer des personnages avec un style très accrocheur. Même au début du livre, que j'ai trouvé un peu lent, on est tout de même accroché par les multiples histoires et on a envie de voir comment cela va se développer.



Au final, j'ai été agréablement surpris par une auteure que je ne connaissais pas, même si j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans. Ce livre se bonifie au fil des pages et mérite vraiment que l'on s'y plonge, même si on a beaucoup de mal à apprécier la petite garce de Chloé.



Je pense me laisser tenter par un autre de ses livres, afin de voir si, avec un personnage plus sympathique, on pourrait accrocher tout de suite au récit.
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Ce que tu as fait de moi

Une nuit, un commissariat, deux salles de garde à vue. L'IGPN a été appelé pour interroger le commandant Richard Ménainville et la lieutenant Laëtitia Graminsky. La scène de crime n'est autre que l'immeuble où ont lieu les interrogatoires. Chacun des appréhendés a une longue et terrible histoire à raconter, leurs aveux sur une passion qui s'est transformée en machine infernale à détruire, à tuer…

La première impression qui vient, après avoir lu les premiers chapitres de ce polar est une impression de mal être. L'ambiance est glauque, malsaine. Karine Giebel sait parfaitement installer le trouble dans les esprits. Elle invente un polar complètement atypique où enquêteurs et criminels sont du même bord : des flics. Il y est question de harcèlement sexuel jusqu'au chantage à la mort, mais aussi de la construction d'un climat passionnel entre deux individus qui va pousser la passion jusqu'à son paroxysme le plus redoutable, la destruction tant morale que physique des belligérants, au-delà de l'amour, la haine.

« Ce que tu as fait de moi » est une longue descente dans les enfers de l'amour venimeux, addictif, aliénant.

L'écriture est classique et le style de Karine Giebel est redondant mais ce n'est pas sur ce terrain-là que l'on attend l'auteure. Elle s'étale souvent dans des postures, des états d'âmes qui ne font que ralentir l'action. Une coupe d'une centaine de pages n'aurait que rendu service à l'efficacité de la narration et aurait donné un rythme plus soutenu à cette histoire qu'elle maîtrise néanmoins à la perfection.

C'est un roman réussi qui se lit d'une traite, une histoire peu ordinaire qui sort des sentiers rebattus du genre policier. Une réussite.

Editions Belfond, Pocket, 643 pages.

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Purgatoire des innocents

Si la peur est la mieux connue de nos émotions, elle garde encore ses zones d'ombres. Enfin, gardait… car Karine Giebel nous entraîne dans les méandres de nos angoisses et nous ouvre les portes de l'enfer.



La romancière nous décrit avec précision, jusqu'à la nausée, cette peur qui fait le sang s'épaissir, qui ulcère, qui vrille et qui tord l'estomac.

Elle s'acharne à nous chatouiller les nerfs à la râpe avec des narrations épouvantables des scènes de torture, du mal incarné, et des limites de la souffrance humaine.



Avec Purgatoire des innocents Karine Giebel rappelle que la déesse de l'épouvante c'est bien elle.





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Purgatoire des innocents

Ouuuuf! ça y est! je l'ai terminé!

Ce n'est pas du soulagement et en aucune façon de l'ennui, je reprends mon souffle! En matière de thrillers, on trouve de tout, il faudra dorénavant compter sur Karine Giebel et sa maîtrise du suspense!



Raphaël et son petit frère s'enfuient après un braco dans une bijouterie non sans y avoir laissé quelques plumes (aucun rapport avec ma lecture précédente! ;) :

ils y ont laissé un employé mort et le jeune Will a du plomb dans l'aile. Poursuivis par toutes les polices de l'hexagone, avec un grand blessé sur les bras, ils n'ont d'autre solution que de se mettre au vert dans une ferme de l'Indre habitée par Sandra, vétérinaire de campagne. Et ce lieu qu'ils pensent être un refuge, va se révéler être le hall de l'enfer ou Purgatoire des innocents.



Karine Giebel nous mène habilement en bateau sur les flots de l'horreur et nous entraîne progressivement dans ce que l'âme humaine a de plus sombre.

Elle excelle à nous faire haîr les personnages et puis petit à petit à nous les faire aimer, car, dans la hiérarchie des monstres humains, on trouve toujours pire : de vraiment pas sympathiques à l'ignoble ordure dénuée de toute humanité!



Eh bien, je me suis régalé, si on peut le dire ainsi car parfois les descriptions nous amènent au bord de la nausée, mais j'ai été pris par le rythme dingue, les rebondissements multiples et je me suis bien laissé capter par ce récit.

Karine, tu as un talent comparable à celui d'un certain Stephen, on pourait te surnommer notre Karine Queen! ;)



Coup de coeur!!!
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Glen Affric

Chaque roman de Karine Giebel constitue un monde en soi.



Avec Meurtres pour rédemption elle nous avait déjà initié au système carcéral.

Dans Glen Affric elle nous replonge dans cet univers complexe et fascinant qui fourmille d'événements et des personnages hors du commun.

La prison qui transforme les hommes en bêtes sauvages, nourries de haine et abreuvées d'injustice devient à son tour un personnage à part entière.



La romancière nous prend par la main et nous amène au bord de la falaise.

On passe beaucoup de temps avec les personnages, on a vraiment le sentiment de vivre ce qu'ils vivent en temps réel, d'être emprisonnés, partageant les mêmes peines et les mêmes rêves.

Mais on est spectateur également d'une étonnante et belle histoire d'amour fraternel, d'espoir et de résilience,



Dans toute son oeuvre Karine Giebel a toujours conféré au roman policier une dimension sociétale, nourrissant sa mélodie dramatique de réflexions sur le monde qui nous entoure.



Tout au long du roman, parmi tous ses destins brisés, l'on s'interroge avec elle sur la notion de victime et de coupable et on n'a qu'une envie : accompagner les héros dans leur quête de vérité.



C'est un livre dur qui cogne fort.

Pour mieux rudoyer les mentalités et affronter les défis qui nous attendent encore sur le front de la justice, du système carcérale et de la réinsertion des détenus.





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Chiens de sang

Voici achevée ma première lecture de Karine Giebel.

Assurément, l'auteure est douée qui offre au lecteur de thrillers un livre captivant, haletant et bien chapitré à deux voies. deux traques pour le (sanglant) prix d'une!

Efficace, certes. Habile, oui... Mais sans grande originalité pour le thème développé: La chasse à l'homme a déjà été- et depuis pas mal de temps- exploitées par certains maîtres du suspens... de même pour la chronique et la dénonciation sociale. Fajardie, Daeninckx, Coatmeur, Jaouen et siniac (pour ne citer qu'eux et pardon pour les autres) sont déjà passés par là.

La barbarie des hommes...

Il n'en reste pas moins un bon thriller, bien addictif, et les autres ouvrages à lire de Karine Giebel...

Et je ne vais pas m'en priver, tiens!

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Jusqu'à ce que la mort nous unisse

Vincent est guide de montagne. Écorché depuis sa tendre enfance, sa vie a perdu toute saveur le jour où la femme qu'il aimait l'a quitté pour un touriste. Servane débute sa carrière de gendarme et découvre la montagne, à ses côtés, avec autant d'appréhension que de bonheur. Ce magnifique roman est une prouesse de plus. La montagne y est décrite avec tant de passion et tant de réalisme que j'ai l'impression d'en revenir. Tantôt éprouvée par sa dureté, tantôt touchée par sa beauté j'ai vibré au rythme des pages comme si j'étais moi-même prisonnière de ce milieu oppressant et époustouflant. Amours impossibles, personnages complexes et actions en cascades nous entraînent dans 400 pages palpitantes. Un excellent moment !
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Toutes blessent la dernière tue

Tama est une esclave. Achetée au Maroc après la mort de sa mère, elle est au service de bourreaux qui ignorent la pitié et l'exploitent nuit et jour. Mais Tama a un secret : en cachette elle a appris à lire, ce qui lui permet de s'évader en rêve. Jusqu'à une rencontre qui pourra la sauver ?

Gabriel vit seul dans un hameau isolé. Il n'en sort que pour pour faire ses courses et aller assassiner les personnes qu'on lui désigne. Quel est son but ? Un jour, une jeune femme blessée et amnésique trouve refuge dans sa grange. Pour sa sécurité, Gabriel devrait la tuer, mais il ne peut s'y résoudre et la soigne.



Deux histoires s'entrecroisent dans ce long roman. On sent bien qu'elles vont finir par se rejoindre, mais peut-être pas tout à fait comme on pourrait s'y attendre...

Deux histoire d'une violence extrême : pas une once d'humanité ou de retenue chez les bourreaux. Ceux par qui le salut peut venir, marqués par des passés violents, hésitent entre la compassion, l'amour et les coups. Seules les esclaves, et un petit enfant, apportent une lueur d'espoir...

Le style utilisé, des phrases et des chapitre courts et un texte haché, l'alternance entre les deux narrations, Tama et Gabriel, donne au roman beaucoup de rythme. On pourrait être rebuté par tant de violences, mais finalement c'est le désir de découvrir le dénouement qui l'emporte. Une lecture presque addictive.

Un roman noir, très noir, et haletant !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Juste une ombre

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