À la différence de toutes ces personnes qui ont grandi avec les BD de Lou, moi, je passais le plus clair de mon temps à regarder le dessin animé à la télévision (entre autres) et à danser sur le générique. Dire que je rêvais d’avoir ces ouvrages en ma possession serait un euphémisme, pourtant, je n’ai jamais craqué. Jusqu’au jour où les éditions Glénat ont annoncé la parution d’une intégrale. Malgré son prix qui en ferait fuir plus d’un (déjà que payer un relié 25€ ça fait trèèès mal), le bouquin en comporte quand même huit, alors, dans un sens, c’est carrément attractif. Donc, quand je suis tombée dessus en librairie aux alentours de noël, je l’ai embarqué. Hop.
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore l’œuvre de Julien Neel, je vous explique en quelques lignes (profitez-en pour sortir de votre grotte, d’ailleurs, d’où est-ce que vous venez ?). Dans cette histoire nous faisons la connaissance de Lou, une enfant de douze ans qui est terriblement gentille, attentionnée, drôle, intelligente, pétillante, rêveuse et créative. Elle a du répondant et plus que tout, elle est secrètement amoureuse de Tristan, un garçon qui vit en face de chez elle et qu’elle se plaît à observer avec une paire de jumelles depuis sa chambre ou le toit de son immeuble. Également, elle vit avec un chat qui change de prénom trente-quatre fois par jour et sa mère, une célibataire amatrice de science-fiction et de jeux vidéo qui s’est faite plaquer quand elle était enceinte.
Au fil des huit tomes qui composent cette intégrale, Lou passe d’enfant à adolescente, puis à jeune femme. Elle grandit, se pose des questions, se cherche, passe par différentes étapes, se sent parfois perdue, ressent des émotions nouvelles, et grâce à (à cause de ?) tout ça, je pense que beaucoup de lectrices, peut-être même de lecteurs, se sont, à un moment ou un autre, vus en elle. Lou, ça pourrait être vous, ça pourrait être moi. En un sens, elle est une sorte d’emblème puisqu’elle nous a guidés, et j’ai pris plaisir à la suivre — cette fois-ci avec mon regard d’adulte.
Finalement, qu’est-ce que j’ai pensé de cette lecture ? Eh bien, en toute honnêteté, je ne sais pas trop. D’un côté, je me dis que j’ai fait là l’un des meilleurs achats de ma vie. D’un autre, je me sens envahie par un profond sentiment de nostalgie ainsi qu’un tiraillement au cœur, et malheureusement, rien ne pourra me consoler. Suivre Lou sur toutes ces années, c’était incroyable, émouvant, et tant d’autres choses encore. Je ne m’en remettrai probablement pas, mais je tiens à remercier l’auteur qui a réussi l’exploit de créer un personnage profond et réaliste qui a marqué toute une génération. Nous avons là une excellente bande dessinée qui aborde diverses thématiques, le tout avec une infinie justesse. Il est, entre autres, question de famille, d’amitié, d’amour, de santé mentale, de relations avec autrui, de recherche de soi, d’équilibre.. Je n’ai qu’un unique regret : celui d’avoir découvert ce récit aussi tard. Quand le premier épisode est sorti, j’avais treize ans et la petite Lou tout juste douze. À présent j’ai vingt-sept étés au compteur, et ce n’est que maintenant que je prends la peine de découvrir la suite de ses aventures.
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