Citations de Jean-Louis Bory (62)
Le surnaturel est du naturel encore inconnu. (p.36)
La solitude permet l'intensité, dans la disponibilité comme dans le travail. (p.22)
Voilà pourquoi j'ai préféré remplacer âme soeur par un autre comme moi. (p.19)
La gifle claqua comme un coup de fouet. Elisa se frotta la joue, les paupières à demi tombées ; elle hésitait entre les larmes et le silence digne. La chaleur picotante gagnait son oreille.
"Attention, mon gaillard, insistez un peu plus sur les origines germaniques de Jeanne d'Arc; attention, mon cher, il n'y a pas eu de Verdun; où avez-vous été pêcher un Verdun, vision d'histoire?
Attention mon mignon, il faut que vos petits Jumainvillois soient pénétrés de l'idée que l'Amérique n'est peuplée que d'Indiens sioux, de gangsters et de juifs mangeurs d'enfants " etc ...
[Bel-ami :] l’ambitieux du modèle Louis-Philippe est devenu l’arriviste modifié IIIe République, avec cette aggravation de la pesanteur qui nous fait tomber de Balzac en Zola.
Il y aura un moment terriblement narcissique, ça frisera même l'onanisme. Je veux un livre moral, donc il y aura de l'onanisme, qui est une pratique éminemment morale, c'est un retour sur soi.
Ils partirent dans cette giclée de citron qu’était le matin frais et acidulé. […] Ils s’avançaient dans l’air vif ; cela faisait ronfler la poitrine et forçait le pas à s’allonger. Le soleil se dégageait à peine de la fourrure de feuillage noir qui moulait l’épaule de la colline. Le ciel était encore blanc.
Ils marchaient sans rien dire. […]
Émile sentait déjà son rucksack lui peser sur la nuque. En embrassant sa mère, il avait été frappé par les étoiles mortes qui serraient le coin des paupières, la commissure des lèvres, et par la couleur éteinte du sourire. C’était la première fois qu’il la voyait si vieille et si fragile.
Nos plus grands désirs sont les plus inavouables, et ils le sont, inavouables et les plus grands, parce qu'ils sont les plus contrariés.
Dénonçant la peste, il la nomme ; la nommant, il la crée, c'est clair comme deux et deux font quatre. Sans tes hi-han, les pestiférés mourraient de la peste en ignorant qu'ils l'ont. (p.123)
Donc la normalité est affaire de majorité, et par conséquent susceptible de renversement ? (p.71)
En morale, appeler la nature à la rescousse, c'est installer l'enfer à tous les étages. (p.70)
Fin de mon isolement, pas de ma solitude. (p.16)
Trois ans se sont écoulés depuis les événements rapportés dans la premiére partie de la"peau des zébres":la rupture entre Pierre et François-Charles.Nous sommes en 1961;c'est l'année des ultimes soubresauts de la guerre d'Algérie.François-Charles et ses amis vivent parallèlement la violence et le désordre de la vie politique française,et les désordres,sinon les désordres de leur vie privée_dans lesquels ils voient non seulement une réponse à l'ordre d'une morale exécrable
Aidez-moi, pauvre critique, à voir sans me mentir et à apprendre à voir sans concession. Ainsi soit-il.
Bel-Ami accompli cette prouesse paradoxale : à force de voler bas, il monte haut.
Pour qu’il y ait « illusions perdues », il faut avoir des illusions. Bel-ami n’en a pas.
Rien à faire : Bel-ami n’est qu’un sous-off qui a pantouflé pour le boulevard.
Dans une rue de Bamberg (Bavière), un jour de juin 1815, on retrouva le corps du prince de Wagram, écrasé. « On » l’avait étranglé cette nuit-là et précipité par la fenêtre. Vulgaire assassinat ? Les partisans des solutions simples qui tranquillisent l’esprit, expliquèrent par le suicide cette chute d’un prince étranglé.
On m’a rangé dans une clinique greffée sur le pavillon où Madame d’Épinay reçut – quelle patience – le cher Jean-Jacques. Chaque jour, là où Rousseau posa son auguste fessier, je pose le mien, moins auguste, certes.