Citations de Jacques de Bourbon Busset (262)
L'absolu n'est pas de l'ordre de l'Etre, il est de l'ordre de l'amour.
L'amour est acte de confiance, de confiance en sa propre confiance et en la confiance de l'autre.
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La présence de ton absence me révèle ton éternité.
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Je me suis efforcé toute ma vie de devenir un attentif. La vie a deux dans la nature aiguise la faculté d'attention.
« J’ai connu la grâce de vivre un grand amour partagé. C’est à toi qu’en revient le mérite. Du premier au dernier jour, tu m’as devancé. Je n’ai fait que te suivre. Les dernières années, pourtant, j’ai comblé mon retard et cela a été, pour nous deux, la source d’une joie extrême.
Il fallait ta mort pour que certaines choses pussent être écrites. Souvent, tu me l’avais dit. J’avais protesté, tout en te donnant secrètement raison.
Désormais, nous sommes tout le temps ensemble. C’était ton rêve. Il est accompli. Il m’a fallu du temps et du courage pour le comprendre. Maintenant encore, par moments, je lâche pied. Tu es là et tu m’aides. Je ne veux pas te décevoir. J’essaie de me montrer digne de ton âme intrépide.
A toi seule je pouvais dire certaines choses. Je te le disais mieux qu’à moi-même. J’ai besoin de penser que tu lis par dessus mon épaule pendant que j’écris. »
Entre les arbres, passent, invisibles, des souvenirs, des ombres d'images, mais les hêtres n'ont pas encore rougi. Le feuillage vert sombre se fatigue et cède devant la poussée jaune et rousse? Les semis d'automne éclaboussent la campane de vert Véronaise.
Je ne crois pas aux leçons du passé, sinon pour mettre en garde contre la tentation de le copier.
Les aveux, même sincères, sont toujours infidèles.
Vouloir une chose, c'est déjà la posséder à moitié.
Les idées n'ont que faire d'oripeaux, elles s'imposent par leur nudité même.
Pour moi, les deux plus belles choses du monde sont un corps de femme et un arbre. Ceux qui sentent cela, je suis d'accord avec eux, quoiqu'ils pensent.
Hélas, j’ai passé l’âge des dilemmes et je sais aujourd’hui que les volontés les plus fermes se ruent sur les compromis.
Y'a-t-il plusieurs routes ? N'y a-t-il pas plutôt une seule route, bordée des sentiers qui la longent, s'en écartent, la coupent, s'éloignent et reviennent ?
L'oubli du soi est un chemin vers la joie.
Il a fallu désarmer de nos amours-propres. Ce fut long et difficile. Nous étions aidés dans cette conviction que rien ne tue plus sûrement l’amour que l’amour propre.
Nous n’avions pas déclamé des serments romantiques mais nous savions qu’aucune circonstance ne pourrait jamais nous séparer. Bien des fois, nous avons été mis à l’épreuve. Nous en avions longuement parlé et avions réduit l’obstacle à un incident de parcours.
Ce qui est le plus intime doit être protégé. Ce n’est pas un trésor, c’est beaucoup plus, c’est le ressort intérieur et il importe de le ménager chez l’autre comme chez soi. Aussi convient-il, entre amants, d’user de discrétion, de savoir renoncer à certaines questions et de respecter certains silences.
Le grand esprit fuit les honneurs et fait de grandes choses. Le petit esprit recherche les honneurs et fait de petites choses. Qui décidera si les choses sont grandes ou petites ? Personne, mais celui qui les fait le sait.
Il faut avoir le courage de choisir son ridicule. Mon choix, depuis longtemps est fait. L'étiquette de raisonneur subtil ne me déplaît pas.
J'évite à dessein le mot amour si galvaudé.
J'ai entassé les titres comme un avare accumule les pièces d'or : dictateur à vie, divin, imperator. J'ai donné mon nom à un mois de l'année, et ma statue trône dans le temple de Quirinus. Aujourd'hui, enfin, dans quelques heures, le Sénat me décernera la couronne.
La promesse de la gloire passe en volupté la gloire elle même.