Lorsque O'Shea eut refermé la porte de la cellule sur les quatre shérifs adjoints, la jubilation de la foule qui commençait à remplir les rues ne connut plus de bornes. Quand il se fut lavé tranquillement dans la cuvette du Shérif, il s'assura du bon fonctionnement de son artillerie sans tenir compte de la panique grandissante de Zrebecki, collé à la fenêtre.
- Voilà les gens qui s'amènent, s'étrangla le petit dresseur de chevaux. Dans le tas, il y en a qui doivent pas aimer ce genre de grabuge et ils pourraient bien faire du vilain avant peu.
- Bien sûr, acquiesça Wildcat. Je pourrais aussi me casser une patte en me promenant dans la rue, ou me faire piétiner par un bourrin, ou être transporté jusqu'au Nouveau-Mexique par un ouragan déchaîné, ou bien...
- Ah, t'es jamais sérieux ! gémit Harvey.
- Je suis très sérieux, protesta O'Shea en replaçant ses deux Colts dans leurs gaines. Je n'ai plus qu'une chose à faire avant d'aller voir ce vieux Randy pour recevoir ses confidences.
- Quoi ? Qu'est-ce que t'as encore inventé ?
C’est impossible de ne pas avoir peur et celui qui prétend de n’avoir jamais eu peur est le plus grand menteur que la terre ait porté !
« On s’imagine que le passé est mort, enterré et oublié (….) , mais il survit dans la mémoire. On le porte en soi, et on ne peut jamais savoir quand il va se réveiller. »
MacGraw ne connaissait pas les gens aussi bien que lui, Billy, les connaissaient. (……) Etait -ce parce que le vieil homme vivait seul à l’écart de tous depuis longtemps ? Ou bien était-ce le contraire et vivait-il à l’écart justement parce qu’il était incapable de comprendre les gens et d’admettre leur façon de se conduire, parfois, les uns envers les autres ?
On peut réussir tout ce qu’on veut, si on le veut vraiment et si on travaille assez dur pour l’obtenir.
…certains hommes sont comme certains animaux : ils veulent vivre en bande ou en troupeau, et d’autres sont comme d’autres animaux : ils veulent vivre seuls. La nature nous a faits ainsi, et si nous voulons être heureux, nous devons vivre tels que nous sommes….
Soudain, O'Shea perçut un léger bruit et tourna la tête.
A moins de trois mètres de lui, le blondinet le regardait en ouvrant de grands yeux. Torse nu, son pantalon chiffonné, il tenait un sceau vide à chaque main.
Le cheval broncha. Au même moment, le garçon cria quelque chose et balança un sceau qui atteignit Wildcat en pleine poitrine. Le mouvement du canasson et l'impact déséquilibrèrent le cavalier. Il essaya de recouvrer son assiette et de dégainer en même temps mais, désarçonné, il glissa et tomba sur le dos.
Le choc fut rude et sa tête heurta un rocher. Sous l'effet de la douleur, il eut un éblouissement et perdit connaissance.
Nous élisons des gens pour faire ces lois, d’autres pour les faire appliquer, et personne n’est au- dessus de la loi, ni ne peut fabriquer ses propres lois au fur et à mesure que les circonstances changent. (…) Dès que les gens commencent à ignorer la loi, plus personne n’est en sécurité : ni toi, ni moi, ni personne
La nature est ainsi, voilà tout. Elle n’est ni bonne ni mauvaise ; elle est. C’est la même chose avec les gens et il ne rime à rien de les détester ou les blâmer. L’homme est le plus destructeur des animaux chasseurs parce qu’il est le plus intelligent et qu’il aime tuer plus que n’importe quelle autre créature.
Il savait que les animaux sauvages meurent souvent d'une mort brutale et violente, et souvent jeunes. Il savait que c'est ainsi que la nature élimine les faibles, les blessés, les malades, et favorise les forts pour le plus grand bien de l'espèce entière.