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Citations de Hannah Arendt (524)


Hannah Arendt
"C’est justement parce que les idéologies en elles-mêmes sont affaire d’opinion et non de vérité que la liberté de changer d’avis représente un grand danger."
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Puisque l’autorité requiert toujours l’obéissance, on la prend souvent pour une forme de pouvoir ou de violence. Pourtant l’autorité exclut l’usage de moyens extérieurs de coercition ; la où la force est employée, l’autorité proprement dite a échoué. L’autorité, d’autre part, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l’égalité et opère par un processus d’argumentation… Historiquement nous pouvons dire que la disparition de l’autorité est simplement la phase finale d’une évolution qui a sapé principalement la religion et la tradition.
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Hannah Arendt
La terreur est l'accomplissement de la loi du mouvement.

Dans - "Le Système totalitaire", 1951 -
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Hannah Arendt
Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien (...). Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez alors faire ce que vous voulez.

If everybody always lies to you, the consequence is not that you believe the lies, but rather that nobody believes anything any longer (...). And a people that no longer can believe anything cannot make up its mind. It is deprived not only of its capacity to act but also of its capacity to think and to judge. And with such a people you can then do what you please.

Citation extraite d'un entretien de 1974, avec l'écrivain français Roger Errera (03 décembre 1933 -12 août 2014), sur la question du totalitarisme,
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La vraie grandeur de Zola, difficile à retrouver dans ses pamphlets, est le courage indomptable avec lequel cet homme qui, dans sa vie et dans son œuvre, avait exalté le peuple "jusqu'à l'idolâtrie", se dressa pour défier, combattre et finalement convaincre les masses dans lesquelles, comme Clemenceau, il ne distinguait qu'à peine le peuple de la populace. "...On a trouvé des hommes pour résister aux rois les plus puissants, pour refuser de s'incliner devant eux : on a trouvé très peu d'hommes pour résister aux foules, pour se dresser, tout seuls devant les masses, égarées trop souvent jusqu'aux pires excès de la fureur, pour affronter, sans armes, les bras croisés, d'implacables colères, pour oser, quand on exige un "oui", lever la tête et dire "non". Voilà ce qu'a fait Zola 1. (p.247)
1. Clemenceau, discours au Sénat, le 11 décembre 1906, cité par Weil, op. cit., p.112-113, Journal officiel, ibid.
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Hannah Arendt
Ce que les masses refusent de reconnaître, c'est le caractère fortuit dans lequel baigne la réalité. Elles sont prédisposées à toutes les idéologies parce que celles-ci expliquent les faits comme étant de simples exemples de lois, et éliminent les coïncidences en inventant un pouvoir suprême et universel qui est censé être à l'origine de tous les accidents. La propagande totalitaire fleurit dans cette fuite de la réalité vers la fiction, de la coïncidence vers la cohérence.
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La culture, mot et concept, est d'origine romaine. Le mot "culture" dérive de colere - cultiver, demeurer, prendre soin, entretenir, préserver - et renvoie primitivement au commerce de l'homme avec la nature, au sens de culture et d'entretien de la nature en vue de la rendre propre à l'habitation humaine (...) Il semble que le premier à utiliser le mot pour les choses de l'esprit et de l'intelligence soit Ciceron. Il parle de excolere animum, de cultiver l'esprit, et de cultura animi au sens où nous parlons aujourd'hui encore d'un esprit cultivé, avec cette différence que nous avons oublié le contenu complètement métaphorique de cet usage.
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L'éducation est le point où se décide si nous aimons assez le monde pour en assumer la responsabilité, et, de plus, le sauver de cette ruine qui serait inévitable sans ce renouvellement et sans cette arrivée de jeunes et nouveaux venus. C'est également avec l'éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter de notre monde, ni les abandonner à eux-mêmes, ni leur enlever leur chance d'entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n'avions pas prévu, mais les préparer d'avance à la tâche de renouveler un monde commun.
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Dans un monde toujours changeant et incompréhensible, les masses avaient atteint le point où elles croyaient simultanément tout et rien, où elles pensaient que tout était possible et que rien n'était vrai. Le mélange était déjà remarquable en soi, puisqu'il sonnait le glas de l'illusion qui veut que la crédulité soit une faiblesse des âmes primitives et sans méfiance, et le cynisme le vice des esprits supérieurs et raffinés. La propagande de masse découvrit que son public était prêt à tout moment à croire le pire, qu'elle qu'en fut l'absurdité, et ne répugnait pas particulièrement à être trompé, puisqu'il pensait que de toute manière, toute affirmation était mensongère.

p110 de l'édition Points/Essais
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Hannah Arendt
S'il cesse de penser, chaque être humain peut agir en barbare.
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"La liberté d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat
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Hannah Arendt
La mort de l'empathie humaine est l'un despremiers signes et le plus
révélateur d'une culture sur le point de sombrer dans la barbarie
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La blessure du bonheur
veut dire stigmate, et non cicatrice.
Seule en témoigne
la parole du poète.
La fable écrite par lui
est demeure et non refuge.

(page 185)
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Le penser critique n’est possible que là où les points de vue de tous les autres sont ouverts à l’examen. C’est pourquoi le penser critique, qui est pourtant une affaire solitaire, ne se coupe pas de « tous les autres ». Il poursuit assurément son chemin dans l’isolement, mais, par la force de l’imagination, il rend les autres présents et se meut ainsi dans un espace public potentiel, ouvert à tous les points de vue; en d’autres termes, il adopte la position du citoyen du monde kantien. Penser avec une mentalité élargie veut dire qu’on exerce son imagination à aller en visite.
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Hannah Arendt
C’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal.
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Sur la naissance des mouvements de masse, précurseurs des régimes totalitaires (éditions Points/Seuil, p39) :

L'atomisation sociale et l'individualisation extrême précédèrent les mouvements de masse, qui attirèrent les gens complètement inorganisés, les individualistes acharnés qui avaient toujours refusé de reconnaître les attaches et les obligations sociales, beaucoup plus facilement et plus vite que les membres, sociables et non individualistes, des partis traditionnels.
En fait, les masses se développèrent à partir des fragments d'une société hautement atomisée, dont la structure compétitive et la solitude individuelle qui en résulte n'étaient limitées que par l'appartenance à une classe. La principale caractéristique de l'homme de masse n'est pas la brutalité ou le retard mental, mais l'isolement et le manque de rapports sociaux normaux.
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La tristesse est comme une lumière dans le coeur allumée,
L'obscurité est comme une lueur qui sonde notre nuit.
Nous n'avons qu'à allumer la petite lumière du deuil
Pour, traversant la longue et vaste nuit, comme des ombres nous retrouver
chez nous.
La forêt est éclairée, la ville, la route et l'arbre.
Heureux celui qui n'a pas de patrie ; il la voit encore dans ses rêves.

(page103)
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Hannah Arendt
Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal.
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ce qui m’a convaincue de devenir américaine, c’était l’existence de fait d’un corps politique, en opposition complète aux États-nations européens, avec leur population homogène, leur sentiment organique de l’histoire, leurs divisions de classes plus ou moins décisives et leur souveraineté nationale fondée sur la notion de raison d’État. L’idée que, dans les moments cruciaux, la diversité doit être sacrifiée à l’« union sacrée » de la nation, jadis triomphe supérieur de la puissance assimilatrice du groupe ethnique dominant, a commencé à s’effriter sous la pression de la transformation menaçante de tous les gouvernements — y compris celui des États-Unis — en bureaucraties ; ce n’est plus l’État de droit ni le gouvernement des hommes, mais l’empire des bureaux ou des ordinateurs anonymes, dont la domination entièrement anonyme peut devenir un plus grand danger pour la liberté et pour le minimum de civisme sans lequel aucune vie commune n’est concevable que l’arbitraire le plus terrible que les tyrannies passées aient vu. Mais ces périls liés à une simple question d’échelle, associée à la technocratie, dont la domination menace toute forme de gouvernement d’extinction, de « dépérissement » — qui n’est d’abord qu’un mauvais rêve idéologique délibéré et dont les propriétés cauchemardesques ne se détectent que moyennant un examen critique —, n’étaient pas encore à l’ordre du jour de la politique quotidienne, et ce qui m’a influencé lorsque je suis arrivée aux États-Unis, c’était précisément la liberté de devenir une citoyenne sans avoir à payer le prix de l’assimilation.
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Hannah Arendt
C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal.
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