Le développement clair et précis de l’action, l’équilibre des différentes scènes et l’enchaînement logique des diverses parties qui composent le premier Faust constituent un ensemble de proportions harmonieuses dont la structure générale est conforme aux lois fondamentales du théâtre.
Lorsqu'il ébauche son Faust en 1773, Gœthe a vingt-quatre ans. Il vient de terminer, voici deux ans, ses études à Strasbourg, où Herder lui à fait connaître la poésie populaire tout en l'initiant à Shakespeare. Gœtz von Berlichingen, achevé depuis peu, et Werther, qu’il publie l'année suivante, le rendent brusquement célèbre dans l'Europe entière.
MÉLODIE : suite de sons qui flattent l'oreille. Une mélodie, déclare P. Locard, est une accession de sons organisée et présentant un sens pour
l'intelligence et pour l'oreille. La mélodie est le résultat de l'inspiration du
compositeur et si la science musicale proprement dite peut en définir le caractère, elle n entre pour rien dans sa génération spontanée. Aussi a-t-on vu des musiciens très médiocres, même des hommes absolument ignorants des premiers éléments de la musique, inventer des mélodies. Mais la musique, au seul point de vue mélodique ne se borne pas à des manifestations rudimentaires. Elle prend souvent des proportions plus ou moins considérables. Il faut envisager alors l'enchaînement mélodique, c'est-à-dire la succession de plusieurs mélodies ayant entre elles une étroite affinité en ce qui concerne le dessin, le rythme, tout les choses dont l'ensemble constitue proprement le discours musical et dont on trouve
chez les grands classiques entre autres chez J.S. Bach d'admirables modèles.
La Physique et la Psychologie ne suffisent pas toutefois à rendre un compte exact et total du fait musical. Dès qu'il y a perception il y a jugement et en particulier lorsqu'il s'agit d'art : jugement de valeur. La physique et la psychologie ne nous renseignent pas sur le jugement de goût qu'implique l'existence concrète de toute œuvre d'art.