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Citations de Guillaume Goutte (25)


L'état est un corrupteur dépravé qui a fait de la corruption une vertu .
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L'éducation doit aussi amener la femme à s'imposer dans le monde du travail . Car pour Lucia ( et , en cela , elle rejoint l'avis de Mariano Vasquez ) , l'une des raisons de la subordination de la femme dans la société vient de son absence totale d'indépendance économique , y compris lorsqu'elle travaille . Tant que la femme ne touchera pas de salaire ou que celui-ci ne sera pas l'équivalent , pour un même travail fourni , de celui de l'homme , la gente féminine restera dépendante du porte feuille de ses maris et donc , de fait , de l'homme . Dans la revue " Solidaridad Obrera " Du 8 novembre 1935 , elle affirme que : " Seule la liberté économique rend possible les autres libertés , tant chez les individus que chez les peuples . La liberté et l'égalité économiques sont nécessaires : égalité des salaires , des revenus , accès identiques au travail dans tous les domaines . "
Pour Lucia , cet accès au travail ne peut se faire que par la mise en place de formations professionnelles et d'apprentissages ouverts aux femmes , et pas seulement dans les domaines domestiques . Une idée qu'elle mettra en œuvre quelques années plis tard avec l'organisation " Femmes Libres " .
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Suite de la " Lettre au camarade Vasquez "

( 3 ) Comprends-tu maintenant qu'il ne s'agit pas tant de l'émancipation de la femme que de l'édification du futur , et que les anarchistes , s'ils sont sincères et s'ils ne sont pas venus à l'anarchisme par pur activisme , sont obligés de suivre la voie que j'indique . Et ça , pour sur que c'est mettre à profit le temps , camarade , parce que , pour réaliser une œuvre en commun ce qui est important , ce n'est pas de se disputer mais de se mettre d'accord .

Et , mon ami , il ne faut pas rendre responsable l'esclave de son esclavage que lorsque celui-ci est accepté de plein gré et en toute conscience , mais pas quand il est imposé par la violence comme c'est le cas pour la femme .

Nous mettons-nous enfin d'accord ? Aurais-je réussi à la fin à être comprise ? Bien que cela soit intéressant , je n'accepte pas ta proposition d'une page féminine dans " Solidaridad Obrera " , car mes ambitions vont plus loin , j'ai le projet de créer un organe indépendant pour servir les fins que je me suis fixées .

Lucia Sanchez Saornil
Solidaridad Obrera , 8 novembre 1935 .
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FAIRE ACCEPTER L'EGALITE DES SEXES AU SEIN DU MOUVEMENT ANARCHISTE ET ANARCHO-SYNDICALISTE :

Lucia veut que les femmes soient en mesure de " contribuer à la construction de la société future " . Elle est donc ( comme nous l'avons déjà vu ) l'une des premières à dénoncer le machisme de certains militants anarchistes qui souhaitent reléguer les femmes à un rôle secondaire dans le processus de transformation sociale ( celui de soutenir leur mari ) .En 1935 , elle écrit à l'intention de Mariano Vasquez : " C'est pour cela que l'anarchiste , j'ai dit l'anarchiste , remarque bien , qui demande à la femme sa collaboration pour la subversion sociale doit commencer par reconnaître en elle son égale avec toutes les prérogatives de l'individualité " ( Slidaridad Obrera du 8 novembre 1935)
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Pour Lucia , l'émancipation féminine doit commencer par un combat pour le libre accès à l'éducation et à la culture , deux éléments essentiels pour permettre à la femme de prendre conscience de son exploitation et de son oppression . Ce n'est qu'une fois instruite que la femme aura les outils nécessaires pour s'affirmer et se placer sur un pied d'égalité avec l'homme .
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Dans nombre de ses textes poétiques ( Lucia Sanchez Saornil ) aborde régulièrement un thème alors presque jamais exploré par les poètes espagnols : l'homosexualité . Elle même lesbienne , Lucia écrit ( sous le pseudonyme de Luciano San Saor ) un certain nombre de poèmes érotiques dans lesquels elle fait l'apologie de l'amour lesbien . Engagement pour le moins original et osé dans une Espagne alors très homophobe .
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De manière générale, l'édition est le monde des bas salaires, des qualifications non reconnues, de la polyvalence destructrice des savoir-faire et des relations sociales engluées dans un paternalisme culpabilisant et démobilisateur. La presse, elle, bénéficie encore de quelques digues construites par des décennies de combats syndicaux, mais la précarité s'y installe de plus en plus et c'est désormais un univers où se côtoient deux "mondes", et où l'ancien perd du terrain sous les coups de boutoir de la flexibilité, des appétits actionnariaux et des illusions charriées par le tout-numérique, au sein d'une profession qui perd sa culture syndicale et le goût des engagements collectifs. (78)
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La foi aveugle en l'informatique et ses logiciels aux mille promesses - jamais tenues, s'agissant des correcteurs automatiques - ont servi à habiller des politiques de réduction des coûts et des masses salariales supportées en partie par les correcteurs. (43)
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Tout comme cela existe en Belgique , il fut , il n'y a pas très longtemps , question d'imposer le vote obligatoire en France , ce qui est bien la preuve que ces mêmes politiciens ne croient pas eux-mêmes au système qui les porte . Car s'ils étaient des individus de conviction, ils chercheraient moins à brandir la menace de la répression de l'abstention qu'à s'attaquer aux raisons même de ce désamour croissant pour les élections .
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Suite de la "Lettre au camarade Vasquez " :

( 2 ) Mes articles avaient pour titre : " La question féminine dans nos milieux " . cela ne veut pas dire : la question féminine en termes généraux , ni dans le domaine psychologique , mais en termes anarchistes .

Hors de notre milieu , camarade Vasquez , il est très compréhensible , très excusable et même très humain que , comme le bourgeois défend sa position et son privilège de commandement , l'homme désire conserver son hégémonie et se sente satisfait d'avoir une esclave .

Mais moi , je ne parlais pas pour tous les hommes , je parlais pour les anarchistes exclusivement , pour l'homme conscient , pour celui qui , ennemi de toute les tyrannies , se doit , s'il est conséquent , d'extirper de lui , dès qu'il la voit poindre , toute trace de despotisme .

C'est pour cela que l'anarchiste ( j'ai dit l'anarchiste , remarque bien ) qui demande à la femme sa collaboration pour la subversion sociale doit commencer par reconnaître en elle son égale avec toutes les prérogatives de l'individualité .

Le contraire serait très " humain " , mais pas anarchiste . Ce qui est anarchiste , je le répète , c'est de laisser la femme agir en usant de sa liberté , sans tutelle ni coercition .

Et maintenant , camarade Vasquez , comment t'est-il venu à l'esprit de comparer la situation de la femme par rapport à l'homme avec celle du salarié par rapport au patron ?

Tu oublies que les intérêts du patron et ceux de l'ouvrier sont opposés , incompatibles , alors que ceux de l'homme et de la femme ( qui sont les intérêts de l'humanité ) , de l'espèce , sont complémentaires , ou plutôt ne font qu'un . Des intérêts de sexe , incompatibles en tous points avec la conception anarchiste de la vie , peuvent seulement exister dans l'absurde système actuel .

Tu conçois , toi , un bourgeois en train de dire qu'il faut émanciper les travailleurs ? Donc , si tu trouves logique que , comme un bourgeois avec le salarié , l'anarchiste en tant que mâle garde la femme enchaînée , il est absurde de l'entendre crier : " Il faut émanciper la femme ; " Et s'il le criait , ne crierait -t-il pas à la femme : " Commence toi-même à t'émanciper ? "

La lutte des sexes ne convient pas aux prolétaires , il faut établir l'interpénétration des intérêts entre les hommes et les femmes . Et cela non pas par caprice mais cela parce que le monde ne trouvera son équilibre que lorsqu'il sera organisé et régi par eux deux .

Suite dans la citation suivante .......
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Cette " Lettre au Camarade Vasquez " intitulée " La question féminine dans nos milieux " ne figure pas dans ce livre mais elle mérite d'être lue :

( 1 ) En commençant ma série d'articles sur la condition féminine , ce n'était pas le désir de remplir en vain quelques colonnes de notre journal qui me guidait mais celui de donner forme à une aspiration longuement murie .

Peut-être vais-je entreprendre une tâche supérieure à mes forces , peut-être que les difficultés de ma vie m'empêcheront d'atteindre mon objectif , qu'à cela ne tienne . Il ne manquera pas de gens , plus instruits , qui prendront sur eux l'obligation de poursuivre le travail commencé .

Je me suis proposée d'ouvrir , pour la femme , les perspectives de notre révolution , en lui offrant des matériaux pour qu'elle se forme elle-même une mentalité libre , capable de distinguer le vrai du faux , le politique du social . Je crois qu'avant de l'organiser dans les syndicats ( sans que je dédaigne cela ) il est urgent de la mettre en condition de comprendre la nécessité de cette organisation .

Je sais , la tâche est longue et difficile et je devine qu'un camarade ( si toutefois les camarades me lisent ) de ceux qui voient la révolution au coin de la rue , sourira avec suffisance et me dira qu'il est trop tard pour emprunter cette voie . Moi aussi , je me dois de sourire et de lui rappeler que pour avoir tous les jours la révolution à portée de main , sans jamais l'atteindre , j'ai vu l'éducation de nos jeunes laissée de coté et pour beaucoup d'entre eux croire que pour s'appeler anarchiste il suffit de savoir charger un pistolet . Il est bien de croire à la révolution tous les jours , il est mieux encore d'aller à sa recherche en la forgeant minute après minute dans les intelligences et dans les cœurs .

Je ne sais pas jusqu'à quel point mes propos peuvent intéresser les camarades . j'en soupçonne beaucoup d'avoir tourné le dos en pensant qu'il y a des problèmes plus importants à résoudre pour ne pas gaspiller son temps et son attention à des " choses de femmes " . Néanmoins , moi qui connaît toute l'importance de la question , je ne faiblirai pas , et , avant d'envisager d'autres aspects , je veux , une fois de plus , en résumant mes propos antérieurs , mettre en évidence les conclusions contenues dans ceux dont j'ai pu supposer qu'ils n'ont pas été compris ....... Suite dans la citation suivante .
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Dans les grandes villes, on ne compte plus le nombre de salles d'escalade privées [...]. Des centaines de nouveaux grimpeurs s'y entassent tous les jours, délaissant les murs des gymnases municipaux occupés par les clubs, pourtant tellement plus faciles d'accès financièrement. Cest que le critère économique n'en est plus vraiment un : socialement, l'escalade est une activité prisée de la classe moyenne et de la bourgeoisie.
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En 2010, on a même vu sept correcteurs des éditions Harlequin (Hachette Livres) devoir saisir un conseil de prud'hommes après que leur employeur a décidé de ne plus comptabiliser les espaces typographiques dans le nombre de signes rémunérés, ce qui revenait, ni plus ni moins, à leur retirer un cinquième de leur salaire ! (74-75)
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Se contenter de dire la loi à un DRH suffit rarement à ce qu'il l'applique. (33)
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Le syndicalisme est, et doit être, indépendant des organisations et des groupes politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche, communistes ou anarchistes, afin de préserver son autonomie et de limiter les risques de division et de scissions.
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Victor Griffhuelhes en 1909 : « La grève générale est l’arrêt de la production sociale ; par elle le prolétaire affirme sa volonté de conquête totale ; il frappe de stérilité et d’impuissance la société actuelle, il en montre la fragilité et atteste la valeur du travail humain, point de départ et d’arrivée de tout mouvement et de toute vie. Elle est appelée à être la fin du rideau d’une scène vieille de nombreux siècles et la levée d’une autre, plus vaste et plus fertile. »
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La représentativité est calculée selon des critères fixés par la loi du 20 août 2008, dans l’audience obtenue aux élections professionnelles constitue la pierre d’angle. Selon ce mode de « calcul », les organisations syndicales représentatives au niveau national sont, en 2023, dans l’ordre, la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC.
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Si la grève est toujours une action légale, nombre de lois sont venues la fragiliser : instauration d’un service minimal dans certains secteurs professionnels — ceux où la grève a des impacts rapides et très forts (éducation, hôpitaux, certains transports…) —, obligation de préavis, possibilité de réquisition de salariés, en grève par les préfets, etc.
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Aujourd’hui, la majorité des correctrices et correcteurs en activité sont des travailleurs payés à la tâche, à la pièce. Ce tâcheronnage, que d’aucuns pourraient croire d’un autre âge, s’exprime à travers divers statuts ou formes de rémunération, dans le cadre du salariat (statut de travailleur à domicile, rémunération à la pige, contrat de travail à durée déterminée) ou du travail prétendu indépendant (microentrepreneuriat, rémunération en droits d’auteur). Si les conséquences pour les correcteurs peuvent quelque peu différer d’une branche à l’autre, d’un statut à l’autre, la précarité est, en revanche, la règle pour tous. Car le paiement à la tâche, c’est d’abord l’assurance d’avoir des revenus qui fluctuent d’un mois à l’autre, d’une année à l’autre, sans grande visibilité, les charges de travail prévues pouvant être annulées ou reportées à tout moment. Au-delà des mois difficiles que cela entraîne inévitablement pour beaucoup, cette fluctuation de l’activité implique aussi bien souvent des modes et des rythmes de vie précaires, où l’on s’interdit de prendre des congés par peur de passer à côté d’un « plan travail », où l’on s’impose des journées ou des semaines de travail dépassant largement l’horaire maximal légal, parce que plusieurs employeurs donnent du travail en même temps et avec des délais similaires. À cette précarité économique s’ajoute aussi une précarité « administrative », car à une époque où l’on nous demande partout des garanties de stabilité financière, de revenus fixes – ici pour louer un logement, là pour obtenir un crédit -, être soumis au paiement à la tâche, ne pouvoir présenter que des fiches de paie où le montant du salaire fait le yo-yo, est un boulet que l’on traîne et qui nous handicape lourdement au quotidien.
Ce qui frappe, c’est la diversité des formes que prend ce tâcheronnage et qui lui a permis de s’imposer dans la plupart des secteurs d’intervention du métier de correcteur – édition, presse, communication -, et il est nécessaire de les disséquer pour prendre la mesure de l’ampleur de la précarisation quasi achevée de ce métier séculaire.
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L’objectif de ce petit ouvrage est de faire le point sur les réalités du métier de correcteur au XXIe siècle, dans la presse et dans l’édition, et sur les enjeux dont l’activité syndicale doit se saisir pour permettre aux correcteurs de faire face et de rebondir. Car, objectivement, le métier n’a aucune raison de disparaître, même s’il est depuis longtemps l’un des laboratoires des nouvelles formes de travail qu’impose la restructuration capitaliste. De celles qui, aujourd’hui, s’affichent dans les rues avec les coursiers à vélo ou les VTC, mais qui gangrènent le métier de correcteur depuis déjà plus d’une décennie. En décrivant la situation des correctrices et correcteurs, c’est aussi le tableau social de l’édition et de la presse qui se dessine et qui vient considérablement écailler le vernis. Car derrière les discours sur l’éducation, l’émancipation et la culture, il y a une chaîne de production où la précarité s’est durablement installée.
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