La disparition est un roman singulier à découvrir pour les téméraires de la lecture. Oui, les téméraires, les courageux, les fous de littérature française. Car La disparition est, il faut le dire, une oeuvre magnifique, mais complexe, très difficile à lire. Le défi relevé par Goerges Perec a abouti à un corpus de 312 pages où la lettre « E » a littéralement… disparu ! Comment? Oui, oui ! Il l’a fait ! Un roman sans la lettre « E ». Voici donc la particularité de l’oeuvre que je voulais vous présenter aujourd’hui.
Si dans un premier temps on s’amuse à lire le roman à la recherche d’un « E » qui se serait glissé parmi les mots, il s’avère qu’il a mystérieusement disparu. Tout comme Anton Voyl, le premier héros que Goerges Perec nous présente. C’est alors que différents proches d’Anton Voyl partirent à sa recherche à l’aide de plis que leur ami leur a laissés avant de ne plus refaire surface. Ces individus aussi éclectiques qu’intriguant, ne se connaissant pas (voire peu) vont, au long de leur enquête comprendre la raison de la disparition d’Anton Voyl, mais également prendre conscience que la leur ne saurait tarder…
L’histoire rapportée dans cette oeuvre est pour ma part classique, bien que l’un des sujets traités soit très intéressant. S’il est admis que chacun doive mourir un jour, et que cette mort est inscrite dans le dessin de la grande faucheuse, ne pourrait on pas repousser la dite mort si l’on connaît son nom? A l’instar du film Destination finale, si l’on connait la raison de notre mort, serait-on capable de repousser l’échéance? Et puis est aussi abordé le sujet de ce qu’un parent est prêt à faire pour protéger ses enfants par amour.
Mais la magnificence de ce livre a mon sens, réside dans la technique d’écriture ! La dynamique des pages est insufflée par des phrases dont la forme se rapproche assez de vers libres. A cela s’ajoutent les nombreuses déclinaisons de synonymes, d’homonymes, onomatopées, de vieux français ou patois dont Goerges Perec s’emploie pour mettre en avant ses propos. La disparition est pour moi un roman poétique dialectique (presque documentaire tant on découvre de termes). Véritable exercice de vocalisation quant à sa lecture, les débuts sont certes difficiles, mais très rapidement abordables tant qu’on le lit avec envie et patience.
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