Citations de François Emmanuel (110)
oh je voudrais te dire que ce n'est pas grave au fond, pas si grave, que mon temps est venu simplement, comme le temps de chacun doit venir, toi qui te souviens que nous sommes éternels, dans cette vie où tout est passage, nous sommes éternels et nous passons.
Il y a des moments dans la vie où une décision qui tranche est plus opportune que bien des atermoiements...
amour qui me revient par vagues, m'inonde puis me déserte, me remplit à nouveau, je ne savais pas que c'était cela mourir, passer d'un instant à l'autre par toutes les mains de la vie...
Est - ce qu'une absence peut un jour devenir douce ?
Il y a dans tout perfectionnisme une effroyable peur du vide.
C'est ma difficulté dans l'existence, j'ai l'esprit qui part en fuite.
La soif
qui séchait ma gorge la soif
étanchée d'eau blanche ou de lait devenait
peu à peu soif d'elle
lorsqu'elle pressait le verre contre ma lèvre et
je buvais alors ses yeux sentant le breuvage
gagner de proche en proche les cavités de mon
corps tandis qu'elle pénétrait en moi en longues
salves parfumées et j'étais englouti par
elle et c'était son premier baiser,
Boire, j'aimerais boire
[Les séminaires que j'animais] étaient inspirés par cette nouvelle culture d'entreprise qui place la motivation des employés au coeur du dispositif de production. Les méthodes y usaient indifféremment du jeu de rôle, des acquis de la dynamique de groupe, voire d'anciennes techniques orientales où il s'agissait de pousser les hommes à dépasser leurs limites personnelles. Les métaphores guerrières y prenaient une grande part, nous vivions par définition dans un environnement hostile et j'avais pour tâche de réveiller chez les participants cette agressivité naturelle qui pût les rendre plus engagés, plus efficaces et donc, à terme, plus productifs. (p. 7-8)
Lorsque l'angoisse l'envahit, il se frappe la tête contre le mur jusqu'au sang. Il faut alors l'approcher avec douceur, l'inviter à se calmer en le serrant contre soi sans rompre le peu d'enveloppe psychique qui lui reste.
Du plus loin que je me souvienne, j'aime le compagnonnage des livres. La chance a voulu que l'on m'en offre beaucoup dès la petite enfance. Avancer dans la vie bardée de papier imprimé est une manière de se protéger des duretés de l'existence, de s'éclairer. Une maison sans bibliothèque m'est toujours étrangère, voire hostile.
Elle me semble "déshabitée", privée de cette peau particulière et vitale que forment les volumes flanc contre flanc le long des murs. C'est pourquoi sans doute j'ai fréquenté très tôt les librairies. Une maison des livres est plus qu'une maison. Elle est un refuge, un antre, un lieu où l'immobilité est le signe du voyage. Le lecteur, on le sait, est le plus sédentaire des grands voyageurs.
Si proche et tout à coup si lointaine
Et comment jouait Jüst?
Avec une tension, une exigence maniaque, ce goût de la maîtrise qui fait fuir la musique. Il y a dans tout perfectionnisme une effroyable peur du vide.
J'étais égaré par la folie d'un homme et la ruse d'un ivrogne .
La lettre mit longtemps à venir mais je sais toute la difficulté qu'elle avait à lâcher le moindre écrit, fût-ce quelques mots pour lesquels elle avait toujours, disait-elle, l'impression de donner son âme. Son âme me serait donc ainsi donnée, je garderai toujours cette feuille à la fine écriture noire et qui est la seule vraie lettre qu'elle m'ait jamais adressée, le poème unique de toute notre histoire :
"On voudrait que rien n'ait été dit, mais à lui on
n'a pas pu s'empêcher de parler. Ce qu'il a reçu on vou-
drait qu'il le garde à jamais comme un texte qui ne
serait lu par personne mais qui aurait le fu des mots
qui s'écrivent dans la peau, que l'on lit dans la peau
toute la vie. On voudrait que ce soit le plus beau des
textes mais que sa beauté n'émousse pas sa douleur,
on voudrait que celui qui l'ait écrit et celui-là seul
vienne comme l'homme noir de l'enfance prendre mon
corps avec ses mains et le déposer sur un tapis de
fleurs. Ana Carla."
Au final je vous confie donc cet apologue: en toutes circonstances, messieurs, cherchez l'ange sous le démon plutôt que le démon sous l'ange, c'est beaucoup plus réjouissant.
La vérité est vêtue d'un manteau de ténèbres dont la doublure est lumineuse.
Il ya dans tout perfectionnisme une effroyable peur du vide.
Toi notre enfant , notre grand fou assassiné , notre grand chien fou coureur de prairies , habitant les plaines sous la ville , les forêts et les fleuves sous la ville , toi qui vivais encore dans le pays sauvage , un jour j'avais pris contre moi ta tête trop lourde .....
Il y a une beauté sauvage chez ces enfants qui ont perdu leur langue avec les hommes.
La beauté, expliquait-il, est comme la lumière qui se pose, certains visages plus que d'autres prennent la lumière, mais au fond ils n'en savent rien, la beauté répond aux lois physiques de l lumière, diffusion, réflexion, diffractions, a beauté est comme le givre qui fond lorsqu'on le touche, seuls ceux qui savent regarder peuvent nouer un pacte avec elle, la beauté est toujours de passage, il faut aller vers elle les mains vides...