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__ Ce n'est pas vraiment du déni, comme dans le cas de Grégoire, lui dis-je en réfléchissant à voix haute, mais c'est comme si elle bloquait quelque chose. Ça me laisse un goût d'inachevé. J'ai l'impression de n'avoir pas su l'aider, et en même temps j'ai senti qu'elle ne voulait pas en dire plus. Je n'ai rien répondu car je ne voulais pas risquer d'être insistante.

_ Tu sais, me répond-il, on ne regarde pas tous la mort de la même façon. Mais peu importe que tu sois de face, de profil ou de côté pour la regarder. Comment tu la regardes, on s'en fout un peu. Ce qui compte, c'est de se relâcher. Et que des gens t'accompagnent pour te relâcher, pour être emporté dans les meilleures conditions. De toute façon, la mort va venir pour nous tous, et on ne la prendra pas tous du même côté. Il faut juste éviter de trop souffrir.
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Pour ceux qui ne dorment pas, le temps de la nuit est différent. Plus laborieux, plus lent. Pour ceux qui vont bientôt mourir, c'est peut-être une façon d'en gagner. Ne pas relâcher sa conscience, veiller. Ne pas laisser à la mort l'occasion de se confondre avec le sommeil. Chaque quart d'heure, vérifier qu'on est toujours bien vivant. Car la nuit déforme la conscience, amplifie les peurs. Or quelle peur plus profonde, plus universelle que celle de mourir. Les bien-portants disent qu'ils veulent mourir dans leur sommeil. Les mourants veulent juste ne pas mourir.
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Et que, d'ici là, je vais penser à la mère de Fadel. Car c'est comme ça aussi, je crois, qu'on peut aider une personne à partir. En pensant à elle, juste comme ça, même sans la connaître. Il m'était déjà arrivé, avant de devenir bénévole, de penser à des personnes dont des proches m'avaient annoncé le décès. Que je ne les connaisse pas ou à peine ne m'avait pas empêché d'avoir envie de penser à eux. Je crois que nous, les vivants, avons un rôle à jouer dans l'accompagnement de ceux qui partent, qu'ils nous soient proches ou pas.
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On soigne mieux les corps en oubliant de considérer les âmes. Je le constate chaque semaine à travers les paroles de patients qui, comme Frédérique, se sentent aban- donnés, déconsidérés. Apprendre qu'on est grave- ment malade, c'est déjà voir son identité bouleversée par un corps qui change et dans lequel on ne se reconnaît plus. C'est aussi devoir repenser sa trajectoire de vie, accepter que son horizon tem- porel se réduise. C'est encore voir le regard de la société sur soi changer.
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Dans un long monologue, il détaille les moindres recoins de sa prolifique pensée.

— Il faudrait presque avoir une maladie pour être sûr de réfléchir philosophiquement au sens de la vie, pense-t-il à voix haute.

Il a le sentiment d'avoir cherché un sens à son existence tout au long de celle-ci. Et maintenant qu'elle touche à sa fin, il se dit qu'il n'y en avait peut-être tout simplement pas, de sens.

— Pourtant, m'assure-t-il, je ne suis pas suicidaire. J'ai aimé la vie.
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Pour me souvenir, parce, comme lui, je trouve ça beau de garder la trace de toutes ces identités qui ont ou vont peut-être bientôt quitter notre monde mais qui vivent toujours à travers des mots, couchés sur le papier du cahier des bénévoles ou enregistrés sur un document Word de mon ordinateur. Je le fais pour comprendre aussi, pour démêler les fils de tout ce que je vois, de tout ce qui se vit dans cet entre-deux-mondes si particulier.
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Dans la froideur de l'univers médical, dans la laideur des manifestations physiques de la maladie, ils sont beaux. Ils ont des histoires de vie fascinantes, des passions, des regrets, des projets, des secrets. Ces rencontres sont des instants suspendus qui nous font, quelques minutes ou quelques heures, oublier la lourdeur des machines et des pronostics.
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Je me dis qu'être bénévole d'accompagnement, c'est quand même accepter de monter à bord du bateau avec les mourants. On descend avant le quai final, mais entre-temps on vogue avec eux sur les eaux troubles et agitées de la fin de vie. On accepte qu'elles fassent remuer, comme pour ceux qu'on accompagne, notre inconscient, notre intime fondamental.
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Tout en perdant un amour inconditionnel qui nous protégeait de l'ultime solitude, notre finitude devient brutalement tangible dans la dépouille de nos parents. Nous ne pouvons plus nous croire immortels, car nous sommes désormais, selon l'expression familière, les prochains sur la liste.
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S'il est vrai que nous, les accompagnants, aumô- niers ou bénévoles d'associations laïques, ne pou- vons rien face à la solitude fondamentale de celui qui s'apprête à mourir, je crois qu'en les entourant le temps d'un échange, nous pouvons en prendre avec nous une infime part.
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