AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de David Patsouris (17)


Je préfère les dunes aux immeubles, les pins aux poteaux EDF, les sangliers aux touristes.
Commenter  J’apprécie          262
Il y a longtemps, dans les années après-guerre, Royan fut une belle et fière capitale du grand banditisme, une ville ouverte comme on disait où le interdits de séjour pouvaient venir et s'installer sous les yeux du SAC, le service d'ordre gaulliste. Les boites de nuit craquaient comme des allumettes, les casinos débordaient de cash et les restaurants sautaient régulièrement.
Commenter  J’apprécie          222
Il avait trente-cinq ou quarante ans, un cuir noir, le crâne nu, un de ces tatouages maoris à la con sur le cou et une chemise ouverte sur une Amazonie de poils bruns. Dans ce bar ou s'échouaient pas mal d'épaves, il se prenait un peu pour le roi du monde...
Commenter  J’apprécie          140
Je reste et je m'emmerde.
Je reste et je gamberge.
Je reste et je me hais.
---
Et maintenant, je me tire.
Commenter  J’apprécie          122
David Patsouris
On ne peut pas rester vacanciers toute sa vie. Les vacances éternelles existent : ça s’appelle la mort.
Commenter  J’apprécie          90
Royan n'a pas changé. Royan reste Royan, avec ses immeubles à retraités, ses ronds-points fleuris qui plaisent tant aux retraités, sa plage réensablée chaque année pour le plus grand bonheur des retraités, ses innombrables pharmacies à retraités, ses magasins de déco qui occupent tant les retraités, ses banques où les retraités mettent leur pognon, ses hypermarchés où traînent les retraités, ses restos typiques, standardisés et si chers pour piquer le maximum de blé aux retraités et ses maisons de la presse où les retraités viennent acheter leur journal de retraité. Non, Royan n'a pas changé : une ville de retraités bouffée par la promotion immobilière et l'allongement de la durée de la vie.
Commenter  J’apprécie          84
La solitude me fut ici bonne compagne, fidèle et arrangeante. Elle ne me demandait rien, aucune justification. Elle marchait avec moi, buvait avec moi, surfait avec moi, dormait avec moi, elle dialoguait même avec moi au besoin, me posant des questions innocentes qui ne nécessitaient même pas de réponse. On s’entendait bien en plongeant tous les deux vers le fond.
Je sautais à pieds joints de trou noir en trou noir, de valise plombée en valise plombée, les yeux fermés, sans rien faire, somnambulique et imbibé.
Commenter  J’apprécie          40
Tuer ne fait rien, ou alors, si l’on y réfléchit un peu, pas grand-chose.
Le problème, c’est après. Une fois l’acte digéré par tes neurones. Là oui. Là, ça gangrène. Alors oui Gail, oui, ils reviennent les morts.
Je les sens autour de moi.
Ils rôdent. Ils me respirent. Ils sont si vivants. La nuit surtout, quand il y a du noir et du silence, quand le monde s’arrête.
Commenter  J’apprécie          40
Voilà un raccourci pour expliquer ce qu’est la vie : y en a qui passent et d’autres qui ne passeront jamais. C’est comme ça. La vie quoi… Faut simplement être du côté des passeurs. Question d’arrangement, de compétences, de naissance ou de fric.
Commenter  J’apprécie          30
Un truand est un inadapté social, quelqu’un qui ne sait pas s’accommoder de la société. Le bandit de base, contrairement à ses chefs, ne sait pas vivre. Il survit en pissant sur les lois. Rien à faire, il ne se fond pas. Il ne s’agrège pas au reste. Il demeure planté au-dessus ou à côté, ou alors en dessous pour les plus cons et les plus tendres. Dans la masse, quoi qu’il fasse, on le voit, on le sent, on le reconnaît. Et à la fin des fins, il se fait toujours gauler. Parce que le truand de base, le voyou de quartier ne sait ni fuir ni se cacher. Ou quand il sait, il le fait mal.
Commenter  J’apprécie          20
La ville est bouclée. Des dizaines de tracteurs stationnent à chaque carrefour et bloquent toute la circulation. Plus personne ne peut ni entrer ni sortir. Quatre jours que ça dure. Les viticulteurs réclament des aides pour se dégager de la crise qui secoue les Cognaçais depuis maintenant quelques années. Comme leurs chefs le leur ont demandé, ils gueulent contre l’Etat. Il faut bien qu’ils gueulent, qu’ils vomissent autre chose que la fatalité. Qu’ils continuent, personne ne les gênera. Et ils ne gêneront pas grand monde… (….)
Pauvres connards de Cognaçais qui ne comprennent plus rien à ce qui se passe chez eux, qui ne comprennent pas que les dollars du cognac n’inondent plus leurs poches mais celles des actionnaires des énormes multinationales qui ont racheté les grandes maisons de négoce, qui ne comprennent plus que les profits du cognac ne ruissellent plus dans les moindres recoins de leur ville,…
Commenter  J’apprécie          20

Mon corps devient comme une banquise qui recouvre la lave brûlante et débordante et liquide et acide qui me bouffe tout à l’intérieur. Et je reste ainsi, debout et effondré, de longues minutes pendant qu’elles poursuivent leur vie comme si je n’existais pas.

Un roman puissant, noir ébène, percutant, puissant ; une rafale à couper le souffle, un style tranchant, profondément original, étonnant.
David Patsouris kidnappe le lecteur et l'emmène au plus profond du désespoir de Charly le dingue, de sa souffrance, de ses paradoxes d'homme meurtri par le dégoût de lui-même.
Charly, pantin, esclave, chien d'un décideur, à la botte d'un manipulateur sans foi ni loi qui le paye pour éliminer les gêneurs.
Je n’existe pas. Je me tire. J’ai fait ce que j’avais à faire. Face à moi, maintenant, il n’y a plus que du néant et de la souffrance.
Le héros, hanté par ses victimes, ses regrets d"homme mauvais", sa cruauté, peut fondre en larmes devant une fillette...
Merci à l'ami qui m'a conseillé ce roman, cette perle rare.
Commenter  J’apprécie          10
Le problème, avec ces gens-là, c’est qu’ils pensent toujours qu’ils vont finir par s’en tirer. Que le monde est à eux. Ou qu’il sera bientôt à eux. Ils ont beau avoir une trouille à en chier dans leur froc, ils l’oublient dès le lendemain et repartent à la guerre comme s’ils commandaient l’armée depuis des siècles et pour des siècles et des siècles. Le problème, avec ces gens-là, c’est qu’ils ne savent pas qu’ils sont mortels. Le problème, avec ces gens-là, c’est qu’ils ne croient pas à leur propre mort.
Commenter  J’apprécie          00
Septembre a fait fuir les vivants. Ici, il ne reste que les humains en sursis, ceux qui vont bientôt mourir, demain ou dans un an, les ridés et les courbés, les arthrosés de partout et les troués de la tête. Dans la rue, leurs pas sont cardiaques, et leurs mouvements puent le cancer. Des existences de papier mouillé, qui se déchirent chaque jour un peu plus, qui ne tiennent presque plus, malgré les bermudas en couleur et la crème solaire. Ça pue la mort et la fin.
Commenter  J’apprécie          00
Et puis, j’ai du mal à saisir le sens du mot compassion. Je vois bien ce qu’il veut dire, mais rien à faire, je n’arrive pas à le prononcer ni même à l’intégrer. Je sais ce qu’ils cherchent. Ils veulent de la compassion oui, mais pas seulement. Ils veulent mes remords avant de me pardonner. Ils veulent que je m’agenouille en pleurant. Ils ne veulent pas de mes cauchemars, de mes angoisses ou de mes tourments.
Commenter  J’apprécie          00
Je suis un tueur qui ne tue plus.
Je suis un tueur qui ne sait pas s’il pourra, un jour, tuer à nouveau.
Je suis un tueur qui a dû renoncer à tuer.
Mais je reste, à jamais, un tueur.
Commenter  J’apprécie          00
« Je n’aime pas les justes, ceux qui ne sont jamais tombés,qui n’ont jamais fait un écart. Leur vertu est morte,elle a peu de prix. La beauté de la vie n’a pas été révélée à ceux-là. »
Boris Pasternak
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Auteurs proches de David Patsouris
Lecteurs de David Patsouris (27)Voir plus


{* *}