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Critiques de Cécile Coulon (1822)
Une bête au paradis

Un livre bien fait , pas trop long, sans surprise

Cecile Coulon à décidé d’écrire un roman rural

Elle coche toutes les cases:la ferme , les animaux , l’odeur bien sûr

Les personnages classiques Une héroïne typiquement campagnarde, un drame familial épouvantable, une grand-mère pour diriger tout ce petit monde y compris le commis de ferme ,évidemment amoureux en secret de la belle Blanche.Arrive un étranger forcément beau et intelligent

Voilà tous ingrédients.La suite, vous la devinez. Le drame est là, dès les premières pages et, pour moi, le dénouement n’apporte aucune surprise

Le style est correct, simple ,agréable

Un vrai plaisir de lecture bouclé en 3 heures

Du travail cousu main , un peu moins fort que Seule en sa demeure publié très récemment qui reprend peu ou prou le même schéma narratif

Vous l’aurez compris : un bon petit livre facile à mettre entre toutes les mains

Ma chère Cécile Coulon , il faudra mettre la barre un peu plus haut pour franchir un cap et rejoindre d’autres spécialistes du monde rural Franck Bouysse, Serge Joncour, Philippe Claudel voire Olga Tokarczuk , prix Nobel , hors catégorie

Merci donc pour ces heures de lecture reposante dont je ne garderai pas un souvenir éternel.Un livre grand public dans le bon sens du terme
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Seule en sa demeure

Il y a des livres comme ça sur lesquels je peux tergiverser pendant un temps fou, afin de déterminer si j'ai aimé ou pas…



J'ai pris plaisir à lire Seule en sa demeure : goûté pour la première fois à l'écriture de Cécile Coulon avec contentement, savouré cette ambiance enveloppante et lourde qui s'installe au fil des pages, apprécié ces paysages jurassiens si propices à l'intrigue développée. J'ai tenu la main d'Aimée, la toute jeune épouse de Candre, tout en gardant un œil sur ce dernier, déroutée que je pouvais être devant ce propriétaire terrien si secret et indéfinissable, J'ai également observé Henria, la fidèle servante, ou encore Emeline, la professeure de musique au charme troublant...

Mais j'ai également ressenti une forme de gêne devant les réactions des uns et des autres, à moins que ce soit le contraire : devant le manque de résistance de certains et certaines. J'ai éprouvé une certaine incompréhension devant les changements d'humeurs, l'apparition de traits de caractères en contradiction avec l'idée que je me faisais des personnages...



Oui, déroutée par moments ; mais n'est-ce pas là la preuve même que ce roman m'a totalement emportée ? C'est ça : il m'a séduite, troublée, dérangée, presque fâchée. J'ai eu envie de m'écrier : "Non, cela ne doit pas être ainsi ! ". Et pourtant... il m'a au final laissée sur ma frustration.

Puis, des jours après, je suis revenue sur le pourquoi de mon irritation, et je peux l’avouer à présent, j'en ai appris un peu plus sur moi-même à la lumière des réactions provoquées...



Alors, en conclusion, j'ai été bien attrapée non ? Je l'ai aimé ce livre. Peut-être moins ce qu'il m'a enseigné. Mais ça, c'est une autre histoire.
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Une bête au paradis

C’est bien difficile pour moi de chroniquer ce roman parce que je ne l’ai pas du tout aimé.



Je me suis ennuyée chapitre après chapitre, je n’ai réussi à m’attacher à aucun des personnages, d’ailleurs c’est même l’inverse, ils ne m’étaient pas indifférents, ils m’ont tous déplu, ce qui est une première pour moi.



Tout au long du livre j’ai essayé de comprendre où voulait nous emmener l’autrice. Une fois tournée la dernière page, je me posais toujours la question. Je n’ai pas du tout réussi à m’immerger dans cet univers, et s’il y avait un message sous-jacent, je suis passée à côté.



Moi qui avait très envie de découvrir cette autrice, je pense que je n’ai pas choisi le bon livre comme entrée en matière. Je retenterai certainement avec un autre de ces romans, en espérant que c’est simplement celui-ci qui n’était pas fait pour moi.
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Une bête au paradis

Emilienne vit au Paradis , une ferme en pleine campagne, avec ses petits-enfants Blanche et Gabriel depuis le décès de leurs parents, et avec son commis, Louis. A l'adolescence, Blanche tombe amoureuse d'Alexandre, ce que Louis ne voit pas d'un très bon œil, lui qui protège la ferme et la jeune fille. Mais un jour, Alexandre annonce qu'il va faire ses études en ville et Blanche ne comprend pas sa décision, elle se sent abandonnée. Des années plus tard, elle vit toujours au Paradis avec sa grand-mère et Louis, Gabriel vivant au village. Quand Alexandre revient, l'équilibre est perturbé. Louis essaie de l'éloigner de la ferme mais il est trop tard, Blanche n'a jamais cessé d'être amoureuse de lui. Cependant, Alexandre est loin de lui avoir tout dit et ce qu'ils vont découvrir risque de tout changer. Comment Blanche se relèvera-t-elle d'une nouvelle trahison de la part de celui qu'elle aime ?



J'avais beaucoup entendu parler de ce livre mais il ne me tentait pas spécialement jusqu'à qu'une amie lectrice m'en dise beaucoup de choses positives et m'encourage à le découvrir.

Encore une fois, tous les goûts sont dans la nature car personnellement, je n'ai pas été séduite par ce roman. Tout d'abord, il y a des scènes pour moi assez violentes, certes typiques du monde agricole (comme tuer le cochon) ou surprenantes (Blanche qui mange des araignées), cela m'a mise mal à l'aise parfois.

Je n'ai pas réussi à m'attacher non plus aux personnages, pas même à Blanche et le dénouement totalement inattendu, m'a vraiment surprise. De plus, je l'ai trouvé assez difficilement crédible car il n'y a pas d'enquête ni de poursuite judiciaire malgré le crime commis.

Comme il est question aussi d'un premier amour, je m'attendais à quelque chose de délicat, de romantique et finalement, même la scène de la première fois m'a paru assez terre à terre, elle n'a pas suscité vraiment d'émotion en moi, au contraire le contexte de ce moment est brutal, prosaïque.

Ce roman finalement m'aura mise assez mal à l'aise, provoqué des émotions pas très agréables pour moi jusqu'à la scène finale qui m'a laissée stupéfaite. Cette lecture ne m'a donc pas séduite.
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Une bête au paradis

La bête au Paradis : c'est l'histoire de Blanche racontée par sa grand-mère Emilienne qui a 80 ans !

En effet Emilienne a du élever Blanche et Gabriel suite au décès accidentel de leurs parents !

Dans cette ferme isolée, les 2 femmes possédées par leur terre et investies dans ces travaux difficiles sont aidées par Louis le commis que la grand-mère a sauvé de la brutalité de son père !

Quand Blanche rencontre le bel Alexandre : séduisant et ambitieux qui ne veut pas de la vie médiocre de ses parents : elle devient amoureuse !

Blanche va vivre un amour viscéral comme celui qu'elle a pour la ferme et, quand Alexandre part étudier puis travailler : elle se jette à corps perdu dans son travail avec l'espoir du retour de son aimé !

Louis aime depuis toujours Blanche mais il doit se contenter de servir les intérêts du Paradis en silence !

Alexandre revient enjôleur et attentionné, Blanche rallume les feux de sa passion jusqu'au jour ou débarque , accompagnée d'un enfant la femme d'Alexandre ! Elle devient enragée, va se laver de cet amour impur, de ses caresses et du mensonge ! Mais quand elle comprend qu'il a osé acheter son Paradis en profitant de la faiblesse d'Emilienne : elle devient une bête, se cache , hurle, dépérit mais elle prépare sa vengeance ! Sa rage devient aussi violente que l'était sa passion : elle n'a plus qu'un objectif : sauver sa terre bestialement, viscéralement comme un animal blessé au plus profond de lui même !

Cécile Coulon nous fait vivre à la fois la beauté, l'âpreté de ces vies rurales, cet attachement à la terre nourriçière mais aussi le désir, la passion, la trahison, la manipulation, la vengeance ! Avec des verbes à l'infinitif en tête de chaque chapitre : elle donne du rythme, de la force à la progression du récit pour l'amener à son paroxysme !

Blanche est une héroïne de tragédie grecque, une fille de la famille des Atrides, frappée par un destin qui la dépasse et c'est en cela qu' elle est attachante !
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Une bête au paradis

Blanche et Gabriel perdent leurs parents dans un accident de voiture. C'est auprès d'Emilienne, leur grand-mère qu'ils vont grandir et essayer de se construire. Blanche héritera de cette aïeule un amour inconditionnel pour sa terre, son Paradis.



Un roman parfaitement inattendu pour moi et un petit coup de cœur. Les personnages ne laissent pas indifférents. J'ai particulièrement aimé Louis, jeune garçon recueilli par Émilienne. On sent tout au long du roman qu'un drame se joue. Les titres des chapitres, des verbes à l'infinitif, suggèrent aussi une montée des émotions.

Je trouve que Cécile Coulon semble avoir vécu cent vies tant les émotions sont justes.

J'ai très envie de découvrir le reste de son œuvre et notamment son premier roman Le voleur de vie, écrit alors qu' elle n'avait que 16 ans.

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Une bête au paradis

La terre, c’est fort, c’est puissant, c’est dur, âpre, doux, c’est vivant…



Tout comme ce roman qui nous parle de la terre,d’une telle manière qu’il m’a touché une corde sensible avant faire bouger les autres.



La terre, je la connais. La ruralité aussi. La dure vie d’agriculteurs, je l’ai vue avec mes grands-parents, même si pour moi, étant gamine, ça ne me semblait pas si dur que ça.



On est naïf quand on est jeune, on ne voit que le bon côté des choses : un terrain de jeu immense.



Mais on n'a pas vu la somme de travail en amont, de privations, de sueur, qu’il a fallu pour obtenir ce patrimoine, grappillant l’argent petit à petit, s’endettant et ne sachant pas si oui ou non, il y aura une issue favorable.



Anybref, la terre, j’en ai entendu parler toute ma vie par les Anciens et je sais combien on peut s’y attacher, combien elle est remplie d’histoire, d’anecdotes, de sueur.



On la connait par cœur, cette terre, on sait où se trouvent les pièges, les trous, les meilleurs morceaux, les plus ensoleillés, les plus froids, où l’herbe est la plus verte…



Et je sais aussi qu’elle peut déclencher des rages infernales quand d’autres veulent se l’approprier. Sa terre, on y attaché, c’est viscéral.



Les personnages de ce roman, c’étaient comme retrouver des gens de ma famille, surtout la matriarche, Émilienne, qui m’a fait penser à une grande-tante.



Toujours sur le pont avant tout le monde, bossant sans jamais s’arrêter, s’occupant de sa famille, de son ménage, ne ménageant jamais sa peine. Dure au mal, dur à la peine, un roc inébranlable, dure avec ses enfants mais tendre avec ceux des autres.



Moi, ce roman m’a parlé directement au cœur. J’ai fait un bon dans le temps et je me suis retrouvée attablée en terrain connu. Le récit, il m’a collé aux basques comme de la terre argileuse après une averse et j’en ai encore sur mes godasses tant il m’a pénétré.



L’histoire est conventionnelle au possible, mais c’est dans la manière de la conter que se trouve tout le sel.



Commençant par la fin qui nous laisse entrevoir une tragédie, le roman revient ensuite sur la jeunesse des protagonistes, Blanche et Gabriel, alternant les points-de-vue de plusieurs personnages, afin de nous offrir une large palette d’émotions brutes, telle une terre en friche que l’on va passer inlassablement afin de la travailler, de l’assouplir, de la réveiller.



Ce roman rural, c’est un mélange de tragédie grecque, de drame contemporain, un huis clos, la rencontre entre deux mondes que tout oppose, la rencontre entre deux jeunes que tout va réunir avant de les opposer, deux personnes qui s’aiment mais dont l’une va exploser, d’une vie de privations, d’une ferme nommée Paradis qui est aussi un enfer…



C’est l’histoire d’une passion qui va tout brûler sur son passage, tout dévaster, oui, comme un ouragan (si vous chantez, c’est voulu). L’histoire de trahisons, de vengeance, de rage, d’amour, de crime, de renoncement de soi, de peines à l’âme, de peines de cœur.



D’ailleurs, on ne s’y trompe pas, chaque chapitre porte le nom d’un verbe tels que grandir, venger, surgir, mordre, vivre, faire mal, protéger, construire… Tout un programme.



Entre une histoire (un roman) et son lecteur, il y a une rencontre ou pas. Avec certains, la rencontre n’a pas eu lieu car nous n’étions pas au même moment au même endroit, mais ici, le rendez-vous fut marquant, m’atteignant en plein cœur.



Ces émotions ressenties, elles ne seront pas les mêmes chez tout le monde. Chez moi, ce furent des émotions puissantes, de celles qui vous laissent dévasté et vous font vous endormir avec un sourire, triste mais heureux aussi.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Une bête au paradis

Avec "Une bête au paradis", Cécile Coulon a écrit un bien beau roman !

Ah !... Que c'est beau, de voir qu'il y a encore des écrivains, qui croient en la littérature avec un grand L, en la plus grande de toutes les littératures, en la littérature des livres qu'on n'oublie pas, et qui hante à jamais !...

Que c'est beau, aussi, de voir, qu'on a encore, quelques écrivains, qui sont des maîtres dans l'art de la belle langue, les Léonora Miano, les Erik L'Homme, les Cécile Coulon, ces auteurs, pour lesquels la langue-et la leur est ciselée, puissante, pleine de souffle-, est au centre du travail de l'auteur.

En écrivant ce livre hanté par les pulsions primitives, hallucinant et tellement, tellement bien rédigé, Cécile Coulon, a fait une grande oeuvre, vraiment.

J'ai tout aimé dans ce livre : cette peinture, sombre et belle, d'un monde rural, agricole, champêtre, parfaitement bien décrit, par une écrivaine talentueuse ; ce style, très beau, très travaillé, très esthétique, tellement, tellement remarquable ; cette peinture tragique, des sentiments humains.

C'est vraiment un roman halluciné, et hallucinant, un texte vivant, plein de vie, grand, ambitieux... Un très beau roman, vraiment !...
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Une bête au paradis





En Auvergne, nous avons Vercingétorix, le Saint Nectaire et... Cécile Coulon!

Il y a des années maintenant que je suis cette jeune femme talentueuse et prolifique, avec quelques réserves cependant. Son écriture est très belle, certes, mais jusque là, il manquait quelque chose à ses récits. La maturité?

Mais voilà qu’à 29 ans, elle nous signe son roman le plus beau et le plus abouti.

Car Une Bête Au Paradis est une merveille qui n’est pas sans rappeler Franck Bouysse ou Marie Hélène Lafon.

Avec ses mots poétiques et imagés, Cécile Coulon nous décrit la ferme du Paradis où vivent la grand mère Émilienne, ses 2 petits enfants, Blanche et Gabriel qu’elle élève depuis la mort accidentelle de leurs parents et Louis le valet de ferme, enfant battu qu’elle a recueilli quelques années auparavant.

Toutes ces personnes vivent au rythme âpre de la ferme et des saisons. Au rythme de leurs traumatismes et de leurs émotions aussi.

Et puis arrive Alexandre l’amour d’adolescence de Blanche et avec lui la trahison qui mènera à la tragédie.

C’est un récit à la fois très simple mais puissant et ancré dans la terre familiale qui est à elle seule un personnage à part entière de ce roman.

Une belle réussite.

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Une bête au paradis

Quel roman ! Tout est parfaitement pesé. Une écriture crue et délicate, rude et poétique qui jamais ne nous perd.

Nous changeons subtilement de registre sans même s'en rendre compte. Avec une grande facilité, l'auteur joue avec nos émotions et balade son archer sur nos nerfs à vif.

Une atmosphère animale qui nous aspire et nous avale tout rond.

Un coup de coeur pour un livre qui mérite des applaudissements et des critiques dithyrambiques.

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Seule en sa demeure

Aimée est une jeune mariée dont l’innocence n’a d’égale que sa candeur. Perdue dans une demeure au milieu de la forêt d’Or, elle découvre sa vie d’épouse, l’homme qui dort dans la chambre qui côtoie la sienne et cette domestique, Henria, aussi troublante qu’attachante. Mais les ombres, les secrets et la solitude commencent à peser sur son quotidien. Cambre et Émeline arriveront-ils à la protéger de ses craintes ?



Cécile Coulon signe avec ce roman une histoire toute aussi mystérieuse qu’addictive. L’ambiance s’alourdit au fil des pages, la brume s’épaissit et les doutes nous envahissent. L’auteur nous entraîne avec une grande maîtrise au sein d’une demeure qui malgré la lumière, voit les ombres la retenir.



Cécile Coulon s’approche des grands noms du genre dans cette histoire. J’ai souvent pensé notamment à Daphné du Maurier en tournant les pages. Mais elle s’en détache habilement et elle nous emporte dans son univers.



Il est question de noces, de morts et de punitions, d’histoires et de secrets de famille qui croulent sous l’atmosphère et l’isolement des bois.

C’est bien mené, très bien écrit. C’est prenant et envoûtant. C’est une lecture qui enveloppe et qui échappe un peu aussi parfois… parce qu’au Saints-Frères, comme dans un conte, la magie opère…
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Seule en sa demeure

Je poursuis la découverte des ouvrages de Cécile Coulon. "Seule en sa demeure" est un parcours simple, fragile, sensible, au cœur de la découverte de soi et des autres. Ce roman d'apprentissage est aussitôt taclé par le mariage arrangé, la richesse, la dominance, le mensonge et la complicité de toutes et tous. L'omerta est puissante chez les influents, surtout s'ils donnent du travail aux autres et qu'ils pointent le dimanche à l'église. Aimée suit cette voie du mariage décidé et découvre dans cette demeure la solitude et de lourds secrets. C'est fin, profond et très bien construit. La narration avance pas à pas vers la révélation. Peut-être qu'une avancée un tout petit peu plus rapide aurait pu aider, mais rien n'est réellement gênant, tant la langue est soignée par l'autrice (enfin pas toujours au sens propre). Les interrogations qui peuplent cet ouvrage sont nécessaires et malheureusement encore et encore (sous d'autres formes sans doute) beaucoup trop présentes. Je continue ma route sur les traces de Cécile Coulon.
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La langue des choses cachées

Époustouflant !!!



Le texte est puissant ! Par sa narration, sa qualité d'écriture, ses mots, ses expressions, ses métaphores et par son engagement...



Le récit est à la fois très sombre et poétique à la manière d'un conte de sorcellerie à la fois étrange  et poignant, subtil et subjuguant qui nous laisse à bout de souffle. 



Plusieurs fois j'ai éprouvé l'envie de lire à voix haute pour faire ressortir la pesanteur de l'histoire afin de mieux reprendre mon souffle.



Cécile Coulon aborde les sujets principaux insidieusement, progressivement, subtilement...  d'une manière inattendue et tellement profonde. Elle nous parle d'équilibre, "d'harmoniser la cruauté", de justice et d'injustice, elle nous parle de ... la mort et de la langue des choses cachées...



Sur le rabat de la couverture, Cécile Coulon a ajouté ceci qui en dit long sur la qualité de son roman :



"J'ai écrit cette histoire dans un état hypnotique, bouillonnant, fiévreux. Je voulais raconter ce que sont ces lieux, ces endroits sans lois inscrites, sans rien si ce n'est une église et un pont, flanqués de quelques maisons. Je voulais écrire que plus on cache un événement, plus il persiste à travers les générations suivantes. Je suis partie d'un lieu tenu par deux familles et un homme d'Église, j'ai voulu qu'en une seule nuit, dans ce hameau, tout soit défait, jusqu'aux entrailles, jusqu'au sang."



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La langue des choses cachées

« La langue des choses cachées » emporte son lecteur dans le Fond du Puits, un hameau glissé entre deux basses collines. « Il lit que cet endroit engoncé entre deux presque-montagnes ressemble, pour les hommes d’ici, à un bord de falaise : vivre là c’est être poussé dans le vide à la moindre secousse. »C’est en ce lieu qui semble s’être figé dans le temps que se rend le fils. Comme la mère avant lui, il vient guérir les corps et les âmes grâce à la « La langue des choses cachées ». Quand la médecine n’est plus d’aucun recours, c’est la mère qu’on appelait. Désormais, c’est lui, le fils. D’elle, il a tout appris. Elle lui a transmis « un langage qui se tait pour mieux comprendre, qui s’oublie pour mieux savoir, un langage amplifié de gestes invisibles, de légendes lourdes et scintillantes. »



Le fils est appelé au chevet d’un jeune garçon. Lorsqu’il arrive au Fond du Puits, le fils ressent des choses terribles. « (…) il sait qu’ici les hommes ont été plus violents encore que sur les champs de bataille ». Mais c’est sa première « mission », il doit honorer la réputation de sa mère, soigner l’enfant et repartir. Dans la maison du garçon, il croise l’homme aux épaules rouges, le père. « La langue des choses cachées » lui permet de voir, de savoir, de ressentir et il craint d’écouter ce que cette langue va lui révéler. Il a conscience qu’au Fond du Puits, l’essence de la violence des hommes tétanise et glace, que ces hommes-là « (…) violent là où ils mangent, et le fils, malgré ce que lui a appris sa mère, chancelle d’entendre des cris et d’être seul à les entendre. »



Il est troublant de constater à quel point le corps des femmes est omniprésent dans ce court roman et combien Cécile Coulon le place au cœur de toutes les pages. À travers l’arrivée vers Fond du Puits, ce village niché entre deux collines qui fait penser à une silhouette de femme allongée, puis à travers la violence des hommes, les cris ravivés par le don de guérison, les images invisibles qui se succèdent dans l’esprit du fils, et l’histoire des femmes elles-mêmes. Au sein du Fond du puits, les femmes vivent sans pouvoir exister, s’efforcent de cacher leurs corps, implorent le don d’invisibilité à l’image du soleil qui ne parvient jamais à éclairer le hameau. Tout sauf un hasard…



« La langue des choses cachées » concentre une ambiance sombre et opaque en mettant la lumière sur une ruralité plongée dans des ténèbres de noirceur. Par les murs. Par les hommes. Par le vécu des femmes. À cela, Cécile Coulon rajoute un aspect fantastique avec les dons du fils. Ses pouvoirs, qui relèvent presque de la sorcellerie moyenâgeuse placent le récit dans un espace-temps indéfini, savant mélange du passé et d’un présent non établi. Dans quel temps sommes-nous ? Quels sont exactement les talents de ce fils qui a tout hérité de sa mère ?



Par opposition aux compétences irrationnelles, mais bien réelles, le fils rencontre le prêtre du village. Il semble vivre là depuis la nuit des temps. Il connaît chaque habitant, chaque histoire, chaque secret, chaque cri. Il en est le gardien silencieux. Lui aussi parle une langue cachée, mais d’une autre forme : celle du dialogue régulier avec Dieu. « La langue des choses cachées » peut prendre différentes formes, être antinomique, mais coexister par la pensée. Ce duo improbable a su m’émouvoir, l’un en quête de vérité, l’autre en sauvegardant les secrets aussi longtemps que possible.



« La langue des choses cachées » est l’histoire d’un fils qui rétablit l’ordre du monde en s’affranchissant des enseignements de sa mère. Chacun en son temps a tenté de faire ce qui est juste, mais le fils possède une humanité et un sens de la justice plus épais. Il écoute ce que lui révèle « La langue des choses cachées », les perceptions de son corps, les voix de son âme. Le prologue et l’épilogue parlent à tous les hommes en questionnant la violence inhérente à leur sexe, en forçant le passage du silence vers la vérité, et en fracturant l’inaction. « Il dit qu’il s’en veut d’être humain, d’avoir des frères humains et des sœurs humaines capables de cela, il dit qu’il est fier d’être humain, d’avoir des frères et des cœurs capables de sortir vivant de ce piège. » Face à la violence des hommes, il y a la résilience des femmes… La seule lumière de cette nuit infinie.



Ce fut mon premier roman de Cécile Coulon. Ce ne sera pas le dernier. Je crois profondément aux livres qui vous cueillent au moment où vous pouvez les accueillir. Sa poésie jusque dans l’abomination, sa façon de suggérer sans dire tout à fait, grâce à ce lyrisme qui rend la laideur belle fait de « La langue des choses cachées » un texte d’une remarquable portée. De larmes, elle fait jaillir l’empathie : « Ses sanglots ne ressemblent à rien de ce qu’il a connu : souvent, quand les gens pleurent, ils ruissellent, leurs visages sont des pays inondés et ils gardent aux paupières des traces de ces tempêtes. » De phrases semées entre les pages, Cécile Coulon parle à tous : « Sa mémoire, elle, est intacte : le drame, c’est de tout savoir, de se rendre compte que le temps défait le corps et que le corps défait est une barricade trouée où les souvenirs s’engouffrent. »



« La langue des choses cachées » restera la découverte d’une impressionniste des mots, aux pensées virtuoses et à l’expressivité impressionnante. Cécile Coulon a 33 ans et c’est son 9e roman.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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En l'absence du capitaine

Si hélas, Cécile Coulon a perdu son capitaine, allégorie symbolisant sa grand-mère bien-aimée disparue, elle confirme en tout cas et sans aucun doute, qu'elle est devenue la capitaine incontestée de la poésie française contemporaine des années 2000.

Alors, embarquons-nous avec ce capitaine au long cours, mais qui préfère l'océan bosselé des dômes volcaniques D'Auvergne, mer suprême des pensées de la poétesse qui y puise sa force, son énergie pour se ressourcer et panser ses plaies, que la vie a mis sur son chemin, comme des écueils d'adversité qu'il faut affronter. Dans ce recueil, la mort de sa grand-mère est sublimée par des vers d'une beauté pudique, toute en retenue intimiste, hommage d'une petite fille à la réminiscence mémorielle exacerbée, mais exhalée toute en douceur, si sa tête semble hurler de douleur, les mots eux sont les pansements apaisants et sereins du destin. L'autrice, puise aussi beaucoup dans ses racines françaises et auvergnates pour rebondir, offrant une ode à la France et à sa région dont elle n'aime pas s'éloigner trop loin, de peur de ne pas se sentir bien. Dans la seconde partie du recueil, elle se livre plus personnellement sur sa vie privée, ses relations intimes, contant dans des vers dont les pulsations battent le désir, l'envie, l'amour et la désillusion, les soubresauts des rencontres, des liaisons passionnées, puis évaporées sous l'oeil protecteur de sa grand-mère depuis les cieux.
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Seule en sa demeure

XIXe siècle, dans la Jura : Aimée est une jeune fille sage, presque une ingénue, qui vit avec son père, Amand, sa mère, Josèphe et son cousin, Claude, que la famille a recueilli comme leur fils et frère. Aimée est promise à un riche veuf, Candre Marchère. L'homme réside à une trentaine de kilomètres de chez ses parents. Orphelin très jeune, il a été élevé par la domestique, la charismatique et énigmatique Henria, aux côtés du fils de cette dernière, Angelin. Une fois le mariage prononcé, Aimée intègre sa nouvelle demeure, peine à prendre ses marques et à accomplir son devoir d'épouse.



Aimée est une jeune femme qui découvre en quelques mois sa nouvelle demeure, son époux et les obligations maritales, les mystères que recèle le domaine Marchère, et la douleur de perdre un être cher. Je ne me suis pas attachée à l'héroïne, Aimée... En revanche, j'ai beaucoup aimé le caractère d’Émeline : bouffée d'air, de liberté et de normalité dans cette ambiance pesante. La professeure de musique a été embauchée pour tenter de rendre Aimée plus heureuse. Cela fonctionne et Aimée s'ouvre à l'amour charnel, mais elle ouvre aussi les yeux sur les faces cachées de la demeure.



Le style de Cécile Coulon est fluide, clair et très classique, en harmonie avec l'époque relatée. Quelques passages m'ont paru très longs, mais cela semblait nécessaire pour installer l'ambiance froide et mystérieuse des lieux, à l'image des personnages du domaine et de la solitude d'Aimée. La construction est assez simple. Le roman est scindé en chapitres intitulés par des parties du corps ("Le cœur", " La langue", "Le ventre") et les sous-chapitres sont relativement courts. Le rythme est plutôt lent, avec une accélération majeure dans le dernier tiers. L'issue de l'intrigue m'a un peu surprise tandis que les toutes dernières pages m'ont un peu laissée sur ma faim...
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Seule en sa demeure

Il est un air pour qui je donnerais

Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,

Un air très vieux, languissant et funèbre,

Qui pour moi seul a des charmes secrets.

Ce roman a remis à la surface de ma mémoire ces quelque vers de Gérard de Nerval. Il pourrait avoir été tiré de cette histoire qui a des accents de conte poétique, étrange et envoutant.

Tragique et mystérieux.

Frais et sensuel.

Musical et bucolique.

Quant au scénario, il est fin et précis. Comme dans Une bête au Paradis, Cécile Coulon joue avec nous et nous laisse dans un doute haletant : mais qui est le méchant ? Est-ce vraiment celui que l'on croit.

Et encore une fois le charme opère.

Mais comme je suis plus expérimentée en lecture de romans qu'en poésie, j'aurais tendance à dire : attention, de ne pas nous faire le même coup à chaque fois. On finirait par se lasser...Je pense par exemple à Luca di Fulvio ; si vous en lisez un vous allez vous régaler (Le Gang des rêves est mon préféré). Au 4ème vous allez toujours vous régaler et apprécier à quel point l'auteur vous immerge dans son univers, mais un peu trop deviner où il veut en venir.



Alors, faut-il le lire ? Oui ! Belle découverte. Enchainez ensuite avec Une bête au Paradis. Et si vous aimez les romans ruraux, tentez un Franck Bouysse. C'est le jumeau littéraire masculin de Cécile Coulon. Et ceci et un compliment.
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Une bête au paradis

Si j'avais lu ce roman sans en connaitre l'auteure, il est fort probable que je l'aurais attribué à l'aveugle à Franck Bouysse. Et c'est un compliment.

On y retrouve cette plongée dans les abysses de la ruralité. Toujours la ferme la plus éloignée. Toujours la famille un peu à part. Et pourtant Cécile Coulon parvient à nous les rendre familiers, comme si nous devenions l'un d'eux.

Sont-ils obtus ? Non. Ils sont concentrés sur leur vie, leurs animaux, leurs champs, leur domaine qui représentent leur univers tout entier depuis...toujours. Leur ancrage dans la terre est aussi forte que les racines d'un chêne centenaire. Alors les autres, ceux qui gravitent autour, sont aussi volatiles que des oiseaux de passage. On les accepte quand ils sont là, mais on sait qu'ils ne resteront pas. C'est comme ça.

Sauf que quand l'amour s'emmêle, il crée des choix existentiels : le chêne se demande ce qui est plus fort entre ses racines et son amour pour l'hirondelle...

Je n'irai pas plus loin dans le déroulé de l'histoire pour vous laisser le plaisir de sa découverte, mais on atteint un niveau digne d'une tragédie grecque.



C'est extrêmement bien fait, bien écrit, avec un scénario machiavélique.



Alors, faut-il le lire ? Oui. Je vous recommande également Seule en sa demeure, dont je vous livrerai bientôt mon avis...
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Seule en sa demeure

Vrai coup de cœur pour ce qui est annoncé au lecteur comme « un thriller sensuel ».

Nous sommes quasi dans un huis clos avec ce nouveau roman de Cécile Coulon.



XIXème siècle, dans le Jura, Amand Deville, va donner en mariage sa fille Aimée à Candre Marchère, plus gros propriétaire terrien de la région.

Ce dernier, ayant perdu successivement sa mère puis sa première femme après six mois de mariage, apparait comme un homme réservé, froid, pausé et pieux. Il n’a qu’un seul but : rendre sa femme heureuse au sein du domaine Marchère. Mais c’est sans compter sur l’atmosphère menaçant de la propriété dans laquelle Aimée va devoir vivre, sur l’emprise d’Henria la servante, sur le mystère entourant le fils muet de cette dernière et sur la présence invisible de la première épouse qui continue de planer sur le château.



Au fur et à mesure des jours qui passent, Aimée perd sa joie de vivre, les non-dits se multiplient, les secrets se font de plus en plus lourds.



Angoissant et addictif, ce roman nous entraine sur le sort des femmes au XIXème.

Les descriptions des lieux sont magnifiques, le style poétique et riche, les personnages d’Aimée et d’Émeline Lhéritier son professeur de musique attachants.



Assurément une lecture agréable pour les amateurs de Daphné du Maurier, de Balzac et des Sœurs Brontë.

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Une bête au paradis

Mon premier de cette auteure et j’ai beaucoup aimé !!

Ce livre raconte la rudesse de la vie à la campagne , le caractère fort , loyal et indestructible de ces personnes qui doivent affronter les aléas de la météo, les difficultés face à un isolement qui peut peser, la faiblesse de revenu malgré l’intensité du rythme, l’épuisement professionnel dû à la surcharge de travail , le stress permanent de veiller à tout …



C’est l’histoire d’une femme seule mais passionnée par son travail et par sa propriété fermière qu’elle a appelé Le Paradis , Émilienne .

Émilienne forte mais au cœur d’or, elle accueille un petit garçon du voisinage maltraité par sa famille et elle en fait son bras droit au fil des années, Louis.

Émilienne, courageuse qui élève seule son petit fils et sa petite fille Blanche avec qui elle va développer un lien filial fort et indestructible.

Émilienne qui transmet à Louis et Blanche l’amour de la terre, l’amour du travail, l’amour des bêtes, l’amour de la nature et de la vie, l’amour des traditions . Et Blanche et Louis deviennent comme elle, forts courageux et fidèles à leurs terres qu’ils ne lâcheront jamais .

Mais la vie réserve des surprises , des bonnes comme des mauvaises et une rencontre va tout bousculer , la petite Blanche va tomber amoureuse , trop amoureuse . D’un gars du pays pourtant, mais un gars qui va faire voler en éclat l’harmonie si fragile du foyer du Paradis .



C’est un livre sans douceur qui nous raconte l’histoire de la vie à la campagne , il n’y a pas de place pour la trahison au Paradis et la vengeance et la rage vont transformer Blanche comme le titre l’indique si bien ….
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