Citations de Carlo Goldoni (112)
Si vous voulez vivre en paix, si vous voulez être en bonne intelligence avec vos épouses, conduisez-vous en hommes, non en sauvages ; commandez, ne tyrannisez pas, et aimez, si vous voulez être aimés.
Sacrées bonnes femmes ! D'une façon ou d'une autre, elles obtiennent toujours ce qu'elles veulent.
(Les Rustres).
Il n'y a pire fumier que l'homme qui se dit l'homme de bien et qui ne l'est pas.
Les jumeaux venitiens
LUNARDO : Quelle folie n'ai-je pas commise en me mariant !
MARGARITA : Et moi la belle affaire que j'ai faite en prenant un sauvage pour mari !
LUNARDO : Vous êtes bien à plaindre ! Manquez-vous du nécessaire ? N'avez-vous pas de quoi manger ?
MARGARITA : Pour sûr ! Quand une femme a de quoi manger, plus rien ne lui manque !
LUNARDO : Que vous manque-t-il ?
“J’ai promis de vouloir vivre sans rien faire. Je suis un gentilhomme. Je veux tenir parole.”
GÉRONTE : Venez ici. Voudriez-vous vous marier ?
ANGÉLIQUE : Monsieur...
GÉRONTE : Oui, ou non ?
ANGÉLIQUE : Si vous vouliez...
GÉRONTE : Oui, ou non ?
ANGÉLIQUE : Mais, oui.
GÉRONTE : Oui ? Vous voulez vous marier, perdre la liberté, la tranquillité ? Eh bien ! tant pis pour vous ; oui, je vous marierai.
LE BOURRU BIENFAISANT, Acte I, Scène 8.
MARGARITA : Cher Lunardo, devant elle, je ne lui donne pas raison mais, en vérité, vous vous montrez trop rustre avec cette petite. [...] Vous ne lui accordez jamais de distraction.
LUNARDO : Les filles, c'est fait pour rester à la maison, et on ne les emmène pas courir les rues.
SIMON : Mariez-vous, et voilà les plaisirs qui vous attendent.
LUNARDO : Vous souvenez-vous de ma première femme ? Elle, au moins, c'était une bonne pâte, mais celle-ci, c'est un vrai poison !
SIMON : Et moi, fou que je suis, qui n'ai jamais pu souffrir les femmes, il a fallu que j’aille m'encombrer de ce bougre de diablesse.
LUNARDO : Au jour d'aujourd'hui, on ne peut plus se marier.
SIMON : Si on veut tenir sa femme, on passe pour des sauvages ; si on la laisse faire, on passe pour des sots.
SIMON : Ah ! les femmes, les femmes, toujours les femmes !
LUNARDO : Femme épousée, dégât assuré, pour dire les choses comme elles sont.
LUCIETTA : Cher père, qui est-ce ?
LUNARDO : Petite curieuse !
MARGARITA : Allons donc, mon vieil ami, vous ne voulez pas qu'on sache qui doit venir ?
LUNARDO : Comment ne vous le dirais-je pas ? Cela va de soi. Il y aura M. Canciano Tartuffola, M. Maurizio dalle Strope et M. Simon Maroele.
MARGARITA : Sapristi ! Trois du même calibre ! Vous les avez sortis du même panier !
LUNARDO : Qu'entendez-vous par là ? Ce ne sont pas trois hommes comme il faut ?
MARGARITA : Assurément. Trois sauvages comme vous.
(Lunardo refuse d’emmener sa femme au carnaval)
LUNARDO. — Et vous avez le front de me prier de vous mener en masque? M'avez-vous jamais vu, venons-en donc au fait, avec un visage sur le museau ! Que signifie cette histoire de masque? La raison d'aller en masque, s'il vous plaît? Ne m'en faites pas dire davantage : les filles n'ont pas à aller en masque, voilà tout !
MARGARITA. — Et les femmes?
LUNARDO. — Les femmes non plus, Madame, les femmes non plus.
Anzoletto: "Je vous avoue, et je jure sur mon honneur, c’est le cœur brisé que je pars... Aucun succès, s’il devait y en avoir, ne pourra compenser la douleur d’être loin de ceux qui m’aiment. »
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SIMON : Calmez-vous, mon cher ami. Vous n'y êtes pour rien. C'est la faute des femmes : châtiez-les et tout le monde vous félicitera.
CANCIANO : Parfaitement. Il faut faire un exemple. Il faut rabattre l'orgueil de ces femmes si arrogantes et apprendre aux hommes à les châtier.
SIMON : Et que les gens nous traitent de rustres ; s'ils veulent.
CANCIANO : Et que les gens nous traitent de sauvages ; s'ils veulent.
(...)
LUNARDO : Mais quel homme voudrait jouer les geôliers ? et puis, si les parents l'apprennent, ils se démènent comme de beaux diables, ils remuent ciel et terre, ils vous obligent à les faire sortir et, par-dessus le marché, ils disent que vous êtes un ours, que vous êtes un grossier personnage, que vous êtes scélérat.
SIMON : Et quand, de gré ou de force, vous avez cédé, elles reprennent le dessus et vous n'êtes plus maître de leur crier après.
CANCIANO : C'est exactement ce qui s'est passé avec ma femme.
LUNARDO : Le mieux, ce serait, pour dire les choses comme elles sont, de leur faire tâter du bâton.
(...)
CANCIANO : Et si elles se révoltent contre nous ?
SIMON : Cela pourrait arriver, vous savez.
CANCIANO : Je parle en connaissance de cause.
(...)
SIMON : Et puis, vous savez, il y a des hommes qui bâtonnent leurs femmes mais croyez-vous qu'ils parviennent pour autant à les mettre au pas ? Que non ! Elles continuent de plus belle, par esprit de contrariété ; si on ne les assomme pas, c'est sans remède.
LUNARDO : Les assommer, ça ce n'est pas possible.
CANCIANO : Mais non, bien sûr ; c'est que, voilà, on a beau retourner les choses dans tous les sens, sans femmes, on ne peut pas tenir.
SIMON : Mais ne serait-ce pas un vrai bonheur d'avoir une épouse gentille, calme, obéissante ? Quelle consolation ne serait-ce pas ?
MARINA : Le contrat n'est-il pas signé ?
MARGARITA : On ne peut pas se fier à ces hommes-là : ils changent d'avis comme de chemise.
MARINA : Et pourtant je suis prête à parier que le mariage est pour aujourd'hui. (...)
MARGARITA : C'est possible mais je n'arrive pas à croire qu'il ne dise rien à sa fille.
MARINA : Ignorez-vous quel genre d'hommes ils sont ? Ils sont capables de leur dire de but en blanc : donnez-vous la main, et bonsoir la compagnie !
SMERALDINE. [...] Servir une femme amoureuse, ce n'est vraiment pas de tout repos. Elle fait mille extravagances, ma maitresse; et ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est qu'elle est amoureuse de monsieur Silvio au point de s’étriper par amour pour lui, et pourtant elle envoie des billets à un autre. A moins qu'elle n'en veuille un pour l’été et l'autre pour l'hiver...
Par la douceur on n'arrive à rien. Il faut donner de la voix.
LES RUSTRES.
LE CHEVALIER. Ah oui, le débat en vaut la peine, assurément ! C'est une femme qui vous émeut, qui vous fait perdre votre sang-froid ? Une femme ? Que ne faut-il pas entendre ! Une femme ! pour moi, il n'y a pas de danger que j'aie jamais à me quereller avec qui que ce soit pour une femme. Je n'ai jamais aimé les femmes, jamais je n'ai eu pour elles la moindre estime, et s'il faut tout vous dire, je suis convaincu que la femme est pour l'homme la pire des calamités.
J'ai servi à table deux maîtres, et aucun des deux ne s'est douté qu'il y en avait un autre. Mais puisque j'ai servi pour deux, maintenant, je veux manger pour quatre.
MIRANDOLINE: Messieurs, maintenant que je me marie, je ne veux plus de protecteurs, plus de soupirants, plus de cadeaux. Jusqu'ici je me suis amusée, et j'ai mal fait, et j'ai pris trop de risques, et je ne veux plus jamais faire cela: voici mon mari.
RIDOLFO. - La gourmandise est un vice qui n'a jamais de fin, et ce vice-la, plus on vieillit plus il grandit.
[Le café - Acte 1, scène 1]