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Citations de Brice Pelman (53)


Serena et Patrice dévisagèrent le petit homme qui se tenait devant eux. Ils le voyaient l'un et l'autre pour la première fois, mais ils devinaient que c'était Alfred, le compagnon de Tante Ursuline. Son costume noir étriqué était lustré ; le pantalon, trop court, trop ajusté, soulignait la maigreur de ses jambes. Le Seigneur, en le créant, avait dû s'embrouiller dans ses mesures. La tête était ridiculement petite, juchée sur un long cou décharné ; l'appendice nasal mangeait tout le visage, et les yeux, sous des sourcils exubérants, n'étaient manifestement pas du même gabarit.
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Les U.D.R. manquent de voix ? Qu'on leur envoie Mireille Mathieu ! Elle en a, elle.
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Ils dormaient encore, à 8 heures du matin, quand ils furent éveillés en sursaut par des cris en provenance du couloir. Avant qu'ils n'eussent le temps de se concerter, leur porte s'ouvrit comme sous l'effet d'une bombe.
Gilberte fit irruption dans la chambre. Échevelée, blême, hagarde, elle tendait un doigt en direction du vestibule :
- C'est Madame, répétait-elle, c'est Madame...
Puis elle tituba, pivota sur elle-même, et s'effondra sur la descente de lit, sans connaissance.
Ursuline, malgré son poids, fut la première levée :
- Allons, bon, v'là autre chose, maintenant !
Elle se pencha sur Gilberte, la secoua, lui tapota les mains. A son tour, Alfred s'approcha :
- Elle a bouzé...
De fait, Gilberte revenait à elle. Son regard se fixa lentement sur Ursuline. D'une voix tremblante, elle dit :
- C'est Madame...dans sa baignoire...morte.
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Gilberte était là, qui l'attendait. Ses yeux étaient rouges ; elle tenait un mouchoir en boule sous son nez.
- Un grand malheur, chevrota-t-elle.
Patrice était tout le contraire d'un intuitif. Un grand malheur, cela pouvait être un ennui de plomberie, une fuite de gaz, une réprimande de Serena, le rôti carbonisé, une lettre de la tante Ursuline, allez donc savoir !
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Elle baissa les yeux, renifla, se tamponna le nez :
- Votre père.
- Quoi, mon père ?
Réunissant tout son courage, Gilberte releva la tête, le regarda en face. Des larmes ruisselaient sur ses joues.
- Monsieur a fait une hémorragie cérébrale.
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- Je ne vois rien là d'extraordinaire.
- Non ? Eh bien ! il est temps que je vous dise qui est Camille.
C'est une grenouille ! Oui ! parfaitement, une grenouille verte que j'avais apprivoisée dans ma baignoire. Robert tenait essentiellement à la marier et passait le plus clair de ses loisirs à lui trouver un mâle.
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Quand j'ai épousé Jean, voilà huit ans, je n'étais pas la petite oie blanche qu'il s'imaginait. J'avais eu des amants, plusieurs amants, mais je n'étais pas faite pour ce rôle de femme facile. Dans les bras de tous ceux qui m'avaient étreinte. J'avais voulu voir un éventuel mari et ce n'était pas ma faute si l'un après l'autre ils s'étaient récusés pour les motifs les plus divers. Chaque fois que j'ai dit à un homme que je l'aimais, chaque fois que je me suis donnée à lui, je puis me vanter d'avoir été sincère.
(Incipit)
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Le silence, ça m'a flanqué un coup, j'ai cru qu'elle m'avait repéré derrière la fenêtre, je me suis ratatiné sur mes talons, je les avais à zéro. Mais non, rien. Je l'ai entendue qui marchait dans la pièce, elle se souciait de moi comme d'une guigne. Alors, tout doucement, tout doucement, je me suis redressé...Et qu'est-ce que je vois ? La voilà qui retire son jean. Une jambe puis l'autre, pas pressée. D'un seul coup, ma gorge est devenue comme un buvard. Est-ce qu'elle allait se mettre nue ? Pour de bon ?
J'ai seize ans et je dois avouer que je suis pas très avancé pour mon âge. La seule aventure que j'ai eue, c'était avec Jeanine l'été dernier. Et encore ! je l'ai jamais vu déshabillée, Jeanine. Elle avait quatorze ans et elle portait des culottes Petit Bateau, mes mains n'ont jamais franchi leurs élastiques. On se contentait de s'embrasser sur la bouche avec la sensation de faire un vache de péché. Alors, autant vous dire que mon expérience des femmes...bon.
[.....................]
La femme, elle, tranquille comme Baptiste. En petite culotte - vraiment petite, alors, et transparente que ses fesses étaient pour ainsi dire à l'air libre - elle s'est mise à déborder la couverture du lit à baldaquin. Elle avait de longues jambes, bien bronzées, pas maigres comme celles de Jeanine, non, bien en chair au contraire, lisses comme de l'ivoire. Il me semblait qu'en tendant les mains, j'aurais pu les toucher, mais j'avais bien trop peur d'être découvert pour faire le moindre geste. Et puis j'avais conscience que j'en étais encore qu'au prélude, j'allais pas tout gâcher.
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A vingt-huit ans, ses seins auraient soutenu la comparaison avec ceux des jeunes filles de dix ans plus jeunes qu'elle. Quand il referma ses mains sur eux, elle se dégagea prestement et fit glisser sa jupe le long de ses cuisses. Le collant de nylon qui gainait ses jambes était de la même teinte que sa peau, à laquelle la lampe à bronzer conservait le même hâle cuivré qu'en été. Dessous, elle ne portait rien. Il en allait toujours de même quand elle s'habillait de jersey, ceci afin que les élastiques de son slip ne transparaissent pas sous le tissu moulant de la jupe.
A ce stade de son strip-tease, Serena se jeta sur le lit, qui gémit comme un moribond, et, se roulant sur le ventre, cacha sa tête dans l'oreiller. Darbois ne mit pas trente secondes à se déshabiller. Quand il la rejoignit sur le lit, Sabine et l'homme à la sacoche étaient loin de ses pensées. Serena se souleva sur les coudes afin que Darbois pût lui retirer son collant.
Réchauffe-moi, dit-elle. J'ai froid.
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Son mari l'avait abandonnée quatorze mois après son mariage pour suivre une allumeuse de boîte de nuit, ce qui ne manquait d'ailleurs pas de piquant lorsqu'on savait que le mari en question faisait partie du corps des sapeurs-pompiers.
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- s,il y a une chose que j'ai
appris dans la vie, c'est bien qu'il vaut mieux avoir un flingue et ne pas avoir besoin de s, en servir que
d, avoir besoin de s, en servir et de ne pas en avoir.
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Le lendemain matin, nos adieux furent simplifiés à l'extrême du fait que Monique ne se réveilla pas pour me voir partir. Le jour s'était levé sur un ciel étincelant. Par la fenêtre, je jetai un dernier coup d'œil sur les monuments funéraires du Père-Lachaise, puis, bouclant allègrement mon bagage à main, je quittai mon domicile comme un oiseau, sa cage.
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- L'enterrement est fixé à demain, 10 heures. Il faut que tu viennes, je t'attends. J'ai retenu une chambre pour toi ici. Tu n'auras même pas besoin de sortir dans le couloir pour venir me voir ; elle communique avec la mienne.
- Tu crois vraiment...
- Mon lit est grand, trop grand pour moi toute seule. Tiens, tu veux savoir ? Je suis toute nue, je t'attends déjà.
- J'avais des rendez-vous, mon chou, mais c'est promis, j'annulerai tout.
- Le patron est mort, tu leur diras, cas de force majeure, hein ?
- Attends-moi pour dîner. Je prendrai l'avion de 17h45.
- Je vais m'acheter une robe noire. Je ne mettrai rien en-dessous, j'te promets.
- C'est comme si j'étais déjà là. Je ne penserai plus qu'à ça. A ce soir, je t'embrasse.
- Non. Mieux que ça. Fais le bruit.
Elle accueillit la succion de ses lèvres avec un sourire ravi, posa le récepteur sur son sein gauche, puis sur le droit, râla de plaisir et raccrocha.
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- T'en fais pas, je lui ai dit en la quittant, tout va s'arranger, tu verras...
C'était pas de l'optimisme - juste la méthode Coué.
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Dans un mois, le retour du beau temps, coïncidant avec l'arrivée massive des premiers estivants, redonnerait à Bayeux un petit air de fête, mais un mois, cela paraissait bien long à Julien Neubourg. Assis à sa table de travail, dans son appartement de la rue des Bouchers, il ne se sentait guère de cœur à l'ouvrage. Depuis quatre jours, la pluie tombait sans discontinuer, et son avenir lui paraissait aussi sombre que le coin de ciel qu'il apercevait de sa fenêtre.
En bon comptable qu'il était, il faisait le bilan de ses quarante années de vie. A l'actif, une jeunesse relativement heureuse, une mère douce, trop tôt emportée malheureusement par une maladie sans appel. Au passif, toute la seconde moitié de son existence, un mariage sans amour, un métier sans joie, des conflits incessants avec son épouse.
(incipit)
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La liste était divisée en deux colonnes. D'une part, il y avait les femmes et, de l'autre, les hommes.
- Mme Hugues de Font-Romieux, lut Clément.
- Soixante-douze ans, ricana Moustiers. Myope et hypotendue. Présidente de la Société Protectrice des Femmes Seules et Membre Bienfaitrice de la Ligue pour le Relèvement de la Moralité.
- Soit. Heu...Melle Elise Fortin.
- La cinquantaine. Avoue quarante-deux ans. Elle est l'auteur d'un éminent ouvrage intitulé : La Reproduction sexuée chez les Métazoaires.
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Armand Cézaire était un célibataire d'une trentaine d'années. Au saut du lit, on ne risquait pas de le prendre pour Apollon.
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Depuis que je me sais condamné, je supporte mal de revoir mes amis, tous ceux qui m'ont connu au meilleur de ma forme. Je sais bien qu'ils ne feront aucune allusion devant moi à mon actuel état de santé, mais dans mon dos, que ne diront-ils pas ? Ce pauvre Georges a encore maigri, il n'est plus que l'ombre de lui-même...
Vous avez remarqué ses cernes sous les yeux ?...Il n'a pas d'appétit, il ne mange plus rien...Ils s'apitoieront sur mon sort, établiront des diagnostics, s'essaieront même peut-être à des pronostics, ne m'approcheront plus qu'en affichant des mines réjouies - sourires béats, claques dans le dos, sacré Georges, tu changeras jamais ! Pour aussitôt se retrouver dans la pièce voisine et parler à voix basse en tirant des gueules d'un kilomètre. Le pauvre vieux, il s'enfonce à vue d'œil...Tu crois qu'il sait ?
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Nous fîmes un repas typiquement grec : mousaka, brochettes de viande accompagnées d'une salade, et, pour finir, un feuilleté aux amandes, le tout largement arrosé d'un Demestica rouge qui ne manquait pas de classe. Nous n'en étions pas encore au dessert quand Mrs Sullivan décréta que nous nous connaissions bien assez pour nous appeler par nos prénoms. Elle se nommait Lauren, lui John, et elle avait une façon de prononcer Régis qui m'électrisait la peau.
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La femme en blanc se leva en soupirant et s'en vint ouvrir la porte. Une créature éléphantesque apparut sur le seuil. Sa robe violette, soutenue à l'emplacement approximatif de la taille par une ceinture dorée, lui donnait un dehors ecclésiastique que démentait une propension aux joie de la chair et de la bonne chère.
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Mon état ne s'améliora pas, mais je ne revis jamais mon médecin car j'étais arrivé à la conclusion que mes maux, loin d'être d'origine nerveuse, avaient une cause organique certaine. J'en fus convaincu le jour où, profitant d'une absence de Monique, je découvris dans le placard de la cuisine une petite boîte rectangulaire, à peine plus grande qu'un paquet de cigarettes, renfermant un désherbant actif à base d'arsenic. J'étais bien placé pour savoir qu'aucune mauvaise herbe ne poussait dans notre appartement et j'eus tôt fait de comprendre que je venais de mettre la main sur la véritable origine de ma "contrariété". En deux mots comme en un. Monique m'empoisonnait.
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