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Critiques de Anne Gallois (33)
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L'amanticide

Elles ont toutes les deux fait un mariage d’amour et finalement vécu les mêmes désillusions, leur vie de quadragénaires ne s’avérant plus qu’ennui et désespérance. L’une, Hélène, a fini par tuer son amant avec préméditation. L’autre, la narratrice, est obsédée par leurs similitudes et s’interroge : qu’est-ce qui, soudain, vous pousse à l’acte, faisant exploser la banalité du quotidien en un de ces faits divers qui défraient la chronique ? C’est ce qu’elle va essayer de comprendre en se rendant régulièrement au parloir de la prison où Hélène purge une peine de vingt ans d’emprisonnement.





La narratrice a épousé un homme aux antipodes de son milieu bourgeois, Hélène s’est mariée bien au-dessus de sa condition. Le résultat est le même après vingt ans : les deux se sentent prisonnières d’un quotidien pour lequel elles ne sont pas faites et, sans encore se résoudre à tenter d’y changer quoi que ce soit, supportent de plus en plus difficilement leurs désillusions. Typiquement bovaryste, Hélène rêve pourtant d’une grande passion, s’aveugle quand elle croit l’avoir trouvée auprès d’un amant d’un soir, et, incapable de revenir à la réalité, commet ce qui ressemble à un suicide indirect : un meurtre étrangement signé qui, malgré ses dénégations désespérées, ne lui donnera aucune chance d’échapper à ses responsabilités.





Troublée de se reconnaître en découvrant dans les journaux le parcours d’Hélène avant son passage à l’acte, la narratrice multiplie les conversations avec cette femme qui, du fond de sa prison, continue à se réfugier dans le déni de la réalité, mentant autant à elle-même qu’à tout le monde dans sa version des faits pleine de contradictions. Loin d’un monstre, c’est une personnalité fragile, souffrant d’état limite, qui se révèle peu à peu, au fur et à mesure que l’on devine ses troubles affectifs et narcissiques, venus dès l’enfance.





Rapide et plaisant à lire, ce livre qui, avec un certain suspense, entremêlent les récits de deux vies banales, pleines de similitudes, pour en faire dérailler une quand l’autre réussit à retrouver un cap, pose d’intéressantes questions : qu’est-ce qui finit par transformer une personne ordinaire en meurtrier ? Pourquoi l’une, et pas l’autre, lorsque les circonstances sont comparables ? Si l’auteur pointe les failles personnelles de son personnage, laissant le lecteur libre de tirer lui-même ses conclusions, l’on aurait quand même aimé que la narration s’enrichisse d’une réflexion plus approfondie, qui lui donne davantage de corps et en renforce l’intérêt. A défaut, l’on ressort un peu sur sa faim de cette lecture, en tous les cas troublante lorsqu’elle fait entrevoir les incertains rivages de ce qui ressemble à la névrose et à la psychose.


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Mes Trente Glorieuses

Née en 1942, Margot est la deuxième des six filles d’une famille bourgeoise, catholique et conservatrice, d’une ville moyenne de province. Son enfance, son adolescence, puis son entrée dans le monde adulte sont l’occasion de retracer l’évolution de la société française au cours des Trente Glorieuses, dans un récit ponctué par les couvertures des Paris Match de l’époque.





De l’appel de l’Abbé Pierre en 1954 à l’élection de Valéry Giscard d’Estaing en 1974, ce sont ainsi vingt ans d’actualité française et de ce qui semble une autobiographie de l’auteur, qui s’entremêlent. Cette superposition des aspirations et des apprentissages d’une jeune femme rebelle et passionnée, et d’une rétrospective illustrée des grands événements politiques et sociaux de la période, permet de ressentir au plus près les profondes mutations qui ont transformé une France caractérisée par ses profonds clivages sociaux et sa rigidité morale et religieuse, en une société de consommation aux mœurs libérées, aux femmes émancipées, et bientôt aussi à la recherche de ses repères.





Bourré de réminiscences et de détails authentiques, ce témoignage vivant qui se lit comme un agréable feuilleton, suscitera sans doute autant de nostalgie chez les Boomers que d’incrédulité curieuse chez les moins de vingt ans. (Re)découvrir les unes et photographies des magazines de l’époque est amusant et décuple la puissance des évocations. Une interrogation me vient après cette lecture où le documentaire s’appuie sur l’expérience personnelle : que deviendraient ce regard et ce ressenti, s’ils nous étaient rapportés cette fois par Danièle, cette « amie illégitime », dont le père travaillait à l‘usine, et que la narratrice n’avait pas le droit de fréquenter…





Merci à Babelio et aux Editions De Borée pour cette intéressante Masse Critique Privilégiée.


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Mes Trente Glorieuses

Chaque tête de chapitre fait référence à une couverture de Paris Match, et ce, depuis 1945 jusqu’en 1975 : parcours des trente glorieuses, illustré par les souvenirs d’enfance de l’ auteure, ceux d’une famille aisée, catholique, plutôt à droite. La fratrie traverse les années, chacune des soeurs avec sa sensibilité, liée à son rang, ses atouts physiques et le caractère que les relations aux parents leur forge. La narratrice est du genre rebelle, et le restera, en se construisant peu à peu un personnage qui trouvera une logique au gré des expériences vécues.



Réminiscences des souvenirs oubliés, découvertes d’événements qui n’avaient pas été intégrés à la file personnelle, tout au long des chapitres, les années défilent avec bonheur.



On mesure l’évolution des moeurs, et des croyances, pour mieux constater que si les superstitions qui se transmettaient via les familles ou les pairs ont disparu, elles sont remplacées par d’autres, aux propriétés de propagation infiniment plus rapides. Les cadres rigides et stupides qui régnaient au sein des institutions scolaires n’ont- ils pas été remplacés par d’autres lois, aussi arbitraires et qui feront figure d’exigence obsolètes? Bref notre sensation de modernité et de compréhension intelligente de la société est sans doute très contextuelle.









Grand plaisir de lecture pour ces confidences dans lesquelles on se projette aisément, surtout lorsqu’on a aussi parcouru ces décennies.


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Mes Trente Glorieuses

Née en 1942, Margot Bourdillon nous raconte sa vie de 1954 à 1975, au sein d’une famille bourgeoise catholique de Nevers. ● Je suppose qu’il y a un fort arrière-fond autobiographique à ce livre et je me demande bien pourquoi il n’est pas assumé en tant que tel. En tout cas, comme dans bien des récits autobiographiques, il manque une dynamique narrative, une tension qui donne au lecteur l’envie de poursuivre sa lecture. C’est plat. ● On peut se demander pourquoi l’auteur a cru bon d’ajouter un livre de plus sur des thèmes (la bourgeoisie catholique du XXe siècle, les Trente Glorieuses, Mai 68) déjà lus mille fois… ● Certes, les chapitres qui se construisent au gré des couvertures de Paris Match constituent une (bien petite) originalité, mais j’ai quand même eu l’impression de perdre mon temps à lire cette tranche de vie par ailleurs bien banale. ● Le style classique ne constitue pas non plus un point d’intérêt suffisant pour m’amener à recommander ce livre. ● Je remercie Babelio et les éditions De Borée de m’avoir offert ce livre dans le cadre d’une Masse Critique privilégiée.
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Mes Trente Glorieuses

Merci à Babelio pour cette lecture.

À partir des couvertures de Paris Match — la première est celle du 6 janvier 1954 et la dernière est celle du 1er mars 1975 —, Mes Trente Glorieuses retrace la vie d’une enfant, puis d’une jeune fille, au sein de sa famille. Une idée irrésistible.

Margot, la narratrice, raconte les réactions de sa famille aux grands évènements. Et elle rêve.

À chaque épisode, elle se met à la place du personnage qui fait la une de Paris Match, un procédé que j’ai trouvé un peu systématique. Elle apprend aussi que tout le monde ne voit pas les choses de la même façon qu’à Nevers.

J’ai aimé retrouver les écrivains de l’époque, Françoise Sagan que personne n’avait lue, Pearl Buck, tellement lue dans ces années et tellement oubliée aujourd’hui et ces écrivains qui ne croient pas en Dieu, Beauvoir et Sartre.

J’aurai apprécié néanmoins que l’auteur creuse davantage l’évolution de cette famille, approfondisse mieux les réactions.

L’idée de mise en parallèle des évènements de ces trente années avec la vie d’une famille est excellence. Un livre par conséquent très agréable que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire.


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Mes Trente Glorieuses

Yep, j'ai 2 jours d'avance avant d'être en retard pour publier mon billet !

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Ma lecture n'est pas terminée mais ça ne saurait tarder, car il me plaît bien, ce récit.

Si tôt après celui de Pascale Hugues (L'école des filles), sur la même période, je craignais une déception.

Je n'aime pas Paris Match, et je suis moins en phase avec les idées de la narratrice, ici : je coche moins de passages - question de différence de milieu social, sans doute - mais je partage ses interrogations et indignations (notamment sur la religion), bien que nous ayons plus de vingt ans d'écart. Mais le monde changeait moins vite, à l'époque !

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Le principe de cet ouvrage : 30 ans de couvertures ou photos de Paris Match, évocatrices pour Margot, la narratrice.

On y voit des personnalités du cinéma, de la chanson, de la politique, de la littérature, du sport, etc.

Chaque chapitre s'ouvre par une photo, et c'est l'occasion pour Margot d'invoquer en moins de 10 pages les souvenirs associés à l'événement, à la période. Les références personnelles sont nombreuses, forcément, puisque selon la formule consacrée nos histoires individuelles et familiales s'inscrivent dans la grande Histoire (cf. aussi 'Les années' d'Annie Ernaux, 'Une vie française' de JP Dubois).

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Il se peut que j'enrichisse mon billet une fois le livre terminé, car je n'en suis qu'au tiers. Il est possible aussi que je n'aie rien à ajouter, à part des extraits dans la rubrique 'citations'...

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• merci à Babelio et aux éditions Carnets Nord pour cette MCS
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Mes Trente Glorieuses

Margot raconte son enfance, son adolescence au sein de sa famille issue de la petite bourgeoisie catho de province avec ses cinq sœurs de 1954 à 1975, « ses trente glorieuses ». Pour cela, elle s’appuie sur les 1ères de couverture de Match.

A qui ne sont-elles pas familières ces 1ères de couv ?

Le récit est plutôt chronologique sauf quelques petits écarts ici ou là.

Entre les rêves de la gamine qui se prend pour la reine Elisabeth lors de son sacre ou pour Grace Kelly lors de son mariage, qui s’intéresse aux stars de l’époque James Dean, Johnny et Sylvie, Françoise Dorléac, les prises de position de l’ado qui par esprit de contradiction, de révolte est prête à adopter des prises de position par très claires dans son esprit mais qui à coup sûr vont susciter les réactions de ses proches, on découvre ou redécouvre l’esprit de l’époque.

Si en entrant dans le récit je l’ai trouvé un peu décousu, au fil de la lecture j’ai trouvé un rythme, le rythme. Utilisant les 1ères de couverture du magazine Match comme ancrage à chaque chapitre, elle évoque les tensions familiales nées du caractère irascible du père toujours excusé par le mère, fervente catholique, celles entre les sœurs dont les différences d’âge, de caractère sont parfois importantes, sa compréhension du monde entre ce qu’elle connait du fait des valeurs parfois discutables véhiculées par ses parents et ce qu’elle découvre avec ses copines, et plus tard ses amoureux et bien sûr sa perception d’enfant. Les tragédies familiales aussi bien sûr sont évoquées.

Au final j’ai bien aimé me replonger dans ce monde pourtant pas si lointain que ça puisque je suis aussi née pendant les Trente Glorieuses et pourtant si différent du monde d’aujourd’hui.

Merci à Babelio et aux éditions Carnets Nord pour cette lecture Masse critique privilège.

PS Petit pb entre l'entrée Babelio et le livre proposé à critiquer.. Bug ?
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Mes Trente Glorieuses

« Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s'attache à un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des Trente Glorieuses ». (Manuel Valls)





À la faveur de souvenirs « intimes » - de la petite enfance à sa jeunesse - la narratrice, Margot Bourdillon, narre et dépeint - depuis deux perspectives, des faits divers, avec pour appui certaines « Une » de Paris-Match, ainsi que « ses » chroniques - une famille catholique traditionnelle en France depuis la fin de la seconde guerre au premier choc pétrolier de 1975.





C'est ainsi qu'est publié en 2019, puis réédité en 2021 (Éditions De BORÉE), l'ouvrage d'Anne Gallois, « Mes Trente Glorieuses ».





Excessivement de procédés sont déplaisants et regrettables dans cette entreprise trompeusement singulière. Il ne fait aucun doute, dans ce récit de vie et d'une époque - sous la réserve de l'immuable confusion du souvenir et de l'imagination - à l'instar du roman d'ailleurs - que les identités de la narratrice et l'auteur se confondent.





Par ailleurs, comment doit-on appréhender la première de couverture de cet ouvrage : « Anne Gallois, Mes Trente Glorieuses Prix de L'Académie Française. Anna de Noailles » ? Je sais ce qu'est L Académie Française, je sais qui est Anna de Noailles (1876-1933), mais je n'ai jamais entendu un mot à propos d'Anne Gallois.





Allons au fond…





Voilà donc que plus de cinquante ans que l'hexagone vivait, par un temps sans doute plus doux que le nôtre, au « temps béni des colonies », des guerres d'Indochine et d'Algérie, de la crise de mai 68 – au son de « CRS SS », de pédophiles assumés et toute autre joyeuseté. Liberté chérie…





Mais c'est aussi le temps où, dans les campagnes, les premières salles de bains, les machines à laver, les téléviseurs, la pilule affleurent. Il s'agit, plus généralement, d'un virage moderne et inattendu, d'une société qui se dessine, que Margot Bourdillon révèle avec pour trame l'actualité – Paris Match – afin d'éviter l'écueil insignifiant limité à la seule cellule familiale, la sienne.





Et c'est enfin le temps d'une génération qui laisse à la suivante son lot de problèmes, comme la présente le fait à l'intention des futures…





Margot Bourdillon, petite fille issue d'un milieu privilégié, manifeste très tôt une conscience, sous une apparence généreuse, en réalité tourmentée, jalouse, arrogante et faussement modeste. La finesse de la restitution de l'époque n'est pas davantage la vertu de ce livre au regard de son manichéisme du point de vue de l'analyse politico-sociale. Les Trente Glorieuses n'étaient pas "qu'un temps béni"…





En un mot, comme en cent, je me suis mortellement ennuyé à la lecture de ce récit.





Michel.


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Mes Trente Glorieuses

" 30 glorieuses "est un chrononyme crée par Jean Fourastié en 1979 pour désigner la période qui va des années 1945 à 1975.

Anne Gallois a eu la bonne idée de choisir comme support et canevas de son roman Paris Match ! En effet, ce magazine lu avec attention par les français de cette époque avait pour devise " le poids des mots, le choc des photos" !

C'est donc au travers des parutions sensationnelles de Paris Match et de la vie de Margot Bourdillon : l'héroïne du roman que nous découvrons 2 périodes :

de 1954 à 1958 : l'enfance et l'adolescence de cette "rouquine" qui est la 2 ° fille d'une famille aisée, catho et conservatrice et qui va, avec l'arrivée du "phénomène" de mai 68 et, en qualité d'étudiante à Paris nous faire vivre sa vie d'adulte jusqu'en 1975 !

Une occasion dans la 1° partie de parler des préjugés socioculturels et des différences en de nombreux domaines : celle entre les patrons et les ouvriers, entre les pauvres et les riches, les catho et les païens, les homosexuels et les hétéros, mais aussi ceux qui touchent les juifs et, après la guerre d'Algérie, les pieds noirs, les immigrés..bref tout ce que la bienpensance de cette époque très conservatrice déjugeait !

Mai 68 : la révolution, les étudiants qui se soulèvent dans dans les facs , rejoints par les ouvriers, la libération des moeurs, les mouvements féministes..et Margot qui se libère aussi car elle habite Paris, ses soeurs sont mariées avec enfants ( casées ! ) mais, il y a bien Sylvette qui a toujours eu des tics et fait de l'anorexie surtout au décès de son père chéri ! Et, leur mère qui est très malade, mais les filles à tour de rôle s'en occupe et Margot devient journaliste stagiaire !

Mais ce qui domine ces faits : c'est l'apparition d'objets ménagers nouveaux, la DS, la pilule, les Beatles, les "yéyés", la TV et ses stars, les grands reportages sur de grands événements nationaux et internationaux !

Un roman qui mélange l'intime et le public, la vie de la famille de Margot et l'histoire politique, sociale de la France ! Un roman qui va solliciter beaucoup de souvenirs et qui se lit facilement ! Merci Madame Gallois pour cette touchante rétrospective qui est en filigrane un peu votre histoire et la nôtre !

Merci à l'équipe de babelio pour cette Masse Critique ainsi qu'aux éditions Carnets Nord .

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Mes Trente Glorieuses

A partir des 1ères de couvertures de Match, idée originale, Anne GALLOIS raconte son enfance, son adolescence et le début de sa vie de femme.



Issue d’une famille bourgeoise, encadrés par des parents qui s’aiment (pas évident à cette époque et dans ce milieu) et fervents catholiques, Anne GALLOIS nous plonge dans les « 30 glorieuses » où tout était possible.



Après une douce enfance, l’adolescence sera plus mouvementée de part l’actualité, mais aussi les drames subit par la famille.



Anne GALLOIS raconte ses doutes, ses peurs, ses questionnements, le début de l’émancipation de la femme, son envie de vivre alors que tout est drame autour d’elle, mais ne sait pas comment se projeter dans l’avenir. Les non-dits de la famille qui préfère fermer les yeux plutôt que de voir ce qui se passe pour l’un des membres de la famille qui en mourra. Les secrets également, sous-entendus, jamais approfondis ou divulgués. L’influence de ses parents et plus encore de sa mère, sur ses filles.



Ah oui, il y a aussi le « frère » qui apparaît brièvement, vers la fin du livre, alors qu’à aucun autre moment il n’en n’est fait mention et dont on ne saura rien.



J’ai trouvé que les événements étaient abordés de façon trop dilués. Il manque un petit quelque chose pour que je puisse vraiment apprécier cette histoire. Même ressenti que Christophe_bj…



Je remercie Babelio et les éditions de Borée de m’avoir permis de découvrir ce livre en avant-première, lors d’une Masse Critique privilégiée.

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Mes Trente Glorieuses

J'ai lu ce roman dans le cadre d'une MC privilégiée. Merci à Babelio pour cette proposition.



Je suis née bien après les événements relatés dans ce roman, même si la plupart d'entre eux me sont familiers, puisque entrés dans l'Histoire.



L'idée de découvrir ces événements à travers cette famille me semblait sympa, d'autant que chaque chapitre est basé sur une Une de "Paris Match" magazine auquel la famille est abonnée, ces couvertures vont donc rythmer les chapitres et les événements racontés.



Malheureusement, je n'ai pas vraiment apprécié ce roman. Je n'ai pas du tout accroché au style de l'écriture, que j'ai trouvé froid et saccadé. Le fait que ce soit surtout une succession de petits événements ne m'a pas aidé.

Je n'ai pas non plus réussi à m'attacher à Margot, ni à sa famille.



Au final, j'ai trouvé ce roman assez triste et un peu démoralisant. Bien désolée d'être passée à côté.
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Mes Trente Glorieuses

Merci à Babelio et aux Éditions De Borée de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Autant le dire tout de suite, le "mes" du titre dispense Anne Gallois de se lancer dans une leçon d'histoire au profit d'un récit plus personnel. Personnel à quel point ? C'est la question que je me suis rapidement posée. Car si ce livre semble autobiographique (d'ailleurs la mention "roman" n'apparaît pas sur la couverture), la narratrice se nomme Margot et non Anne. Pourquoi entretenir le doute ? Peut-être pour éviter les conflits familiaux façon Lionel Duroy ? Car il y a clairement du Lionel Duroy dans "Mes Trente Glorieuses" : cette famille sclérosée, entre conventions de la petite bourgeoisie de province et catholicisme écrasant, poids du milieu social, réputation à préserver, famille nombreuse... La principale différence ne vient pas des couvertures de Paris Match mais de la distribution du mauvais rôle. Si aucun membre de la famille Duroy ne sort grandi de son jeu de massacre, la narratrice d'Anne Gallois ne se passe rien. Elle s'avoue affabulatrice, sotte, colérique, cruelle envers ses sœurs et traversée de crises mystiques. Le reste de la famille est plutôt épargné, et d'ailleurs le livre est dédié aux sœurs et au frère de l'auteure.



Cette histoire personnelle est rythmée par les Unes de Match, que Margot va acheter chaque jeudi pour son père. La première partie, qui correspond à peu près à ses années collège (1954-1958), présente une jeune fille exaltée qui s'invente une vie loin de Nevers et s'identifie chaque semaine aux "people" qui figurent en couverture. Mais les disputes entre sœurs ou entre amies, les frustrations et les commérages entendus, répétés et déformés prennent bien plus de place dans le récit que l'actualité.

Dans la seconde partie, les dates et les numéros du magazine s'espacent. On le comprend aisément : Match est associé à la demeure familiale, or Margot est partie faire ses études à Paris. Mais cela signifie aussi qu'il y a des sauts de 2 à 4 ans entre 1962 et 1975, période pourtant extrêmement riche en événements, tant historiques que sociétaux ou personnels. La narratrice s'étant lancée dans le journalisme, il y avait de quoi raconter !

Tout ceci est une affaire de goûts et d'attentes face à un livre. Ce qu'en revanche on peut reprocher de manière objective, ce sont ces Unes parfois véritables, parfois simples photos, et parfois même malheureuses descriptions. D'accord, le communiqué de presse indique "un roman à la fois intime et sociologique, jalonné par les DESCRIPTIONS des Unes de Paris Match", mais au vu de la couverture on est en droit de s'attendre à trouver la reproduction des Unes d'époque à chaque chapitre. Ce n'est pas le cas (pour des questions de droits j'imagine) et le concept prend malheureusement l'eau.

L'aspect intime prend trop le pas sur le sociologique pour emporter mon adhésion. Je l'aurais accepté plus facilement si ce livre avait été présenté comme autobiographique.
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L'amanticide

Hélène purge une peine de prison, présumée coupable du meurtre de son amant. La narratrice, journaliste passionnée de faits divers, se passionne pour cette affaire peu commune dans une ère on l'on entend tous les jours des histoires d'hommes qui tuent leur conjointe. Elle convint Hélène, qui clame son innocence, d'écrire son histoire. Quelle est la vérité ?

Dès le début, je me suis laissée prendre par l'histoire

C'est écrit du point de vue de la journaliste. La description d'Hélène est assez clinique, je trouve.

Peu à peu on s'aperçoit qu'Helene à une personnalité complexe. C'est une femme qui est complexée dès l'enfance, non par son physique mais par son intellect. Sa sœur était très brillante a l'école, elle moins, donc elle a décidé de tout miser sur son physique. Elle a besoin de plaire, ne supporte pas de se voir vieillir. Elle réussit à épouser un homme issu d'un milieu social plus élevé. Elle pourrait ne plus travailler mais conserve néanmoins, un métier d'abnégation, un métier qui aime plus que tout, elle est aidé soignante à domicile auprès de personnes âgées.

La quarantaine approche et elle se sent engluée dans sa vie. Son mari qui se laisse aller, qui ne la regarde plus. Sa fille qu'elle voit grandir et qui lui renvoie le temps qui passe et sa beauté qui s'étiole. Besoin de se sentir de nouveau vivante, besoin de se sentir de nouveau désirable, elle décide de trouver un amant. Et c'est là que tout dérape.

La vérité est obscure. J'ai eu du mal à m'attacher à ces deux femmes, tout en me disant que c'est une histoire qui peut parler à beaucoup de gens. Le temps qui passe, la fameuse crise de la quarantaine. C'est malheureusement courant.

En revanche, je n'ai pas compris le parallèle que fait la journaliste avec sa propre expérience.

La fin m'a laissée sur ma faim, le récit avait bien commencer mais voilà le final n'a pas fait des étincelles chez moi.

C'est un livre que j'ai lu d'une traite et que j'ai apprécié.

Je remercie Babelio et les Éditions de Boré pour l'envoie de ce livre dans le cadre de la masse critique privilégiée.
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Mes Trente Glorieuses

Anne GALLOIS. Mes trente Glorieuses.



Merci à Babelio et aux éditions de Borée de m’avoir adressé ce livre . Je l'ai lu avec plaisir. C'est une tranche de mon existence qui est traversée.



" Les trente glorieuses" : période historique qui couvre les années 1945-1975, période de croissance économique florissante, de progrès techniques, de mécanisation, de modernisation dans tous les domaines, aussi bien dans l’industrie, le commerce, la santé, la vie quotidienne. Anne Gallois, l’auteure va mettre cette période au premier plan de son récit. Elle est née en 1942, à Nevers, dans une famille bourgeoise et catholique, conservatrice.



Margot Bourdillon, vraisemblablement le sosie d’Anne, fille cadette d’une fratrie de six filles est l’héroïne de ce récit. Les couvertures de Paris Match, illustrent la chronologie de cette chronique familiale. A partir de 1954, tous les jeudis, c’est Margot qui va chercher l’hebdomadaire au kiosque. Chaque semaine, elle décortique la première de couverture et va axer son récit, tout autour des actualités françaises et mondiales. N’est- ce pas la magazine, connu « pour le poids des mots, le choc des photos ». Les photographes (IZIS, Willy RIZZO, Daniel CAMUS, etc) et journalistes ( Raymond CARTIER, Pierre JOFFROY, etc.) référents sont célèbres.



Je retrouve avec beaucoup de nostalgie ces épisodes qui ont bercés mon adolescence, ma jeunesse. La vie de cette famille provinciale, conservatrice, éloignée de la capitale nous enchante et nous suivons les diverses étapes de cette saga. Les filles grandissent vite. Vite et à tour de rôle, elles vont poursuivre leurs études à Paris, subissant de plein fouet les évènements de mai 1968, l’arrêt de l’économie, le pays paralysé par les grèves, le départ de De Gaulle, etc.… Mêlée à ces épisodes mondiaux, la vie de la famille se déroule sous nos yeux, avec les progrès, l’acquisition d’une nouvelle voiture, une DS, signe de richesse ostentatoire pour une ville comme Nevers, le fief du futur président, Mitterrand. La libéralisation des mœurs, la liberté sexuelle, la musique, les livres, les films avant-gardistes, sans oublier les évènements mondiaux qui pénètrent dans les foyers grâce à la télévision, ces progrès arrivent en masse grâce aux progrès social, à l’économie. La France connaît une période de croissance dont bénéficie une grande partie de la population, le chômage étant au plus bas.



Ce récit autobiographique trace une page de notre Histoire. La famille assiste à tous ces faits marquants. Cependant cette famille n’est pas épargné par la maladie, les décès, les accidents. C’est le parcours d’une famille traditionnelle avec ses joies, ses peines, ses chagrins, . Une belle chronique qui s’étale sur vingt années. Merci Anne de raviver tous ces souvenirs enfouis au fond de nos mémoires vacillantes. L’écriture est fluide, la documentation riche et l’iconographie très bien exploitée. Je conseille la lecture de ce livre à tous ceux qui veulent revivre leur passé, leur jeunesse, et se remémorer l’arrivée du twist, la naissance des Beatles, revivre des scènes cultes, en particulier, du « Dernier tango à Paris », sans oublier l'appel poignant de l'Abbé PIERRE et bien d’autres évènements qui ont marqués de leurs empreintes ces décennies. Bonne lecture. (18/07/2021)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Mes Trente Glorieuses

La petite madeleine de Proust d’Anne Gallois serait les couvertures du magazine Paris Match qui occupait une place de choix dans les lectures familiales ; elles lui permettent de retrouver le chemin de son enfance et de son adolescence au sein d’une famille de la bourgeoisie provinciale.

Hélas, je me suis ennuyée à la lecture de ces souvenirs. Passé les quelques mots accompagnant chaque couverture – simple prétexte pour évoquer une vie familiale pétrie de conformisme – la journaliste égrène les détails insignifiants d’un quotidien morne, emprisonné dans le carcan de valeurs traditionalistes. Sa mère, élégante, toujours patiente envers un époux parfois colérique, élève ses six filles avec la bienséance qui convient à ce milieu tout en recevant ses amies pour le thé. Son père, à la tête d’une petite entreprise, mais nostalgique de ses racines paysannes, défend avec conviction une France catholique, conservatrice, teintée de poujadisme. On est loin du glamour de certaines couvertures du magazine, comme des voies de la modernité, dans ce monde étriqué. Alors la jeune Margot fait des bêtises (pas très graves, mais agaçantes pour les braves religieuses chargées de son éducation), rêve de liberté et fréquente une fille de divorcés d’un milieu populaire (oh !), de surcroît attirée par les garçons (oh ! oh !).

La famille ne sera pas épargnée par les malheurs et la mère se transformera en une figure presque christique dans les deuils et la souffrance.

Je n’ai pas vu l’intérêt d’évoquer un feuilleton familial au final si peu bouleversé par les Trente Glorieuses. Quand l’économiste Jean Fourastié avait forgé ce terme, il voulait décrire les mutations profondes subies par son petit village de Douelle en Quercy au cours de cette période de croissance économique. En lisant Anne Gallois, on a au contraire l’impression que sa famille a tout fait pour échapper aux changements en défendant un héritage rétrograde. On comprend d’autant mieux la volonté de l'autrice d’y échapper.
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Mes Trente Glorieuses

Margot Bourdillon, la narratrice du roman, est la seconde des sept enfants d’une famille de la petite bourgeoisie provinciale de Nevers. Son frère aîné a quitté la maison depuis bien longtemps, ses parents sont des commerçants aisés, catholiques et conservateurs et la vie s’écoule au gré des chamailleries de la fratrie. « J’ai la place, peu enviable, du milieu, enfouie dans un magma de sœurs dont il faut s‘extraire, comme un rescapé des décombres. Condamnée à me faire remarquer à « faire mon intéressante » ». Elle est née en 1942 et nous raconte sa vie de 1954 à 1975. Son enfance, son adolescence puis son entrée dans l’âge adulte marquée par la révolution de 1968 sont l’occasion de mêler l’intime au social, l’histoire à l’Histoire. Chaque chapitre est en effet introduit par la reproduction d’une couverture du magazine « Paris Match » que la petite héroïne va chercher chaque semaine au kiosque. Elle est fascinée par cette revue qui lui permet de s’évader loin de sa vie monotone en s’identifiant aux stars et aux idoles de l’époque et permet à l’autrice de rappeler l’évolution de la société et d’ancrer ses personnages dans le contexte social, culturel et politique de l’époque. Ainsi le premier chapitre s’ouvre sur le célèbre appel de l’hiver 1954 par l’abbé Pierre et le dernier se clôt sur l’élection de Giscard d’Estaing.

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L’introduction de ces « unes » est la principale originalité du roman. Au début cela m’a bien plu mais ça devient vite trop systématique et artificiel. J’ai apprécié de découvrir le quotidien d’une famille dans les années 1950, d’autant que ma mère est née deux ans après Margot dans une famille nombreuse régie par les mêmes principes et que j’ai ainsi pu me projeter un peu dans sa jeunesse moi qui suis née peu avant l’élection de Giscard. Mais je déplore que le récit soit trop linéaire et n’ait pas d’épine dorsale. Anne Gallois raconte mais n’adopte pas de véritable fil narratif. On perçoit rapidement le caractère autobiographique du récit puisque la narratrice devient journaliste et a le même âge que l’auteur. Mais, s’il n’est jamais assumé comme tel, il a les défauts d’un livre de souvenirs : elle a visiblement un devoir de loyauté et de mémoire envers sa petite sœur et ne sait pas élaguer. Il y a des redites, trop de détails et de personnages inutiles aussi ; ainsi un parcours qui aurait pu devenir représentatif est constamment renvoyé à l’anecdotique. C’est dommage car ce roman n’est pas exempt de qualités : le portrait des parents avec leurs failles et leur complexité est touchant ; celui de Margot, complexée par sa différence (elle est rousse) et condamnée à son personnage de rebelle, plutôt fin. Le style assez dépouillé est agréable. Avec un vrai fil directeur- comment et pourquoi elle est devenue journaliste par exemple - et l’approfondissement de l’évocation d’autres milieux, que le personnage de Danièle l’amie cachée et ceux des « petites païennes » permettaient, ce récit aurait gagné en épaisseur et en intérêt. Je remercie néanmoins Babelio et les éditions de Borée de m’avoir permis de le lire dans le cadre d’une masse critique privilégiée.

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L'amanticide

Hélène est en prison et à pris 20 ans pour meurtre avec préméditation. Que s'est il passée ? La narratrice porte de l'admiration envers cette femme qui malgré leur différences de vies se ressemblent. À force de rencontre et de confiance la narratrice propose à Hélène de clamer son innocence au monde en écoutant et en mettant en écrit ses témoignages poignants mais aussi répétitif. Hélène est obsédée par la jeunesse et ne souhaite pas vieillir physiquement et en âge. Pour elle la date d'anniversaire la révulse au plus haut point. Une vie heureuse un mari aimant et riche et deux enfants comment avec une vie si tranquille tout peut basculer en un claquement de doigt ou pire en quelque seconde. La narratrice quant à elle est aussi mariée mais fait semblant d'être heureuse. Comme tout début de relation tout est beau tout est rose mais au bout d'un moment la routine s'installe. Elle rêvait de vivre du théâtre avoir un métier de comédienne et être connu aux yeux de tous et auprès des plus connues. Malgré tout cela lui paraissait impossible est à décidée de refoulait ce rêve fou.
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L'amanticide

La narratrice est attirée par les faits-divers et assiste, régulièrement, à des procès. Elle tente de comprendre ce qui différencie le passage à l’acte de la simple pensée meurtrière. Elle-même aurait pu basculer…





Lorsqu’elle apprend l’histoire d’Hélène Morel, elle est fascinée « par le portrait de la meurtrière, apparemment normale et pourtant capable d’un tel acte. » (p. 12) Le psychiatre a relevé cette contradiction : « Cette affaire est d’une banalité consternante ». (p. 12) L’accusée purge une peine de vingt ans. La narratrice décide de la rencontrer. Elle se fait passer pour une journaliste. Hélène Morel clame son innocence. Elle justifie l’engrenage pour lequel elle a été condamnée par sa peur de vieillir.





Aide-soignante à domicile, mariée à Éric (propriétaire d’une entreprise florissante) et mère deux enfants, Hélène s’ennuyait. Un amant n’a pas permis de combler son manque de confiance en elle, bien au contraire : elle a perdu pied. Elle s’est enlisée dans les mensonges, pour se prouver qu’elle existait, et la situation a dérapé. Dans un journal, son affaire a été citée par ce titre : « L’amanticide », car la victime était son amant.





Pendant son procès, sa personnalité a été déterminante et a semblé peser plus que ses actes. Les jurés ne lui ont pas pardonné sa duplicité. Elle accepte de rencontrer la narratrice au cours de parloirs oppressants pour cette dernière, qui lutte contre sa peur de l’enfermement. L’envie de comprendre le moment de basculement l’oblige à se confronter à ses angoisses. Aurait-elle pu être cette femme ?





Je ne me suis retrouvée ni dans le profil d’Hélène, ni dans celui de son interlocutrice. Je les ai entendues, mais je n’ai ressenti aucune empathie, envers l’une ou l’autre. L’une est accusée d’avoir tué, l’autre conçoit qu’elle aurait pu le faire, si quelque chose ne l’avait pas retenue. C’est cette différence que la deuxième cherche à analyser. Peut-être que si les motivations de la narratrice n’avaient pas été aussi personnelles, j’aurais peut-être mieux compris la démarche. Dans ce cadre, elle m’a paru relever de l’intime. Je n’ai jamais approché cette frontière, aussi, je me suis tenue à distance des échanges. J’ai eu l’impression d’être voyeuse, sans être concernée.





J’ai, cependant, été sensible aux douleurs ressenties par Hélène depuis son enfance. Le manque d’estime de soi conduit, parfois, à des attitudes destructrices. Son histoire montre que des mots, apparemment anodins, peuvent influer, de manière terrible, un destin. Ils peuvent mener à des attitudes d’évitement de l’échec et museler des vocations. J’ai, aussi, aimé l’écriture fluide et rythmée : le ton est celui de la conversation. Sans me sentir touchée par le sujet (alors que la quatrième de couverture me suggérait le contraire), j’ai apprécié ce livre en raison de la vivacité de la plume, qui rend la lecture agréable.




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Mes Trente Glorieuses

J’achève la lecture de ce livre avec un peu de retard, je m’en excuse auprès de Babelio et des éditions dB qui m’ont fait le plaisir de m’en confier la lecture. J’en sors avec des impressions contrastées, globalement je n’ai pas été convaincue ni par l’écriture ni par la narration, le propos pourtant m’avait accrochée, quelle empreinte choisit-on de garder, de plus de trente ans d’histoire, dans un récit où la fiction est toute entière conditionnée par le récit autobiographique ? Je dois avouer avoir même voulu refermer le livre, au terme des premiers chapitres mais c’est un arrêt auquel je ne me résous jamais facilement, je me suis donc accrochée, au bout du compte je ne l’ai pas regretté.

Il m’a semblé que ce livre pouvait être lu à deux niveaux, j'ai accédé au second niveau lorsque j’ai décentré le regard. Le premier niveau, c’est le niveau du récit lui-même, dans sa construction et sa matière. Là, je me suis vite ennuyée dans l’évocation chronologique bien sage, de cette saga familiale racontée à la première personne par Margot, née à Nevers en 1944, dans une famille bourgeoise façon Le Quesnoy. Dans cette fresque familiale, l’histoire tente de tracer sa route, la grande et la moins grande, convoquées derrière les images et les titres de Match, avec la maladresse du récit rapporté, assez loin finalement de la narration, comme plaquée dessus, « Les Années » de Annie Ernaux semblent bien loin. J’ai avancé avec hésitation dans une chronique du temps présent, à l’écriture attendue et maladroite et j’ai débusqué finalement le portrait d’une société fracturée, en pleine formation, un peu comme si à l’insu de l’auteur, le négatif de ce qu’elle ne dit pas ou qu’elle ne fait que suggérer, dessine par omission, une réalité bien plus intéressante que la vitrine du 1er niveau. Cette famille bourgeoise : personnel de maison, DS 19, messe le dimanche, exprime dans ses ressentis, ses opinions, ses craintes, ses haines, la réalité de la lutte des classes, du côté de ceux qui en ont peur. Conservatisme bien sûr, mépris social, antisémitisme larvé, homophobie, tout y est.

C’est à ce niveau-là que le livre devient intéressant, dans le portrait de la bonne, de l’ouvrier communiste, de l’amie d’école Danièle qui vient de cette société de l’ombre… avec toute la distance étonnée que Margot inconsciemment reconstitue à travers les lignes. Margot elle-même, a réussi à me convaincre, pommée dans son milieu, rebelle sans l’être vraiment, capable de voter Tixier Vignancourt et de se retrouver rue Gay Lussac trois ans après. Plus que les titres de Match, elle sauve le livre par ses doutes, sa fragilité, sa sincérité.

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Mes Trente Glorieuses

Mes trente glorieuses d'Anne Gallois est un roman qui raconte la vie de Margot la narratrice et ses 5 soeurs dans une famille traditionnelle de la petite bourgeoisie. L'histoire se construit avec pour base à chaque chapitres la couverture d'un numéro de Paris Match qui illustre un aspect social, un évènement, ou une personnalité marquante des années 54 à 75.



Que n'a-t-on pas entendu sur les "boomers". Générations qui aurait vécu dans un âge d'or à jamais révolu, dans un pays de cocagne où tout était encore possible avec pour seul ambition d'être libre et de jouir de la vie.

Dans ce roman, quasi essai, Anne Gallois s'attelle à remettre les pendules à l'heures.

L'ambiance du roman est franchement sombre et nous décrit une France ou le poids de la religion, des conventions, des hiérarchies sociales est encore très prégnant. Les familles sont nombreuses, l'éducation stricts. Les châtiments corporels, voire psychique sont encore la norme. S'ajoute à cela une violence politique jamais égalé depuis et un pays fracturés notamment sur la question Algérienne. le récit ne s'éclairci qu'avec mai 68 et encore puisque, réalité autobiographique ou pas, la maladie s'ajoute au reste.

Les trente glorieuses n'aurait donc pas eu lieu.



Si le choix du magasine Paris Match est très pertinent, on regrettes que les qualités littéraires soit un peu en dessous de la bonne analyse politico-social de ses années. Cela permet de relativiser la soit disant période béni qu'aurait été les trente glorieuses même si parfois trop de pathos font peut être exagérément pencher la balance de l'autre côté. le juste milieu étant dur à trouver.



Un grand merci à Babélio et aux éditions De Borée pour m'avoir fait parvenir cet ouvrage dans le cadre de l'opération masse critique. Merci beaucoup !
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